7 phrases déroutantes de vos enfants expatriés auxquelles répondre

phrases enfants expatriationQue répondre à nos enfants et à leurs questions-piège, à ces petites phrases qui nous laissent sans voix ? En expatriation, ces petites « bombes » ne sont pas à prendre à la légère ! Comment y répondre en restant aidant ? Quelle posture adopter ? Les réponses et les conseils de Capucine Thireau, expat coach et experte en parentalité chez Expat Communication. 

 

Avant le projet d’expatriation:

 « Je ne viens pas avec vous, partez en expatriation sans moi »

Vous optez pour:

1) « Super, ça nous fera des vacances! »

2) « Oh non, qu’est-ce que je vais devenir sans toi….!!! »

3) « De toutes les façons, tu n’as pas le choix »

Que vous choisissiez l’option 1, 2 ou 3, ça n’est probablement pas ce que votre enfant souhaite entendre… Comment vous sentez-vous à la suite de cette affirmation ? Démuni(e), profondément triste, désarmé(e)?

Votre enfant/ado vous envoie alors le message: « Je ne m’en sens pas capable, ne me laisse pas tomber, c’est trop dur pour moi ». Commencez par accueillir ce que vous ressentez et à le mettre de côté.

Votre allié numéro 1 dans cette situation sera alors l’accueil et la reformulation de ce que votre enfant vient de vous dire afin de l’aider à exprimer ses peurs, angoisses, frustrations, besoins:

« Ah, j’entends que tu ne souhaites pas partir en expatriation: est-ce que tu veux m’en dire plus? »; « Ton avis sur la question m’intéresse: souhaites-tu me faire part de ce qui te préoccupe dans ce projet? ».

Pensez à vous connecter à votre enfant avant de passer à une recherche de solutions pour faire de ce projet une décision familiale où chacun trouvera sa place. Si votre enfant a du mal à mettre des mots, aidez-le: « Où en est tu? Que ressens-tu? Qu’est cela te fait? As tu peur? Es-tu en colère? Es-tu triste?… »

 

« Je ne me ferai jamais aucun copain »

J’entends déjà votre petite voix intérieure vous susurrer : « T’inquiète, 1 de perdu, 10 de retrouvés ! ». Désolée, game over !

Encore une fois, la clé pour maintenir la communication avec votre enfant / ado dans ces périodes de transition, sera votre écoute active:

  • Reformulation en faisant « effet miroir » comme si la phrase de votre enfant venait se refléter sur vous pour lui revenir: « Tu penses que tu vas avoir du mal à nouer de nouvelles amitiés »
  • Puis : TAISEZ-VOUS ! Faites un espace de silence pour laisser l’enfant rebondir et aller chercher en lui ce qui le dérange, ce qui lui pèse et de voir ce qu’il en fait
  • Laisser le développer ses idées sans conseils, ni jugement en ponctuant son discours par des « ah », « hum », « je vois »

Vous me raconterez ce à quoi votre enfant est arrivé par lui-même en pratiquant l’écoute active.

« Est-ce qu’on va revoir nos grands-parents? »

Le parent: « Mon chéri, nous sommes justement partis en expatriation pour éviter le repas dominical qui s’éternise et pouvoir explorer le monde ! »

Loin des yeux et toujours dans leurs cœurs, les grands-parents, cousins, cousines, parrains, marraines peuvent manquer à nos enfants.

Là encore, reformuler:

« Tu te demandes si nous allons pouvoir garder le contact avec notre famille: Est-ce que cela te préoccupe ? » avant de passer aux solutions qui émanent de l’enfant « Que proposes-tu pour garder le contact? », « De quoi as-tu besoin pour te sentir connecté à ta famille en France? ».

 

Pendant l’expatriation:

« Je veux repartir dans mon pays d’origine »

La réponse fuse en vous: « Non c’est impossible! » , « Comment peux-tu dire des choses aussi absurdes alors que nous vivons une expérience extraordinaire! »

Pas de panique surtout !

Outre l’écoute active, vous pouvez poser des questions ouvertes à votre enfant et le laisser répondre sans jugements :

« Qu’est-ce qui te manque ici ?», « «Qu’est-ce qui pourrait t’aider à te sentir mieux ?»,

Vous pouvez également leur proposer d’écrire dans un cahier qui sera comme un journal de bord ce qui leur manque en expatriation et chaque jour, 3 choses chouettes qu’ils ont vécues dans leur pays d’accueil. Une excellente façon de leur apprendre à pratiquer la gratitude!

« Papa / Maman n’est jamais là, il / elle voyage tout le temps »

Et nous de penser:  « Oui, elle/il a raison, mon conjoint est souvent absent et moi je suis à la limite du Burn out Parental à tout gérer tout(e) seul(e) dans ce pays où je ne comprends rien »

Accueillez avec bienveillance ce que votre enfant vient vous déposer et que vous gardez également peut-être au fond de vous sans oser l’exprimer (tout en ayant bien en tête que les besoins des enfants ne sont pas les mêmes que ceux des parents).

Réfléchissez en famille à comment faire pour rendre le parent absent autant présent que nécessaire : des petits mots cachés sous l’oreiller, dîner en famille avec le parent absent que l’on rend présent sur Zoom, établir une routine des appels pour que chacun des enfants ait son moment avec le parent absent, programmer un moment de qualité en famille (et décidé d’un commun accord) quand le parent revient d’un déplacement…

Il sera aussi important de prendre en considération les besoins de chacun des parents dans cette période de séparation géographique afin de trouver un équilibre qui y réponde: que mettre en place au niveau logistique pour répartir les tâches, quels sont mes besoins affectifs vis à vis de mon conjoint, quelles sont nos routines et la place de chacun quand l’un des parents est physiquement absent et quand il revient….

