L’expatriation, impasse ou booster professionnel pour le conjoint ? (enquête 2015)

impasse ou booster pro50% des conjoints expatriés qui cherchent trouvent un emploi. Y aurait-il un profil type, un qui permettrait de mettre le maximum de chances de son côté pour décrocher un travail ? La réponse est certainement positive. À travers cette grande enquête, essayons de décrypter la combinaison gagnante.

Le conjoint expatrié vous est maintenant familier. Grâce à Expat Value, la plus grande enquête jamais réalisée sur les carrières des conjoints expatriés, vous l’avez suivi dans ses tribulations, depuis le jour où il a décidé d’accompagner son(sa) cher(e) et tendre à l’étranger, jusqu’au moment où il s’est mis à chercher un job pour lui-même. Ses motivations,, vous les connaissez ; ses difficultés dans la recherche d’emploi, vous les mesurez avec justesse. (sinon, référez-vous aux articles ci-dessous). Mais, au fait, quel est donc ce job qu’il a trouvé en expatriation, quand il en a trouvé un ? En préambule, rappelons que parmi les conjoints expatriés qui cherchent, 1 sur 2 arrive à ses fins.

Pour parler de ce sujet crucial, FemmExpat a aujourd’hui laissé la plume à Marie-Alix d’Hausen qui a été la cheville ouvrière de l’enquête (à ne pas confondre avec Alix que vous lisez d’habitude, qui pilote le projet). Suivons Marie-Alix dans cet exposé fondamental pour nous aujourd’hui : suivre son conjoint est-il un suicide ou un booster professionnel ?

Le profil qui se dessine sur le plan statistique est sans conteste une femme

Désolée Messieurs ! Celle-ci est jeune vous l’aurez deviné, la quarantaine installée. A son actif, de beaux diplômes résultant de 4 à 5 années d’études. Sa recherche d’emploi est axée sur le domaine de l’enseignement. Côté famille, elle a des enfants mais pas plus d’un ou deux. Notre « conjoint-gagnant » n’en est pas à sa première expatriation et s’appuie sur son expérience d’une ou de deux autres mobilités internationales.

Ce portrait idéal est loin du vôtre ? Ne laissez pas vos espoirs retomber ! Il se s’agit que de statistiques et les écarts ne sont pas très importants. Voici d’autres facteurs utiles à connaître.…

 Certaines zones géographiques favorisent ce retour à l’emploi.

En tête, l’Europe de l’Est (enfin, au moment de l’enquête), l’Océanie et l’Amérique du Nord qui sont des zones, économiquement plus dynamiques et donc propices à retrouver un travail. En revanche l’Europe du Nord et l’Europe du Sud se situent en bas du classement, le premier sans doute en raison des limites au travail des femmes, le second de son économie. Avant un départ à l’étranger, renseignez-vous attentivement sur le tissu économique du pays : visa, dynamisme du marché, ouverture aux étrangers, autant de facteurs locaux à prendre en compte pour éviter bien des déconvenues. Les situations peuvent vite évoluer, votre analyse devra s’appuyer sur des données récentes.

 EXPATVALUE COUNTRIES

Entrepreneuriat : pas si développé

Par ailleurs, Expat Value met fin à certaines idées reçues et notamment celle qui veut que les conjoints deviennent auto-entrepreneur en réalisant leur propre projet. Certes, cette réalité est loin d’être vaine, puisqu’elle concerne 32 % des conjoints qui ont trouvé du travail mais son image reste disproportionnée : les 68 % restants occupent un poste salarié. Pourquoi cette impression grossie de la réalité? car on met plus facilement en avant le projet de tel ou telle qui a monté son business plutôt que de celui / celle embauché(e) en entreprise.

La création d’entreprise ou l’activité libérale répondent à différentes motivations. Elles peuvent être l’occasion révélée par l’expatriation, la volonté d’essayer quelque chose de nouveau, parfois un vieux rêve, pendant cette période particulière hors de son pays d’origine. Elles peuvent être aussi la réponse à des obstacles incontournables dans le pays d’accueil : un diplôme non-reconnu, une langue étrangère non-maîtrisée. Elles peuvent enfin donner l’avantage de la flexibilité nécessaire pour gérer la vie de famille.

« J’ai cherché un emploi à mon arrivée mais j’ai très vite renoncé et opté pour la création d’entreprise. En effet, tous les exemples de conjoint d’expat dans mon entourage ne trouvaient pas d’emploi convenable, même après 6 mois de recherche. J’ai préféré ne pas perdre de temps et éviter la frustration en me lançant dans une autre aventure, qui soit également (si ce n’est plus) pertinente pour ma carrière. »

La voie classique du salariat

Penchons-nous maintenant sur ces conjoints expatriés qui ont suivi la voie plus classique du salariat. Après avoir tenté leur chance auprès des entreprises internationales, celles qui leur sont connues, peut-être celles qui les rassurent, les conjoints redirigent leur recherche vers des entreprises plus petites et régionales ; ce sont ces structures, de taille moyenne et locales qui procureront un emploi à 50% des conjoints expatriés. Les multinationales offrent un job plutôt à ceux qui y travaillaient déjà avant leur départ. Le message est clair : osons sortir de notre zone de confort pour nous immerger dans le marché local et posons-nous la question : où ai-je une valeur ajoutée ? Question délicate mais question-clé qui trouvera sa réponse grâce à un accompagnement efficace dans cette démarche.

