Ma maternité à Salzbourg

Salzbourg Nous sommes arrivés en Autriche, à Salzbourg, 2 mois après la naissance de notre première fille. Celle-ci était née par césarienne à Paris, j’ai donc dû trouver assez vite un gynécologue pour le suivi, ce qui s’est fait sans problème. En Autriche, il y a plusieurs caisses d’assurance maladie, selon le secteur de l’entreprise qui vous emploie, et tous les médecins ne prennent pas en charge toutes les caisses : la première question qu’on vous posera est donc de savoir comment vous êtes assurés et de quelle caisse vous dépendez.

Le suivi de ma grossesse s’est fait jusqu’au 7ème mois chez ma gynécologue de ville. Le suivi est exactement le même qu’en France, sauf que les assistantes médicales sont également infirmières, donc prise de sang, d’urine et de tension se font lors de votre rendez-vous mensuel, ce qui est très pratique. Tous les gynécos font également des échographies, avec 2 échographies plus poussées à 3 et 7 mois, et vous êtes envoyées chez un spécialiste pour l’échographie morphologique (qui n’est pas compris dans le parcours de soin « standard », de même que le test de détection de la trisomie). J’ai trouvé ça vraiment très agréable de n’avoir « qu’un seul » rendez-vous par mois. Par ailleurs, le début de la grossesse a été beaucoup plus suivi qu’en France, jusqu’à ce que l’on soit sûrs que l’embryon était implanté au bon endroit et évolutif, ce qui m’a paru bien plus rassurant que le « votre test est positif ? Rendez-vous dans 3 mois pour l’écho, si vous n’avez pas de saignements d’ici là » entendu à Paris.

A Salzbourg, et je crois que c’est le cas dans toute l’Autriche, pas besoin de réserver une place à la maternité avant même la conception. Votre gynéco adresse votre dossier à la maternité que vous avez choisie au bout de 7 mois de grossesse, et c’est tout.

Le suivi m’a semblé équivalent à celui en France, à la différence près que l’on est beaucoup moins stressée par le CMV et la toxoplasmose. Je ne suis immunisée contre aucun des deux, et la seule recommandation que j’ai entendue est « pas de viande crue, mais de toutes façons c’est pareil pour toutes les femmes enceintes ». J’ai été testée une fois par trimestre pour la toxo, et une fois en fin de grossesse pour le CMV, mais uniquement à cause d’une complication.

Je n’ai pas suivi de préparation à l’accouchement pour mon deuxième, mais pour en avoir discuté, il me semble que cela ressemble beaucoup dans la forme à ce qu’on fait en France : assuré par une sage-femme, vous pouvez choisir entre préparation « classique » ou haptonomie, yoga, etc. Dans le contenu, la préparation semble en revanche beaucoup plus axée sur l’accouchement en lui-même, car 80% des femmes accouchent sans péridurale pour un premier, 90% pour les naissances suivantes.

J’ai donc été à suivie à partir du 7ème mois au CHU de Salzbourg, avec un RDV tous les 15 jours si tout va bien : monitoring et échographie à chaque fois. J’ai été très positivement impressionnée par l’écoute de tous les médecins : je souhaitais si possible accoucher par voie basse, ce qui n’est pas évident après une première césarienne, et à chaque fois que j’en faisais mention, c’était noté avec soin dans mon dossier. Et nous avons pu envisager toutes les options, malgré un bébé qui est resté très tard la tête en haut. Le taux de césarienne serait de 25% à l’Ouest de l’Autriche, et de 35% à l’Est (Vienne). Selon les médecins de l’Ouest, l’Est de l’Autriche est beaucoup plus médicalisé et interventionniste, ce qui est à prendre avec des pincettes, car l’ouest et l’est de l’Autriche ne s’apprécient pas beaucoup… Quoi qu’il en soit, le taux d’épisiotomie est de 5% à l’hôpital de Salzburg, les médecins autrichiens préférant une déchirure naturelle, qui se produit dans 20% des cas.

