Comment appréhender une grossesse en Inde ? – Témoignages

témoignages grossesses indeComment vivre une grossesse (voire un accouchement) pendant une expatriation en Inde ? Comment se passe le suivi, l’accouchement, les démarches administratives et tout ce qui s’en suit ? Et comment gérer ses émotions dans un pays avec tant de différences culturelles ?

Florilège de témoignages de femmes qui ont vécu leur maternité en Inde. 

 

A 40 ans, après une grossesse en France et une seconde en Chine, j’ai accouché de mon 3e enfant en Inde 

Il y a 10 ans, mon mari s’est vu offrir l’opportunité de travailler en Chine. A l’époque, sans enfant, nous avons sauté le pas sans hésitation et en avons pleinement profité. 

Mon premier enfant est né en France, après notre retour de Chine. Puis nous avons eu une seconde opportunité d’expatriation, en Afrique du Sud, que nous avons encore une fois saisie avec plaisir.

Mon second enfant est ainsi né en là-bas. Puis changement de continent : direction l’Inde. Nous étions à nouveau ravis de découvrir un nouveau pays, une autre culture, un autre rythme de vie.

 

Pourquoi avez-vous fait le choix d’accoucher en Inde ?

En apprenant la grossesse après un an et demi de vie en Inde, je n’ai eu aucune hésitation à poursuivre et à effectuer tous les examens courants (notamment recherche de trisomie et autres malformations à surveiller en raison de mon âge). Je voulais rester auprès de mes enfants et de mon mari et il était pour moi, inenvisageable d’accoucher en France. Pas le coeur de devoir les laisser derrière mois au 7ème mois de grossesse. Sans compter le séjour additionnel a minima d’1 mois après la naissance pour gérer les formalités de passeport et de visa pour le bébé. Et encore, dans le cas où tout se déroule au mieux !

La ville de Pune où je vis, dispose de centres médicaux, de médecins et de laboratoires de qualité égale à l’Europe. Le tout aussi à moindre coût. Le seul examen que j’ai voulu refaire en France, lors de vacances au cours du 5ème mois de grossesse, fut une échographie pour connaître le sexe de l’enfant. Car la loi indienne punit la révélation du sexe de l’enfant. 

 

Qu’est ce qui vous a surprise, étonnée, réjouie, effrayée ?

De façon étrange et sans qu’on me l’explique, on m’a prescrit des médicaments quelques heures seulement après l’accouchement. J’ai évidemment posé la question de savoir ce qu’il en était. On m’a alors répondu qu’il était d’usage de mettre les jeunes accouchées sous antibiotiques pour éviter les risques d’infection.

Un antibiotique en prévention ! Il n’était pas question que je le prenne, d’autant plus que j’avais le désir d’allaiter. J’ai donc refusé.

 

Comment se sont déroulés le suivi de la grossesse, la préparation et l’accouchement ?

La préparation à l’accouchement… Les Indiens ne connaissent pas vraiment. Le personnel n’est pas du tout formé pour cela, tout comme les exercices post accouchement ; je pense en particulier à la rééducation du périnée. C’est plutôt un sujet dont on ne parle pas ou peu en Inde, même avec son gynécologue.

Les visites mensuelles chez le gynécologue sont inutiles, il n’y a pas de manipulations. Ma grossesse s’est déroulée sans problème, et c’est une chance compte-tenu du peu d’examens effectués en Inde.

Après déjà 2 accouchements, je savais heureusement à quoi m’attendre avant et après. Cependant, je n’aurais pas aimé vivre ma première grossesse et mon premier accouchement en Inde.

Mon troisième enfant est né en Inde dans une clinique privée (Cloud Nine a Kalyani Nagar, Pune) où l’équipement était performant, et le personnel médical efficace. Mon accouchement s’est déroulé sans problème, mais j’étais très surprise et gênée de l’agitation et du nombre de personnes qui ont assisté au travail. La salle était emplie d’une dizaine de personnes : gynécologue, infirmières, pédiatre et divers assistants… Mon mari à dû demander à tout ce petit monde de lui laisser atteindre la table de travail pour me soutenir. Heureusement, le travail n’a pas été long, et nous avons rapidement retrouvé le calme. Quelques heures après la naissance de notre fils, les va-et-vient du personnel ont repris quelle que soit l’heure. 

 

Comment se sont déroulées les démarches administratives (frais d’accouchement, certificat de naissance, etc.) ?

Les démarches administratives à l’hôpital ont duré une journée alors que je pensais sortir le matin. Les frais d’accouchement étaient divisés par deux par rapport à la France. Les démarches pour l’établissement d’un passeport et d’un visa ont nécessité un délai d’un mois.

Mon mari a dû se rendre au consulat de Bombay pour déposer et récupérer le passeport, heureusement il n’a pas été nécessaire de se présenter avec bébé comme c’est le cas dans certains pays.

 

 

A 29 ans, j’ai fait le choix d’accoucher de mon premier enfant en Inde


Pourquoi ce choix ?

Le problème du célibat géographique a été déterminant dans notre choix. Je ne voulais pas me trouver trop longtemps séparée de mon mari qui ne pouvait pas me suivre en France faute de congés. Et comme les échos sur les structure médicales étaient bonnes et pour un coût plus abordable qu’en France, au final, notre décision s’est vite imposée de vivre cette grossesse et d’accoucher en Inde.

