Les expats sont solidaires – témoignages.

Entre heurts et malheurs, la solidarité entre les expatriés n’est pas un vain mot. Tous ceux qui témoignent ont un jour pu compter sur leurs pairs.

D’aucun fustige le nombrilisme de cette communauté de « déracinés » au sens littéral du terme. Mais, force est de constater que se tissent au cours de l’expatriation des liens, une entraide entre des personnes qui dans la vie métropolitaine hexagonale ne se seraient sans doute jamais croisées. Alors naissent des amitiés à la vie, à la mort.

Un petit pas pour vous, un grand pas pour moi

Ce ne sont pas toujours des évènements dramatiques qui vous laissent dépourvus. Non, il s’agit souvent des petits riens qui y sont pour beaucoup dans le moral… Surtout dans l’intégration des personnes déboussolées par un nouveau pays, un nouveau continent. Témoignages…

Beta en Afrique :

« Je suis jeune, islandaise, de 27 ans, sans enfant et sans emploi. J’ai suivi mon compagnon, géologue comme moi, et nous nous sommes retrouvés sur une base vie et je réalise soudain que c’est très dur de « redescendre ». J’ai le sentiment de tout avoir en Islande et l’impression qu’ici il faut tout recommencer, vivre avec rien, dans l’insalubrité. Mais les gens ont été extraordinaires de gentillesse. Une femme de la base m’a pris sous son aile. Tous les jours, elle m’a donné des cours de français (j’ai aussi beaucoup travaillé de mon côté) pour que je puisse suivre un peu leurs occupations. Grâce à elles, j’ai appris à cuisiner les produits du marché local. Elles m’ont aussi apporté des petites choses (bassine, nappes) qui étaient des trésors pour moi. Elles sont à la fois mes nounous, mes mères, mes exploratrices…  Sans elles je serai repartie. »

Iris à Moscou :

« Avec mes deux petits bouts, j’arpentais le quartier pour trouver un lavomatic quand j’ai rencontré Monique. Elle m’a invitée à déposer chez elle mon linge à laver. Des petits riens qui font tout ! »

Laurence au Texas :

« Quand nous sommes arrivés, nous étions paumés. Un jour,  des voisins franco-colombiens, inconnus le matin-même, nous ont invités pour le soir. Ils nous ont accueillis comme de vieux amis, en toute simplicité. Plus qu’un partage de bons plans, c’est une oreille attentive et ensuite des invitations récurrentes pour connaître leur amis… Comme si on était attendus depuis longtemps. Aujourd’hui, Pierre et Elisa sont « larger than life » pour nous.

Rien de dramatiquement dramatique mais une situation qui peut devenir critique

Un petit grain de sable vient parfois enrayer toute une machine bien huilée… Rappelons-nous de ce gros nuage de cendres arrivé tout droit d’Islande. D’une situation imprévue découle un lors grand stress.

Sylviane à Tahiti :

« Nous sommes d’un milieu très simple… Mes parents étaient en route pour nous voir en Polynésie. Pour eux,  c’était comme aller sur Mars. Ils n’avaient jamais pris l’avion, ne connaissaient pas un mot d’anglais. Pour leur malheur, ils ont voyagé au moment de l’éruption du fameux volcan en 2010. Pour la première fois, j’ai entendu mon père pleurer au téléphone quand il m’a appelée, paniqué, lors de leur transit à Los Angeles. Six mois plutôt, j’avais rencontré une expatriée vivant à Los Angeles qui m’avait donné ses coordonnées en me disant : « On ne sait jamais ! ». Je l’ai appelée et immédiatement elle s’est proposée d’aller chercher mes parents, de les rassurer, de les héberger, de faire le lien avec la compagnie. Ainsi fut fait et elle les a cocoonés. Résultat des courses : mes parents ont adoré leur séjour américain. »

Florence au Caire :

« Quand la situation est devenue tendue pendant les évènements en Egypte (hiver 2011), les expatriés restants ont organisé naturellement un réseau de solidarité :

  • Les familles avec enfants ayant été rapatriées, les quelques femmes restantes recevaient à déjeuner les hommes seuls afin qu’ils ne se sentent pas abandonnés, trouvent un peu de gaieté et une table correcte.
  • Idem avec le prêt de téléphone satellitaire par ceux qui en avaient, lorsque tous les moyens de communication ont été interrompus.
  • Lorsqu’une société affrétait un avion pour rapatrier les familles de ses employés, s’il restait des places libres, elles étaient proposées à d’autres.
  • En cas de problème médical, une chaîne de solidarité fonctionnait
  • De même, ceux habitant dans une zone à risques, étaient hébergés par d’autres expats.

Quand la nature vous broie

Nous avons tous suivi avec effroi le tremblement de terre au Japon. Qui peut mieux que Anne nous raconter son évacuation vers Bangkok, la solidarité sans faille, l’immense délicatesse dont ont fait preuve les expatriés sur place pour ceux qui arrivaient.

Anne au Japon :

« (…) Mes enfants font leur rentrée à Bangkok avec une facilité inespérée. Le réseau de solidarité fonctionne très bien entre les communautés françaises des pays de la zone Asie. Il faut saluer cela. Nos compatriotes sont présents et s’entraident dans les coups durs : les propositions d’hébergement abondent, on s’inquiète de notre sort. A titre personnel, je suis touchée par l’accueil réservé par le lycée, les enseignants et le Comité de gestion du LFIB à nos enfants. Ils peuvent même utiliser les navettes scolaires. Outre le gîte et le couvert, un téléphone portable tombe du ciel, un gilet, un déjeuner … qu’il est doux parfois de se laisser porter. Je ne veux pas blesser leur modestie mais VL, KV, DG, AMM et GM se reconnaîtront et sauront à quel point je leur suis reconnaissante. »

Pierre en Thaïlande

« Pendant le Tsunami, un expatrié Français a spontanément transformé sa maison située à l’intérieur des terres en refuge pour accueillir des survivants. Une fois le niveau des eaux rétabli et la crainte d’une nouvelle vague écartée, il a emmené les visiteurs étrangers qu’il avait recueillis à Patong pour récupérer leurs affaires au mieux dans ce qui restait de leur hôtel. Ils sont en suite retournés chez lui et savaient qu’ils pouvaient restés là indéfiniment. »

Quand la vie bascule

Lorsqu’on tutoie l’intolérable, il n’y a pas de graduation dans la détresse. Loin des siens comme en expatriation, de simples amis, des connaissances deviennent des phares dans notre nuit, une colonne sur laquelle s’appuyer. On ne dira jamais assez combien la chaîne de solidarité, pas de commisération démonstrative, non, mais un support émotionnel et logistique tout simple, un regard, une main pressée, sont d’un immense réconfort pour ceux qui restent.

On pense ici à la formidable présence et efficacité des expatriés de Bangkok qui ont soutenu, porté leurs pairs qui avaient perdu leur famille dans le tsunami. Et combien ils ont été solidaires entre eux, dans les entreprises. On pense à la firme Coca Cola mais à bien d’autres aussi qui ont payé un lourd tribu. Des expatriés lambda qui sont devenus des héros du quotidien.

Une pensée aussi pour cette femme ici aux lourdes responsabilités qui a pris 15 jours de rares vacances pour prendre en charge, réconforter, dorloter, les quatre enfants de parents victimes d’un grave accident avant qu’ils ne soient évacués, alors qu’elle les connaissait à peine sur le simple constat que c’est son rôle « d’être juste humain ».

Par Paquita

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