C’est un nouveau coup dur pour la communauté expat au Maroc. Fin novembre, le pays a pris la décision de suspendre les vols à destination et en provenance de France, puis de tous les pays du monde. En cause, les inquiétudes face à l’apparition du variant Omicron. Nous avons demandé à Karine Arnulf, présidente de Rabat Accueil, comment allaient les expats sur place.
Comment a été accueillie la nouvelle de la suspension des vols vers la France ?
Et bien, cela a été un choc. On ne s’y attendait pas. C’est allé très vite. Comme avant chaque annonce du même type, il y a d’abord les rumeurs, les tweets, les posts sur les groupes whatsapp, et quelques heures plus tard, l’annonce officielle.
Officiellement, il est question d’attendre de savoir si les vaccins prescrits au Maroc protègent du nouveau variant, mais de notre côté, on n’a pas beaucoup d’espoir pour une réouverture avant Noël. Là, techniquement, toutes nos frontières avec tout le monde sont fermées ; nous sommes coupés du monde à nouveau !
Une nouvelle frustration pour les expats à Rabat ?
Oui, car il faut savoir que l’on sort d’un début d’année scolaire vraiment dur côté restrictions. La rentrée a été décalée d’abord d’une semaine, puis d’un mois. Mais attention, pas de home schooling (interdit) : c’est tout le calendrier scolaire qui a été décalé d’un mois. Situation vraiment gênante pour nos bacheliers, mais également tous les bacheliers marocains, nombreux, qui souhaitent s’inscrire dans des universités au Canada, en France, etc. Mais il est vrai qu’après ce mois de confinement très strict (crèches, écoles fermées, couvre-feu à 18h…) la situation s’est beaucoup améliorée ! Nous vivons actuellement une situation de quasi normalité (avec masque, jauge et pass sanitaire). Mais on ne ressent pas, au quotidien, la pression du virus ici. Frustrant donc.
Beaucoup d’expats comptaient rentrer ?
Oui, car avec le décalage de l’année scolaire, déjà, nous n’avons pas eu de vacances à la Toussaint. Ensuite, oui, rentrer pour les fêtes cette année était un projet prévu depuis longtemps, vu que nos frontières avaient déjà été fermées à plusieurs reprises. En plus, beaucoup avaient le projet de profiter de leur présence en France pour obtenir leur dose de vaccin à ARN. Celle-ci nous permet en effet d’avoir l’équivalence vaccinale et le pass sanitaire français. Après avoir passé tout l’été sans pass sanitaire (les vaccins prescrits au Maroc étaient les vaccins chinois et/ou indiens), il nous tardait de revenir pour notre shot d’ARN. Nous voilà donc, à nouveau, dans l’attente…
Le fait que cette fermeture tombe au moment des fêtes, ça rajoute également à la déception ?
Oui, d’autant que l’esprit de Noël comme on le connaît dans nos traditions en Europe n’existe pas dans la culture marocaine. Si tu n’as pas tes décorations de Noël… et bien, ce n’est pas vraiment Noël…
Avez-vous adapté les activités de Rabat Accueil en conséquence ?
Immédiatement, nous avons organisé des groupes de parole. Car on sent que là, vraiment pour les expats, c’est le creux de la vague. Et je le sens d’autant plus que nous les avons beaucoup rencontrés depuis septembre. Les conditions sanitaires s’améliorant, nous avons pu organiser beaucoup d’événements, des conférences d’interculturalité, des rencontres entre ados, qui pour beaucoup, ne s’étaient pas vraiment rencontrés encore… Et puis, il faut noter que cette année, nous avons eu plus d’adhésions que l’année précédente. Nous avons accueilli 130 nouvelles familles à Rabat depuis le mois de mai. Alors nous allons essayer de profiter au maximum de cette période pour multiplier les rencontres. Le Marché de Noël était très attendu, par exemple (il avait été annulé l’an dernier)…
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