6 bonnes raisons pour ne PAS passer de temps en couple (et nos pistes pour y remédier)

6 bonnes raisons pour ne PAS passer de temps en couple

Lundi, c’est la Saint Valentin. Une occasion de prendre du temps en couple, de passer un bon moment ensemble, de se faire un bon petit restau… Ou pas. Parce que finalement, entre les activités des enfants, les sorties entre copains le weekend, les visites de la famille, tel problème à régler, l’installation dans un nouveau pays, les démarches administratives, le travail, la détente… on ne sait pas pourquoi mais le temps pour le couple semble souvent l’activité la plus difficile à caser dans l’agenda ! Voici 6 bonnes raisons de ne PAS avoir le temps de s’assoir en couple pour échanger, et quelques pistes pour y remédier ! Et si malgré tout, vous ressentez que des blocages persistent, un accompagnement par un conseiller conjugal peut vous permettre d’y voir plus clair, de mettre des mots sur les maux et de retrouver le chemin de la complicité.

Raison 1 : « Je suis fatigué(e) »

Le constat :

Pas facile de trouver du temps pour son couple dans son quotidien expat ! Après une journée ou une semaine éreintante passée à se dépatouiller avec son anglais balbutiant pour obtenir sa nouvelle carte bancaire, à déballer des cartons, à consoler l’enfant qui a passé une mauvaise journée. Ou encore à lancer des démarches pour retrouver du travail ou pour comprendre les enjeux de son nouveau poste, décrypter le denier contrat en chinois et faire le moins de gaffes culturelles possibles avec sa nouvelle équipe…

Une solution : prendre soin de soi avant tout

Et c’est vrai, il en faut du courage, ou en tous cas de l’énergie. Pour parler, se dire, se confier et écouter, accueillir l’autre, prendre le temps de « chausser ses baskets » pendant quelques minutes.

Alors on a d’abord besoin de reconstituer nos propres forces en prenant du temps « seul dans sa bulle ». Cela peut être un bain moussant, une bonne lecture, de la musique relaxante, une balade, un jogging, une série télé… chacun sa formule, pourvu qu’elle vous permette de vous reconnecter avec vous-mêmes.

Toujours fatigué(e) ?

La question est : est-ce qu’une fois reposé(e), j’aurai envie de passer du temps avec mon conjoint/ma femme ? Ou est-ce que, même si une part de moi aspire à trouver du temps à deux, une autre part fera tout pour l’éviter ?
Dans le 1er cas, comment puis-je m’organiser pour me reposer ET prendre du temps avec mon conjoint ensuite ?
Dans le 2eme cas, est-ce vraiment ma fatigue qui me fait reporter ce temps à deux, ou y aurait-il autre chose qui me freine ? Si oui, qu’est-ce que cela pourrait être ? (les paragraphes suivants pourront peut-être vous éclairer).

Raison 2 : « Je n’ai pas envie de recevoir une pluie de reproches ! »

Le constat :

« A chaque fois qu’on se retrouve, elle me dit que je n’aide pas assez, qu’elle n’en peut plus de tout porter toute seule / qu’il n’en peut plus de devoir toujours sortir le weekend alors qu’il est crevé de sa semaine, que je ne suis jamais là/jamais dispo, que je ne fais pas les choses comme il faut, etc… A force, je n’ai plus tellement envie qu’on se retrouve. »

Si les retrouvailles à deux sont trop espacées, si les conjoints n’ont jamais de temps pour vider leur sac et se réajuster, il y a fort à parier que les retrouvailles ne soient pas des moments de grande complicité.

Solution 1 : prévoyez deux moments différents

Dans ce cas, prévoyez plusieurs temps dans ces retrouvailles : un moment pour « régler les problèmes » et un autre pour passer un bon moment ensemble (sans reproches !). A vous de voir par lequel commencer !

Solution 2 : reformulez !

Et si les reproches reviennent en boucle sur le même thème, c’est peut-être parce que celui ou celle qui les fait ne s’est pas toujours pas senti(e) entendu(e) sur le sujet. Une petite recette pour cela : la reformulation.

Ma recette de la reformulation : 
1/ Mettre de côté ses propres ressentis pour un instant. (« Modérer son plexus ! »*).
2/ Se mettre à l’écoute de ce que l’autre dit, ressent, demande, de ses besoins et/ou attentes et les lui reformuler (c’est-à-dire lui redire ce qu’on en a compris). Ecouter ne veut pas dire pouvoir/vouloir satisfaire tous ses désirs. Ecouter, c’est prendre le temps d’entendre la demande de l’autre. ALORS, et seulement alors, on pourra décider de ce qu’on en fait !
3/ C’est un processus itératif. Lorsqu’on reformule ce que dit l’autre, il va nous confirmer qu’on a bien compris, ou nous corriger. Alors on reformule notre nouvelle compréhension, jusqu’à ce qu’il ou elle puisse dire : « oui, c’est (exactement) ça !»
4/ Une fois que l’autre a pu complètement vider son sac (après l’itération du 3/!), si ce qui a été dit vous a fait réagir intérieurement (le fameux plexus qui se soulève !!), alors vous pouvez échanger les rôles et repartir de l’étape 1. Et ceci en boucle jusqu’à ce que les deux se sentent écoutés et apaisés !

