Premiers pas à Pristina, Kosovo

PristinaRouteAeroport3Juste avant les congés de fin d’année 2013, mon mari m’annonce qu’il est muté en poste à l’étranger. Vient ensuite le nom de la destination. Ce sera Pristina ou Prishtina, selon la langue dans laquelle on l’écrit.

Il s’agit de la capitale du Kosovo, le plus jeune Etat puisqu’il a été créé à l’issue de l’éclatement de l’ex–Yougoslavie. L’indépendance du Kosovo est proclamée le 17 février 2008. Mais à ce jour, toute la communauté internationale, y compris certains pays de l’Union Européenne (Grèce, Espagne, Chypre, Roumanie et Slovaquie), ne reconnaît toujours pas le Kosovo comme un Etat indépendant. Mais ce n’est pas l’objet du jour. Peut-être que l’on pourra approfondir l’Histoire de ce pays une prochaine fois. Cela aidant en grande partie à comprendre la culture et la géopolitique locale.

A ce moment–là, j’avoue ne pas savoir si je devais rire ou pleurer. Cette nouvelle correspondait en effet, d’une part à un désir familial de changer de vie, mais également à de très importantes conséquences dans ma vie personnelle puisque cela signifiait qu’il fallait que je quitte mon emploi dans lequel je m’épanouissais pleinement.

Passée l’émotion de l’annonce, il fallait alors se mettre en ordre de marche pour préparer cette expatriation dans les meilleures conditions. C’est comme cela que j’ai eu l’occasion de croiser Femmexpat sur le forum « Forumexpat » organisé par la ville de Paris.

Sauf que, comme la majorité des Français, je ne connaissais du Kosovo que :

            -La récente guerre de Yougoslavie (1997 – 1999) et ses crimes innombrables dont la presse avait parlé à l’époque,

            -L’affaire Léonarda qui monopolisait l’actualité à ce moment-là.

            -Et une vague idée d’un climat très continental irrespirable en été et glacial en hiver.

Autant dire que j’appréhendais un peu d’aller vivre dans ce pays « hostile » et surtout d’y emmener mes enfants !

La peur et l’ignorance étant souvent très mauvaises conseillères, nous avons décidé, avec mon mari d’aller passer 3 jours sur place quelques mois avant notre départ définitif, histoire de se faire une idée plus précise du pays, de ce que l’on pouvait y trouver (devais je prévoir des stocks de gel douche ou pas?), de se faire une idée du marché de la location immobilière (il était important de savoir si l’on emmenait tous nos meubles, une partie seulement ou rien du tout) et de découvrir la future école de nos enfants. Il n’y a pas d’école française à Pristina mais plusieurs écoles internationales. Il fallait donc décider dans laquelle les inscrire et procéder à l’inscription pour être sereins sur le sujet.

PristinaVille11ères impressions et énorme soulagement !

La préparation de ce voyage préalable nous a permis de nous rendre compte qu’il n’existe pas de liaison aérienne directe entre la France et le Kosovo.

Au départ de Paris, il y a forcément une escale à Lubjana (Slovénie), Istanbul (Turquie), Vienne (Autriche) ou Munich (Allemagne) et à peu près de tous les aéroports internationaux Suisse (y compris Bâle – Mulhouse dont la zone internationale se situe côté Suisse). Cela s’explique par le fait qu’il existe une importante diaspora kosovare en Suisse et également en Allemagne.

Plusieurs compagnies aériennes desservent Pristina. C’est le cas d’Easyjet et de SWISS notamment. Ce qui conduit à des tarifs plutôt corrects.

L’arrivée à Pristina est plutôt agréable. L’aéroport international Adem Jashari de Pristina est le plus récent de la zone (Albanie, Macédoine, Kosovo, Monténégro). Il a été inauguré en octobre 2013. Construit par un consortium franco–turc, sa gestion est assurée par une filiale locale d’Aéroport de Lyon. Seul petit bémol, l’aéroport est construit dans une zone particulièrement sujette au brouillard en hiver. Il n’est donc pas rare que les avions ne puissent pas s’y poser. Mais l’équipement de l’aéroport en système anti brouillard est à l’étude.

Lorsqu’on survole la région et que l’on quitte l’aéroport, ce qui frappe en premier lieu ce sont les montagnes qui entourent Pristina. La ville est construite sur un plateau à environ 600m d’altitude entouré de collines.

Le 2ème point d’étonnement est la relative faible densité d’habitation tout au long des 16 km qui séparent l’aéroport  du centre-ville.

PristinaRouteAeroport4On perçoit également la relative vétusté des infrastructures du Kosovo à la vue des panneaux de signalisation (souvent dégradés, voire absents) et de l’état de la chaussée (nids de poule, affaissements de chaussée, …).

Enfin, la présence de nombreuses mosquées dans le paysage rappelle que le Kosovo est un pays dont la population est musulmane à 90% (héritage de l’occupation de la région par l’Empire Ottoman pendant plusieurs siècles).

Il y a de très belles mosquées, en pierre notamment, à Pristina. La vie locale est rythmée au son de l’appel à la prière. Selon le quartier, celui–ci est plus ou moins audible.

