Bore-out et burn-out en expatriation

Bore-out et burn-out en expatriationL’expatriation est-elle un terreau propice au bore-out et au burn-out ? Sans aucun doute. Ennui ou surcharge de travail, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne font pas bon ménage… Quelles voies pour aller mieux ? Frédérique de Grignart, expat coach chez Expat Communication, nous donne quelques pistes.


Changement de pays, changement de rôle

Nouvelles responsabilités, nouvel environnement culturel, management dans une langue différente : pour celui qui est expatrié, les enjeux sont souvent de taille. Et l’injonction de réussir aussi. Injonction faite à soi-même, injonction de l’entreprise, injonction du conjoint même si elle est souvent implicite voire inconsciente.

Pour le conjoint, s’expatrier signifie souvent lâcher son job, mettre un projet ou une carrière entre parenthèse pour quelques années, alors que pour certains, c’est une opportunité à saisir. Et pour d’autres, la décision sera plus difficile ou plus longue à prendre. Dans tous les cas, c’est la fin de quelque chose, une nouvelle vie à réinventer, pour soi, pour les enfants lorsque l’expatriation se fait en famille.

Et pour le couple, la rupture d’un équilibre, construit et consolidé dans le temps.

De l’effet booster au retour à la réalité

La lune de miel des premiers mois de l’expatriation (en faisant abstraction si c’est possible des départs en temps de pandémie !) peut être un vrai booster en terme d’énergie.

Découverte d’un pays, de défis culturels, d’enjeux professionnels enthousiasmants. Sur le plan personnel et pour la famille, c’est le temps de nouvelles rencontres, l’excitation et l’envie de réinventer une organisation bien rôdée, d’explorer de nouvelles activités ou nouvelles voies.

Certes. Mais, pour celui qui travaille, cela signifie aussi une place à se faire, une légitimité à asseoir, des objectifs ambitieux à atteindre, une couverture géographie plus étendue, des enjeux culturels à gérer souvent sous-estimés au départ.

Pour le conjoint, une fois une certaine routine installée, c’est peut-être la sensation d’un grand vide qui s’installe que vie culturelle, cafés, activités anciennement rêvées (commencer la journée en tapant la balle avec une copine ! un jogging sans stress de savoir l’heure qui l’est) n’arrivent finalement pas à combler.

Une impression de tourner en rond, le sentiment que le temps s’étend à l’infini.

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Et le début de questionnements : « Que sais-je finalement de mes vrais besoins ? Me suis-je trompée ? De quoi ai-je envie pour moi aujourd’hui ? ».

Et nous comprenons à quel point ce sentiment de vide et de solitude peut être encore amplifié si l’autre dans le couple vit une réalité complètement différente.

Bore-out, burn-out : de qui s’agit-il ?

Le bore-out et le burn-out sont tous les deux un syndrome d’épuisement. Le premier par l’ennui, l’autre par la surcharge de travail. Et leurs symptômes finalement assez similaires : anxiété, isolement, perte d’estime de soi, tristesse, culpabilité.

L’expatriation est-elle un terreau propice ? Sans aucun doute. Perte des repères et des piliers qui constituent notre stabilité, vision parfois idéalisée de la vie d’expat, manque affectif. Et surtout, cette incompréhension grandissante qui peut s’immiscer dans le couple, les reproches et la pression mutuels. La culpabilité, car ne pas réussir ne serait pas acceptable (« Quelle chance d’être expat ! », ne vous l’a-t-on pas assez dit ??).

Quelles voies pour aller mieux ?

La première, pour chacun, est de prendre un temps de recul pour reconnaître les émotions qui sont là. Puis, d’essayer de les accepter et d’identifier là où se trouve la frontière entre puissance (ce sur quoi je peux agir) et impuissance (ce sur quoi je ne peux pas agir). Ou en d’autres mots, arrêter de jouer les super héros (qui vous en a demandé autant ?).

Ensuite, en se reconnectant à l’autre. Et en reprenant le dialogue là où, à un moment, il s’est interrompu. En laissant les reproches de côté et venant exprimer justement ce qu’il se passe en soi, en nommant les émotions, en parlant de ses besoins, en écoutant ceux formulés par l’autre.

En pourquoi pas en se faisant du bien aussi, tout simplement ? L’expatriation est une expérience à la fois psychologiquement et physiquement ébranlante. Faire une pause, faire un break, tirer profit des bons côtés de l’expatriation sera peut-être une façon de se rappeler les raisons et les motivations qui ont conduit à la décision de partir.

Enfin et surtout, accepter que cet alignement nécessaire – avec soi-même, avec son conjoint – prendra du temps et ne pourra peut-être pas se faire sans accompagnement extérieur.

 

Frédérique de Grignart
Coach professionnelle et ancienne DRH. Elle est coach carrière, spécialiste interculturelle. Directrice de la Coach Academy, d’Expat Communication, site éditeur de FemmExpat. Elle anime ce réseau mondial de 30 coachs qui propose des programmes spécifiques pour les expatriés. 
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