Entre-deux de l’expat ou préparer un retour qui ne dit pas (encore) son nom

Entre-deux de l'expat ou préparer un retour qui ne dit pas (encore) son nomRetour ? Pas retour ? Aye… Ça sent très fort la fin mais rien n’est définitif, ni défini pour la suite. Céline Déjean, expat coach chez Expat Communication nous donne ses précieux conseils pour gérer cette période d’entre-deux. Un retour qui ne dit pas (encore) son nom. 

 

« Chérie, et si on rentrait en France ? »

Ça n’était pas dans les plans, pas du tout prévu ! On ne l’a pas vu venir mais après des années à apprendre à rebondir et à saisir les opportunités, nous avons développé une tendance à ne pas tourner le dos aux challenges. « Chérie… et si l’occasion était venue de rentrer en France ? »

Après de longues conversations, après avoir tourné et retourné la situation dans tous les sens, exploré toutes les options, les points de vue de l’un et de l’autre, l’idée est lâchée. Et on se regarde avec surprise, admettant que c’est sûrement la bonne décision. Pour certains, le choix est plus simple, plus évident. Pour d’autres, il est irréfutable et n’est pas vraiment choisi. Et pour beaucoup cette année, le Covid n’y est pas pour rien.

Mais si une occasion se dessine, et que l’on s’est fait à l’idée de rentrer, les conditions du retour ne sont pas forcément définies. De nombreux détails restent en suspens :

  • Quel job, quel contrat ?
  • Où, dans quelle ville ?
  • Quand ?

Nous entrons alors dans une période de latence qui nous positionne dans l’entre-deux. Avoir un pied ici où l’on vit, et là-bas que l’on connaît bien. On se projette différemment d’un nouveau départ. On sait ce qui nous attend, ce qui contribue à rassurer et enthousiasmer les uns, ou à émousser le plaisir de découverte et identifier rapidement les défis qu’il y aura à relever pour les autres.

Lire aussi : L’art de ne pas se projeter en expatriation

Arrivent alors les premières interrogations, et les décisions à prendre

  • Quelles sont les démarches administratives que je dois entreprendre ?
  • Quelle crèche, école, lycée pour les enfants ?
  • Quel type de logement allons-nous chercher ? Dans quel secteur ?
  • Qu’est-ce que je vais faire en rentrant ?
  • Quel travail pour moi après autant de temps sans activité professionnelle ou même juste un break de quelques années ? Est-ce que je vais être capable de trouver du travail ?

Autant de questionnements et de choix à faire qui peuvent être angoissants et stressants. En particulier quand le retour n’est ni choisi ni anticipé, et que la question du retour à l’emploi peut prendre alors plus de place que lors d’une simple expatriation.

A cela s’ajoutent d’autres difficultés…

👉 On voit la fin de l’année scolaire qui approche et on ne sait pas toujours ni quand, ni comment, ni où le retour va se faire. Et cela peut prendre du temps…

👉 Au sein du couple, il peut arriver que l’on gère différemment cette période, de manière décalée. Il y en a un à fond, en train de préparer son prochain poste. Et il y a l’autre qui n’a pas toujours les moyens d’avancer sur l’installation de la famille. L’un se projette déjà, un pied là-bas, l’autre veille à continuer d’organiser le quotidien, un pied ici.

👉 Difficile de partager sa situation et ses états d’âme autour de soi. On ne peut rien dire mais on n’a que ça en tête. Tant que rien n’est sûr, on ne veut pas perturber les enfants ni leur donner de faux espoirs. On prépare les plus grands, tout en protégeant les plus petits. De même pour la famille qui attendrait notre retour avec grande impatience après plusieurs mois ou années sans s’être retrouvés. Parfois, on ne peut rien partager pour des raisons de confidentialité.

Mais on sent bien que l’on doit avancer quand même dans sa préparation au retour…

…Sinon c’est la cata ! Au risque de n’avoir ni l’école, ni le logement que l’on espérerait.

Le calendrier des inscriptions dans les écoles est strict, et les retours en France plus nombreux depuis le début du Covid. Les places disponibles dans les écoles internationales ou classes OIB (option baccalauréat international) sont très limitées. Certaines écoles ont même fermé les inscriptions dès janvier. En fonction de leur ville d’impatriation, certains auront plus de chance et ce sera plus facile.

Et en même temps ne faire que ça, c’est flinguer sa fin d’expat. On veut donc profiter d’être ici quand même !

Et pour autant, on garde en tête que tout ce qu’on prépare peut n’avoir servi à rien. Il se peut qu’au final, on reste.

Alors quelles sont les premières pistes pour gérer cet « entre-deux » ? Pour à la fois profiter d’être ici et s’organiser pour rendre plus facile un potentiel retour ?

1 – Anticiper !