Un autre élément caractéristique de la région est l’architecture locale. D’une manière générale, les maisons sont plutôt imposantes – 2 ou 3 étages-, avec de nombreux balcons, et assez rarement crépies ou achevées. J’ignore encore si cela s’explique pour des raisons fiscales comme dans d’autres pays ou plutôt pour des questions de financement.

Très souvent, le rez-de–chaussée est utilisé comme local commercial (garage, magasin, …). Et le 1er étage est plus large que le rez de chaussée. Cela donne l’impression de maisons à encorbellement, en briques. Les étages supérieurs sont de même dimension que le 1er étage. Seul le Rez de chaussée présente une surface plus faible.

Le rouge de la brique confère au paysage une atmosphère très particulière. C’est d’ailleurs la première réaction qu’ont eue les enfants en voyant les photos que l’on a ramenées : « mais c’est tout rouge ! »

Décharge sauvage, juste à côté du quartier des ambassades !
Décharge sauvage, juste à côté du quartier des ambassades !

Enfin, il n’est pas rare d’apercevoir ici ou là des décharges sauvages, aussi bien dans les talus que sur les berges et dans les cours d’eau.

Les bas-côtés sont globalement assez mal entretenus et sales.

Si la population est très concernée pas la propreté de l’espace privatif – il est très fréquent de voir les habitants arroser les trottoirs devant chez eux, et il est totalement inconvenant de ne pas se déchausser avant d’entrer chez quelqu’un, aussi important soit-il dans l’échelle sociale – il n’existe aucune considération pour la propreté de l’espace public. Et là encore, il n’est pas rare de voir les gens jeter leurs déchets dans la rue.

Côté climat, le Kosovo n’ayant pas d’accès à la mer, il s’agit d’un climat de type continental, relativement froid l’hiver et plutôt chaud l’été (-20°C, + 40°C). Même si ces dernières années, il semble que les hivers et les étés n’aient pas été aussi contrastés que cela.

A notre arrivée, nous avons pu constater qu’il faisait relativement doux (nous étions fin avril) avec des alternances de pluie et d’éclaircie. Mais dès que le soleil se montre, la température monte significativement. Le pays se situe approximativement à la hauteur de Rome (voir cartes ci – après).

Nous avons également mit à profit ce séjour pour nous faire une idée du marché locatif ainsi que de l’offre scolaire et des commodités côté commerces. Je reviendrai plus en détails sur ces points dans la suite.

Conclusion de cette première approche :

Le Kosovo est certes un pays plutôt pauvre, dont les infrastructures ne paraissent pas toujours très robustes (voire parfois inexistantes). Mais globalement, nous avons été très agréablement surpris par ce que nous avons vu. Cela ne correspondait en effet pas du tout aux aprioris que nous avions avant cette visite :

la guerre est finie et les stigmates ne sont pas visibles, au moins au niveau des habitations, en tous cas à Pristina. Dans d’autres communes plus rurales, on peut encore voir des ruines témoignant de l’âpreté des combats qui ont eu lieu. Seule la présence de très nombreux cimetières et d’aussi nombreuses stèles commémoratives en bordure de route témoignent de l’intensité des combats qui se sont tenus dans la région.

La population kosovare est multiethnique. Cela est d’ailleurs représenté par les étoiles sur le drapeau du pays (voir un peu de géographie). La communauté principale est la communauté albanaise qui représente environ 90% de la population. Les 10% restants sont répartis entre les 6 communautés Serbes, Roms, Ashkalis, Bosniaques, Gorans et Turcs. Parmi les minorités, la communauté serbe est la plus représentée. La communauté Rom, très largement minoritaire, constitue ici aussi la frange la plus pauvre de la population.

La population est de type méditerranéen, au même titre que la population du Sud de l’Italie. Nous sommes bien dans un pays d’Europe au sens géographique du terme.

PristinaNeige1Il est tout à faire possible de vivre au Kosovo et la vie y est même plutôt sympa, pour peu que l’on fasse abstraction de petits tracas du quotidien !

Le pays, bien que peu touristique offre toutefois de belles surprises et est idéalement placé pour visiter les pays avoisinants :

La Grèce (Thessalonique) est à 5h de voiture, Tirana (capitale de l’Albanie) à 3h et Skopjë (capitale de la Macédoine) à 2h de route. Le Monténégro est également proche. La Croatie et la Bosnie sont un peu plus éloignées.

La Serbie est également un voisin direct du Kosovo et partage avec lui la frontière la plus longue. Elle borde en effet le Kosovo à l’Est et au Nord. Il est également possible de s’y rendre sans difficulté, bien qu’elle ne reconnaisse toujours pas à ce jour le Kosovo en tant que pays indépendant mais toujours comme une province serbe. Même si le sujet reste encore sensible, le dialogue entre les 2 pays est bien réel et leurs relations sont sur la voie de la normalisation.

Istanbul est également très accessible en avion, tout comme d’autres grandes villes européennes : Lubjnana (Slovénie), Vienne (Autriche), Munich (Allemagne) pour lesquelles il y a des vols directs.

 

Lien utile – Ambassade de France au Kosovo : https://www.ambafrance-kosovo.org/

Par Hélène

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