Hanaa, la Chine par l’urbanisme et l’architecture

Hanaa, la Chine par l'urbanisme et l'architectureNihao, je m’appelle Hanaa, j’ai 32 ans, Marocaine, je suis architecte et maman de deux petits garçons : Adam et Amir, nés respectivement à Shanghai et à Paris. J’aime les langues étrangères, l’urbanisme, tout ce qui s’apparente à l’art, le design et l’architecture, arpenter et parcourir les villes, les nouveaux lieux et le cinéma.

Vous venez de rentrer de votre expatriation à Shanghai. Quel était votre parcours avant d’avoir eu cette opportunité de départ ?

Je suis née à Casablanca où j’ai grandi jusqu’à l’année de mon baccalauréat en 2001. Ensuite, direction Paris pour poursuivre mes études. J’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari sur les bancs d’une école d’architecture parisienne, et après nos diplômes et premières expériences professionnelles (dans une agence d’architecture américaine et un atelier d’urbanisme pour moi), nous avons souhaité tenter une expérience à l’étranger. Aussi quand en 2010 une opportunité s’est présentée pour lui en Chine, nous avons décidé de tenter l’aventure à Shanghai un mois avant la fin de l’exposition universelle.

Vous avez fait de cette expatriation une formidable opportunité pour vous et vos projets personnels. Racontez-nous comment vous vous y êtes prise pour assurer la réussite de cette expérience…

Mon mari a eu l’opportunité de s’associer avec un de ses amis installé à son compte depuis quelques années à Shanghai. C’était aussi l’année de l’exposition universelle, et mon contrat dans une agence d’urbanisme à Paris (CDD de 18 mois) arrivant à sa fin, je n’ai pas hésité à dire oui pour partir et l’idée de chercher un boulot sur place me paraissait être un bon challenge professionnel. On s’était aussi dit que l’on se donnerait un an pour que je puisse trouver un poste qui me convienne, sinon on avait toujours la possibilité de rentrer à Paris. En octobre, une fois arrivés sur place et bien installés, j’ai commencé ma recherche de boulot.

J’ai présenté ma candidature à toutes les agences qui m’intéressaient et j’ai fini par trouver et commencer début janvier. En parallèle de ma recherche, je m’étais inscrite à des cours particuliers de chinois car je m’étais vite rendue compte que parler ne serait-ce qu’un peu facilitait beaucoup cette première immersion, que ce soit pour le travail ou pour la vie quotidienne.

L’arrivée dans ce nouveau pays a-t-elle été accompagnée de moments de doutes, ou de difficultés ?

Nous avons eu la chance d’être hébergés chez un ami pendant les deux premières semaines de notre arrivée. Mon mari a commencé à travailler juste après. Je me suis donc vite retrouvée seule à chercher un appartement à louer à Shanghai. J’ai commencé par réaliser que prendre un taxi seule à Shanghai en ne parlant pas un mot de mandarin était impossible. Je demandais à ce que l’on me note l’adresse de destination en caractère chinois et en pinyin afin d’être sûre d’arriver à bon port ! L’idée de prendre des cours particuliers de chinois s’imposait naturellement, le but ultime étant d’arriver à un minimum d’autonomie pour la vie quotidienne. Les visites d’appart (une vingtaine à peu près) se sont succédées et le désespoir commençait à se faire sentir. Allais-je réussir à trouver quelque chose qui me plaisait, dans le quartier que l’on avait choisi et dans notre budget ? Pari réussi deux semaines plus tard. Ca y est, on était chez nous à Shanghai !

Cette étape de recherche de logement a été un premier challenge : première immersion et prise de contact avec la Chine, rencontre avec les gens, barrière de la langue, déceler les réactions, comprendre les codes, comment négocier ? Les visites des lieux étaient parfois assez cocasses : je me souviens encore de ces moments où je passais sous une corde à linge très personnel et dégoulinant pour accéder à l’appartement à visiter, mais aussi des déceptions et ce sentiment d’incompréhension totale avec la certitude de ne jamais y arriver.

Comment les avez-vous surmontés ? Hanaa, la Chine par l'urbanisme et l'architecture

On accepte la difficulté et on s’attend au choc culturel, après tout c’est un déracinement et il faut s’adapter au pays d’accueil. On sait d’emblée qu’il va falloir du temps, de la patience et de la bienveillance, et assez vite, on s’abandonne. La curiosité et la soif de découverte nous portent ; on se projette, on a hâte de s’intégrer, on fait des rencontres et on commence à se construire un petit cercle d’amis.

Le prochain objectif pour moi était alors de décrocher un boulot.

Comment avez-vous réussi à trouver un travail finalement ? Quelles ont été vos expériences professionnelles par la suite ? Quels ont été les principaux obstacles, mais aussi les bonnes surprises ? 

Apres mise à jour de CV et portfolio en anglais, la recherche de boulot a surtout consisté à identifier les agences et cabinets auxquels je souhaitais postuler.

Tâche compliquée car les moyens d’informations et ressources en anglais étaient difficiles à trouver. Dresser une liste, demander autour de moi, les types de projets, la question délicate des salaires pratiqués, les modes de fonctionnement des agences, à quel point ne pas parler mandarin peut être un vrai obstacle à l’embauche… etc.

Avec très peu de réseau, finalement ce qui m’a aidé c’est cette totale méconnaissance du marché à Shanghai. L’exposition universelle avait certes favorisé l’émergence de projets, mais l’idée pour moi était de trouver un poste en cohérence avec ma formation et mes aspirations.

J’ai pris ça comme un défi, de toute façon je n’avais pas le choix, et je me suis lancée dans mes recherches pour finir par trouver et commencer trois mois plus tard.

Au départ, j’ai d’abord travaillé pendant deux ans dans une grosse agence anglaise, nous étions 200 à Shanghai. Après la naissance de mon fils, j’en ai profité pour changer, et j’ai atterri chez un développeur immobilier shanghaien (6 personnes) pour finir, au bout d’un an et par le biais d’une nouvelle opportunité, par travailler en indépendant.

Toutes ces expériences ont eu comme fil rouge, la volonté croissante d’apprendre sérieusement le chinois. Je me suis rendue compte assez vite que ça faisait la différence, non seulement pour soi mais aussi vis-à-vis des patrons, collègues, voisins et amis chinois.

C’est une langue difficile et complexe, mais l’immersion aidant j’étais convaincue que l’apprentissage en valait la peine, je me suis donc inscrite à l’université où j’ai pu suivre des cours pendant un an, en parallèle de mon activité en freelance.

Quels sont vos meilleurs souvenirs en tant qu’expat ? Seriez-vous partante pour retenter l’expérience ?

Les discussions avec mes voisins dans l’ascenseur, les soirs des fêtes du nouvel an chinois, les balades à vélo sous les platanes de la concession française, les réunions et situations cocasses avec les clients, les voyages et découvertes de la Chine, les cours de chinois à l’université, les merveilleuses rencontres, toutes ces choses simples qui renvoient a la vie quotidienne… Et oui je serais partante pour repartir !

Quelque chose à ajouter, un mot de la fin, un message pour les futures femmes expatriées ?

Profitez du temps de l’expatriation pour découvrir, tester, oser et se confronter.

Être patient, bienveillant, à l’écoute et accepter la différence.

 

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