La vraie différence avec la France est l’accouchement en lui-même : nous avons été bluffés par l’accompagnement, l’écoute et l’investissement de l’équipe. Nous avons été pris en charge par une sage-femme à notre arrivée, qui est restée avec nous jusqu’à notre retour en chambre. Il n’y a pas de distinction entre salle de travail et salle d’accouchement. Vous restez dans la même chambre jusqu’à deux heures après la naissance. Une fois admis, on nous a proposé un petit déjeuner, puis laissé 2 bouteilles d’eau, car « il faut beaucoup boire pendant un accouchement ». On fera vraiment attention à ce que vous soyez le plus en forme possible pour l’accouchement, plutôt que d’anticiper tous les risques liés à une hypothétique anesthésie générale. La principale différence d’avec la France est le taux très faible de péridurale. Les médecins et sage-femme ne sont pas contre, ils préfèrent l’éviter pour limiter les effets secondaires : ralentissement de l’accouchement, souffrance fœtale, poussée moins efficace, etc. Son utilisation est donc retardée au maximum, pas en laissant la femme souffrir, mais en utilisant des méthodes alternatives : antalgiques en intraveineuses, bain chaud (une baignoire pour 2 salles d’accouchement, un vrai bonheur !), lavement, acupuncture, position libre, etc. Par ailleurs, si vous demandez la péridurale, elle vous sera posée même si vous êtes déjà ouverte à 8 (ce qui a été mon cas, l’anesthésiste est arrivé en 5 minutes). Malgré une délivrance qui se présentait très mal à cause d’une position extravagante du bébé, l’équipe médicale a tout fait – avec succès – pour m’éviter une césarienne et respecter mon souhait. Je n’ai pas pu échapper à l’épisiotomie à cause de la mauvaise présentation du bébé, mais j’ai été recousue par le gynécologue avec beaucoup de soin, après que celui-ci a pris le soin de m’expliquer le pourquoi du comment.

Le suivi médical après l’accouchement est très similaire à celui de la France, à l’exception de deux choses :

  • on vous parlera évidemment beaucoup de l’allaitement, qui est ici une religion : quasiment toutes les femmes allaitent entre 6 et 12 mois, et il n’est pas du tout étrange de poursuivre l’allaitement jusqu’aux 2 ou 3 ans de l’enfant. J’ai entendu qu’il était difficile de se faire respecter quand on ne souhaitait pas allaiter, et que toute l’équipe médicale pouvait défiler dans votre chambre pour essayer de vous convaincre de changer d’avis. Tenez bon si vous êtes une adepte du biberon !
  • il est possible, si vous accouchez sans péridurale et sans complication, de rentrer chez soi 12 heures après l’accouchement. Une sage-femme viendra alors à domicile entre 2 et 3 fois par jour au début. La durée standard du séjour à l’hôpital est de 4 jours (7 après une césarienne), mais si vous sortez avant, un certain nombre de visite à domicile vous seront remboursées (plus on sort tôt, plus on a le droit à ces visites à domicile). Si vous envisagez de sortir rapidement, il vaut mieux avoir contacté une sage-femme avant l’accouchement.

Concernant la rééducation périnéale, elle n’est pas ou très peu pratiquée ici.

Pour tout ce qui concerne les gardes d’enfant, le terme consacré ici pour désigner la mère « à la française », qui confie son enfant à deux mois et demi est « Rabbenmutter » : mère corbeau. Le congé maternité dure entre 1 et 3 ans, et le congé paternité 2 mois. Il n’existe donc pas de crèche qui prenne en charge les enfants avant 1 an, inutile de vous précipiter pour vous inscrire. Une bonne alternative est la « Tagesmutter », équivalent d’assistante maternelle : celles-ci s’occupent d’enfants de moins d’un an, avec un fonctionnement similaire au système français. En revanche, la garde d’enfant (que ce soit à la crèche ou chez une assistante maternelle) est limitée à 40 heures par semaine, ce qui restreint beaucoup la possibilité de travailler à temps plein. J’ai la chance de travailler de chez moi, et ai donc choisit la solution « Tagesmutter » jusqu’aux 6 mois de mon aînée, puis l’ai inscrite en crèche pour ses un an, et je ferai probablement la même chose pour la seconde. Si vous souhaitez garder un temps plein, je pense qu’il est possible de compléter ce système de garde par l’emploi d’une « Leihoma » (Grand-mère de substitution), un concept que j’ai découvert ici, qui est un peu différent du babysitting, car la Leihoma s’intègre dans la vie de famille, s’implique dans l’éducation des enfants, etc.

Pour conclure, je dirais que j’ai beaucoup aimé ma grossesse en Autriche, que j’ai trouvé beaucoup plus humaine et naturelle qu’en France, mais tout en étant entourée par des excellentes équipes médicales. Le confort de la mère et de l’enfant est au cœur du processus de décision, et passe avant toute question d’efficacité ou de prévention des risques encourus par l’équipe. Le système de garde d’enfant, qui tend à s’améliorer de jour en jour, est encore en revanche très en retard par rapport à ce qui est proposé en France, et cela peut être un vrai handicap si vous souhaitez poursuivre une carrière classique. Pour autant, si j’étais très remonté contre ce système en arrivant, je suis finalement assez heureuse qu’il m’ait poussé à choisir cette alternative où je travaille de 8h à 15h, puis suis libre de passer du temps avec mes enfants. Je ne l’aurais pas envisagée en habitant à Paris, et j’en suis finalement ravie.

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