Anne, créatrice d’entreprise en République Dominicaine

AnneRépubliqueDominicaine

Anne a posé ses valises en République Dominicaine en 1994. Elle y a créé une entreprise à succès, et nous livre ici ses conseils concernant ce pays. (Propos recueillis en janvier 2016)

Une aventure familiale… 

Ce que je considère d’exceptionnel dans notre parcours, c’est finalement sa durée. Ce que nous pensions être une aventure éphémère s’est transformée en l’histoire de toute une vie, puisque nous sommes là depuis 22 ans, que nos 2 enfants sont nés en République Dominicaine, et que le plus âgé a maintenant 18 ans, qui, malgré une scolarité atypique (maternelle dans une école dominicaine, CNED lors d’un voyage autour du monde, quelques trimestres en France et dès l’âge de 15 ans vivant seul à Santo Domingo pour suivre l’enseignement du lycée français), vient d’avoir son bac S mention très bien. Il est aujourd’hui élève de POLYTECHNIQUE à Lausanne. Nous sommes arrivés dans le village de Las Terrenas en 1994. Il n’y avait alors pas d’électricité, 3 lignes de téléphone public et 1 Fax, le tout dans un mobilhome. Nous avons créé notre société, productrice de voyage d’affaire, dans le monde de l’évènementiel sans pouvoir mettre de numéro de téléphone dans notre première brochure !!! Un pari difficile à relever, mais nous étions jeunes, insouciants, passionnés de voyage. Nous avions déjà créé une société en 1992 en Sierra Leone, mais la guerre avec le Liberia avait stoppé net l’aventure.

… et entrepreneuriale

El Caballo Tours a maintenant 22 ans et nous sommes leaders sur le marché de l’incentive ici. Mais la République Dominicaine et nous, c’est avant tout une histoire humaine : la rencontre avec une population merveilleuse à laquelle nous sommes extrêmement attachés. Nous avons bien sûr participé à de nombreux projets éducatifs, sportifs et humanitaires. Nous sommes connus dans notre village pour le soutien que nous apportons discrètement à ceux qui en ont besoin. Nous aimerions faire encore plus. Notre société a gagné le trophée de l’évènement le plus original de la catégorie des agences réceptives dans le monde, lors de HEAVENT EXPO CANNES en 2007. Nous avons créé un concept de voyage d’affaire solidaire. En effet, les équipes internationales d’un laboratoire pharmaceutique se sont retrouvées unies autour d’un projet humanitaire : avec la collaboration d’organismes locaux, tels que la Cruz Roja, elles ont participé à la réfection de maisons dans un village dominicain et à la construction d’un parc pour les enfants au centre du village. C’était une magnifique aventure. Nous sommes très fiers de ce prix. Parallèlement nous avons développé des projets immobiliers.

Nous sommes très heureux de notre vie ici, de notre implication dans le village, et de nos liens avec la population. Nous sommes actuellement en train d’acquérir la nationalité dominicaine. C’est une démarche en l’honneur de ce pays qui nous a tant apporté et que nous aimons. Pour la vie, car nous ne pensons pas en partir !

 

S’installer en République Dominicaine, mes conseilsRepDoImage

Si la République Dominicaine a complexifié les démarches d’immigration ces dernières années pour obtenir la carte de résident qui permet légalement d’y vivre et d’y travailler, elle est restée une merveilleuse île d’accueil.

Bien sûr, c’est le secteur touristique qui se développe toujours plus, notamment dans la zone de Punta Cana, qui s’est élargie et s’élargit encore sur des km et des km. Au-delà des grandes chaînes hôtelières, de nombreux projets immobiliers voient le jour et il y a encore 1000 activités destinées aux touristes à développer. De la location buggy, aux parcs d’attractions, aux activités nautiques, que de possibilités et quelle vaste clientèle (ce sont près de 5 millions de visiteurs en 2014) !

Le développement de la capitale, Santo Domingo, la rénovation de sa sublime Zone Coloniale offrent de belles perspectives pour les plus citadins. Je pense que les compagnies dominicaines dans tous les secteurs d’activité sont friandes du savoir-faire français. N’hésitez pas à envoyer vos CV dans les grandes compagnies dominicaines, dans le secteur qui vous intéresse. Architectes, ingénieurs, enseignants (lycée français), intellectuels, les pays en voie de développements sont preneurs des connaissances de ceux qui viennent de pays industrialisés. Et la France a une excellente réputation !

