Mon expat au Maroc, un énorme cadeau !

Mon expat au Maroc, un énorme cadeau !Lorraine a 46 ans, elle est mariée et maman de deux ados de 15 et 18 ans. Elle est partie vivre à Casablanca de 2011 à 2016 et vient tout juste de rentrer en région parisienne. Elle adore la photo, la nature et la nouveauté. Elle nous raconte sa découverte du Maroc, au plus près de la culture locale, et qu’elle a partagé à travers un blog.

Le Maroc, première expatriation

Le Maroc était notre première expatriation. Nous cherchions à vivre une expérience à l’étranger depuis plusieurs années. Nous n’avons pas délibérément choisi le Maroc mais sommes ravis de cette expérience.

C’était un projet commun de partir et de découvrir autre chose. Et face à notre enthousiasme, nos garçons, de 10 et 13 ans à l’époque, nous ont fait confiance et ont suivi dans l’aventure sans problème.

Apprendre la langue pour s’ouvrir au pays

Ensuite, j’ai pris le temps sur place de connaître le pays. Tout d’abord, en apprenant la langue dès le départ. Même si je n’ai reçu que peu d’encouragements des expatriés qui disaient alors « pourquoi t’embêter à apprendre la langue, la plupart des Marocains parlent français ? » Et bien je peux dire que, pour moi, cela a changé beaucoup de choses.

Certes, il est tout à fait possible de se faire comprendre au marché pour acheter ses fruits et légumes et de ne savoir dire que bonjour, s’il te plait, à combien le kilo, merci et au revoir. Mais je  voulais établir une autre relation avec les gens. J’ai pris des cours d’arabe dialectal (la darija) durant 3 ans. Et je me suis lancée dans le bain dès le début.

Les Marocains apprécient que l’on fasse cet effort. Ils me demandaient souvent si j’étais mariée à un Marocain. Pour négocier les prix et jouer le jeu du marchandage, c’est utile, mais aussi pour établir le contact. Car dès que l’on va dans les quartiers populaires ou à la campagne, beaucoup moins de gens parlent français. Et lorsque l’on va dans le haut Atlas où là, le dialecte est l’amazigh, notre français ne sert plus à grand-chose. Mais l’on peut arriver à se faire comprendre avec la darija. J’ai vécu des moments magiques et simples avec des paysans, des commerçants, des enfants des montagnes, etc., grâce à ce petit effort de départ qui apporte tant de partage.

Se fondre dans la foule.

De même, j’ai osé m’aventurer seule dans les quartiers populaires de Casablanca (et connaître la darija met alors en confiance), je me suis fondue dans la foule.

La photo pour mieux découvrir

Enfin, j’ai observé les gens, les paysages, la vie de quartier, l’architecture… La photographie m’a beaucoup aidé à cela. C’est un outil formidable pour prendre le temps de voir le monde qui vous entoure. Voir le beau là où à première vue on voit le laid, voire l’insolite et le drôle. Et chaque cliché me rappelle ce que j’ai vu, les rencontres que j’ai faites. Tout est imprimé en moi. Cela me porte.

Oser se réinventer professionnellement

Je suis juriste et médiatrice familiale. J’ai  quitté mon emploi pour suivre mon conjoint. Mais j’ai saisi l’opportunité de cette expatriation pour me tourner vers d’autres métiers. J’avais depuis longtemps l’envie d’écrire et de m’essayer au journalisme. Après un bilan de compétence réalisé au début de la seconde année, j’ai repris l’édition électronique casaouie du Petitjournal.com et sa newsletter quotidienne destinée aux Français et Francophones de Casablanca.

Ces 18 mois de travail acharné m’ont fait découvrir de nombreuses facettes du métier. Par la suite, j’ai été rédactrice durant deux ans pour deux magazines trimestriels marocains, l’un de luxe et l’autre d’architecture. Ces expériences m’ont apporté autant de compétences que de confiance en moi et m’ont permis de concrétiser un rêve que je n’aurais peut-être pas pu réaliser, en tout cas aussi vite, en France.

L’expatriation doit donc nous permettre d’oser car notre différence à l’étranger peut s’avérer un énorme atout.

Sortir de son statut d’expatriée

Nous sommes arrivés fin juillet à Casablanca, date à laquelle tous les gens, expatriés et locaux, sont en vacances. Je me suis donc sentie un peu seule durant le premier mois. Mais en même temps, une fois de plus, cela a permis de prendre tranquillement la température du pays.