Télétravail et rythme de travail

Qu’il s’agisse d’un emploi salarié ou d’un travail indépendant, le télétravail s’exerce plus facilement en expatriation qu’en France. 30% des conjoints expatriés déclarent travailler partiellement ou totalement en télétravail. Là encore on peut y voir une manière de contourner des difficultés inhérentes au pays d’accueil et il n’est pas rare que les conjoints travaillent dans leur langue d’origine pour une entreprise de leur pays d’origine.

Autre condition de travail révélée par Expat Value, le rythme de travail : alors qu’en France, 80% des actifs travaillent à plein temps, ils ne sont que 55% parmi les conjoints expatriés à exercer un temps complet. Est-ce un choix ? les conditions de travail de l’expatrié sont-elles plus dures au point que le conjoint doive réduire son propre rythme ? le moindre développement des systèmes de garde d’enfants dans certains pays peuvent-ils faire la différence ? le contrat de l’expatrié est-il si avantageux qu’il n’impose pas au conjoint de travailler ? C’est parfois un mélange de toutes ces raisons et d’autres encore qui fait émerger l’idée d’un temps partiel.

Contrat de travail

Décortiquons maintenant le contrat décroché. Celui-ci comble-t-il l’heureux(se) embauché(e) ? En regardant les chiffres, nous ne saurions être convaincus : parmi ceux qui ont trouvé un emploi, 1/3 reste encore à l’écoute du marché. Et dans ce tiers, on trouve beaucoup d’hommes ! De là, à dire que les hommes sont des grands insatisfaits, il y a un pas que je ne franchirai pas… L’insatisfaction des conjoints expatriés sur ce nouvel emploi trouvé à l’étranger se révèle à plusieurs niveaux : 47% ont régressé en salaire par rapport à leur poste précédent, 32% en périmètre de poste et 28% en niveau hiérarchique. 19% ne travaillent qu’occasionnellement. Heureusement 43 % ont accru leurs compétences grâce à cet emploi.

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Un parcours en plusieurs étapes

Beaucoup témoignent d’un parcours en plusieurs étapes, depuis le premier poste accepté pour améliorer la langue, connaître les lois du marché local, valider des compétences jusqu’à un poste correspondant à son profil, son niveau d’études ou de rémunération antérieure…

« En France, j’étais pharmacienne ayant déjà travaillé en pharmacie. Quand je suis arrivée en Allemagne, j’ai dû repartir de zéro: apprendre la langue, faire des petits boulots pour être en contact en permanence avec les gens locaux. J’ai passé les examens d’allemand Goethe Institut pour faire reconnaître mon diplôme, fait des stages en pharmacie non rémunérés puis rémunérés pour acquérir l’expérience dans mon secteur. Jusqu’à progresser au statut de pharmacien. J’ai mis un an et demi pour acquérir un poste de stagiaire rémunéré dans une pharmacie. Tout a été fait avec beaucoup de sacrifice et du temps mais beaucoup de fierté! »

Repartir de zéro

Un parcours souvent long, qui peut devenir atypique et qui peut être interrompu par un nouveau départ à l’étranger. Et il faudra encore une fois repartir de zéro ! Cependant, ne noircissons pas totalement le tableau, si ces chiffres liés à la baisse de salaire, la réduction du périmètre de poste ou du niveau de hiérarchie sont des faits, il y a bien d’autres éléments non quantifiables qui sont présents : adaptabilité, ouverture culturelle, persévérance, réseau qui s’étoffe, apprentissage de codes socio-professionnels…

Peut-être un ensemble de tout cela qui fait que les conjoints expatriés tirent un bilan positif de leur expatriation ; mais cela sera l’objet d’un autre article.

Alors impasse ou booster professionnel ?

Il serait plus juste de dire que l’expatriation est un détour professionnel. Mais adieu, les voies toutes tracées ! Pythagore disait « délaisse les grandes routes, prends les sentiers », l’expatriation en est sûrement l’occasion…

marie alixMarie Alix d’Hausen

méthodologie
merci

ExpatValueExpatCommunication

Si vous avez raté le début :

Les 10 infos indispensables sur la carrière des conjoints expatriés (Expat Value 1)

Les conditions du départ : mais qu’allaient-ils faire dans cette galère ? (Expat Value 2)

Le conjoint expatrié : portrait-robot (Expat Value 3)

Pourquoi les conjoints expatriés veulent-ils donc travailler ? (Expat Value 4)

Le divorce en expatriation : stop à l’intox ! (Expat Value 4bis)

11 obstacles au travail des conjoints à l’étranger (Expat Value 5)

Petits secrets de ceux qui ont trouvé du travail à l’étranger (Expat Value 7)

Conjoint expatrié : un accompagnement rare et pas toujours adapté (Expat Value 8)

Expatriation : et si le bonheur était juste là, finalement ? (Expat Value 9)

L’expatriation, lieu de tous les clichés de genre (Expat Value 10)

Pour en savoir plus :

Les résultats détaillés seront publiés dans FemmExpat.com tous les mardis. Pour être sûr de ne pas en manquer, abonnez-nous à notre newsletter gratuite et bénéficiez d’un abonnement à taux préférentiel à notre Club Premium.

Les 2000 verbatims de l’enquête seront publiés progressivement sur la page Expat Value sur Facebook et le dossier de presse complet est disponible sur le groupe Expat Value de Facebook. N’hésitez pas à nous poser toutes vos questions sur alixcarnot@expatcommunication.com ou dans le groupe Expat Value !

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