L’art de se projeter sans rien savoir clairement, une vraie compétence de femme expat ça ! Ne pas attendre d’être sûres pour se lancer ! On doit prendre les devants, car si on attends d’être « sûres », il sera certainement trop tard. De plus, se mettre en action pour trouver des réponses à ses préoccupations permet de se défaire d’éventuelles angoisses.

  • Aborder en priorité les questions de l’emploi, des crèches/écoles, et du logement. Renseignez-vous sur le cursus que vous ou vos enfants allez choisir de suivre. Identifiez les écoles qui vous conviennent, leurs modalités d’inscription. Déposez plusieurs dossiers pour vous assurer une place dans un établissement de votre choix. Il y a très souvent des listes d’attentes et les places sont limitées pour les cursus internationaux ou écoles privées. Pensez que le choix de l’école va vous permettre d’identifier le secteur dans lequel vous chercherez votre logement.
  • Identifier et planifier les questions administratives, liées à l’emploi, la fiscalité, la protection sociale, etc… Ne pas oublier ces démarches qui sont souvent prises en charges par l’entreprise en expatriation, mais qui nous incombent lors du retour en France.

2 – Avancer en tandem.

C’est le moment de s’appuyer sur votre conjoint et de former une équipe. Communiquez, partagez l’avancée de vos recherches, les dernières nouvelles, vos réflexions et hésitations. Par exemple, l’école vous relance pour l’inscription de vos enfants ? Il est temps d’insister auprès de l’entreprise pour obtenir une meilleure visibilité. Votre conjoint est LA personne avec qui vous pouvez échanger pleinement sur le sujet.

3 – Aide, entraide et soutien.

Prenez contact avec des groupes ou des personnes qui vivent la même chose que vous, ou qui vous permettront d’avancer dans votre réflexion, et de prendre les bonnes décisions.

  • Utilisez votre réseau et celui de votre entourage en France lorsque c’est possible.
  • Surexploitez les groupes de discussion spécialisés dans le retour d’expat. Il y en a des dizaines : groupe d’anciens expats dans votre ville, de mamans, d’écoles, de parents de jeunes ou grands enfants, etc… Une mine d’information pour clarifier la situation et identifier les solutions adaptées à votre famille. (Pour celles qui ne connaissent pas encore le Groupe FemmExpat, c’est ici)
  • Participez à des ateliers-rencontres pour profiter du partage d’expérience, d’énergie positive et « se mettre en route ».

4 – Il y a un temps pour tout !

Alterner les moments où vous vous projetez à organiser le retour, et les moments où vous êtes dans l’instant présent. Profitez de ce que vous vivez ici et maintenant !

Cette étape est parsemée de périodes d’actions dans lesquelles j’ai le contrôle car je peux agir (me renseigner, prendre contact, inscrire mes enfants…), et d’inactions dans lesquelles je n’ai pas le contrôle car je suis dans l’attente de réponses des écoles/logement/administratif (je ne peux rien y faire).

Surfez sur la vague de chaque période pour les mettre à profit. Les périodes « où je n’ai pas le contrôle » : en profiter pour vivre le moment présent et apprécier ce que j’ai ici et maintenant. D’autant plus qu’avec la généralisation de la vaccination, la vie post-Covid à certains endroits reprend peu à peu son cours. C’est donc aussi le moment de profiter de ce début de retour à une vie sociale en sécurité (cafés/déj entre amis, sorties sportives ou culturelles, shopping). Effet boost garanti !! 😀 

5 – Être bienveillant avec soi-même et accepter la valse de ses émotions.

Les hauts comme les bas sont absolument normaux ! Il est toujours bon de rappeler qu’une période de transition s’accompagne de moments de joie mais aussi de tristesse, le temps de faire le deuil de la situation que l’on quitte.

6 – S’autoriser à rêver !

Avoir des projets, des objectifs à court terme : planifier des retrouvailles, suivre un accompagnement au retour à l’emploi, etc…

7 – Déstresser !

Rien n’est figé. On s’adapte, on fait au mieux. Si l’on doit prendre une décision qui n’est pas notre premier choix, on se laisse le temps de rectifier le tir l’année suivante.

Cette période de l’entre-deux est une nouvelle occasion de démontrer nos capacités à jouer les équilibristes. Alors on se fait confiance, car on maitrise l’art de jongler, rebondir, saisir les opportunités, et de s’adapter, sans oublier l’essentiel : « Carpe Diem« .

Si cela vous paraît plus facile à dire qu’à faire, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un coach spécialisé qui saura vous écouter et vous accompagner en toute bienveillance dans cette période délicate de transition 👇

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Céline DejeanCéline Dejean

Certifiée expat coach en 2020, Céline intervient dans l’accompagnement des mobilités internationales et le coaching de transition de carrière international. Son expertise porte sur l’accompagnement des conjoints expatriés à retrouver un équilibre de vie sociale, familiale et personnelle, et à se réinventer dans un projet de vie qui leur correspond vraiment.

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