Apprendre le français : pesons nos mots !

Apprendre le français, pesons nos mots !Souvent pris dans la turbulence de notre expatriation, de notre vie dense, de nos propres inquiétudes, nous, parents, avons parfois tendance à être maladroits. Admettons-le, il est des moments où les mots partent trop vite. Alors pour leur apprendre le français, pesons nos mots !

Lorsque la pression de faire apprendre le français pèse sur nos épaules, nous avons encore plus de mal à retenir ces piques ! Et si nous en analysions quelques unes afin de mieux les détecter et ainsi les éviter ?

« Tu apprends le français, c’est comme ça et puis c’est tout ! »

Ne pas donner le choix à l’enfant, c’est lui imposer une contrainte qu’il aura du mal à accepter. Osons lui donner ce choix. Et tout en donnant notre propre point de vue, acceptons le sien. Il ne veut pas ? C’est OK. Il peut encore changer d’avis. Des éléments déclencheurs peuvent encore survenir : la lettre d’un ami français qu’il n’arrive pas à lire, un prochain retour, l’envie d’impressionner une jeune fille ou un jeune garçon en parlant français… Qui sait ?
Et si vous avez peur qu’il se décide trop tard, prenez conscience qu’un enfant volontaire apprend beaucoup plus vite et facilement qu’un enfant réticent. Il rattrapera ce retard sans problème.

En lui donnant le choix, nous le rendons responsable de son propre apprentissage et nous lui montrons que nous avons confiance en lui.

« Mais si, c’est facile ! »

Nous avons tendance à minimiser la difficulté. Pour nous, le français semble facile car nous le connaissons déjà. Nous l’avons assimilé il y a longtemps. Soyons honnêtes : nous ne nous rappelons plus exactement comment nous avons appris le français. Nous l’apprenions tous les jours et naturellement. L’enfant à l’étranger, lui, va devoir faire un effort supplémentaire car il n’est pas « baigné » dans cette langue. Prenons conscience de la complexité du français et prenons aussi en compte la situation particulière dans laquelle il se trouve : soyons à l’écoute des difficultés qu’il rencontre.

En reconnaissant les difficultés, nous aidons alors l’enfant à se sentir compris et soutenu dans son apprentissage.

 « Tu le fais exprès ! »

Dix fois que vous lui expliquez cette règle, dix fois qu’il se trompe. C’est sûr, il le fait exprès !

Arrêtons de prêter de mauvaises intentions à nos enfants. Non, il ne fait pas un caprice, il essaie de nous dire quelque chose à sa manière. Non, il ne fait pas exprès de ne pas se rappeler cette règle de grammaire. Il ne l’a probablement pas comprise et il a besoin d’une onzième explication. Notre colère nous empêche souvent de voir le problème. Osons ouvrir le dialogue. Posons des questions. Laissons le trouver sa propre manière d’appréhender le problème, de déceler d’où vient l’incompréhension. Et pourquoi ne pas lui demander d’expliquer la règle avec ses mots à lui, pour voir s’il l’a vraiment assimilée ?

Travailler ensemble sur les problèmes permettra à l’enfant de mieux les cerner et d’exprimer plus facilement ces questionnements.

 « Tu es nul ! »

La composition qu’il vient de vous remettre est bourrée de fautes. Et c’est sorti tout seul ! « Tu es nul ! » « Tu n’as rien dans la tête ou quoi ? » « Qu’est-ce que c’est que ce torchon ? »

Méfions-nous de ces incriminations qui partent trop vite. Ces mots deviennent sa propre petite voix intérieure. « Si mes parents disent que je suis nul, ça doit être vrai ! » « Je me suis encore trompé, mais c’est normal, après tout, je suis nul. » Il se colle lui-même cette étiquette et un cercle vicieux s’installe : il se sent nul, donc il ne voit que ces erreurs, qui lui confirment qu’il est nul. Votre enfant perd peu à peu confiance en lui. Osons lui dire réellement ce qu’il en est.

Ne nions pas ses erreurs mais restons-en aux faits. Sa rédaction est pleine de fautes. Il va donc falloir travailler. Et essayons de voir aussi ce qui va bien (même si ce n’est que la bonne utilisation de la ponctuation !). Évitons surtout ce fatalisme du « tu es comme ci ou comme ça et ça ne changera pas. » Invitons-le plutôt à se mettre en action et montrons-lui qu’il est possible de s’améliorer.

Prenons conscience que les résultats de l’enfant ne le définissent pas. Il est en cours d’apprentissage. Il est des choses qu’il ne sait pas encore.

En bannissant déjà ces quelques remarques et en suivant ces conseils, nous, parents, pouvons alors développer une bienveillance qui s’épanouit de jour en jour. Nous prenons de plus en plus conscience des mots que nous choisissons lorsque nous parlons à nos enfants et des conséquences qu’ils peuvent avoir. Par petites touches, jour après jour, notre attitude se modifie, notre enfant se sent écouté et compris et l’ambiance familiale n’en est que plus agréable. Et c’est dans cet environnement, dans ce sol riche que nous cultivons chaque jour, que notre enfant va le mieux développer son français.

Catherine Allibert, une histoire de samouraïs - Apprendre le français : pesons nos mots !Catherine Allibert
Écrivain et accompagnatrice des enfants expatriés dans le monde de la langue française.

> Son site : https://www.unehistoiredeninjasetdesamourais.com – « Apprendre le français avec la souplesse du ninja et la rigueur du samouraï ! »

Elle anime aussi les groupes Facebook :

> Retrouvez-la également dans ces podcasts : « Le français comme j’aime » 

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