Pauline, l’illustratrice qui croque nos folles vies de mamans depuis la Bolivie

vie d'expat illustration

Qui se cache derrière le trait si juste et si mordant du compte Instagram « Coucou Pauline » ? Pauline Hargot, FemmExpat belge à Cochabamba, en Bolivie. Pourquoi et comment cette professeure de lycée en Belgique s’est retrouvée à croquer avec humour nos vies de mamans depuis l’autre bout du monde ? Elle nous l’explique !

Pauline, qu’est-ce qui t’a amené toi et ta famille, à Cochabamba en Bolivie ?

Mon mari a eu une proposition de job, et je l’ai suivi ! Original, vous ne trouvez pas ? 😉Plus précisément, les choses se sont faites assez vite. Au départ, la destination devait être Genève, et puis… en juin 2019, cela s’est précisé pour la Bolivie. De notre côté, on n’avait jamais vécu en expatriation, c’était l’inconnue pour nous. J’en avais une vague idée, puisque j’avais fait un Erasmus à Taïwan (donc, pas grand-chose à voir avec ce que je vis ici), mais sans plus.

Le départ a lieu en août, donc très peu de temps après !

Oui, à part un petit voyage de reconnaissance express pour trouver une école et une maison, on est parti sans grande préparation. On avait 3 petits enfants à l’époque, le plus jeune avait 8 mois ! On ne s’est pas du tout préparé, on ne connaissait rien à l’expatriation, avec le recul je nous trouve un peu fous parce que c’est un pays très particulier, la Bolivie…

Mais on était très enthousiaste. Pour mon mari, l’opportunité professionnelle était géniale. De mon côté, j’étais prof et nous venions d’acheter une maison et cette installation m’avait un peu effrayée. J’étais contente de voyager un peu…

Côté aventures, on dirait que tu as été servie…

Eh oui, car très vite après notre arrivée, la Bolivie a connu une grosse crise politique qui a bloqué tout le pays. En gros, on a été confiné sans pouvoir sortir, ni emmener les enfants à l’école, avec des affrontements dans les rues pendant des mois. Particulier comme ambiance…

En février 2020 : youpi retour à l’école juste avant d’énormes inondations qui paralysent toute la région. Re-fermeture de l’école pour nettoyage…

Retour à l’école pour deux semaines, avant une fermeture totale de l’école pour cause de covid. Enfin, si, des classes virtuelles, alors que mon aînée n’avait que 6 ans. La joie… On a tout de même pris la décision de revenir en Belgique quelques mois pour scolariser nos enfants. Parce qu’à ce moment-là, en Belgique, tout était fermé sauf les écoles et en Bolivie, tout était ouvert, sauf les écoles…

Assez vite, avec les enfants à la maison (et un petit 4e en route), même si j’avais de l’aide, j’ai abandonné l’idée de trouver du boulot sur place, que ce soit dans l’enseignement ou dans autre chose.  

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C’est là que tu commences à dessiner…

Sur des petits carnets, comme ça, pour passer le temps. Et puis j’ai eu la bonne idée d’acheter une tablette graphique. Et puis j’ai ouvert un compte Instagram. Puis, une super voisine m’a aidé à maîtriser les outils numériques. Alors, un peu comme ça, j’ai commencé à dessiner pour raconter la vie de maman, mes histoires, etc. Pour le plaisir de dessiner, et pour le plaisir de partager aussi le quotidien un peu difficile des mamans en confinement !

Tout est donc parti d’Instagram !  

Ce compte Instagram, je n’y croyais pas au départ. Il faut croire que ça a été une bonne idée. En réalité j’ai été rapidement surprise positivement par les retours que j’avais. Humour + maternité + dessin est un mix qui fonctionne bien sur insta. Et puis après, tout s’est suivi un peu par étapes… Tout d’un coup j’ai eu plein de visibilité, sans vraiment me l’expliquer. Ah si ! Un jour j’ai été repartagée par Nabilla… je m’en souviendrai longtemps !

 
 
 
 
 
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En tous cas, ça m’a encouragé à continuer, je voyais que ça marchait, et que je pouvais en faire une activité professionnelle qui était compatible avec ma vie un peu folle et compliquée.

C’est une reconversion totale…

Oui, j’ai tout appris sur le tas, en même temps que mon compte se développait. C’est comme si la demande était arrivée avant l’offre. Au départ j’ai fait des faire-part, des dessins pour les amis, la famille, et puis j’ai arrêté, parce que ce n’est pas ma zone de confort. J’ai alors commencé à m’adresser aux entreprises qui cherchent des illustrations. Là j’étais plus à l’aise !

