Education : France versus Etats-Unis

Enfant_USABercés par les séries américaines dès notre plus jeune âge, on a vite compris que les relations parents-enfant étaient différentes en France et aux Etats-Unis. Oui, mais on ne se doutait pas à quel point avant de s’y expatrier.

Premier conseil si vous vous expatriez un jour aux Etats-Unis avec vos enfants : préparez-vous à passer pour une marâtre aux yeux de (presque) toutes les mères américaines. Vous aurez beau être une mère aimante, vous ne serez jamais aussi dévouée qu’elles.

Ça commence par des hordes de mamans en pleurs le premier jour de la rentrée scolaire de leurs bambins en Kindergarten. Le Kindergarten est la vraie première année d’école aux Etats-Unis ; les enfants y entrent à 5 ans révolus. Avant cet âge, l’école n’est pas gratuite et il n’est pas rare que les petits soient gardés à la maison. Il existe de nombreuses preschools (équivalentes de nos maternelles), mais c’est très cher et souvent à mi-temps, voire moins. Donc lorsque le petit rentre en Kindergarten, la maman sait qu’elle sera séparée de son bambin toute la journée et c’est dur pour elle, car elle se retrouve le plus souvent toute seule et “inactive” à la maison.

Alors que nous autres, mères françaises, sommes ravies d’envoyer (enfin !) nos enfants à la maternelle à l’âge de 3 ans, voire 2 ans et demi dans certaines régions, les mères américaines voient cela comme une sorte de malédiction qui leur rappelle que oui, le temps passe très vite et que nos petits chérubins grandissent à vitesse grand V. Il n’est pas rare que les mamans américaines cessent toute activité rémunérée à la naissance de leurs enfants et ce, même plus tard, lorsque l’enfant entre à l’école. Et pourtant, ici, le congé parental, ça n’existe pas. Mais le dévouement maternel est total de ce coté-ci de l’Atlantique. Rien n’est trop beau pour le confort et le bien-être des petits. C’est presque trop parfois.

Touche pas à mon môme
La différence d’éducation est la première chose que l’on perçoit en arrivant aux Etats-Unis. Que la maman française qui n’est pas restée perplexe devant le spectacle d’une maman américaine cherchant à négocier avec son enfant de 2 ans me jette la première pierre. L’enfant, ici, est roi. Que cela soit tenu pour dit. On ne contrarie pas l’enfant, on n’élève pas la voix en sa présence, et surtout, on ne lève pas la main sur lui. Cela donne une maman dévouée corps et âme qui court après sa progéniture dans un magasin grand sourire aux lèvres ou une autre maman pliant sous les affaires scolaires de ses enfants, du plus jeune au plus grand, sans que cela ne fasse ciller quiconque… La mère américaine doit subir, et avec le sourire, en plus.

C’est à tel point que si vous vous fâchez sur votre enfant dans un magasin, tout le monde se retournera et vous jettera des regards noirs. Si vous êtes chanceuse, une dame d’un certain âge s’approchera de vous en disant : “What’s wrong ?” (Qu’est-ce qui ne va pas ?) en regardant votre petit d’un air apitoyé. Il est alors conseillé de répondre très courtoisement à la personne en question : “Rien, rien, il est juste fatigué”. Si vous avez dans l’idée d’envoyer balader la dadame, mettez votre poing dans la poche et tournez les talons. Car oui, tout ce qui touche à l’enfant est sensible. Si cela peut être justifié pour éviter les cas d’abus sur enfants, c’est parfois un peu exagéré. On connait tous des cas de français inquiétés par les services sociaux pour avoir perdu leur sang-froid un jour de grande fatigue. Comme cette maman qui s’est vue fouiller son appartement et inspecter ses enfants à la recherche de bleus éventuels pour avoir forcé son petit dernier à rester dans une poussette alors que celui-ci faisait une colère pour en sortir.

Sachez également, pour éviter bien des soucis, que vous ne devez pas toucher un enfant qui n’est pas à vous… S., maman de trois enfants, en a fait la triste expérience. Alors qu’elle avait pris par le bras un jeune “délinquant” de 4 ans qui lui crachait dessus au parc pour le ramener vers sa maman, elle s’est fait insulter et menacer d’appeler la police par la dite maman, devenue complètement hystérique.

La pensée (toujours) positive Quand je dis que l’on passe pour des marâtres, ce n’est pas seulement parce que l’on râle plus souvent sur nos bambins ou que l’on a la main plus leste. Non, à côté des trésors de patience déployés par les mamans américaines, on a souvent l’impression d’être très nulles en management de crise. Les mamans made in USA sont très encourageantes et toujours positives. Comment font-elles ? Quel est leur secret pour rester stoïques avec des spaghettis collés aux cheveux ou un enfant qui se roule par terre dans la rue ? Je n’ai pas encore percé ce secret, malgré plus de 5 ans ici. Vous entendrez toujours les mères américaines s’extasier d’un good job ! pour féliciter d’un gribouillis sans queue ni tête, d’un toboggan descendu sans accroc ou d’un pardon obtenu après moultes tergiversations.

Je dois dire que c’est quelque chose qui me surprend encore, tout comme me sidèrent toujours les autocollants collés à l’arrière des voitures sur lesquels on peut lire Proud parent of a Honor Student at St John’s school (littéralement : Parent fier d’un élève au tableau d’honneur de son école). Impensable en France !

Ce côté positif demeure ensuite à l’âge adulte. On vous félicite pour la dernière course que vous venez de courir, la dernière promotion que vous venez d’obtenir au travail ou pour la superbe nouvelle voiture que vous venez d’acquérir. C’est assez rafraîchissant. A l’école, c’est pareil : les maîtresses ne diront jamais de votre enfant qu’il est nul, mais qu’il fait du mieux qu’il peut et que c’est ça l’important. Elles commenceront toujours par présenter les qualités de votre enfant avant de dire ce qui peut être améliorer. En classe, l’enfant, dès le plus jeune âge, va gagner des autocollants ou des awards (récompenses) pour sa bonne conduite ou son excellence académique. C’est assez surprenant, pour nous Français, élevés au son des “Vous ne ferez jamais rien dans la vie mon pauvre Dupuis !”. Il n’est pas étonnant que certains petits expatriés français grincent des dents au retour dans notre beau pays, car l’école y est beaucoup plus stricte.

Je reconnais que le pays a déteint un peu sur moi : je suis de facto un peu plus tolérante avec mes enfants et je laisse passer plus de choses. Ironie de la chose : je passe maintenant pour une laxiste de premier ordre lorsque je reviens en France !

Gaëlle Goutain

Gaëlle Goutain est journaliste et co-auteure avec Adélaïde Russel du livre “L’enfant expatrié, comment accompagner votre enfant à travers les changements liés à l’expatriation”. Blog : https://lenfantexpatrie.blogspot.com. Elle écrit régulièrement des articles pour Femmexpat.

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