TCK (Third Culture Kids) : mieux les comprendre pour mieux les accompagner

TCK mieux les comprendrePeut-être avez-vous entendu parler du terme TCK lors de votre expatriation ? Qu’est-ce que cette appellation signifie ? Quels sont les atouts et les difficultés auxquels les TCK font face ?

En tant que parents de TCK : quel est notre rôle et comment pouvons-nous les accompagner au mieux pour les aider à tirer profit de cette vie nomade ?

C’est parti pour un petit voyage dans la vie de nos TCK pour tenter de répondre à ces questions !

TCK ? What does it mean please ?

Enfants multiculturels, expatriés, interculturels, transculturels, nomades ou encore… enfants du monde sont autant de termes définissant les TCK !

La notion de TCK (Third Culture Kids) qui va de pair avec le terme ATCK (Adult Third Culture Kid = soit un TCK devenu adulte) est apparue avec les 2 chercheurs David Pollock et Ruth Van Reken dans les années 50.

Au départ, cette notion de TCK définissait principalement des enfants et adolescents de parents militaires ou diplomates alors qu’aujourd’hui, elle a été élargie aux enfants-ado qui bénéficient d’une mobilité internationale de leurs parents.

 

La définition des TCK selon D. Pollock et R. Van Reken :

Les TCK ne peuvent s’approprier ni intégralement la culture de leurs parents, ni complètement celles des pays où ils ont vécu: ils n’ont pas de culture dominante et naviguent entre celle du passeport et celles de leurs lieux de vie.

Ils finissent par développer leurs propres modèles culturels, styles de vie et modes de pensées. Ils deviennent membres d’une culture de synthèse: la 3ème culture qu’ils ne partagent qu’avec les autres enfants nomades ou expatriés.

On peut résumer cette explication pas si simple par ce schéma :

 

TCK

 

Il me semble tout de même important de vous rappeler qu’avant tout, les TCK sont…des enfants et des ados comme les autres! Ils ont les mêmes besoins, buts, capacités de penser, créer, imaginer, apprendre, faire des choix…que tous les autres enfants du monde. Alors, pas de panique, être un TCK n’est pas une maladie.

A noter bien sûr que chaque TCK va vivre sa vie d’expatrié de manière différente selon son âge, le nombre d’années vécues hors de son pays d’origine, son implication dans les cultures étrangères, sa personnalité, l’implication de ses propres parents… Chaque cas de TCK est unique et tous les TCK ne sont pas exposés de la même manière à la troisième culture.

Il est assez courant d’entendre des TCK dire qu’ils se sentent connectés à d’autres TCK car ils se comprennent et partagent des caractéristiques de vie communes.

 

Quelques métaphores pour mieux saisir ce que vivent les TCK :

Certains TCK sont comme des ordinateurs: ils construisent des fenêtres. Quand ils sont dans un pays, ils activent une première fenêtre; quand ils sont dans un autre pays, ils activent une autre fenêtre tout en gardant en arrière plan la première fenêtre activée.

D’autres TCK peuvent-être comme un patchwork: composé de différentes pièces de tissus de couleurs différentes, ils choisissent la couleur dominante à laquelle ils ont envie de se rattacher en priorité et cela sans exclusivité.

On peut également voir nos TCK comme des jeunes pousses que l’on transplante régulièrement : lorsque la transition entre 2 pays est bien vécue par les TCK, la transplantation les fortifie et leur permet alors de gagner en vigueur. Lorsque cette transition est mal vécue par les TCK, cette nouvelle transplantation peut les fragiliser et les empêcher de développer leurs racines en profondeur.

 

And so what ? Quels sont les avantages de cette vie d’expatriés pour nos enfants et quelles difficultés rencontrent-ils ?

Bonne nouvelle, les TCK et les anciens TCK sont nombreux à reconnaître que leur vie d’enfants-ados à l’étranger leur apporte un nombre significatif d’atouts.

Ces données ont été récoltées suite à la grande enquête “Les enfants en expatriation”, menée par Expat Communication en août 2021 :

  • adaptabilité: ils peuvent se définir comme des caméléons culturels
  • grande ouverture d’esprit et prise de recul
  • vision vaste et globale du monde qui les entoure
  • multilinguisme
  • sensibilité
  • réactivité
  • flexibilité
  • connaissance d’autres cultures
  • goût de la découverte
  • indépendance d’esprit
  • un TCK sait qu’il existe des modes de vie différents et que le sien n’est pas LA vérité

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive et différente selon les enfants.

 

La vie d’un TCK peut aussi être jonchée de difficultés :

  • manque de connaissance de la culture d’origine
  • fort jugement critique des situations de vie qui va parfois avec un sentiment de supériorité (je vis quelque chose de spécial)
  • empathie exacerbée
  • attentisme que les choses bougent et vite
  • méfiance dans les institutions qui les font bouger
  • blessures psychologiques dûes aux pertes d’amis et aux changements brutaux ou trop fréquents
  • confiance en soi diminuée par ces changements nombreux
  • intégration dans un nouveau cercle d’amis difficile
  • difficulté à gérer trop d’événements particuliers (déménagement, changement d’école, nouvelle langue, nouveau climat…), trop jeune
  • questionnement sur ses origines: “D’où est-ce que je viens?” et “Qui suis-je?” et difficulté à répondre à ces questions
  • conflit de loyauté vis à vis de sa culture surtout dans le cas d’un couple multiculturel

 

Mieux comprendre nos ados chéris en expatriation :

Le besoin d’appartenance est un besoin fondamental de l’être humain et il est d’autant plus marqué à l’adolescence (besoin d’appartenance à un groupe d’amis, à une famille, à une culture, à des pairs) :

Jusqu’à l’adolescence, le réseau social d’un enfant se constitue principalement autour de ses parents et ses frères et sœurs. C’est vers 12 ans que le groupe de pairs commence à prendre de la place dans la vie de l’ado, à mesure qu’il commence à élaborer sa propre identité individuelle via ses relations, ses liens sociaux.

