Ma grossesse à Bobo Dioulasso, Burkina Faso

maternité-burkinafasoTémoignage de Marie

Je suis partie, enceinte de 5 mois,  vivre au Burkina Faso, à Bobo Dioulasso (deuxième plus grande ville du pays). Avant de partir, le futur papa et moi, nous étions renseignés auprès de ses collègues et de l’Ambassade de France, sur les infrastructures existantes sur place. Sachant qu’il n’y avait pas de groupe électrogène (le Burkina connaît de longues périodes de coupure de courant notamment en saison sèche) dans les cliniques de Bobo, ni de couveuse, nous avons choisi de prévoir l’accouchement à Ouagadougou (Capitale du Burkina Faso, à 5h de route de Bobo) dans une clinique privée recommandée par des collègues. L’Ambassade de France à Ouagadougou et le centre médical international nous renvoyaient également sur cette clinique.

Nous avons donc fixé la visite du 8ème mois avec cette clinique et nous sommes organisés pour venir à Ouagadougou un mois avant le terme afin d’anticiper toute naissance en avance (5 heures de voiture sur une route plus ou moins praticable… mieux vaut les faire avant que le travail ait débuté !).

En attendant ce rendez-vous et pour rester à peu près conforme avec le suivi de grossesse français, je suis allée voir un gynécologue à Bobo Dioulasso pour la visite du 7ème mois et les analyses sanguines. Nous avons été très bien reçu et avons eu la surprise d’avoir droit à une échographie, certes avec un appareil un peu ancien. Le gynécologue semblait peu habitué à la présence du futur papa. Il nous a également remis un carnet de suivi de grossesse, semblant daté des années 80 en France.

Lors de la visite du 8ème mois à la clinique de Ouagadougou, nous avons été très surpris par l’équipement high-tech. La visite s’est déroulée comme en France (prise de poids, tension, mesure de la hauteur utérine, toucher vaginal et échographie du 3ème trimestre…) Le gynécologue nous a conseillé de venir au plus tard début janvier à Ouagadougou et nous à donné un terme différent de celui donné en France (au Burkina la grossesse se calcul sur 39SA contre 41 en France).

Nous avons pu visiter la clinique également. Une toute petite clinique avec deux salles d’accouchement, une salle d’opération et 5 ou 6 chambres consacrées aux nouvelles mamans.

A Bobo Dioulasso, j’ai rencontré une sage femme italienne en expatriation. Elle a accepté de me préparer à l’accouchement.

Ce suivi « façon-façon » et international m’a tout à fait convenue pour cette première grossesse, cela m’a également permis de relativiser énormément et de prendre du recul.  Pendant les premiers mois de grossesse j’ai connu le suivi français, avec beaucoup de mises en garde et d’examens. Quand nous avons annoncé notre départ pour l’Afrique à ma gynécologue celle-ci s’est montrée très alarmiste et inquiète, allant jusqu’à m’interdire de partir. Ensuite les médecins étaient très inquiets par rapport aux vaccins à me faire et à la prophylaxie à prendre contre le paludisme. Finalement, ils m’ont vaccinée, après un mois de questionnement, et m’ont injecté quatre vaccins d’un coup. J’ai pris du Lariam (médicament utilisé en prévention du paludisme) toute la fin de ma grossesse et ai suivi les conseils de prévention : porter des vêtements longs après la nuit tombée, anti moustique sur les parties laissées à l’air libre…. Enfin, les commentaires de notre entourage sur le choix d’accoucher en Afrique n’étaient pas toujours très positifs et encourageant.

A la fin du 8ème mois de grossesse, nous avons tout de même commencé à être un peu plus inquiets, craignant que l’accouchement se déclenche avant d’avoir fait la route jusqu’à Ouagadougou.

Nous sommes arrivés à Ouagadougou le 10 janvier,  et j’ai finalement accouché le 4 février.

J’avais des rendez-vous réguliers à la clinique pour le suivi, des prises de sang pour préparer l’accouchement. J’ai finalement accouché par césarienne, le gynécologue trouvant le rythme cardiaque du bébé trop irrégulier.

Le futur papa était présent lors de la césarienne et a pu accompagner notre bébé dans ses premiers soins. Il nous a semblé que la décision de faire une césarienne était rapide mais nous avons fait confiance au médecin. Il est certain que l’équipe médicale était au petit soin pour nous et le fait que nous soyons européens n’était pas étranger à cela.

Lorsque la césarienne a commencé, l’anesthésiste m’a mis des écouteurs dans les oreilles pour que je ne sois pas choquée par les bruits…. Des chants évangélistes !! Le gynécologue s’est écriée « le plus gros bébé de l’année » en voyant notre bébé…. Plus de 4kg pour un bébé, ce n’est pas commun au Burkina faso.

Je suis restée 3 jours à la clinique avec mon bébé et mon mari. Un pédiatre et une sage femme venaient nous voir tous les matins pour vérifier que tout allait bien. Je n’ai eu aucun conseil sur l’allaitement,  j’ai fait à l’instinct et ai eu la chance que tout se passe bien. Plusieurs infirmières nous ont proposé de « marier » notre bébé à leur fille, très cocasse comme situation… surtout lorsque nous nous sommes rendus compte qu’elles étaient sérieuses.

Un mois après l’accouchement nous revenions sur Ouagadougou pour la visite des un mois et vérifier la cicatrice de la césarienne.

Mon mari est allé déclarer la naissance de notre bébé à la mairie de l’arrondissement de la clinique ouagalaise mais cela a nécessité plus d’un mois… Hors le consulat français donne un mois pour déclarer la naissance de l’enfant. Nous avons donc dû faire une transcription de son acte de naissance locale afin que notre enfant puisse disposer de ses papiers français (notamment le passeport).

Nous n’avons jamais regretté notre choix. Je dirai que cette expérience m’a permis d’être plus sereine et confiante en mes capacités de maman…  Le fait de moins anticiper chaque difficulté possible m’a permis de vivre ma grossesse tranquillement ainsi que la naissance de mon fils et ses premiers pas dans la vie, sans avoir trop d’angoisses. Nous avons vraiment vécu cette naissance comme la naissance de notre famille. Eloignés des amis, de la famille et d’un suivi médical soutenu, la place du père est pleinement garantie et le soutien entre les deux futurs parents indispensable.

Je suis actuellement enceinte de mon deuxième enfant, et cette fois-ci je suis aux Etats Unis : encore tout autre chose, l’assurance maladie s’invite dans le suivi de grossesse.

Marie, mars 2014

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