Quand le temps du retour a sonné…

europe-loupe-HPComment gérer au mieux un retour d’expatriation ? Un savant dosage de positive attitude et de méthode ’Coué’ : Hélène a fait le crash-test pour vous.

« Et voilà, c’est fini le temps du retour a sonné. Pour moi c’était il y a un an.

J’imagine que ceux qui sont dans cette situation ont franchi la première épreuve de la logistique :
– trouver un déménageur,
– faire le tri pour permette à 50 mètres cube d’affaires de rentrer dans les 25 autorisés et financés par la société qui nous a nourri, logé, et blanchi ces dernières années et surtout

– faire le tri pour que le grand bazar de nos affaires puissent rentrer dans un logement avec moins 50 mètres carrés.

J’imagine que la deuxième épreuve des inscriptions des enfants dans la meilleure école du coin est faite ou sur le point de. J’avais découvert, l’an dernier à ce sujet, qu’un honnête travailleur procédant aux inscriptions au rectorat, ne pouvait concevoir que l’on rentre en France sans avoir d’adresse. Essayant d’anticiper cette épreuve 2, je m’étais mise dès le mois d’avril à enquêter pour savoir comment l’on pouvait inscrire un enfant dans une établissement d’enseignement public (j’aime la communale). Mauvaise pioche Madame, il faut avoir une adresse pour pouvoir vous inscrire dans l’école de la République, retour à la case départ, trouvez -vous une adresse. Et d’ailleurs comment se fait-il que vous n’ayez pas d’adresse en France ? Allez chez votre belle mère !

En mai, toujours SDF, mais étant sûre de mon retour dans la mère patrie, je m’étais empressée de signer le premier contrat de location d’un magnifique clapier d’une surface inférieure de 30%, visité sur internet, dont les avantages principaux étaient d’être dans le bon quartier du bon collège et dans les limites de mon budget. Et oui en France, on enlève un bon tiers de son budget, dur dur dur et le loyer ne doit pas dépasser 30% du salaire, base France et en plus il n’y a pas vraiment pléthore d’offres de locations… Bref mon clapier est fantastique ! (Et en plus après un an je dis que j’ai fait le bon choix.)

Passées ces deux épreuves, plus quelques autres du type :
– gérer la déprime des nains qui quittent les copains,
– licencier le personnel de maison (on a les problèmes que l’on peut !),
– vendre la voiture, les skis nautiques, le bateau, les meubles qui ne supporteront pas le choc hydrométrique,
– organiser les vacances de notre famille future SDF,
– récupérer les dossiers scolaires,
…on se met à penser à soi, parce que l’on a enfin du temps et que notre futur ex-doux logis est vide.

Et là, la grosse question qui vient à chaque mouvement, nous assaille :
 » Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie une fois que les nains seront à l’école et Mon Chéri dans son nouveau job ?  »
Je me souviens m’être sentie comme ce petit oiseau pris en photo l’an dernier à Singapour, pommé dans les embouteillages.
Finalement, cette question se pose beaucoup moins souvent quand on est restée en France, car près de 80% des femmes travaillent et sont dans une relative routine de situation.

En expatriation, la question se pose au départ et au retour :
– Au départ, on a l’excitation du voyage et de la découverte, au retour, c’est moins net, il y a bien les nouvelles lignes de tram et de RER mais on a vu mieux comme exotisme.
– Il y a cependant celles pour qui le retour rime avec reprise d’anciennes habitudes laissées à contrecœur qui seront ravies de les retrouver (perso je n’en ai jamais rencontrée).
– Puis il y a les autres, celles pour qui l’expatriation a été un formidable moment, le moment de se trouver une passion, une période pour souffler bref celles qui se sont construit un beau CV à trous qu’il va falloir justifier. Heureusement ce genre de parcours redevient à la mode, dixit Internet dans cette publication, que vous lirez quand vous aurez fini de lire mon post.

Alors, pour retrouver un peu d’énergie et affronter la rentrée et ce retour en France, je vous propose de valoriser vos multiples expériences avec ce petit conditionnement mental digne du psy à quatre balles que je suis.

Au boulot les filles, on va :
– dire que les voyages en Chine ont développé notre goût de l’inconnu et notre sens de la communication (en langage corporel, plus facile que le chinois),
– dire que l’on a managé une équipe (de jardinier, chauffeur, bonne, nounous) et que notre sens des RH ne demande plus qu’à s’exprimer totalement,
– dire que l’on sait travailler en équipe (de copines) et que l’on a l’âme d’une team-buildeuse,
– dire que l’on est experte en gestion des budgets à l’international (voyages, loisirs, fringues, anniversaire),
– dire que l’on est la reine de la logistique (surtout de celle des containers) et de l’organisation,
dire que l’on a un sens inné du coaching (pour sauver les déprimes collectives et familiales lors des départs).

Bref il va vous falloir habiller à la française cette expérience irremplaçable et unique de l’expatriation… C’est assez drôle, j’ai pas mal pratiqué ces derniers temps et surtout ça marche ! C’est la pure positive attitude. Et de temps en temps il vous faudra aussi vous plaindre de la dureté de la vie, de vos difficultés personnelles, du coût du quotidien, de vos baisses de régime, de votre manque de satisfaction, histoire d’être un peu comme tout le monde, ça marche bien aussi, surtout avec l’administration, mais c’est une autre histoire. »

Hélène, de retour de Singapour

Femmexpat vous conseille de lire :

Retour France : Inscriptions Collège et Lycée

De Stockholm à Aix-en-Provence, mon retour d’expatriation

Livre « De retour chez soi », par Florence Gindre

La question est: «Quand est-ce que vous rentrez ? »

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