Raison 3 : « J’ai peur de sa réaction si je lui dis que ça ne va pas »

Le constat :

« Je me sens seule toute la journée, à attendre que mon conjoint rentre de son travail. Pendant qu’il fait plein de rencontres passionnantes, moi j’étends le linge, je fais les courses, je rappelle l’électricien pour la troisième fois, mais je ne vois pas grand monde… Et le soir quand il rentre, je sens que si je lui parle, malgré tous mes efforts, ma rancœur va sortir et ça va « partir en live ». Alors je préfère me taire ou qu’on s’occupe des enfants pour éviter de se retrouver face à face. »


En expat, les décalages entre les conjoints peuvent être importants et créer des frustrations et des rancœurs. Pourtant, il faut bien crever les abcès au fur et à mesure, au risque sinon de s’éloigner progressivement l’un de l’autre et de se rendre compte un jour qu’on n’a plus rien à se dire.

Solution : crever l’abcès de façon constructive

Alors comment le faire sans partir dans une grosse dispute dans laquelle on ne maitrise plus rien ? Si vous avez pris le temps de vous poser les questions suivantes, votre échange en sera sans doute plus serein et constructif.

Ces questions sont basées sur la méthode OSBD (Observation – Sentiment – Besoin – Demande) de la CNV :

La méthode OSBD

  • Observation : Qu’est-ce qui risque de « sortir » si on se parle ? Quel(s) événement(s), acte(s), parole(s) me revien(nen)t que je n’ai pas digéré(s) ? Soyez le plus précis possible. Exemple : je trouve mes journées ennuyeuses et solitaires. Hier, je n’ai parlé que 5 minutes à une amie à la sortie des classes. Mon mari est rentré à 23h de deux jours de voyage dans un super hôtel avec piscine, bon petit déjeuner, etc.. Quand je lui ai dit qu’il me laisse tout le temps tout gérer toute seule, il m’a répondu qu’il faisait ça pour moi, qu’il ne pouvait pas faire autrement.
  • Sentiment : En quoi cet acte, cette parole, cette situation m’a affecté(e) ? Suis-je triste ? blessé ? en colère ? Ai-je un sentiment d’injustice ? de dégoût ? etc… Qu’est-ce qui m’a fait mal à moi et pourquoi. Ex : je me sens triste parce que je me sens seule et pas écoutée.
  • Besoin : Pour apaiser ce sentiment, quel serait votre besoin ? Celui-ci peut être un besoin d’une action/parole de votre conjoint, ou parfois aussi, vous allez peut-être vous rendre compte que vous pouvez le satisfaire (entièrement ou en partie) vous-mêmes. Ex : J’ai besoin que mon mari entende ma solitude et qu’il me console, qu’il prenne du temps pour m’écouter et qu’il valorise le sens de ce que je fais et vis. J’ai aussi besoin de voir plus de monde.
  • Demande : Exprimez votre demande précise. Vous pouvez notamment repartir de la description des faits, de ce que vous avez ressenti, de votre besoin et du coup de votre demande. Ex : « Aujourd’hui j’ai fait beaucoup de tâches ménagères et administratives mais je n’ai vu personne. Je me sens seule. J’ai besoin de ton écoute et de ton soutien. Est-ce qu’on pourrait se faire un restau ce weekend et est-ce que tu pourrais me (re)dire que ce que je fais est utile pour toi et pour la famille ?». Et de mon côté, je vais proposer un café à une amie que je viens de rencontrer. Même si je ne la connais pas encore bien, cela me permettra de créer des liens.

Raison 4 : « J’ai peur qu’on n’ait rien à se dire et que je sois tellement déçu(e) »

Le constat :

« Avant, en France, on travaillait tous les deux et le soir, on se racontait notre journée de travail. On avait toujours plein de choses à se dire. Maintenant, j’ai l’impression de n’avoir rien à raconter, ou des choses totalement inintéressantes par rapport à lui/elle. Quand on va au restau, on ne se dit plus rien. Cela me rend tellement triste que je préfère ne plus y aller. »


La vie en expat implique souvent la mise entre parenthèses de la carrière d’un des conjoints, ce qui peut déstabiliser l’équilibre établi des échanges. Et pour peu qu’on ait été déçus par les dernières discussions, alors qu’on en attendait tant, on préfère ne plus recommencer plutôt que d’être déçu(e) une fois encore.


