— Alors, comme ça, vous partez au Québec ? Une belle aventure vous attend. Et pour Augustin, ça va se passer comment pour l’école ?
— Et bien, je ne sais pas trop. Il faut que je me renseigne. Ça doit être comme en France, non ? Maternelle dès ses 3 ans, puis primaire, collège et lycée ?
— Euh, je ne voudrais pas te casser la baraque, mais tu ferais bien de voir cela de plus près. Si je me souviens bien, ma cousine a eu quelques surprises à l’arrivée.
Et pour cause ! Le système scolaire québécois ressemble par certains aspects à celui d’autres systèmes francophones, mais, de fait, il a ses particularités. Et si l’on voyait cela de plus près ?
Les cycles scolaires au Québec
Au Québec, l’école est rythmée par 3 grands cycles d’études : le préscolaire, le primaire et le secondaire.
Le préscolaire
Le préscolaire, ou maternelle, comprend 2 années d’études au mieux : la maternelle 4 ans et la maternelle 5 ans. Contrairement à la France, les petits ne vont pas à l’école à 3 ans. À cet âge-là, ils vont encore à la garderie.
Contrairement à la « maternelle 5 ans » — qui a cours depuis longtemps —, la « maternelle 4 ans » est en train d’être progressivement déployée à travers les écoles de la province. Certaines écoles la proposent et d’autres, malheureusement, ne la proposent pas encore.
Maternelles 4 ans et 5 ans ne sont pas obligatoires. À 6 ans, par contre, tout enfant qui réside au Québec doit se rendre sur les bancs de l’école. Il doit y rester jusqu’à ses 16 ans, ou jusqu’à l’obtention d’un diplôme décerné par le ministère de l’Éducation.
Le primaire
Le primaire comprend 6 années. La « première année » correspond au CP, la « deuxième année » au CE1, la « troisième année » au CE2, la « quatrième année » au CM1, la « cinquième année » au CM2 et — ô surprise ! — la « sixième année » correspond à la sixième. Jusqu’en sixième année, les enfants restent dans le même établissement scolaire. Pour leur entrée en sixième année, les petits Québécois ne vont donc pas au collège, comme les petits Français.
Le secondaire
Le secondaire comprend 5 années. La classe de « secondaire 1 » correspond à la 5e, la classe de « secondaire 2 » à la 4e, la classe de « secondaire 3 » à la 3e, la classe de « secondaire 4 » à la seconde et la classe de « secondaire 5 » à la 1re. Le plus souvent, les étudiants font leur secondaire dans un autre établissement que celui du primaire.
À la fin du secondaire, dans la filière générale, les jeunes Québécois reçoivent un DES : un diplôme d’études secondaires. Ce diplôme est accompagné d’une remise des prix et d’un grand bal.
À noter : les étudiants québécois ne passent pas de baccalauréat à la fin de leur secondaire. Au Canada, ce qui s’appelle « baccalauréat » correspond à trois années d’études universitaires, l’équivalent d’une licence pour des Français…
À la fin du secondaire, les étudiants québécois entrent dans une école professionnelle ou au Cégep (Collège d’enseignement général et professionnel).
Horaires, vacances et journées pédagogiques
Les horaires d’école varient grandement d’un cycle scolaire à un autre, et même d’une commission scolaire à une autre (l’équivalent du rectorat). Le plus souvent, les élèves commencent l’école entre 7 h 30 et 9 h 30 pour finir leur journée entre 14 h et 15 h 30. Des systèmes de garderie permettent de faire garder les enfants avant et après l’école.
L’année scolaire n’est pas rythmée de la même manière au Québec et en France. Elle comprend moins de vacances scolaires. La rentrée a lieu fin août. Les premières vacances sont à Noël. Les enfants ont alors deux semaines de repos. Viennent ensuite les congés d’hiver, appelés aussi « semaine de relâche ». Cette semaine a lieu le plus souvent fin février ou début mars. Les vacances d’été commencent ensuite tout près des fêtes de la Saint-Jean, le 24 juin.
