2ème expatriation dans un même pays : le faux retour

FauxRetourExpatriationCécile et sa famille ont une double expérience de vie dans une même ville… à quelques années d’écart. Facile ? Pas tant que ça… Pour plein de raisons, notamment parce qu’on a une mémoire sélective (heureuse) qui garde essentiellement les bons souvenirs alors on ne comprend pas pourquoi ce n’est pas aussi « top » !

On y est ! C’est la fin du contrat et l’on nous annonce enfin la prochaine destination : le Mexique !

Chouette, nous y avons déjà vécu 4 ans, nous avons adoré le pays, la culture, les gens, le climat et nous y avons encore tous nos amis mexicains ! Une destination « fingers in the nose » après Shanghai. Bon accueil familial de la nouvelle, sauf peut-être la petite voix de Monsieur Numéro 2 « Oui, c’est cool mais on a un peu l’impression de redoubler non ? Et ça va pas être aussi facile que vous le dites ! » Allons donc, ce sera la même ville, la même école certes mais pas la même maison. Et puis tu vas retrouver tes copains d’il y a 5 ans. Haut les cœurs ! Soleil mexicain, nous voilà !

 

Sauf que la petite voix avait un peu raison tout de même.

Peut-être pas sur l’aspect redoublement mais sur le côté facilité de réadaptation. En cinq ans, il s’en passe des choses surtout pour des enfants qui ont quitté la primaire et qui reviennent en fin de collège.

Intuitive la petite voix ? En tout cas, quelques difficultés, liées à la phase retour (pas en France pourtant), nous attendaient.

 

Pour les enfants :

  • Ne pas avoir parlé espagnol pendant 5 ans n’est pas un élément négligeable quand la moitié des cours sont donnés dans la langue de Cervantès
  • Ne pas retrouver ses bons copains, car ils sont partis ou ont déménagé, n’aide pas la réintégration
  • Repasser au système américain après le système britannique (color/colour n’est qu’un détail comparé au reste) alors que l’on avait déjà eu du mal à faire le chemin inverse
  • Se retrouver dans une école avec 90% de locaux quand on vient d’une école internationale au sens large
  • Réintégrer au collège une école où les élèves sont inscrits depuis la première année de maternelle
  • Gérer 14 heures de décalage horaire avec ses copains de Chine
  • Ne pas pouvoir parler de son expérience chinoise sans passer pour un frimeur
  • Répéter « Nihao » toutes deux heures en réponses à la question « tu parles chinois ? »
  • Supporter les cours de chinois que Maman trouve judicieux de nous faire donner alors qu’on reprend à peine ses marques en espagnol
  • Devenir intolérant avec la culture mexicaine, qu’on l’adorait pourtant lors du premier séjour
  • Ne pas savoir se positionner : « Étranger ou pas ? » « Je suis pourtant dans le pays dans lequel j’ai le plus vécu de ma vie…. »

 

Côté parents :

  • Même si l’on retrouve ses amis avec bonheur, ils ont changé et nous aussi. Il faut presque réapprendre à se connaitre.
  • Après l’énergie et le dynamisme de Shanghai, Querétaro nous parait à moitié endormie ! C’est pourtant cette qualité de vie qui nous avait tellement plu la première fois, non ?
  • Réintégrer la même entreprise à un poste plus élevé est également un défi à relever :  » Je ne suis plus ton collègue, je suis ton chef ! »

 

Finalement, si, pour nous parents, les enjeux de ce faux retour ont été limités, pour les enfants les obstacles à la réadaptation se sont vraiment faits sentir.

Nous retournions dans un environnement connu et apprécié alors qu’ils retournaient dans un pays où ils avaient grandi certes mais dont ils ne se souvenaient plus.

Ils étaient considérés comme « d’ici » alors qu’ils n’avaient que quelques bribes de souvenir. Quitter un pays d’accueil à 6 ans et y revenir à 11 ans c’est comme quitter la France et y revenir quelque années plus tard. Les expressions dans la cours de récré ont changé, les amitiés et les groupes se sont modifiés, les professeurs pensent que cela fait à peine 2 ans que les enfants sont partis (« ça se rattrapera vite vous verrez ! »). Tout est à recommencer dans un environnement qui, à certains égards, ne vous a pas attendu pour évoluer et est resté statique sur d’autres plans…. Comme un retour en France, quoi.

Eh bien oui, la première année ne fut pas facile !

Elle dit quoi la petite voix pour la suite… ?

 

Par Cécile Gylbert

Auteur de « Enfants expatriés : Enfants de la Troisième Culture », Editions du Net 2014

 

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