Travailler au Maroc

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Etre expatrié au Maroc et vouloir y travailler. Comment rechercher un emploi ? Et que dit le droit marocain au sujet des salariés étrangers ?

De nombreuses opportunités d’emploi existent au Maroc pour les cadres francophones, tant au sein des entreprises marocaines que des multinationales et organismes internationaux. En effet, la France demeure l’un des premiers partenaires du Maroc en matière d’échanges commerciaux mais aussi de coopération.

Sachez toutefois qu’un régime légal spécifique s’applique aux salariés étrangers au Maroc. Veillez à bien vous informer à ce sujet afin d’éviter les déconvenues.

Rechercher un emploi au Maroc quand on est un expatrié francophone

Votre projet professionnel est-il en adéquation avec le marché local ?

C’est la première question à se poser pour orienter votre recherche d’emploi. Le marché du travail est très différent d’une ville à l’autre. On peut dresser le « portrait type » des quatre plus grandes villes comme suit :

Ne pas correspondre au « marché type » de votre ville ne veut pas dire que vous ne trouverez pas de travail ! Mais vous aurez peut-être besoin d’être patient, voire de devoir adapter votre projet professionnel.

  • Casablanca, ville des affaires: poumon économique du pays, c’est ici que la majorité des grandes entreprises marocaines et internationales sont implantées. Vous y trouverez une large offre d’emploi et un fort dynamisme entrepreneurial.
  • Rabat, capitale politique : les diplomates et les coopérants y sont les plus nombreux. En effet, sont basés à Rabat toutes les ambassades, les instituts de coopération technique et culturelle, ainsi que de nombreuses organisations internationales d’aide au développement. Quelques grands groupes privés marocains et internationaux y sont également implantés.
  • Marrakech, reine du tourisme: Très attractive, la ville ocre regorge de projets hôteliers, de restaurants et d’activités de loisirs dédiés à la découverte et au bien-être.
  • Tanger, métropole en plein croissance: de plus en plus d’entreprises privées, notamment dans le secteur automobile, s’implantent dans la capitale du nord en raison des facilités logistiques portuaires et des zones franches industrielles reliées au port de Tanger Méditerranée.

Si vous êtes enseignant (primaire ou secondaire), vous aurez des opportunités sur tout le territoire qui comprend un large réseau d’écoles françaises (AEFE, OSUI et écoles privées). Des écoles anglophones ou hispanophones sont également présentes dans différentes villes.

Quelles sont les langues de travail au Maroc ?

Le français est la langue habituelle de travail. Cela explique pourquoi les profils francophones intéressent le marché de l’emploi marocain.

L’anglais est indispensable dans les organisations internationales et les grandes entreprises. L’espagnol est également très présent dans le nord du pays.

N’oubliez pas que l’arabe est la langue officielle. L’arabe dialectal marocain (la dajira) est utile, voire nécessaire, dans les métiers ayant une interface avec le public. Dans certains secteurs tels que le droit, la connaissance de l’arabe classique sera un véritable atout, voire s’avèrera indispensable.

Quels réseaux de recherche d’emploi utiliser ?

Retrouvez les principaux sites de recherche d’emploi sur notre page de Job Boards par pays.

Au Maroc, réseauter est essentiel. Etre recommandé auprès d’un employeur peut aider à décrocher un entretien. Pour vous faire connaitre, joignez-vous aux activités proposées par les sections locales des associations d’expatriés et d’étrangers, dont principalement :

N’hésitez pas à dire que vous recherchez un emploi. C’est parfois lors d’une activité associative que vous rencontrez la bonne personne !

Pour être employé au Maroc, tout salarié étranger doit avoir une autorisation administrative de travail selon le Code marocain du travail. Cette autorisation est matérialisée par un Contrat de Travail d’Etranger (« CTE »), sur lequel est apposé un visa du Ministère du Travail et de l’Insertion Professionnelle.

Seuls les ressortissants algériens, sénégalais et tunisiens sont exemptés de cette obligation.

Quelle est la procédure à suivre ?

Obtenir un CTE visé par le Ministère est une obligation qui incombe à l’employeur marocain. Vous ne pouvez vous en charger seul.

Le Maroc applique une politique de préférence nationale. Votre employeur doit, en premier lieu, suivre une procédure visant à s’assurer qu’aucun marocain ne peut occuper le poste pour lequel vous êtes recruté, en tant que salarié étranger.

Cette procédure consiste à obtenir une autorisation de l’ANAPEC (Agence Nationale de Promotion des Emplois et des Compétences), l’équivalent du Pôle Emploi en France.

Toutefois, certains profils spécifiques sont exemptés de cette procédure, tels que les conjoints de marocains, les salariés détachés par une institution étrangère, les mandataires sociaux, etc. Pour les couples français, les conjoints admis au regroupement familial sont également parfois dispensés de cette procédure.

En second lieu, votre employeur devra soumettre un dossier de demande de visa de CTE au Ministère du Travail et de l’Insertion Professionnelle.

Le visa apposé sur le CTE est à durée déterminée (le plus souvent 1 an). IL doit être renouvelé par votre employeur à chaque échéance. Ce même visa vous permet ensuite d’obtenir un titre de séjour sur le motif du travail.

Mise en garde : soyez vigilants

Le CTE a en pratique la double valeur d’autorisation administrative de travail et de contrat de travail. Avec les conséquences suivantes:

  • Selon la position actuelle des juges marocains, en l’absence de CTE, le salarié ne peut pas prouver qu’il occupe un poste salarié.
  • Beaucoup d’employeurs considèrent que le CTE est un CDD (même après plusieurs renouvellements) et qu’ils peuvent mettre un terme à l’emploi d’un salarié étranger à la date d’expiration du visa du Ministère du Travail, sans préavis, ni indemnités.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site de l’ADFEM (Association de Défense des travailleurs Français et Européens résidant au Maroc). Un dialogue interministériel est également en cours à ce sujet que vous retrouverez sur les sites de Jean-Yves Leconte et Olivier Cadic, Sénateurs des Français établis hors de France.

Article extrait du site Expatvalue.com – novembre 2017

Camille Lesné

Juriste social

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