Céline, photographe à Varsovie

Dans la famille des métiers nomades, je demande… la photographe ! FemmExpat a rencontré Céline qui a profité de deux expatriations successives pour faire de sa passion, un métier.

Pour Céline, l’expatriation est arrivée sur le tard, puisque ses 2 enfants étaient lycéens quand la famille s’est expatriée à Lisbonne en 2018. Elle quitte alors son poste de Directrice expérience clients et innovation après 20 ans d’expérience professionnelle pour cette nouvelle aventure, en conservant des missions de conseil à distance dans le retail. Depuis 2021, la famille est installée à Varsovie et la photo est rentrée dans la sphère professionnelle de sa vie…

Céline, est-ce que la photographie a toujours été ton métier ou est-ce un choix de métier nomade?

Non, j’ai toujours fait de la photo par passion, les week-ends et pendant les vacances, je faisais des stages pour m’améliorer mais je n’aurais jamais imaginé quitter mon univers professionnel pour travailler comme photographe auto-entrepreneur.

Alors pourquoi ce changement de parcours, alors que le métier de consultant te permettait de travailler à distance?

Plusieurs choses… D’abord mes réflexions de cadre en milieu de carrière, en me demandant ce que je voulais faire du “reste de ma vie” ! Et puis, l’expatriation. Car on sort du cadre en s’expatriant, on se remet en question, on s’adapte et le regard des autres est très ouvert. Puisqu’on recommence à zéro toute sa vie, pourquoi pas sa vie pro ? Et ça enlève une certaine pression si ça ne marche pas… Tout en ayant la fierté d’avoir essayé de vivre de sa passion, ce qui en soi, sera déjà une super expérience !

Et puis, en ayant du temps à Lisbonne (qui est une ville magique en terme de lumière pour un photographe), plusieurs fois par semaine, je partais juste avec mon appareil photo, j’ai fait un workshop de 4 jours, un marathon photo d’une journée… Pendant la pandémie, j’ai fait une formation photo en distanciel pour m’occuper pendant que mon mari et mon fils télé-travaillaient toute la journée. Bref, j’ai pratiqué beaucoup, ce qui m’a donné non seulement l’envie d’essayer d’en vivre (le fameux ‘Et pourquoi pas ?’) et la confiance en moi (pour se défaire du syndrome de l’imposteur !)

Quels ont été ton cheminement et ta démarche de reconversion professionnelle?

La décision est venue avec la confirmation d’une 2ème expat : pas de retour en France, plus d’enfants au quotidien, donc j’avais besoin de travailler sur un projet pro qui me tienne à cœur. 

J’ai réfléchi sur mes forces et mes faiblesses, j’ai réfléchi sur quel type de photos je voulais faire (immobilier, produit, culinaire, photographie sociale…).

J’ai lu beaucoup sur le sujet (être entrepreneur au Portugal puis être entrepreneur en Pologne…). Aussi, j’ai entamé les démarches pour créer ma société en Pologne et j’ai fait plusieurs formations spécifiques avec un photographe. Je ne me suis pas lancée dans le vide, du jour au lendemain !

Comment se passe au quotidien ton travail de photographe en expatriation aujourd’hui – qu’aimes-tu dans ce choix de métier?

Je suis photographe de mariage et de famille. Ce que j’aime dans mon métier, ce sont les rencontres, la richesse des échanges avec mes collègues photographes ou entrepreneurs. Comme chaque client est différent, chaque mariage est différent… je ne m’ennuie jamais, comme je n’aime pas la routine, ça tombe bien !

Et techniquement, je continue à me former, pour me perfectionner ou être plus à l’aise dans certaines situations vis-à-vis de mes clients. Mon quotidien s’axe autour de plusieurs choses :

  • faire des photos pour des clients
  • préparer des RDV avec mes clients
  • chercher des clients 
  • gérer la partie ‘marketing’ de ma boîte : création et mise à jour de mon site internet, blog, compte instagram
  • gérer l’administratif (devis, factures, contrats, compta…)

Tout ça sans compter mes activités ‘perso’, puisque je pratique pas mal de sport et que je suis membre actif de Varsovie Accueil (responsable de la marche et des partenaires de l’association, animation d’un groupe d’entrepreneurs dans l’asso).

Tu as décidé de continuer à exercer ton métier de conseil, comment articules-tu les exercices de ces deux professions?

Je priorise les mariages pendant la saison de juin à septembre, et je fais des missions de conseil en hiver quand des opportunités se présentent et que les missions m’intéressent. Cela me permet ainsi de payer mes charges fixes en Pologne, mes formations photo et mon matériel.

Envisages-tu un jour de faire de la photo ton activité 100% pro?

Et oui, j’aimerais être à 100% photographe, mais tant que je suis expat et que je bouge souvent, je pense que cela sera compliqué d’en vivre à 100%. Mais cela me prépare pour le retour en France.

Photographe en expatriation : quelles sont les difficultés, les challenges?

Le fait de devoir recommencer dans chaque pays : quand on est photographe, pour se faire connaître il faut développer son réseau, faire jouer le bouche à oreille… Quand ça commence à marcher, on repart…

Et puis, chaque pays a ses règles, ses modes de fonctionnement et je trouve qu’il manque un accompagnement pour les ‘auto-entrepreneurs’ quand on arrive dans un nouveau pays, pour ne pas perdre 6 mois avant de pouvoir ‘commencer’ à travailler.

Tes conseils à celles qui veulent se lancer dans la photographie en expatriation?

  • 1er conseil : c’est un métier qu’on peut faire en étant auto-didacte, mais il est important de se former quand même et de se challenger tout le temps.
  • 2ème conseil : partager avec différentes personnes dans le métier pour se tenir au courant.
  • 3ème conseil : bien réfléchir avant de se lancer ! Ce n’est pas parce qu’on est passionné de photo qu’on peut être photographe. La photo, en réalité, représente 20% de mon temps. Le reste, je suis entrepreneure photographe.

Un mot de la fin sur ton regard sur l’expatriation 

Une richesse incroyable évidemment, une expérience de tous les possibles. D’abord on rencontre des profils de personnes très différentes, ce qui contribue à m’enrichir. Et puis, oser est plus facile quand on est dans un contexte dans lequel de toute façon on n’a pas le choix et pas de pression financière non plus. C’est un avantage de taille pour prendre le temps de bien faire les choses pour démarrer son entreprise.

Retrouvez Céline sur son site : https://www.bonheurenvues.com

Propos recueillis en mars 2024 par Marion Mojaïsky

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