Pour compenser ce « manque » de vacances scolaires, les Québécois, petits et grands, bénéficient de jours fériés. Bonne nouvelle : quand ils ne sont pas fixes, la plupart des jours fériés sont accolés à une fin de semaine, un vendredi ou un lundi. Cela permet ainsi à tous de profiter d’un weekend de 3 jours.
Les petits Québécois peuvent également souffler à l’occasion des journées pédagogiques. Elles sont nombreuses dans l’année, 1 à 2 par mois. Les enseignants vont à l’école pour se former ou pour assister à des réunions et les enfants sont invités à rester chez eux pendant ce temps. Pour les parents de jeunes enfants, il faut alors songer à un mode de garde ou du télétravail. Idem pour les jours de neige où l’école est fermée en raison des intempéries !
Apprentissage de l’anglais
À l’occasion de votre venue au Québec, vous souhaiterez sans doute que votre enfant apprenne l’anglais. Bonne nouvelle, il l’apprendra à l’école et dans la cour de récré !
En classe, les cours d’anglais sont de qualité. Les professeurs ont bon accent et favorisent un apprentissage ludique de la langue de Shakespeare. Ce qui ne gâche rien, l’apprentissage de l’anglais est continuellement renforcé par l’environnement quotidien : des jeux en anglais à la cour d’école, des camps d’été anglophones, des émissions de télé et radios en anglais… Les anglo-québécois sont nombreux dans la Belle Province.
Vous souhaitez peut-être inscrire votre enfant dans une école où la langue d’enseignement est l’anglais ? Cela n’est pas impossible, mais ce sera difficile. Les écoles de langue anglaise existent, mais leur accès est limité. En vertu de la Charte de la langue française, les élèves ne peuvent fréquenter un établissement scolaire de langue anglaise que dans certaines situations particulières.
Pour les connaître, faites une recherche sur education.gouv.qc.ca en précisant comme mots clefs : « Admissibilité à l’enseignement en anglais ». Déclaration d’admissibilité, autorisation particulière ou autorisation temporaire…, voici les 3 types de situation qui vous permettront de passer entre les mailles du filet.
Et les établissements scolaires français dans tout cela ?
Au Québec, il existe trois établissements privés dans lesquels les élèves peuvent suivre un cursus scolaire français. Ces établissements proposent des classes allant de la maternelle au lycée.
À Québec, on trouve le Collège Stanislas et son fameux conservatoire de musique. À Montréal, on trouve (de nouveau) le Collège Stanislas ainsi que le collège international Marie de France. Ces établissements privés ont bonne presse. Pour y inscrire votre enfant, il faut compter a minima entre 4 000 $ et 8 700 $ à l’année, quand ce n’est pas beaucoup plus (tarifs valables pour 2023 et susceptibles de changement).
Pour de plus amples renseignements sur l’école au Québec, consultez les pages du site Internet du ministère de l’éducation québécois : http://www.education.gouv.qc.ca/accueil/.
Emma Charlin
Emma Charlin, une amoureuse du Canada !
Il y a quelques années, Emma a fait le grand saut : procédures d’immigration, départ et installation au Canada. Elle vit à présent en banlieue de Toronto avec son mari et leurs 3 enfants.
Dans sa collection de 3 livres : Anecdotes Canadiennes, elle vous confie des histoires savoureuses et désopilantes sur la vie d’expatrié au Canada. Ces anecdotes sont accompagnées d’informations et de conseils afin que vous évitiez tracas et problèmes.
Elle rédige actuellement 2 guides pratiques : Coûts d’une expatriation au Canada et Je choisis le bon programme d’immigration au Canada. Retrouvez les dernières nouveautés d’Emma sur son site Internet, son podcast : Bienvenue au Canada, et ses réseaux sociaux : LinkedIn, Instagram, TikTok et YouTube.
Mis à jour en février 2023
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