Voyage – 5 filles à pieds sur la piste des Big 5

big 5Après 3 ans en Afrique du Sud, j’ai eu envie d’expérimenter un autre type de safari que celui pratiqué dans des lodges plus beaux les uns que les autres. Là, pas de range rover, pas de lodge, et ce pour 4 jours. Juste deux rangers armés, un campement de base et… de bonnes chaussures ! J’ai entrainé avec moi 4 copines françaises, deux françaises habitant Johannesburg, l’une de New York et une parisienne. Soit 5 filles à la recherche des Big 5 !

Point de départ Johannesburg. 6 heures de voiture plus tard, nous voilà arrivées aux portes du Kruger. Nous avions RV avec nos rangers à une des entrées du parc, pour qu’ils nous conduisent  au camp de base. Nous attendaient nos deux rangers et –Surprise !- 3 personnes d’une soixantaine d’années, tous sud-africains.  Le trek est ouvert pour des groupes allant de 4 personnes à 8 personnes. Nous avions checké quelques jours plus tôt sur le site de SANPARK (South Africa National Park, qui organise les treks : https://sanpark.co.za/ ), et avions eu alors confirmation que nous ne serions que nous cinq… D’où notre déception de ne pas être « entre nous ». Mais pour l’instant, ils nous attendaient, car nous étions (beaucoup !) en retard. Le GPS nous prévoyant une arrivée largement à l’heure, nous avons joué les lièvres et avons pris le temps de faire un peu de tourisme en chemin… Oups… Le GPS n’était pas réglé à la bonne heure…tente

C’est donc des rangers amusés, mais des futurs compagnons de marche visiblement agacés qui nous ont accueillies. De l’agacement, ils sont passés à la consternation… Il faut dire que nous sommes arrivées tout sourire, en petites robes, chaussées de tongs… Nous avons débarqué de la voiture nos sacs à dos.  Et nos provisions : beaucoup de bouteilles d’eau… et quelques  autres de vin…

Pas de réseau là où nous allons. Avant de repartir vers notre campement, nous appelons donc nos maris pour leur donner quelques dernières consignes… Ils sont restés à Joburg avec les enfants. Ce n’est pas qu’on ne leur fait pas confiance mais certains doutes pointent soudain sur leur capacité à s’occuper correctement des enfants, les habiller, les nourrir (pizza et McDo, ça ne compte pas !) et  les amener à l’heure à l’école… Une fois (à peu près) rassurées par leurs « Ne t’inquiète pas ! Je gère ! »… Hop, on charge le range des rangers et on part rejoindre notre campement.

Une heure de piste plus tard,  nous découvrons notre camp. Soit 4 tentes, toutes adossées à une petite salle de bain. Le tout basique. Mais l’essentiel est là ! Un espace cuisine commun (et un cuisinier). Une vue sur la Napi River. Le bruit des animaux au loin, des insectes… L’aventure peut vraiment commencer !

Avant le diner, munies de nos lampes frontales (Nous sommes au milieu du parc Kruger… Il n’y a pas d’électricité en dehors du générateur allumé en journée), nous retrouvons les rangers. Ils nous ont réunis pour nous donner des informations sur le trek et des consignes de sécurité. La marche doit être parfaitement silencieuse, en rang. Nos compagnons de marche ne nous parlent pas directement et nous adressent leurs recommandations par ranger interposé : « Pouvez-vous leur dire qu’elles ne doivent pas porter de couleurs claires / qu’elles ne peuvent pas marcher en tongs / qu’elles doivent être silencieuses… ? ». Oui. Alors. Comment dire. On est là. On parle anglais. Tu peux peut être nous parler directement ?! Et là, le doute… On se dit qu’on n’a vraiment pas de chance d’être accompagnées de vieux grincheux. On se dit qu’on ne va peut-être pas voir d’animaux… Pire, on se dit qu’on va peut-être se faire dévorer par un animal !!! Et pas de réseau pour appeler à l’aide! Alors, à défaut, nous ouvrons une bouteille de vin. Sympas, on en propose aux vieux grincheux (ils n’ont rien apporté… A part leurs capsules de « micropur » pour rendre potable l’eau de puits). Ca marche et détend l’atmosphère… Partiellement… On fait plus ample connaissance avec Jane. 65 ans. Médecin. Aventurière. Elle revient d’une expédition d’un mois en antarctique. Elle n’en est pas à son premier safari… Ni même à son premier game walk ! Elle est super sympa. Ouf. Car elle partage la tente de l’une d’entre nous…

Img_9801Le lendemain matin, 5h. Nous avons troqué nos petites robes colorées et nos tongs contre treillis et chaussures de rando. Un café avalé. Ou deux (il est 5h du mat !!!). On se répartit les provisions. Et on part. En file indienne. En silence. Au milieu du bush. Pas de chemin. Encore moins de route. Juste du bush. Avec mon 1,60 (grâce à l’épaisse semelle des chaussures !), je suis plus petite que les herbes qui nous entourent ! On longe la rivière et on tombe sur des dizaines de rhinos ! Ils sont de l’autre côté de la rivière. On les voit très bien… Mais on est contentes que la rivière nous sépare !

