La nouvelle vie de Carole à Macao, en Chine

carole-macao2Née à Bruxelles, Carole y a vécu jusque l’année dernière. Lors de ces vacances en 2012 où elle rend visite à une amie installée à Macao, elle s’amourache de l’Asie. Sans mari, sans enfant, elle décide de changer de vie. Elle quitte tout pour se diriger au Vietnam pour faire un stage comme professeur de Français. Elle arrive à Macao en décembre dernier avec sa grosse valise… Parcours atypique d’une belge à Macao.

« Je m’installe en Asie à Macao !

Cela fait juste un an que j’ai déposé mes bagages à Macao.

Macao, source d’inspiration, qui m’a fait quitter mes amis, ma famille et toute la vie telle que je la connaissais pour débarquer il y a 1 an avec ma grosse valise et mes espérances comme uniques bagages. Aujourd’hui, j’y vis, j’y travaille, je parcours les rues le pas pressé ou les bras chargés de courses. Je m’énerve quand des touristes n’avancent pas assez vite. Les bouscule, pour attraper mon bus.

Je me surprends à adopter les mêmes attitudes, les mêmes réflexions entendues au préalable par d’autres expats. J’essaye de retenir 2 ou 3 mots en cantonais, distribue des sourires comme seul moyen de communication, je ne sors plus mon plan pour me repérer et commence à répondre quand on lui recommande des endroits « ah ce restaurant-là, je connais… Cet endroit j’A-D-O-R-E… ». Je ne dis pas que je connais tout et malgré le fait que Macao soit petit, c’est une ville en perpétuel mouvement, qui ne cesse de grandir et d’évoluer. Il y a toujours un endroit à découvrir, une petite ruelle à parcourir, un boui-boui prêt à vous accueillir.

Ce qu’il y a d’étrange quand on arrive à Macao, c’est de se rendre compte que beaucoup de monde arrive ici par hasard mais une fois arrivé, ils font généralement l’impossible pour y rester.

Trouver un boulot…
A la différence générale, je suis arrivée ici sans rien : pas de travail, pas de logement, je ne suivais pas mon mari ou mon petit-ami qui avait décroché un boulot …
Ce qui veut dire en langage administratif,  que je me retrouvais avec un délai de 3 mois avant que mon visa touristique n’expire. 3 mois pour tenter l’impossible.
Ici dans le milieu des expats, le permis de travail (Blue Card) est un sujet d’angoisse. Sans permis de travail, vous n’avez aucun droit. Sans Blue Card, impossible d’ouvrir un compte à la banque, impossible de louer un appartement, impossible d’avoir une assurance santé…  Comme l’étape la plus laborieuse est de l’obtenir pour la première fois, quand vous postulez pour un emploi, la première question que les entreprises vous posent c’est « Avez-vous une Blue Card ?», si la réponse est « non », votre candidature retourne en bas de la pile.  Beaucoup de personnes tournent en rond et finissent par devoir quitter le pays avec un sentiment d’amertume et de rejet.

J’ai toujours travaillé en Belgique. J’avais bien évidemment entendu parlé de ces problèmes à travers les termes comme « Green Card », « permis de travail ». Ca me semblait, comme chaque chose qu’on ignore parce qu’on ne l’a pas vécue, quelque chose de difficile mais de lointain.

Mais quand on est dans ce stress et qu’on se réveille le matin en décomptant les jours qu’ils nous restent comme un condamné, quand on commence à comprendre la peur de partir prématurément sans avoir eu la chance de réaliser quelque chose, quand on commence à ressentir la boule dans l’estomac, quand on commence à se questionner sur nos choix, sur ce qu’on va faire, … On trouve cette situation tout simplement inhumaine !

Et puis, comme souvent dans la vie, c’est quand on croit qu’il n’y a plus d’espoir, que la magie opère.

L’Asie a ce quelque chose de particulier où les choses nous semblent compliquées au premier abord mais en s’accrochant, en persévérant, elles finissent par arriver. Et quand elles arrivent ce n’est peut-être pas comme vous l’aviez imaginé mais c’est bien meilleur !

MacaoRecherche désespérément un appartement…
Muni de votre Blue Card, vous partez à la recherche d’un appartement. Enfin après plusieurs mois, de collocations et de déménagements successifs, vous allez enfin avoir votre chez-vous. C’est là qu’une autre galère arrive : Trouver un appartement à Macao !

Même si le coût de la vie à Macao est relativement bas, le prix des loyers est plus ou moins comparable à la Belgique. Excepté que… ce sont des appartements chinois. Ce qui veut dire pour la plupart du temps : des mauvaises finitions, une cuisine quasi inexistante (étant donné que tout le monde vit dehors), des pièces relativement petites et sombres mais par contre il y aura toujours deux chambres car vivre seul dans un appartement pour les chinois est une chose aberrante.

Et pourtant…
Et pourtant malgré ces points négatifs, Macao ou l’Asie plus largement à quelque chose de magique qui m’apporte énormément. Au cours de cette année, je me suis rendue compte de cette force que j’avais en moi et dont à Bruxelles, dans mon confort, j’en ignorais totalement l’existence.

Dans cette chaleur lourde et humide, dans ce bruit, dans cette pollution, dans la lumière et le bling bling des casinos, dans cette foule constante, je me sens pour la première fois de ma vie, réellement moi. Personne ne me connaît, ne connaît mon passé, d’où je viens, qui j’étais, ne me juge, personne ne vient pointer du doigt mes erreurs, mes manques, ici on se réinvente ! Et c’est une liberté qui vaut bien quelques sacrifices.

« Voyager, c’est revenir à l’essentiel » : avoir un toit, de quoi manger et des amis avec qui partager le repas, des projets et des rêves dans la tête… Le reste… n’est que superficialité. »

Carole, à Macao

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