Vous l’aurez compris, s’expatrier pour un ado peut-être un moment difficile et qui peut se résumer par: “Comment savoir qui je suis quand non seulement mon corps, mes pensées mais aussi mon monde changent ?!”

 

Pour conclure, les enjeux pour les TCK vont donc être :

1- Avoir conscience de tous leurs atouts pour savoir les valoriser et en faire une force

2- Avoir conscience de leurs difficultés pour mieux les accompagner et en faire des opportunités d’apprentissage

Et c’est là que nous, parents de TCK, pouvons intervenir pour être aidants !

C’est bien beau de savoir cela: et mon rôle de parent d’enfant de la troisième culture dans tout ça ?!

Un proverbe dit: “On ne peut donner que 2 choses à des enfants: des racines et des ailes”.

👉 Alors comment leur donner des racines ?

En les accompagnant au mieux dans les transitions: Tout comme un arbre, plus on prend soin du TCK au moment du changement de terre, meilleures et rapides seront les chances d’adaptation au nouveau sol. Fermez bien la porte avant d’en ouvrir une autre (phase particulièrement compliquée lors de la pandémie de Covid)

👉 Une bonne arrivée est le résultat d’un bon départ !

Aidez-les à la reconstruction d’un lien social extrafamilial pour les aider à construire leur identité (particulièrement vrai pour les ados).

Par exemple, il pourra être judicieux d’aider des TCK de retour dans leur pays d’origine, à trouver un groupe de pairs également TCK: le retour s’en passera d’autant mieux (et leur sentiment d’appartenance en sera d’autant mieux nourri).

👉 Et comment leur donner des ailes ?

C’est également ici que votre rôle de parent prendra tout son sens: écoute active à fond, réconfort, bienveillance, compréhension sans pression, partage et accueil des différents sentiments (permettez leur de râler et pleurer!), optimisme, pas à pas, évitez de leur transmettre vos peurs et surtout croyez en vos enfants…!

Tout ce que vous ferez pour les accompagner de manière bienveillante et attentive sera un cadeau pour eux. Vous leur transmettrez ainsi confiance en eux et en votre projet et leur permettrez de mieux voler de leurs propres ailes.

Laissez-leur le temps de faire leur deuil de l’étape passée et acceptez que chacun ait son propre rythme. Ne gardez pas le secret d’un changement de pays pour vous: ils le sentent! Impliquez les dans vos décisions, faites leur part de vos réflexions, partagez vos interrogations.

Tout cela pour quoi ?

Pour que nos TCK se sentent mieux :

“Au lieu de ressentir leur histoire comme un morceau de puzzle qui ne s’adapte nulle part, ils la voient maintenant comme la pièce maîtresse autour de laquelle tant d’autres pièces se mettent en place”

 

David Pollock et Ruth Van Reken

Third Culture Kid

 

Je finirai par un proverbe africain :

« Notre rôle de parents n’est pas d’apprendre à nos enfants à faire le dos rond sous l’orage mais de leur apprendre à danser sous la pluie”

 

Alors dansons en famille et faisons ce que l’on peut, avec ce que l’on a, au moment où nous sommes.

 

Témoignages de parents actuels de TCK (tirés de notre grande enquête “Les enfants en expatriation” menée par Expat Communication en août 2021) :

 

“Il sait qu’il est français mais ne comprend pas vraiment ce que cela signifie…”

“Mon enfant se sent à la fois français et de tous ses  pays d’expatriation.”

“Mon enfant se sent citoyen du monde.”

“Sur 2 enfants, 2 réactions inverses: L’aîné se sent international, mal à l’aise avec les français, et ne se projette pas en France. Le second se sent français, et ne veut plus bouger.”

“Sur mes 3 enfants, seulement deux ont vécu à l’étranger : il y a clairement une différence entre eux.”

“Notre fille à présent étudiante, ne conçoit pas une vie sédentaire pour l’instant. Elle fait des études qui lui permettent d’étudier puis de vivre dans des pays différents.” 

“Ils nous ont déjà remercié de la chance que nous leur avons offerte avec cette vie en expatriation et cherchent eux même à faire carrière à l’étranger après avoir fait leurs études supérieures en France.”

 

Photo Capucine Th

Capucine Thireau

Formatrice certifiée en Discipline Positive pour les parents et à l’école ainsi que Coach certifiée de la Coach Academy d’Expat Communication dans le domaine de l’Expat Parenting. Spécialisée dans le Burn out Parental, Capucine accompagne de nombreux éducateurs à travers le monde depuis 2014 en groupe ou en individuel.
Maman de 3 garçons rapprochés, Capucine a vécu en Allemagne, en Belgique et en Afrique du Sud les 10 dernières années. Forte de son expérience en expatriation, Capucine connaît les challenges que les familles peuvent rencontrer lors de leur expatriation et a à cœur de pouvoir accompagner ces familles pour leur permettre d’acquérir une meilleure harmonie familiale dans le respect mutuel (ou de redonner le goût de la parentalité dans le cas de Burn out Parental). Capucine transmet des outils concrets, basés sur l’encouragement, la bienveillance et la fermeté, pour mieux communiquer avec vos enfants-ados, sans oublier ceux aux besoins spécifiques (HP, TDAH, Dys…)

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