La Bolivie c’est comment ?

coucou Pauline Bolivie
(c) Coucou Pauline

La Bolivie est un pays d’expat très challengeant, parce que c’est un pays très pauvre – l’un des plus pauvres d’Amérique latine ! Et puis, très marqué culturellement. Ici on est réellement plongé dans l’image d’Epinal qu’on a tous en tête : femmes avec tissus colorés, villes mal construites, poussière, pauvreté très présente.

Mais c’est un pays sublime, immense, avec très peu d’habitants. En Bolivie, on passe de la jungle à la haute montagne… il y a 3 climats différents, des paysages à couper le souffle, c’est exceptionnel !

Et ta vie d’expatrié en Bolivie ?

C’est une immersion culturelle totale ! Et puis, c’est l’aventure tout le temps ici, c’est rigolo. J’ai appris à sortir de ma zone de confort ! On se retrouve dans des situations complètement folles (ma plus grande à 9 ans !) donc c’est très intense.

Et puis, bien sûr, on a la chance d’avoir un confort de vie exceptionnel, j’ai une nounou à la maison, ce qui est juste le rêve. Une super école américaine, un niveau de vie confortable, ce qui nous aide vraiment à passer par-dessus les autres challenges.

Et puis il y a les challenges liés à la Bolivie…

Oui, la première difficulté, c’est que l’on est immergé dans une culture totalement différente de la nôtre, sans avoir une communauté d’expats avec laquelle on peut se retrouver de temps en temps. Comme le pays est très pauvre, il y a finalement peu d’expatriés dans le pays. Et puis, nous, nous n’habitons pas à La Paz, la capitale, donc il y a encore moins d’expatriés.

En tant que famille, ce n’est pas si évident. Alors c’est sûr, on est intégré dans plein d’autres réseaux ici : sport, école, etc. Ce sont des réseaux locaux, et d’un certain milieu, puisque nos enfants vont à l’école américaine, et nous habitons dans le très beau quartier résidentiel de Cochabamba. Donc même quand il y a des volontaires, des gens qui travaillent dans des ONG ou des associations, il ne s’installent pas près de chez nous.

Et puis, la Bolivie, c’est très loin. Cela veut dire peu de visites. Ce qui est intense émotionnellement, évidemment, mais ça les FemmExpats, elles le savent.

Coucou Pauline c’est une maman débordée, un peu dépassée… c’est toi ça ?

Haha, c’est vrai que j’en rigole beaucoup sur Instagram, je surjoue la mère débordée, mais honnêtement, ces 4 enfants, ce n’est pas le challenge de ma vie. C’est plutôt naturel pour moi. Mon mari et moi, on vient tous les deux d’une famille nombreuse, on est habitué à avoir de grandes fratries autour de nous. C’est juste la vie, c’est intense, mais pas hyper compliqué non plus.

Enfin, sauf les nuits. On a eu des très mauvais dormeurs, donc des nuits pourries, et ça c’est horrible, 1 ou 4 enfants, c’est l’enfer et c’est compliqué pour les parents.

👉Retrouvez les illustrations pleines d’humour sur la vie des mamans expats, sur son site et sur Instagram !

Le plus compliqué pour une maman de 2023 ?

Être à la hauteur de tout ce que la société d’aujourd’hui impose aux mamans : des activités tout le temps, une implication dans la vie scolaire, des groupes WhatsApp sans fin. Moi je n’arrive pas à suivre et je trouve que ça complique la vie.

Je ne suis pas hyper à l’aise avec le côté hyper protecteur, sur-investi des mamans hélicoptères de 2023, du coup je me sens un peu en décalage. Je trouve que c’est important que les enfants soient autonomes. Je m’investis à fond, mais pas de cette manière-là.

L’expat : et si c’était à refaire ?

Je me serais mieux préparée !!! J’aurais pu anticiper le contexte culturel dans lequel on allait arriver. Et le fait que ce soit un pays très peu développé, avec peu de possibilités de trouver un boulot. Et peu d’expats. Moi je pensais naïvement qu’il y aurait des Français partout. Ça m’aurait évité la frustration des premiers mois.

La famille repart en Europe à la fin de l’année… quel regard du portes sur cette expatriation ?

Je suis heureuse, contente de moi, j’ai rebondi avec cette activité d’illustratrice. J’ai créé un espace à moi, je me suis formée à ce nouveau métier. Grâce à cela, je n’ai pas l’impression d’avoir stagné professionnellement au final, au contraire ! Et j’ai trouvé une activité qui me ressemble. Je me retrouve et j’ai beaucoup appris sur moi. Merci l’expat…

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