Etonnamment, apprendre à vivre avec ces déceptions et avec notre couple « imparfait » est une condition nécessaire pour qu’il dure et qu’il fonctionne bien.

Une solution

Si cela ne s’est pas bien passé la dernière fois, vous pouvez éventuellement faire le point sur ce qui s’est passé et utilisez l’OSBD (voir plus haut) pour formuler une demande précise et acceptable par votre conjoint pour la prochaine rencontre. Mais en gardant à l’esprit que vous aurez beau mettre toutes les chances de votre côté pour passer un bon moment, vous ne pourrez pas le garantir à 100%. Et si ce n’est pas la meilleure de vos rencontres, dites-vous que vous aurez encore plein d’occasions de vivre des « moments de grâce » ensemble par la suite !

La dynamique des rencontres nourrit plus le couple que la perfection de chaque rencontre ! (Cela vaut d’ailleurs aussi pour les moments d’intimité sexuelle).

Raison 5 : « On n’est jamais d’accord sur le timing ou sur l’activité à faire ensemble »

Le constat :

« Moi je trime toute seule toute la semaine, et du coup le weekend, je n’ai qu’une envie c’est de sortir enfin avec lui. Lui, il rentre épuisé de sa semaine de voyages et ne rêve que de se reposer. »
« Moi j’aime le sport, qu’on parte une randonnée ensemble et qu’on pique-nique ensuite dans un endroit paradisiaque, loin de la foule. Elle, elle préfère un moment calme sur la plage ou dans un café. On n’est jamais d’accord, alors on ne fait rien. »


La différence de rythme et d’expériences entre les conjoints en expatriation peut accentuer ce type de décalage.

Une solution : soyez créatifs

Dans ce cas, plusieurs pistes s’offrent à vous, soyez créatifs ! :
– Alternez les propositions. C’est à chacun son tour d’organiser la sortie, et à l’autre de se laisser surprendre, déranger parfois, d’accepter le différent et le « pas tout à fait comme j’aurais fait, mais pas mal quand même – voire top ! , et au moins ce n’est pas moi qui l’ai organisé !».
– Exprimez toute votre créativité dans un brainstorming d’idées suffisamment large et sortant de vos habitudes pour trouver un projet qui vous motive tous les deux,
– Listez chacun les conditions nécessaires à ce que ce soit pour vous un bon moment, puis vous essayez de trouver quel cadre/lieu/timing pourrait satisfaire un maximum de vos besoins à tous les deux.
– Mettez des propositions dans une corbeille et tirez au sort !
– Faites chacun une liste de 10 activités (timing inclus) qui pourraient vous plaire, et vous espérez que l’une d’entre elles apparaisse aussi dans la liste de votre conjoint !
– Etc … !

Raison 6 : « Avec les enfants qui nous prennent tout notre temps, impossible ! »

Le constat :

En expat, nos parents ne sont pas là pour garder les enfants le weekend, ce n’est pas toujours facile de trouver un babysitter ou une nounou de confiance, surtout quand on vient d’arriver. On n’ose pas trop demander de l’aide aux amis qu’on connaît à peine. Alors on reste avec les enfants, mais du coup, on ne prend plus de temps pour le couple.

Solution 1 : on réfléchit à toutes les conséquences pour l’enfant

Oui, c’est un fait, cela peut être compliqué de laisser les enfants en expatriation, et nous ne voulons pas mettre en péril leur sécurité physique ni affective. Pourtant, le couple a besoin d’être nourri, soigné régulièrement non seulement pour lui-même, mais aussi pour les enfants !
En effet, quoi de plus rassurant pour des enfants que de voir leurs parents heureux ensemble et amoureux ? Et qui plus est, vous leur donnez ainsi envie de prendre soin de leur conjoint et de leur couple quand ils seront en couple et parents à leur tour.

Solution 2 : on passe la Saint-Valentin avec les enfants

Si vous ne pouvez pas laisser les enfants, pourquoi ne pas leur proposer de vous préparer une belle table, un bon dîner en amoureux ? Ou si c’est vous qui le faites, demandez-leur ce qui leur ferait plaisir à eux pendant ce temps-là. Pourquoi ne pas leur offrir un super dîner pizza-glace-télé entre eux en parallèle pour une fois ! Même tous petits, vous pouvez leur expliquer que « papa et maman ont besoin de se retrouver pour s’aimer encore plus ». Ils comprennent très bien en général !

En expat comme ailleurs, conjuguer les différences dans le couple pour en tirer toute la richesse demande beaucoup de souplesse, d’attention, de volonté et de créativité !
Alors à vos agendas, bonne fête de la Saint Valentin, et surtout, bonnes retrouvailles en couple (ce jour-là ou un autre !) !

Béatrice de Carpentier, février 2022.

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