Un premier bébé en expatriation

L’arrivée d’un bébé est un chamboulement, mais l’arrivée d’un bébé à l’étranger peut s’avérer être un chamboulement encore plus grand ! C’est ce qui arrive tous les ans à de nombreuses FemmExpats. Pour celles qui se préparent à mettre au monde un premier bébé loin de chez elles, voici une compilation de jolis conseils, compilés par FemmExpat et complétés par Cyntia, expat à Dallas, co-fondatrice de la page Mama Potia, un nouveau compte Instagram plein de ressources sur la parentalité.  

Un bébé loin de chez soi, mais plus « près de soi » ?

Et si accoucher loin de chez soi comportait plus d’avantages que d’inconvénients ? C’est le message que faisait passer, en 2018, Stéphanie, sage-femme expatriée en Californie, sur FemmExpat :

« Lorsqu’on se retrouve en dehors de son schéma de pensées habituelles, « loin de chez soi », on se rend tout à coup compte que la pression familiale ou sociétale qui nous entourait habituellement a simplement disparu. Il n’y a plus de conseils bienveillants, parfois maladroits auxquels nous avions droit même sans les demander, plus de regards silencieux et qui en disent pourtant long sur ce que nous devrions faire…Et si cette nouvelle réalité nous donnait en fait accès à nos réelles envies ? Et si c’était une invitation à entendre ce qui vibre au fond de nous et que nous aimerions poursuivre durant cette période d’attente et d’agrandissement de la famille ? »

En d’autre termes : cette expatriation vous offre une opportunité en or pour suivre vos propres envies. Certes, mais comment savoir ce dont on a envie quand on attend son premier bébé ?

Une « bulle » à préserver 

Le premier conseil de Cyntia, c’est d’essayer au maximum de vous préserver.

« Le risque, en habitant loin de vos proches, c’est de vous comparer avec ce qu’il se fait chez vous avec votre pays d’origine. Cela peut apporter du stress supplémentaire. Essayez de rester dans votre bulle et préservez-vous. Un récit un peu dramatique peut avoir des effets dévastateurs sur vous, surtout à distance ! » 

Surtout qu’un premier bébé est souvent un événement pour votre entourage resté dans votre pays d’origine ! Pas évident non plus de gérer les relations familiales à distance. Emmanuelle, qui a accouché en Polynésie a témoigné il y a quelques années sur FemmExpat :

« Arrivée enceinte d’un enfant j’ai appris qu’il y en avait finalement deux. Surprise et panique passée, le cadre polynésien me semblait une bonne entrée en scène pour les deux poupons et plus facile à gérer que dans notre ancienne vie de Bois Colombes. Mais le stress a commencé à monter par les appels incessants de ma mère et belle-mère qui nous trouvaient inconscients. Comme l’une a peur de l’avion et l’autre ne pouvait venir il a fallu se fâcher pour qu’elles cessent de nous mettre en garde contre toutes les complications d’une grossesse gémellaire alors qu’elles n’avaient aucune prise sur les évènements. Le climat s’est tendu et je ne sais pas si c’est un bien ou non d’avoir été loin de la famille. »

Partez à la pêche aux recommandations de professionnels

Quel suivi médical ? Quelle préparation ? Quel hôpital ? Quelle personne de confiance pour les autres enfants ? Stéphanie poursuit :

« Loin de « chez soi », il va falloir faire ces choix en mettant 100% de sa responsabilité dans la direction empruntée. Parfois, il y a bien des connaissances qui nous donnent quelques références, quelques conseils mais qui au bout du compte, nous laissent toujours bien seule face à cette nouvelle prise de responsabilité. La notion de « débrouille » prend en une fois une nouvelle dimension. Alors on innove, on teste, on cherche, on devient autodidacte tout en poursuivant l’aventure. On se construit son petit nid, son cocon, sa bulle…

Cyntia se rappelle :

« J’ai moi-même accouché aux Etats-Unis à deux reprises dans deux villes différentes, dont une fois en pleine pandémie. Ces deux expériences ont été aux antipodes. Pourquoi ? Parce que je savais ce que je voulais et ce que je ne voulais pas pour mon deuxième accouchement alors que pour mon premier j’étais plutôt passive et j’écoutais tout ce que l’on me disait. »

L’un de ses principaux conseils ? Avoir une liste de professionnels recommandés par son entourage avant l’arrivée de bébé. La pédiatre, une conseillère en allaitement, un chiropracteur spécialisé femmes enceintes et bébés (ostéopathe si possible mais c’est plus rare dans certains pays comme les USA), la Leche League si l’allaitement est envisagé… Disposer de ces contacts en amont sera un véritable gain de temps ! 

