Ma grossesse à Naples

bébé-italieNaples, là où est né notre garçon …

L’expatriation, un souhait rêvé et mûri. Naples, pendant trois ans, fut notre destination, avec un grand atout : mon mari marin militaire travaillera à terre durant toute cette période, fait inhabituel, nous qui sommes davantage accoutumés aux longues séparations…

L’occasion pour nous de nous lancer dans la concrétisation d’un projet bébé jusque là écarté car je ne souhaitais pas vivre une grossesse et/ou accouchement seule. J’étais, dans ce contexte, prête à braver nombre de difficultés.  Ce qui m’importait avant tout était de vivre le chemin de la grossesse et son aboutissement avec le papa. J’ai su rapidement que le taux de césarienne était particulièrement élevé à Naples, mais peu m’importait.

Installés en août 2010 près de Naples, l’annonce de ma grossesse ne s’est pas fait attendre. En novembre nous apprîmes le bouleversement en cours dans mon ventre. Heureuse, affolée, excitée, les sentiments se bousculent alors que je parle à peine italien.

« Expatriation » rime avec une ribambelle de nouveautés, d’adaptations, de moments de doute, d’énergie à insuffler sans cesse, de difficultés, d’instants d’euphories, d’apprentissages…  un peu comme une grossesse finalement, de mon point de vue !

Ma voisine napolitaine m’a aidée pour les premières démarches ; nous sommes allés à la rencontre de son gynécologue, dictionnaire en poche et petites notes en italien sur un bout de papier… Aujourd’hui enceinte de 7 mois, accompagnée  à Brest, les différences dans le suivi de grossesse me paraissent encore plus frappantes… Le gynécologue napolitain ne m’a pas auscultée une seule fois, ni même pris quelconque mesure (tension, hauteur utérine…). J’ai dû réaliser tout au plus 3 ou 4 prises de sang alors que je ne suis pas immunisée contre la toxoplasmose…

Ma grossesse s’est très bien passée, accompagnée toujours du fameux « non ti preoccupa » que l’on entend là bas à chaque coin de rue ! Le gynécologue m’assurait ainsi que j’accoucherai sans douleur en lisant le journal…. D’ailleurs il ne souhaitait pas que je fasse de préparation à l’accouchement… ce que j’ai tout de même souhaité suivre, et pu trouver au sein du système de santé social italien, auquel nous étions affiliés en plus de notre assurance maladie en France.

 A l’approche du terme de ma grossesse (20 juillet 2011), le gynécologue a commencé à évoquer la possibilité de la césarienne. Le placenta était de moins en moins clair, l’échéance approchait… Finalement, un déclenchement à été tenté à + 2 jours après le terme de la grossesse, ce qui n’a rien donné. La césarienne fut programmée dès le lendemain matin à la clinique Santa-Patricia à Secondigliano.

J’étais très sereine, mon mari à mes côtés pendant tous ces mois d’attentes, pressée de rencontrer notre bébé, épuisée par la chaleur torride de l’été napolitain, et tout de même confiante dans les décisions du gynécologue, car après tout, c’est quand même lui le doc…

A la clinique, j’ai été prise en charge très vite. Mon mari ne pouvait pas assister à l’intervention, ce qui nous convenait à tous les deux. Drôle d’ambiance dans le bloc, toutes lumières allumées, une équipe de 5, 6 personnes qui discutaient comme une bande de vieux copains, beaucoup de bruit, en face un autre bloc où une césarienne était en cours…. Le gynécologue me prend en photo, j’avais l’impression d’être à la foire… Puis tout est allé très vite, piqûre dans le dos sans douleur, la minute suivante je ne sentais plus rien jusqu’à la poitrine. 5 minutes après j’étais maman au milieu de cette scène quelque peu surréaliste… photos encore. On m’a montré mon fils que j’ai pu embrasser rapidement, puis je ne l’ai plus revu avant que trois longues heures ne passent… Recousue, je fus remontée en chambre, une autre femme arrivait pour prendre ma place au bloc. Du travail à la chaine… (Des 5 femmes qui suivaient le cours de préparation à l’accouchement, nous sommes toutes passées par la case césarienne).

Nous n’avons eu aucun accompagnement pour l’allaitement, ce sont des livres qui nous ont guidés et la volonté ferme de vouloir y arriver ! Notre bébé nous était retiré systématiquement le soir jusqu’au petit matin, sans aucune marge de négociation… Le papa ne pouvait pas assister à la toilette… Cependant il pouvait dormir sur place.

Quand nous avons demandé de l’aide pour savoir comment s’y prendre pour changer une couche et nettoyer le cordon, toute la clinique a due être au courant ! Il faut se mettre dans le contexte de Naples, où le tissu familial est très serré, où chacune a pu voir à de nombreuses reprises la sœur, la cousine, l’amie s’occuper d’un petit, et apprendre les gestes et soins adaptés. Ce qui n’était absolument pas mon cas.

Ainsi, nos difficultés et attentes dénotaient … Après trois nuits passées à la clinique, on nous invita à quitter les lieux alors que je pouvais à peine marcher. La veille de ma sortie, le gynécologue est venu prendre soin de la cicatrice, et je ne l’ai plus revu…

Notre garçon allait très bien, l’allaitement s’est doucement mis en place, puis nous avons fait notre apprentissage de parents doucement. Les éléments les plus importants pour moi étaient réunis. Je prends l’ensemble de ce parcours de première grossesse comme une expérience à part entière, expérience en expatriation avec toutes les problématiques que cela soulève ; et tente, encore aujourd’hui,  de ne pas retracer les événements avec des « si »…

J’espère aujourd’hui connaitre un dénouement naturel à ma grossesse actuelle !

Stéphanie M.D, à Naples

 

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