Ma difficulté a plus concerné mon statut d’expatriée et quelle définition je voulais lui donner. Car j’avoue avoir été un peu interpelée par la façon dont la communauté d’expatriés a tendance à rester refermée sur elle, à vivre dans le même quartier, à profiter du pays sans vraiment s’y fondre ou apprendre à le connaître. Je me sentais mal à l’aise avec cela. Et j’ai cherché ma propre façon de vivre pleinement cette expérience à l’étranger.maroc-lorraine-pincemail-coquelicot

Un blog pour partager

Avec mon blog, Ma lorgnette et mes babouches, l’idée de départ était de partager ce que je voyais. Le beau et l’insolite, le tendre et le surprenant. Tout ce que je découvrais chaque jour avec émerveillement.  Mon sens de l’observation m’a permis de voir et comprendre mille fois plus de choses. Mes amis casaouis me disent souvent que je remarque des scènes qu’ils n’ont jamais vues.

Finalement je crois que tout le monde s’amuse beaucoup de mes petits clins d’œil. Quant à moi, chaque photo est imprimée dans mon cœur de façon indélébile. La photographie m’a aidée à développer mes sens et à aimer davantage encore le Maroc.

Aujourd’hui, j’aimerais réaliser un livre photo de ce blog. Mes idées sont bien avancées. Il ne me reste qu’à trouver le moyen de réaliser ce beau projet.

Respecter les personnes

J’ai lancé ce blog sans pression, sans but précis à atteindre sauf celui de me faire plaisir et éventuellement de faire plaisir à ceux qui verront mes photographies. Je dirais que la grande limite dans ce domaine est le respect de la personne. Il ne faut pas jouer au paparazzi.

Surtout au Maroc où l’on ne peut prendre en photo une personne sans son consentement. L’image, la représentation de soi n’est pas forcément tolérée par les gens, en fonction de leur pratique religieuse.

Par ailleurs, je ne cherche pas à choquer au travers de mes photos. J’essaie de montrer que quelque chose de vieux, laid ou sale peut en fait s’avérer joli. J’essaie de mettre en valeur chaque scène de vie et chaque objet. 

Cela peut étonner la personne lorsque je souhaite photographier sa vieille bicyclette, sa charrette de légumes ou son vieux taxi cabossé. Mais je lui explique et discute avec elle. Et je n’insiste pas si elle refuse.

De retour en France, les projets ne s’arrêtent pas

Comme je suis quelqu’un qui a besoin de projets pour avancer, les idées foisonnent ! Disons que, même de retour en France, j’ai envie de rester en lien avec le Maroc. Mon retour est trop récent et mon cœur est encore là-bas. Donc pourquoi ne pas valider mon niveau d’arabe ? Réaliser mon livre photo et continuer à alimenter mon blog car des centaines de photos attendent ! Et poursuivre ma recherche d’emploi autour de l’écriture et du voyage.

Pour celles qui partent vivre au Maroc

Comme je le disais, je pense que notre différence est un atout en expatriation et que nous sommes appréciées pour cela. Au Maroc, parler et écrire le français, être organisé, responsable et autonome représentent un énorme avantage, dont il faut oser se prévaloir.

Ensuite, il vaut mieux avoir un projet bien bordé (personnellement le bilan de compétences m’a bien aidé pour cela). Et bien garder en tête que l’on ne peut fonctionner 100% comme on le veut, sans tenir compte des règles en vigueur dans le pays d’accueil, qu’un oui pour vous peut signifier un peut-être pour l’autre, qu’un demain pour vous peut juste dire à une date ultérieure pour l’autre  etc.  Tout est donc possible mais rien n’est aussi facile que ce que l’on croit.

L’expat, un énorme cadeau !

En conclusion, je dirais que j’ai osé, j’ai été curieuse. J’ai pris le temps et j’ai écouté, autant avec les oreilles que les yeux ou le cœur.

J’ai adoré cette expérience d’expatriation, même si tout n’a pas toujours été simple au quotidien.  Mais quel beau moyen de s’ouvrir aux autres et d’apprendre à mieux se connaître ! C’est un cadeau énorme qui vaut bien tous les désagréments liés à cette sortie de notre zone de confort. 

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