Baby-blues et dépression post-partum en expat

Baby-blues et dépression post-partumSaviez-vous que 30 à 80 % (4) des mamans qui viennent de donner naissance vont avoir ce qu’on appelle un « baby-blues » ? Pour 10 à 15% (1) d’entre-elles, ce baby-blues va évoluer vers une dépression post-natale plus ou moins sévère. 2 à 6% (1) auront une dépression sévère. Les femmes expatriées sont-elles plus à risque de faire un baby-blues et/ou une dépression postpartum ? Quelle est la différence entre le baby-blues et la dépression postpartum ? Que peut-on mettre en place quand on est expatriée pour garder le cap après une naissance ?

La différence entre le baby-blues et la dépression post-partum

Il est important de préciser que le baby-blues et la dépression post-natale sont deux choses différentes même si elles sont bien sûr liées. Le baby-blues est plus ou moins physiologique, c’est-à-dire « ». Ce n’est pas une pathologie en soi. Même s’il est caractérisé par des sauts d’humeurs et des larmes inexplicables, cette situation ne durera pas plus de 15 jours. Ces symptômes sont particulièrement présents entre le 3ème et 10ème jour postnatal.

Si ces sauts d’humeurs se transforment en cris, tristesse, insomnie, changement d’appétit et que ces symptômes durent plus de 15 jours, nous parlerons alors de dépression postnatale.

Il faudra être d’autant plus attentif aux mamans qui évoqueront une perte de plaisir par rapport aux activités du quotidien et notamment aux soins donné au bébé (2,3). Si le diagnostic de dépression post natal est posé, il sera nécessaire d’apporter un soutien psychologique associé parfois avec des antidépresseurs.

Pourquoi avons-nous le baby-blues après avoir donné naissance ?

On n’en connaît pas encore complètement le mécanisme physiologique, mais il est très certainement lié à la chute brutale d’hormone (des progestatifs). L’adaptation liée à l’arrivé du nouveau-né complétement dépendant de sa maman et la fatigue que cela entraine sont aussi des explications très logiques.

Les mamans expatriées sont-elles plus à risques ?

Il est prouvé que les mamans peu soutenues par leur entourage et qui ont eu récemment un haut niveau de stress sont plus à risque de faire une dépression postnatale. Les mamans expatriées étant souvent loin de leur famille sont donc bien plus à risque. Rappelons qu’une expatriation se situe en haut de l’échelle du stress. De manière plus générale, les mamans qui ont déjà fait une dépression par le passé, les mamans qui ont une faible estime d’elle-même et enfin les mamans qui ne dorment pas plus de 5h par nuit sont aussi plus à risque de développer une dépression post-partum.

Comment éviter un baby-blues ou passer au-delà pour ne pas qu’il se transforme en dépression post-partum ?
  • Trouver du soutien auprès de sa communauté est fondamental. Par exemple : se faire aider dans son ménage et pour la préparation des repas, aller chercher les plus grands enfants à l’école, … Il est normal qu’une maman consacre 100% son temps au nouveau-né et à se reposer quand celui-ci dort.
  • Trouver un groupe de parole ou de soutien qui est constitué d’autres mamans qui vivent ou ont vécu la même situation que vous.
  • L’allaitement diminue le risque de dépression postpartum grâce à l’ocytocine (5). Cette hormone de l’allaitement est sécrétée par la maman pour éjecter le lait lors de chaque tétée. Elle est également la « Love » hormone, une hormone apaisante, relaxante pour la maman, l’hormone qui stimulera le lien d’attachement entre la maman et son bébé. Cette hormone stimule l’instinct maternel (le cerveau droit) ce qui permet d’améliorer l’estime de soi.
  • L’homéopathie peut être une bonne aide et une bonne alternative en cas de baby-blues ou si la dépression est légère.
  • Bien vous alimenter. C’est fondamental. Trop occupée par le nouveau bébé, on a tendance à zapper des repas. Or si vous voulez tenir le coup avec ces journées à rallonge, il faut manger correctement : un petit déjeuner protéiné, copieux et salé, du bouillon de poule, des légumes, des soupes reminéralisantes…
Par Caroline de Ville

Caroline De VilleCaroline De Ville est une médecin généraliste belge spécialisée dans la petite enfance. Expatriée à Houston, elle a découvert que son diplôme n’était pas valable aux Etats-Unis. Elle s’est formée et est devenue consultante en allaitement maternel certifié I.B.C.L.C. (International Board of Certified Lactation Consultants) avec Au sein en douceur. Une entreprise nomade qu’elle compte, le jour venu, ramener au pays et développer encore plus activement.

Retrouvez Caroline sur FacebookLinkedIn, ou par mail : caroline@auseinendouceur.com

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Bibliographie :
  1. Dayan J. Clinique et épidémiologie des troubles anxieux et dépressif de la grossesse et du post-partum. Revue et synthèse. Journal de gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, 2007 ; 36(6) : 549-61
  2. [12] DSM IV. Mini DSM IV critères diagnostiques. Paris: Masson; 1996. p.384
  3. Guedeney N, Fermanian J, Guelfi JD et al. Premiers résultats de la traduction de l’Edinbourg postnatal depression scale sur une population parisienne. Devenir 1995 ; 7(2) : 69-92.
  4. [10] Dayan J, Andro G, Dugnat M. Psychopathologie de la périnatalité. Paris : Masson ; 1999. p.53-122.
  5. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22978082

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