Dans la série des expats aux talents nomades, nous avons le plaisir de vous présenter Christine, alias Giulia Larigaldie. Après plus de 20 ans à l’étranger (9 pays) et une grosse réorientation professionnelle, elle a lancé en 2021 un concept de biographies multimedia pour la transmission familiale intergénérationnelle. Rencontre avec cette FemmExpat vraiment inspirante.
Christine, quel est ton parcours d’expat ?
Appelez-moi serial expat ! Tout a commencé en 1995, je pars au Canada, sans job, avec juste ma valise. Rebelote pour 5 ans en Espagne. Et depuis, je ne me suis pas arrêtée, puisque j’ai suivi mon mari en Espagne, à Abu Dhabi, à Bristol, à Singapour, à Séoul, à New Dehli et nous voici maintenant à Erlangen, en Allemagne, depuis 2018.
En expatriation, vous écrivez, publiez deux romans…
Et vous gardez un lien fort avec l’écriture
Être conjoint suiveur n’est pas facile, on perd beaucoup d’emprise sur notre vie. J’ai toujours cherché, par une démarche déterminée et volontairement active, de partir à la découverte des pays où nous vivions à travers des axes qui me semblaient pertinents pour les pays où nous résidions : littérature, histoire, cuisine, cinéma, sport.
Ainsi en Inde, je co-animais (avec une indienne écrivaine) un groupe de lecture basé sur la littérature indienne. J’ai par exemple organisé un 360° sur Gandhi (8 livres répartis dans notre groupe avec des retours de chacune pour dresser un portrait à 360° de cet homme). J’animais également un groupe de découverte de la ville de New Delhi via la photographie.
En Corée, je suis allée interviewer des personnalités françaises qui visitaient Séoul (Pierre Gagnaire, Pierre Lemaitre, Annie Cohen-Sollal, Gontran Cherrier…) : je n’aurais jamais pu rencontrer et interviewer ces personnes en France !
À Singapour, j’ai participé au salon du livre qui réunissait écrivains et éditeurs singapouriens.
Mais ce n’est pas tout. En Corée, je me suis mise au sport national dans un club coréen avec des coréens – les taekwondo – Une façon de découvrir en profondeur leur culture… et de devenir ceinture noire !
C’est à votre arrivée en Allemagne que vous prenez la décision d’une reconversion.
Oui, je peux l’appeler un retour en Europe, puisque mon mari ayant repris une entreprise en Allemagne, nous allons nous sédentariser dans ce pays jusqu’à la retraite. Nous arrivons donc ici en 2018, moi avec un niveau débutant-intermédiaire seulement en allemand, à 50 ans, et n’ayant plus travaillé en entreprise depuis 2006 (après avoir laissé derrière moi une carrière marketing dans l’univers du luxe de 1991 à 2006).
Quelle entreprise pouvait être intéressée par mon profil ? Les compétences très riches développées durant ces expatriations ainsi que des expériences en écriture, photographie et travail au “board” d’une école française ne me semblaient malheureusement pas faciles à valoriser. Donc, même si je n’avais jamais envisagé de devenir une travailleuse autonome avant, dans de telles circonstances, cela devenait une évidence. Quitte à revenir sur le marché de l’emploi, autant que ce soit selon mes termes.
Et puis cette idée géniale de biographies multimedia…
Voyant que je disposais devant moi de plusieurs années avec donc la possibilité d’œuvrer professionnellement avec une certaine continuité, j’ai recherché comment je pouvais exploiter au mieux mes compétences anciennes et celles acquises durant nos expatriations.
C’est ainsi que j’ai conçu ce produit de biographies multimedia qui me permet d’utiliser mes compétences en écriture et photographie, une certaine créativité, une appétence pour les relations humaines et ma sensibilisation aux valeurs de transmission. Mon allemand écrit n’est pas assez bon pour me permettre de le faire en allemand. Je travaille donc en français et à distance depuis l’Allemagne. Le Covid a aidé à “faire passer” l’aspect à distance des rencontres avec mes clients. Mon site : giulia-larigaldie.com.
Le concept original de biographie multimédia permet de mettre en lumière de façon ludique et plurielle (récits courts ou plus longs, texte manuscrit, QR code renvoyant à des fichiers audios ou vidéos, blagues, recettes de cuisine…) le parcours de vie d’une personne (parents ou grands-parents, d’une entreprise). Chaque projet de Livre-Mémoire dure environ une année. Les rencontres se font virtuellement sauf la séance de prise photo, audio et vidéo. À la fin, un magnifique livre pour toute la famille, des enfants aux seniors. Une histoire de vie immortalisée à redécouvrir et parcourir, que ce soit pour 5 minutes ou pour 5 heures.
Que gardez-vous de toutes ces expats?
Je dirais bien sûr, les grands classiques : ouverture sur le monde et sur les autres, tolérance, adaptabilité, résilience, gestion de la logistique, vision à 360°… Mais le plus important est que l’expatriation m’a permis de développer et même de découvrir des aspects de qui je suis que je n’aurais sinon probablement jamais suspectés et nourris.
L’expatriation – et ce que j’ai voulu en faire – m’a permis de développer une partie créative et/ou artistique en moi que je n’aurais sinon jamais soupçonnée. Ma vie aurait été radicalement différente sans l’expatriation, et beaucoup plus “pauvre” il me semble.
Aujourd’hui, je me demande si je ne vais pas me consacrer 100% à l’écriture de romans : je n’aurais jamais envisagé ne serait-ce que d’écrire un roman il y a 16 ans !
Vous avez un projet de livre mémoire, de biographie multimedia, pour préserver vos souvenirs et dans le but d’une transmission intergénérationnelle ? N’hésitez pas à contacter Christine, alias Giulia. Vous pouvez également consulter son site www.giulia-larigaldie.com.
FemmExpat vous conseille également
Graphologie : une boussole pour vous éclairer !
Lyane Guillaume, 30 ans d’expatriation, 10 publications et un 8e roman né en Russie