Dès qu’on voit un animal, on s’arrête… Mais on ne voit pas que des big 5 ! On s’arrête pour regarder les magnifiques oiseaux, les insectes. On regarde les plantes, les arbres. Les rangers nous apprennent comment survivre dans le bush (on ne sait jamais ! Cela pourrait servir avant que l’on ne le veuille!). Quelle plante utiliser en papier toilette ; quelle baie manger si on a mal à la tête ; quelle branche utiliser comme brosse à dents et quelle feuille mâcher en guise de dentifrice… On apprend ce que mangent les animaux, leurs habitudes. On regarde les traces des animaux. Analysons leurs crottes. Ainsi, le ranger devine qui est passé par là, quand, ce qu’il a mangé… Toujours impressionnant pour des néophytes comme nous !hippo

On a repéré la trace d’un léopard. Génial !!! le léopard est le big 5 le plus difficile à voir, il se camoufle dans les arbres, marche à pattes de velours, est super rapide. Je n’en avais encore jamais vu… Et je rêvais d’en voir enfin un, pour de vrai, pas dans un zoo… On l’a traqué. Bon, on ne l’a pas trouvé…  Mais on a vu plein d’autres choses incroyables… Des araignées GIGANTESQUES tissant des toiles à leurs mesures. Dévorer des crickets (On l’a un peu provoqué… Le ranger a jeté un cricket sur une toile et en 2 secondes, Spiderman l’a enrobé !!). Un caméléon trop mignon qu’on aurait bien eu envie de rapporter à la maison. On a failli se faire charger par un buffalo. Un autre des big 5. Ranger numéro 1 ne l’avait pas vu. Ouf, ranger numéro 2 l’a repéré… C’était un vieux buffalo isolé. A priori les plus dangereux. Nous marchions sur son territoire et il était à quelques dizaines de mètre à peine de nous (et cela semble immédiatement très proche). Les rangers ont dégainé leurs fusils. Nous ont fait signe de nous baisser et de nous éloigner. Ils avaient l’air inquiet. Du coup nous aussi. Pépère n’avait, il est vrai, pas l’air très content de nous voir sur son terrain… On a réussi à s’éloigner…

randoKruger9h30. Petit déj ! On s’arrête au bord de la rivière. Bananes, fruit sec, fromage, jus de fruit. De quoi recharger les batteries !  Il commence à faire chaud… On commençait à être fatiguées. Sans vouloir cafter, on est quand même plus en forme que nos 3 acolytes qui, eux, commençaient vraiment à tirer la langue ! Je m’éloigne un peu. Et tombe sur une trace de léopard… Je cours avertir le ranger. Qui ne me croit pas. C’est vrai que la différence entre une trace de léopard, de guépard ou autre félin est assez mince. Mais j’ai bien retenu la leçon : le guépard a 5 doigts avec les griffes ; le léopard n’en a que 4, sans les griffes. Et le ranger est fier de moi (ou en tout cas il fait semblant ! Mais je m’en fiche ! Suis moi-même pas peu fière !). Mais, nouvelle déception, il me dit que les traces datent de la veille…

Requinqués par cette petite collation, nous repartons. Encore 2 heures de marche. Des éléphants, des oiseaux, des phacochères, des kudus, des impalas et, bien sûr… des araignées ! 37 degrés. Repas léger. Sieste.
Img_977916h1/4. Et ça repart. On s’éloigne un peu du campement. En voiture cette fois-ci. Les rangers nous emmènent près d’une colline. On refait un trek d’une heure environ. Pas d’animaux cet aprem. Mais waouh, que c’est beau !! Vient l’heure de l’apéro, près d’un marigot… et de son hippo ! Les rangers ne semblent pas inquiets de ce compagnon, pourtant l’animal le plus meurtrier d’Afrique. Ils lui tournent le dos. Leurs fusils sont loin. Mais l’hippo est à 3 mètres ! Il souffle, il fait de grosses bulles, il baille. Et nous (à défaut des rangers), on ne le quitte pas des yeux !

Retour au campement. On ouvre une autre bouteille de vin. Du très bon vin sud-africain. Les vieux grincheux se dérident vraiment et viennent trinquer avec nous ! (était-ce pour nous ou pour le vin ? On ne le saura jamais !!!). Notre cuistot nous a préparé un braaï (barbecue sud-africain) : au menu venaison du jour. On essaie de ne pas penser aux doux yeux de la kudu… Et on se régale !

Et le lendemain. Rebelote. Levés avant 5h. Une dizaine de kilomètres le matin. Chaleur. Eléphants. Antilopes diverses. Oiseaux colorés. Tortues léopard (à défaut de léopard !). Zèbres. Crottes. Buffalos. Pas de gros félin. Mais des petits félins (genettes). Petit déj dans le bush. L1020548Encore des crottes. Beaucoup d’autres rhinos. Encore quelques frayeurs, notamment lorsqu’on a cru se faire charger par un rhino… En fait, un bébé rhino courait vers nous… Et sa maman courait après lui… On s’est réfugiés calment derrière un arbre ; les rangers ont dégainé leurs armes. Ouf, tout va bien ! Petite marche l’après-midi.  Apéro face au coucher de soleil, près d’une étendue d’eau.

Le lendemain matin, grasse mat  (i.e. on se lève à 6h). C’est le moment de remballer nos affaires. Le moment aussi du bilan. Les rangers nous disent n’avoir encore jamais eu de tels clients… Qu’ils se sont bien marrés… Ils nous avouent pourtant avoir eu un peu peur en nous voyant débarquer… Nos retraités aussi avouent avoir eu très peur en nous voyant arriver 3 jours plus tôt (Ah bon ? On n’avait pas remarqué !)… Mais qu’ils étaient contents de nous avoir rencontrées, que nous avions marché d’un bon pas, en silence, sans nous plaindre malgré les 37 degrés à l’ombre…  On est ravis de cette expérience unique. Nous n’avons vu ni lions, ni léopards, ni guépards… Mais qu’est-ce que c’était bien !!! Les rangers nous déposent aux portes du Kruger, où nous attend notre voiture. On se quitte avec moult embrassades, échanges d’emails et tout et tout ! On rentre à Jo’burg la tête remplie de souvenirs incroyables. Avec un espoir : le refaire !

Par Hélène S.

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