Préparez votre projet de naissance et votre type d’accouchement

Autre conseil primordial de Cyntia, choisir son type d’accouchement (naturel, médicalisé…) en amont. Elle se souvient : 

« Pour mon premier enfant, j’avais choisi l’hôpital pour sa réputation mais avec le recul, le plus important est de choisir une équipe médicale qui respecte ce que l’on désire (et bien sûr que l’hôpital soit bien noté). »

Un accouchement naturel ? A l’étranger, cela ne vous sera pas toujours possible. Cependant, l’expatriation est une jolie occasion de découvrir les coutumes entourant les naissances dans votre pays. Dans ce cas, n’hésitez pas à vous tourner vers des birth centers ou des sages femmes qui exercent en hôpital. Pour un accouchement plus médicalisé, privilégiez un gynécologue qui vous écoutera.

Accoucher dans une autre langue, un problème ?

Aimée a témoigné il y a quelques année sur FemmExpat.com. Enceinte de son premier enfant au Portugal, elle choisit un médecin francophone pour se faire accompagner. Mais quand des complications (suspicion de trisomie) et un suivi particulier en hôpital arrivent, elle choisit cependant de se « laisser porter ».  

« Je ne peux pas dire que j’ai compris tout ce qu’on dit les infirmières et les médecins. Alors j’avais deux choix. Rentrer en France et vivre cette grossesse, avec ses aléas, loin de mon mari. Ou rester au Portugal et faire confiance à des hommes et des femmes qui aident à mettent au monde des milliers d’enfants tous les ans. Même si je ne comprenais pas tout. J’ai décidé de me concentrer sur ce que je comprenais et de me laisser porter. Peut-être que les choses auraient été différentes en France. Mais ça je ne le saurai jamais. Finalement, pour moi, tout s’est bien passé. » 

Et quand bébé a pointé le bout de son nez Aimée raconte :

« Aujourd’hui encore, je suis incapable de dire dans quelle langue je parlais et dans quelle langue les infirmières me parlaient. Je n’avais pas voulu faire de préparation à l’accouchement car je ne me sentais pas assez à l’aise en portugais. Alors, quand il y a eu un problème avec ma péridurale et que la douleur a été de plus en plus intense, j’étais désemparée. L’infirmière m’a guidée, elle m’a parlé et je la comprenais. Parce que, ce qui comptait, c’était de faire sortir mon bébé. C’était cette vie qui pointait son nez. Et vous savez quoi ? Cette langue a toujours pour moi l’accent du bonheur. »

Cyntia, de Mama Potia conclut : « entre le stress d’avoir le bon médecin, de pouvoir lui parler en français, etc… si ce point vous pose problème, pourquoi ne pas chercher quelqu’un capable de vous accompagner et de traduire ? ». 

La fameuse valise de la maternité. Et en expat ?

On parle souvent de ce qu’il faut mettre dans sa valise pour la maternité. Là aussi, n’hésitez pas à demander à votre entourage. Cyntia conseille :

« Aux US on vous donne beaucoup de choses à la maternité. Personnellement je mettrais surtout des snacks (au cas où la nourriture n’est pas bonne) et des petites bouteilles d’eau (impossible pour moi d’obtenir une bouteille à l’hôpital, ils avaient uniquement des jus de fruits et une grosse gourde dans laquelle ils me faisaient boire mais ce n’est pas facile à garder sur le lit). Dans les indispensables, pensez à un chargeur de téléphone avec long câble pour ne pas avoir à vous lever : les prises à l’hôpital sont souvent placées loin de votre table de chevet. 

Moins de visites à la maternité…

Beaucoup d’expat primipares appréhendent justement de vivre tristement l’absence de visites à la maternité. Il est vrai que nous avons toutes des images un peu cliché sur les visites à la maternité, les grands-parents gaga au-dessus du berceau, etc. 