 

Quels ont été les avantages et les inconvénients ?

J’ai eu un très bon suivi avec la même gynécologue jusqu’à l’accouchement. L’hôpital était proche de chez nous, ce qui a facilité les déplacements. Le jour J, l’accouchement a été déclenché, j’ai donc eu le temps de me préparer. C’est un budget forfaitaire qui prend tout en charge et qui ne génère pas trop de dépassement d’honoraires.

L’hôpital est très propre, le personnel est bienveillant ; je garde le souvenir d’un séjour agréable.

En revanche, l’allaitement a été un peu compliqué et je n’ai pas été très aidée par une soignante qui m’a plus culpabilisée qu’autre chose. J’ai ensuite fait une mastite due à la fatigue et aux problèmes de dos. J’ai quand même pu tirer mon lait pendant 5 mois.

Je vis en Inde depuis 7 ans, l’anglais n’est pas un problème, ceci a facilité la communication lors de l’accouchement.  En revanche, je ne le conseillerai pas à quelqu’un qui arrive tout juste en Inde et qui ne connaît pas trop la communication indienne… Une amie qui était la depuis quelques mois seulement l’a mal vécu car pas vraiment à l’aise en anglais.

 

Que retenez-vous de votre suivi de grossesse, de la préparation et l’accouchement ?

J’ai fait une préparation très succincte à Cloud Nine (une séance ou deux de préparation à l’accouchement : respiration, allaitement et autres).

Le suivi de grossesse s’est très bien déroulé avec ma gynécologue, expérimentée. Il faut savoir qu’on ne pratique pas de toucher du col de l’utérus. Je n’étais pas d’avis à me faire vacciner mais par mesure de sécurité, j’ai accepté le vaccin contre la grippe.

J’ai accouché normalement avec épisiotomie et tout s’est bien passé à part l’anesthésiste qui est arrivé un peu tard à mon goût pour la péridurale.

 

Pas de soucis pour les démarches administratives (frais d’accouchement, certificat de naissance, etc.) ?

Les démarches étaient très simples. Les packages proposés par l’hôpital sont tout à fait corrects (package de 8.0000rs pour accouchement normal et 1 laks environ pour une césarienne). 

Il a été en revanche difficile d’obtenir le certificat de naissance. On a dû ruser et jouer de bakchich pour accélérer la procédure afin d’être sûr de respecter le délai légal requis pour l’inscription auprès de l’Ambassade de France. Nous ne voulions prendre aucun risque car nous avions le projet de rentrer en France dans les trois mois après la naissance pour présenter notre bébé à la famille. 

 

A refaire, le referiez-vous ?

Sans hésiter.

 

 

Une première expat et un troisième enfant en Inde ! 

Il y a presque 2 ans, nous sommes parties en Inde, mon mari, nos deux enfants et notre chat ! L’Inde est notre 1ère expatriation. Nous l’avons vécu comme une opportunité, une expérience à vivre en famille. Ce nouveau projet, à 40 ans, était pour nous une super aventure ! En France, j’étais très active dans ma vie professionnelle, familiale et mes engagements associatifs. C’était aussi le moment opportun pour faire une pause. 

 

Pourquoi avez-vous fait le choix d’accoucher en Inde ?

Il n’y avait aucune autre possibilité envisageable pour moi. Nous habitons là avec mon mari et mes enfants. Ma maison est ici ! J’ai donc accouché à l’hôpital Ruby hall de Pune.

 

 

Qu’est ce qui vous a surprise, étonnée, réjouie, effrayée ?

Tout d’abord, la vision de la femme enceinte est différente de la France. Ici, j’ai eu l’impression d’être perçue comme « impure » par la société et « malade » par la famille, les amis proches et le corps médical.

Une femme enceinte reste chez elle où elle est dorlotée par le personnel de maison, sa mère et sa belle-mère. Je passais donc pour une extra-terrestre à faire mes courses et les porter, accompagner les enfants à l’école, aller à la piscine… Mon physique qui s’arrondissait forçait l’admiration, la peur, l’inquiétude…

Aussi, ils ne savent pas comment gérer les émotions des mamans, ils ne comprennent pas. Une maman qui pleure, ça n’existe pas ici.

 

Comment se sont déroulés le suivi de la grossesse, la préparation et l’accouchement ?

Catastrophique ! Heureusement que c’était ma 3ème grossesse. Aucun examen gynécologique, une grande inquiétude due à mon âge et à mon mode de vie, et des conseils de professionnels complètement absurdes sur l’alimentation notamment. Et bien sûr une grande pudeur… ce qui est fou, concernant la médecine. Ils ne font pas confiance aux mamans, qui ne sont pour la plupart pas du tout à l’écoute de leur corps. Ils n’expliquent absolument rien et les laissent dans l’ignorance. Et le père n’a bien sûr aucune place. Mon mari, très présent, est passé lui-aussi pour un extra-terrestre.

 

Comment se sont déroulées les démarches administratives ? (frais d’accouchement, certificat de naissance, etc.)

Tous les frais ont été pris en charge par l’entreprise de mon mari. Et les démarches administratives également, à part le passeport. Les échanges avec l’Ambassade de France ont été rapides, et très efficaces.

 

À refaire, le referiez-vous ?

Évidement ! Mais je vais laisser la place aux plus jeunes 🙂

 

Témoignages recueillis par Julia, expat à Pune que nous remercions infiniment.

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