Témoignage : « J’ai perdu un être cher et je me sens si loin »

témoignage perte d'un être cher

Vivre un deuil quand on vit loin est une douleur profonde. Voici le témoignage perte d’un être cher d’Axelle, alors installée à Princeton.

Je pourrais commencer en vous disant que lorsque votre téléphone sonne à 4h00 du matin heure américaine, ce n’est jamais un bon présage.

Plusieurs appels, des messages vocaux paniqués outre atlantique me demandant de les rappeler… Je rappelle ma sœur qui m’annonce la mort de mon père, me disant : « il faut que tu rentres, il faut que tu rentres. »

Mon monde s’est écroulé

Mon monde s’est écroulé, le monde que j’avais – tant bien que mal – essayé de reconstruire depuis un an, depuis que nous nous étions installés à Princeton.

Le jour de la disparition de mon père, j’ai perdu ce qui me restait de combativité… j’ai perdu l’un des êtres le plus important de ma vie, celui que j’ai admiré tant d’années, celui qui m’a élevée, soutenue dans mes choix et dans mes incertitudes.

Outre la soudaineté de ce deuil, il a été très difficile pour moi « d’être loin »…. Ma sœur et mon frère (nous avons déjà perdu notre mère lorsque nous étions enfants) avaient besoin de moi et j’avais envie et besoin d’être avec eux au plus vite. Eh bien, il m’a fallu attendre 24h00 avant de monter dans un avion pour Paris, cela m’a paru une éternité.

Vivre loin

Je suis restée 3 semaines en France après le décès de mon père… puis il a bien fallu que je rentre aux Etats-Unis, notre vie est ici après tout. En réalité, je n’en avais pas envie : être en France, dans ma maison d’enfance et avec mes frère et sœur étaient à la fois douloureux et réconfortant.

Alors je suis restée 2 mois aux Etats-Unis afin que ma fille termine son année scolaire et j’ai repris avec elle un avion pour la France, nous y sommes restées 8 semaines… J’avais le sentiment que ma souffrance s’atténuerait là-bas.

Est-ce que cela m’a aidée ? Je ne sais pas. Je sais simplement qu’il était quasiment vital pour moi de retrouver ce qui me restait de repères, et que ces repères étaient en France.

Un double processus de deuil en expatriation ?

Il est mort il y a 7 mois maintenant. J’avais pour habitude de dire que le processus d’expatriation s’apparentait à un processus de deuil… Je crois qu’aujourd’hui je dois vivre deux processus de deuil, l’un au sens figuré, l’autre réel. C’est extrêmement difficile et douloureux, puisque bien-sûr tout se mélange : la perte de mon père, la perte de repères, la perte d’identité etc.

Je pense qu’on ne se prépare jamais à la perte d’un parent proche, je pense également que le choix de l’expatriation nous fait aller de l’avant mais qu’on a d’une certaine manière le sentiment que lorsque l’on rentre en France, les choses seront toujours les mêmes, les gens seront toujours là, comme si la vie pouvait être reprise là où on l’a laissé en partant.

Manifestement, ce ne sera pas le cas pour moi.

Axelle – janvier 2015

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