Ici une bonne communication et anticipation des difficultés de la séparation peut être fort utile pour l’équilibre familial.

« De toutes les façons, tu n’en as rien à faire de nous, tu ne penses qu’à ton travail et ça a toujours été comme ça »

Je vous vois déjà fulminer intérieurement : « Et bah figure toi, que si tu habites dans cette belle maison, que tu vas dans cette bonne école et que tu pars en vacances dans des lieux exotiques, c’est grâce à moi qui trime comme un(e) forcené(e)! Ingrat(e) que tu es…»

Vous vous sentez en colère? Énervé(e)? A travers cette attaque, votre enfant / ado, cherche probablement à vous exprimer son besoin d’amour, de connexion avec vous et le manque qu’une forte charge de travail a pu générer.

Si en effet, vous pensez qu’à une période de votre vie, vous avez été très accaparé(e) par votre travail, reconnaissez-le simplement et demandez pardon si cela a pu générer un manque chez votre enfant! Assurez-le de votre amour et proposez lui « De quoi as-tu besoin pour sentir que je m’intéresse à toi et que je t’aime ?»

N’hésitez pas à aller lire « Les langages de l’amour de Gary Chapman » pour creuser le sujet 🙂

Après l’expatriation:

« Je ne veux pas vivre ici, mon pays c’est là-bas »

Et oui, pour certains il est difficile de revenir dans son pays d’origine et la réintégration peut être rude. On préconise souvent de préparer son impatriation comme une nouvelle expatriation afin de garder son esprit d’ouverture et de découverte.

Certains enfants évoquent les années passées dans leur pays d’accueil avec beaucoup de nostalgie.

Ouvrez simplement vos bras pour leur proposer un câlin en leur disant à quel point vous comprenez qu’ils ont passé de bons moments là-bas et que vous comprenez que cela leur manque.

Faites de ces moments forts vécus ensemble un moyen de vous recentrer sur votre noyau familial: programmez un moment en famille pour regarder les photos de votre expatriation, cuisinez le plat typique que vous aviez l’habitude de déguster dans ce pays que vous chérissez, reprenez et faites perdurer un habitude familiale que vous avez acquise lors de vos années à l’étranger…tout moment en famille viendra surtout répondre au besoin de nos enfants de se sentir appartenir à cette famille qui constitue son identité quelque soit le lieu de résidence.

Plus vous ferez preuve d’ouverture en accueillant ce que votre enfant / ado souhaite vous dire, et cela sans jugement, plus votre enfant saura qu’il peut venir déposer entre vos mains ce qui lui pèse et plus votre communication en sera fortifiée.

 

Capucine Thireau

Capucine est conseillère parentale au sein de la Coach Academy d’Expat Communication. Formatrice en Discipline Positive et spécialisée dans le Burn out Parental (prévention, détection et traitement), elle accompagne de nombreux parents à travers le monde depuis 2014, en groupe ou en individuel. Capucine est expatriée depuis 2011 et a vécu en Allemagne, en Belgique et en Afrique du Sud. Elle accompagne en français et en anglais.

 

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En expatriation, la famille devient un cocon qui, tel un noyau nucléaire, peut exploser si la communication est rompue : alors prenez-en soin !

 

Bonus : vos témoignages

 

Il vous est permis de rire, sourire, de ne pas paniquer quand vous entendez également cela et d’essayer de mettre en pratique les outils développés plus haut:

 

Diego, 16 ans, arrive au petit déjeuner le lendemain de l’annonce du départ et dit :  «Bonjour, appelez-moi dommage collatéral »

Charlotte, 17 ans: « Est-ce que tu te rends compte que c’est la 7ème école depuis mon CP ? »

Jean, 9 ans: « Mon pays c’est ici. La France c’est que pour les vacances »

Léa, 13 ans: « J’aurais préféré rester 3 ans en France gardée par Mamie plutôt que de venir avec vous » et surenchère du petit frère de 10 ans : « Vu qu’on n’a pas demandé à venir, on aura le droit de commander Uber Eats tous les soirs ? » 

Après avoir demandé durant 5 ans à rentrer en France et après 2 mois en France: Jacques 10 ans: « On repart quand maman? »

Alix, 15 ans: « Ici on me traite de française, et en France de québécoise… Je ne sais pas d’où je viens finalement…»

Retour d’expatriation à Miami, jeune fille de 14 ans “Vous vous débrouillez comme vous voulez mais je ne termine pas mes études en France, je veux repartir aux USA. »

Théo, 11 ans: « Notre maison, c’est là où vous êtes, on n’a pas de pays à proprement parler »

Retour des USA avec expérience d’école américaine, après 1 semaine de classe de 6ème en France, Grégoire, 12 ans  : « Maman ici les profs passent plus de temps à expliquer les punitions que tu peux avoir si tu n’appliques pas leurs règles, qu’à expliquer comment on fait l’exercice !” 

Ado de 17 ans, de retour en France depuis un an: « Vous faites ce que vous voulez mais je ne resterai pas faire ma vie dans ce pays!!! »

Gaspard, 8 ans: « Maman, quand on me demande d’où je viens, je dis quoi? »

Elsa, 13 ans, au moment de partir en Inde, après avoir passé 4 ans en Espagne puis 4 en France : « Ne me demandez pas de me faire des amis, ça n’arrivera pas ! C’est trop dur de les quitter ».

 Antoine, 5 ans: « Je veux partir de ce pays où on ne trouve même pas de Nutella »

Et vous, quelles seraient vos réponses?

 

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