Premier point : n’oubliez pas qu’en France les choses ont bien changé depuis la pandémie. Si beaucoup de maternités avaient déjà réduit les temps de visites pour le bien-être des mamans et des bébés, depuis 2020, peu de personnes externes à la famille ont le droit d’entrer dans les chambres pour des raisons sanitaires. Cela devrait déjà vous rassurer un peu. 

Deuxième point : il y a des pays où les visites sont très peu pratiquées. Cynthia se rappelle de son expérience aux Etats-Unis : « Aux US tu restes 48h et tu es dérangée tout le temps par le staff médical. Mes parents sont venus pour mon premier enfant et ils sont restés à peine 1h car c’était impossible, il y avait tout le temps un soignant qui venait. »

Troisième point : pour beaucoup de mamans, accoucher loin de sa famille et sans visites et parfois ce qu’elles ont préféré. Vivre ces instants en petit cocon sans avoir sa famille qui défile est un joli cadeau du destin. Profitez-en… mais faites-les venir après !

…Et des visites à la maison bien préparées !

Si cela est possible… N’hésitez pas à faire venir vos familles à votre retour à la maison. Mais Cyntia ajoute : « demandez leur de vous aider avec des tâches de la maison. Donnez-leur des missions précises : remplir le congélateur, prendre le relais pour pouvoir prendre une douche, faire un peu de ménage… Ils se sentiront utiles, et vous serez soulagée ! Aux USA, les voisins et amis le font d’eux-mêmes, ils vous portent un repas mais ne restent pas. »

La liste de naissance « anti-solitude »  

Joli conseil du côté de Stéphanie, sage-femme pour que l’accouchement loin des siens se passe pour le mieux :

« Une piste de solution à apporter à cette éventuelle solitude post-accouchement : durant la grossesse, n’hésitez pas à mettre en place votre liste de naissance « anti-solitude ». Quelques idées : 

Il y a bien sur le cadeau de naissance coûteux du billet d’avion aller-retour pour la maman-sœur-meilleure amie après la naissance, mais il y a aussi des bons : d’une heure de massage détente, une heure de promenade pour bébé hors de la maison, une heure de ménage, une lessive/repassage, une semaine de repas santé dans le frigo, un panier bio remplis de bons légumes et de fruits de saison, une soirée babysitting, des « bras reposés pour venir bercer bébé » quand les parents sont fatigués… « 

Postpartum en expat, le néant ?

Qu’en est-il pour les premiers jours après la naissance ? Médicalement parlant, selon les pays, vous pourrez ne pas avoir grand chose de prévu. Cyntia témoigne

« Aux Etats-Unis, il n’y a pas grand chose. Soit vous ferez des séances de rééducation à votre charge quand vous irez en France (et cela reste bien moins cher que de payer des séances) soit vous pouvez trouver des professionnels à distance.

Quant au postpartum d’un point de vue psychologique, à mon sens, il y a encore beaucoup d’efforts à faire globalement dans le monde pour soutenir les jeunes parents. N‘hésitez pas à trouver des groupes de mamans, ou discuter avec votre partenaire, sage femme ou médecins. Vous pouvez aussi trouver des personnes qui exercent à distance dans votre langue maternelle, alors surtout, foncez !

Emmanuelle, qui a accouché de jumeaux en Polynésie se rappelle ainsi :

Le plus dur a été que trois jours après l’accouchement, je suis rentrée à la maison et là vraiment le manque d’aide, de conseils, la fatigue ont fait que je craquais. Et justement là je n’ai pas eu l’écoute que j’aurais aimée. C’est vrai que nous étions inconscients surtout des suites post-partum. Heureusement Méli la nounou est devenue aussi une nounou pour moi mettant toujours en avant le bon côté des choses. Je crois qu’il faut avoir quelqu’un sur qui se reposer parce que sinon c’est vraiment dur d’être à l’autre bout du monde en ayant toujours l’impression que l’on ne va jamais y arriver. »

 

bébé en expatriationC’est aussi pour tout cela que Cyntia (aux USA) et Pauline (en France) ont décidé de créer Mama Potia, pour partager toutes les ressources et conseils pour les futurs parents et parents ! Retrouvez-les sur Instagram : instagram.com/mamapotia/

 

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