Quel est le secret des expats ?

L-entraide-entre-expats-quel-cadeau-UNE femmexpat 559x520Alix a vécu de nombreuses expatriations. A l’occasion d’une anecdote d’emploi du temps surchargé, elle s’est posé la question de la place de l’entraide dans nos vies. En tant qu’expatriées bien sûr, car c’est là qu’elle apparaît en pleine lumière, mais dans nos vies de femmes surtout et d’humains en général.

A l’heure où le repli sur soi gagne du terrain partout dans le monde, l’entraide est-elle la valeur du futur ?

Voici le billet d’humeur d’Alix.

Voilà quelques années que je suis revenue en France. Les premiers temps, je revenais chez moi le soir avec le sentiment d’être à vif tant les contacts ici me semblaient rêches et tant l’individualisme ambiant me surprenait. Et puis je me suis habituée. Il faut dire que j’ai la chance de vivre au bureau au milieu des expats. Ça aide !

Weekend trop chargé

La semaine dernière, gros stress. S’annonçait un de ces week-ends trop chargés où je n’arrivais pas à définir les priorités. Impossible notamment de trouver le temps d’accompagner mon grand ado dans un salon étudiant important pour lui. Je raconte cela sans insister pendant le déjeuner du Job Booster Cocoon. Alors Valérie, toujours pleine de cœur, s’offre de piloter mon loulou pendant le salon puisqu’elle y emmène aussi sa fille.

Une anecdote comme déclic

Cette anecdote, parmi tant d’autres, a été pour moi été un déclic. Il m’a rappelé le rôle central de l’entraide dans nos vies d’expat.

L’entraide en expat : compenser l’absence des proches

Quand survient une urgence, chacun s’offre pour garder les enfants, aider pour les repas, proposer sa maison. Même si on se connaît à peine.

« On n’a pas le choix, si on ne se dépanne pas entre nous, on ne survit pas car on n’a personne sur place. »

Effectivement, l’entraide compense l’absence de nos proches en expatriation. Cela semble naturel. Et pourtant, quel cadeau ! Ces coups de main font la douceur et la beauté de nos vies nomades. Et comme cette attitude pourrait transformer les vies des sédentaires !

Comme dans un vieux conte chinois

Le coup de main de Valérie m’a rappelé un vieux conte que vous connaissez surement :

« Un vieux lettré chinois fait un rêve. Il se trouve transporté dans le monde des morts où un guide lui propose de lui visiter le paradis et l’enfer. L’enfer est un lieu déroutant. Une table monumentale y est dressée dans un immense silence. De part et d’autres sont assis des défunts qui soupirent. Devant eux sont posés des bols emplis d’un riz qui semblent délicieux. Leurs visages se tordent de convoitise : leurs baguettes sont d’une longueur démesurée et il est interdit de manger avec les doigts. Ils sont dévorés par la faim devant des bols pleins.

Le vieux lettré est alors conduit au paradis. A sa stupéfaction, le cadre est exactement le même mais de la salle s’échappe des rires, des claquements de langue et des conversations animées. Pourtant même table, même bols et surtout mêmes baguettes démesurées. Simplement ici, les défunts ont trouvé la parade qui change l’enfer en paradis : chacun prend ses baguettes pour nourrir la personne assise en face de lui. »

L’entraide, une solution de vie ?

Cette histoire me revient très souvent. Notamment lorsque j’accompagne des femmes qui travaillent. La conciliation des vies personnelles et professionnelles des femmes est complexe, difficile, source de tension et d’antagonismes. Les politiques s’en sont saisis, les entreprises aussi. Les journaux sont remplis d’articles savants sur ce sujet et c’est bien sûr utile.

Cependant une partie de la solution demeure sans doute dans l’histoire de notre lettré chinois. Avec plus d’entraide, est-ce que les questions des enfants malades, des congés scolaires, des nounous démissionnaires, et autres anicroches qui font un cauchemar de la vie la mieux organisée, ne seraient pas plus facilement surmontables ? Les femmes n’auraient-elles pas les joues moins creuses et les mains moins fébriles si elles savaient qu’elles pouvaient compter les unes sur les autres pour résoudre les imprévus ?

Un trésor à partager

Le travail des femmes est un exemple parmi d’autres. Il y a évidemment des milliers de sujets où le pouvoir discret de la solidarité pourrait aplanir des montagnes. En tout cas, amies expat, nous tenons les clés d’un trésor. D’un trésor qui grandit chaque fois qu’on le partage. Ne l’oublions pas quand nous repassons les frontières de notre pays.

Alix Carnot

Portrait Alix Carnot

Directrice Associée chez Expat Communication, l’éditeur de FemmExpat
Auteur de Chéri(e) on s’expatrie, guide de survie à l’usage des couples expatriés.

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