Mais qu’il s’agisse de la Rep Dom ou d’ailleurs, avant de s’installer, il faut prendre le temps de l’observation. Venir plusieurs fois dans le pays, regarder, visiter, sentir, discuter avec les résidents étrangers. Venir puis revenir. Et puis, seulement, se lancer !

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République Dominicaine, attention, pas si facile !

En 22 ans d’expatriation en République Dominicaine, j’ai assisté à l’arrivée de beaucoup de Français venus s’installer, à de belles réussites, mais aussi à de nombreuses déceptions et nombre de retours en France, difficiles parfois. On a souvent dans la tête le cliché d’un couple de 2 personnes actives, dans des vies citadines éreintantes, qui quittent « tout » pour devenir les gérants ou les propriétaires d’un joli petit hôtel les pieds dans l’eau.

Pour certains, l’aventure est conforme à ce qu’ils espéraient. Pour d’autres, c’est le fiasco total. Il faut se méfier des clichés, de la carte postale et de l’envers du décor.

Après l’euphorie des premières semaines d’une vie nouvelle, dans un rythme ralenti, peut surgir justement l’ennui, et déjà le regret de ce que l’ancienne vie professionnelle apportait en centres d’intérêt, rencontres et challenges.

Car attendre un client en période de saison basse, ou lui servir son petit déjeuner, répondre à ses exigences n’est pas forcément à la portée de tout le monde si on ne vient pas des métiers de service.

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J’ai vécu moi-même cette grande désillusion. J’ai failli perdre mon meilleur ami avec qui nous nous étions associés lors de mon arrivée à Las Terrenas sur la gestion d’un petit hôtel de 8 chambres sur la plage, avec un restaurant italien. L’endroit était idyllique. Mais très vite, la rareté des clients (il y avait très peu de tourisme en 1994 en République Dominicaine), les divergences sur la façon de les recevoir et de gérer l’établissement, la vie communautaire sur le lieu de travail, bref autant de paramètres dont nous ne soupçonnions pas forcement l’impact, ont créé de nombreux conflits.

Au bout de 3 mois, je quittais l’hôtel avec mon mari pour vivre sur un autre lieu, au bout de 6 mois, nous alternions les journées de travail pour ne pas nous y croiser, et à la fin de l’année nous nous quittions fâchés !!!! Heureusement, le temps d’un peu de distance, nous nous sommes retrouvés, et aujourd’hui 20 ans après, nous sommes…. voisins !

 

Conserver et valoriser son savoir-faire

Si je me fie à mon analyse des dangers de l’expatriation, j’aurais tendance à donner un conseil qui ne plaira peut-être pas à tous : changez de vie mais pas de vie professionnelle. Apportez au pays que vous aurez choisi VOS compétences. Faites ce que vous savez faire. Vous vous éviterez de mauvaises surprises. On connait nos compétences, on sait là où on est bon ! Vous êtes spécialisés dans telle ou telle branche d’activité, faites des recherches dans le pays qui vous tente de ce que VOUS pourriez apporter, et avant de monter votre société, regardez si il n’y a pas des sociétés qui embauchent, ce qui vous donnerait la possibilité en plus d’une période « test ». Vous êtes artistes, créatifs : quelle est la place de l’Art dans le pays, pourriez-vous créer une association qui réunirait les artistes pour une meilleure visibilité si elle n’existe pas, ou vous rattacher a un lieu déjà existant ? Vous êtes restaurateurs : que pourriez-vous apporter de nouveau dans une station touristique qui foisonne de bars et de restaurants ? Vous êtes enseignant : y a-t-il une structure éducative à la recherche de gens diplômés, ou n’y a-t-il pas un beau projet d’école à mettre en place dans ce village ou les enfants suivent les cours du CNED avec leurs parents ? A moins que le métier que vous faites actuellement en France ne vous plaise pas, si vous êtes dans une voie professionnelle qui vous plait : conservez-la. A mon sens, s’expatrier, c’est changer de cadre de vie ; ce n’est pas s’inventer un nouveau savoir-faire, c’est se donner de nouveaux moyens pour développer le sien.

Une expérience à l’étranger, même courte restera une expérience inoubliable, professionnellement et humainement. Elle est à vivre !

Anne SATIN

Directrice financière, www.ectmicedmc.com

Créatrice de la compagnie : ECT Events & Meetings : avec mon mari Stephane SATIN en 1994. Tourisme d’affaire, organisateurs de congrès, séminaires internationaux. Voyages incentive, de motivation et de stimulation. Créateurs d’événements insolites et originaux dans des cadres naturels exceptionnels et inattendus. Spécialistes des Team Building.

 

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