Au retour, gardez l’expat’ attitude !

Au-retour-gardez-l-expat-attitude-UNE femmexpat 559x520Quatrième rentrée arverno-française de Germaine-Gisèle, ex prof dans les lycées français de l’AEFE… et réintégrée avec plus ou moins d’enthousiasme, au contact de la vraie vie dans une école publique, laïque et obligatoire dans un quartier difficile de Clermont –Ferrand.

Germaine-Gisèle, bien que de retour en France, lit assidûment les articles de FemmExpat’. Cela lui fait du bien car elle se sent fondamentalement appartenir à cette grande communauté. Mais cela l’attriste un peu aussi : le rythme de cette existence, le dépaysement, les déménagements lui manquent. Fin août, il y a un petit pincement au cœur et les migrations des copines en direct live sur FB accentuent le phénomène.

Action réaction ! GG, pas du genre à se laisser abattre décide cette semaine d’adopter l’expat’ attitude à Clermont Ferrand.

Plus question de psychoter sur le paradis perdu, on prend le taureau par les cornes, on observe, on analyse, on se souvient, on projette, on décrète et on se réjouit d’une bonne nouvelle : être expat est une posture, un regard, une attitude, une décision. La question de la géographie est complètement secondaire. Non GG n’a ni fumé ni bu …

On observe 

Les étudiants chinois (russes, américains, polonais, camerounais, marocains etc …) de Clermont, qui arrivent pour un échange universitaire et découvrent fin août le cadre auvergnat de leur expatriation : scènes de photo-souvenir devant la fac, tramway rouge en décor de fond, doigts en V , émerveillement au Simply Market devant le rayon yaourts , patience indulgente et amusée devant les débordements d’un client alcoolisé aux prises avec ses pièces jaunes et les nerfs de la caissière épuisée.

On se projette un peu et on réalise que notre morne quotidien est éclairé différemment pour eux.

On réalise qu’on paierait cher pour faire un petit tour de Yamanote Line de Tokyo, de Metro de Shanghai ou du BTS de Bangkok, ou pour retrouver les bruits d’un Lawson ou d’un 7 Eleven pas du tout glamour.

Du coup, notre Simply Market , sa caissière à cran et notre tram deviennent plus sympathiques, presque exotiques !

On étudie 

Les parents étrangers de l’école internationale (oui vous avez bien lu, il y a une école internationale à Clermont Ferrand) qui viennent en reconnaissance avant la rentrée. Ils repèrent le quartier le nez au vent, prêts à aimer la terre entière et à trouver « so french » les crottes de chien. Eux aussi pixélisent des lieux qui marqueront l’histoire familiale. (Vu à la rentrée 2013 : mitraillage photo de Chouchou avec son cartable et son livre de français brandi ostensiblement devant un parcmètre proche de l’école)

On réalise alors que cette rue maudite, trop connue de nous pour son encombrement de 8 :25, aura pour ces visiteurs étrangers une valeur sacrée !

On se souvient que l’on s’est photographié devant des trucs insignifiants, qu’on a adoré des quartiers pourris pleins de fils électriques, de bruit et de poussière, et qu’on est nostalgique de choses pas du tout charmantes, de situations pas du tout faciles, et de gens pas toujours sympas.

Alors, forte de ces constatations, on se donne une petite claque mentale et on prend la décision de faire un petit pas de côté quand la situation semble grisâtre.

Mon boulot est dur ? Je rencontre des cas difficiles et des situations désespérées et déprimantes ?

Zoom arrière : Sous des cieux plus exotiques, mes copines et moi même avons activement recherché à agir dans des situations similaires. A cette époque, l’équilibre de notre vie passait par la rencontre avec des gens en situation difficile. Pourquoi cela devrait-il changer dans mon propre pays ? Les Habitants des bidonvilles de Bogotá ou des favelas de Rio, les Prisonniers de Bangkok, les Orphelins de Shanghai ou les Personnes sans abri de Tokyo ont-elles plus besoin de moi que les familles fragiles de mon école de quartier ? La quête de sens ne peut-elle avoir lieu qu’à 10000 km ? Cela ne tient pas une seconde dans une tête bien faite.

Voilà donc un sujet de morosité balayé : désormais mon boulot est sympa, je m’y épanouis et il a du sens. En plus on me paye et je parle ma langue … Donc j’y suis plus efficace. C’est si compliqué ?

Je peste sur mon vélo car le plan de circulation clermontois n’a pas prévu le cycliste. Mais honnêtement, mes trajets le nez au vent dans Shanghai ou sur les trottoirs encombrés de Tokyo, en équilibre précaire avec les paniers blindés étaient ils réellement plus commodes ou plus sûrs ?

Dans les bouchons de l’A6 ce week-end, j’ai repensé aux « Rot-Tit » de Bangkok (littéralement et phonétiquement « voitures qui collent ») .

Les heures infinies passées dans la voiture immobilisée au Siam ne sont pas dans mon souvenir empreintes de l’énervement ressenti en écoutant Autoroute Info cet été. Pourquoi ?

Mon voisin auvergnat me tape sur le système pour X raisons… Mes voisins de Chine se battaient à coup de chaises, ou se raclaient largement les bronches à 5 heures du matin fenêtre ouverte. Ceux du Japon nous dénonçaient quand nous triions mal nos poubelles, ou quand notre voiture, notre vélo, notre enfant dépassait de son emplacement… Mais ces comportements nous ont paru plus culturellement intéressants que gênants. C’était un sujet de discussion, de curiosité, une source d’anecdotes à se raconter. Objectivement, un emmerdeur est un emmerdeur, même exotique. Mais on trouve du charme à l’enquiquineur d’outre mer, on l’accepte, il appartient au package « dépaysement ». Encore un point à mettre en perspective pour supporter les petits tracas de la vie urbaine gauloise.

Le principe, vous l’avez compris, peut se décliner à l’infini : les bons produits, les bons bouquins, les beaux endroits, les petits marchés, les grandes amitiés …

Mon imp’/expatriation en France sera une bonne expérience, c’est décidé… je fais des photos de mon environnement dès aujourd’hui et je le regarde tout étonné et ravi, bienveillant et dynamique. Je fais un petit pas de côté, je suis dedans et dehors à la fois …  Allez on y croit !

FemmExpat vous conseille de lire :

S’installer dans l’ouest parisien à son retour d’expatriation

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Positiver un retour qui approche…

Ma phrase magique pour bien vivre mon retour d’expatriation

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