MATERNITE AUX USA : témoignages

Elles en ont entendu des vertes et des pas mûres au sujet de la médecine made in US. Pas démontées pour autant, ces femmes expats ont tenté l’aventure.

Bien leur en a pris, car si le suivi de grossesse est différent de celui effectué en France, toutes ont apprécié l’expérience et ont accueilli un (ou une) petit(e) américain(e), neuf mois plus tard, dans les meilleures conditions.

Do you speak english ?

Vous débarquez à l’aéroport de Los Angeles avec, d’un côté, l’homme de votre vie (muté en Californie par GoUSA et Cie), de l’autre, Lapin, votre fils de 3 ans, et devant, votre gros bidon de 6 mois de grossesse… Les copines vous l’ont toutes dit : « Ca ne te fait pas peur d’accoucher aux USA ? Avec toutes les histoires que l’on entend… » Ben quoi, les USA, ce n’est quand même pas la planète Mars ! Une autre planète, certes, mais pas des plus inhospitalières. On faisait la fiérote, mais il faut reconnaître qu’au premier rendez-vous gynéco, on s’est sentie trembler. « Le truc qui m’embêtait le plus, c’était de ne pas parler correctement l’anglais, avoue Sandrine, 3 enfants, dont 2 nés à Chicago, j’allais découvrir quelque-chose de complètement nouveau, dans une langue différente. J’avais peur des erreurs de traduction et du manque de spontanéité. » Eh oui, à l’école, ils n’avaient pas pensé que l’anglais médical pourrait un jour nous servir. Quelques livres pour futures mamans (« What to expect when you are expecting », le Pernoud local) et deux ou trois émissions spécialisées plus tard, et nous voilà fin prête à rencontrer l’OB (nom de code pour l’extra-terrestre chargé de surveiller la grossesse sur la planète US). Apres avoir déficelé les embrouillaminis des assurances américaines (la dessus, les copines n’avaient pas tort…), nous voici en présence du médecin. Et là, première surprise : il est charmant ! Si on nous avait dit qu’un jour, on se sentirait la femme la plus sexy du monde, tout en étant ventripotente, dotée de 20 kg supplémentaires et soufflant comme un boeuf, on se serait sûrement étouffée de rire. Mais voilà, notre gynéco ricain, il est beau, il nous considère et il ne nous gronde même pas pour nos kilos en trop. Un vrai Dr T (souvenez-vous, Richard Gere…)

La cliente est reine

Au pays du dollar, la patiente est une cliente. C’est vrai que, quand on se débat dans des problèmes d’assurance, ça peut paraître casse-pied, mais quand on est une femme enceinte, torturée par ses hormones, on adore être accueillie avec le sourire. « En France, je rencontrais le gynéco dans une salle jaunâtre, froide, avec un bureau en ferraille, des chaises peu confortables, entourée par des gens qui parlaient de moi en m’ignorant » se souvient Sandrine, de Chicago, « ici, tu n’es pas un numéro, mais une cliente, donc ils font attention à tout, le confort des offices, l’accueil, le personnel attentif. »

Isabelle, qui a accouché il y a 18 mois à San Diego, raconte : « J’ai vraiment apprécié le personnel durant l’accouchement, la sage-femme qui reste la même, tout au long de l’accouchement, leur gentillesse et même leur façon d’impliquer et d’encourager la maman dans les moments critiques. Mon meilleur souvenir, c’est le miroir qu’ils placent devant la tête du bébé lors de l’expulsion. Un moment magique ! » Cette attention constante, on l’a aussi découverte à la visite de la maternité… un vrai palace ! « Les chambres d’accouchement ressemblent à des chambres d’hôtel, avec salle de bain, parquet, petite lampe de chevet, vrai lit pour le futur papa, s’émerveille Sandrine, mamans de 3 bambins, dont 2 nés dans la banlieue de Los Angeles. Elisabeth, maman de 4 enfants, dont 2 petites américaines, confirme : « J’étais écroulée de rire à la visite de la maternité, quand je suis entrée dans la chambre Hawaii ou dans la chambre style Chippendale ! Enfin, pour un accouchement, ces décors bariolés m’ont paru quand même un peu fatigants ! » « C’est sûr qu’ils  peuvent bien « mettre le paquet », vu la durée des séjours dans leurs murs !!! »

Bonjour-Au revoir !

Ah bon ? Vous ne me garderez qu’une seule nuit à la maternité ? Nous voilà ressortie de chez Dr T avec un noeud dans l’estomac. Argument du « professionnel » : quand il y a un problème pour la maman ou le bébé, cela se manifeste dans les 24 heures qui suivent l’accouchement. C’était sensé nous rassurer, ça ? « J’ai beaucoup appréhendé le séjour à l’hôpital, avoue Elisabeth, 2 jours pour une césarienne, ça ne me paraissait pas bien lourd. Mais finalement, j’ai demandé à sortir avant. » Bon, haut les coeurs ! De toute façon, on n’a jamais aimé l’ambiance « Hopital South West ». « Peut-être que l’on aimerait rester un petit peu plus longtemps que 2 jours, avance encore Sandrine, de Los Angeles, mais finalement, quand l’aîné vous attend, c’est vraiment sympa de se retrouver très vite en famille. »

Donc pas d’affolement. D’autant que, au milieu de tous les préjugés entendus sur la médecine made in America, il y en a quand même un qui se confirme : le professionnalisme. « Ici, on soigne les gens et on leur donne des remèdes« , indique Hermine, qui doit donner le jour à son 4ème enfant d’ici quelques semaines. Oui, mais nous, on aimerait bien quand même voir Dr T plus longtemps que les 10 minutes par mois réglementaires. C’est que l’on a des questions existentielles à poser, et la nurse, bien qu’elle soit toute charmante, ne peut pas vraiment apaiser nos angoisses. « C’est sûr que, quand on est enceinte aux US, on n’est pas malade, plaisante Florence, maman de 2 enfants, dont une petite californienne, née il y a 18 mois, le suivi est précis, certes, mais beaucoup moins médicalisé qu’en France ! Une seule échographie, c’est un peu frustrant et pas d’examen interne avant le 8ème mois, ce n’est pas désagréable, mais c’est un peu angoissant. » « Constater que la tête du bébé est en bas juste en palpant, sans échographie pour confirmer, c’est un peu léger« , renchérit Hermine. Et Sandrine, notre maman californienne, de s’inquiéter : « Mais comment savent-ils s’il y a des risques d’accouchement prématuré ? » Réponse des intéressés : « Les problèmes graves survenant durant la grossesse s’accompagnent la plupart du temps de symptômes externes. Un retard de croissance avec de l’hypertension, un risque d’accouchement prématuré avec des contractions, diminution des mouvements si souffrance foetale ... »

Vu comme ça, évidemment, on est déjà un peu plus en confiance…

Aïe Aïe Aïe, ça fait mal ! 

Mais alors, si la grossesse aux USA est moins médicalisée, ça veut dire que… non, non, non, moi je veux ma péridurale ! « Le personnel médical est pointu, en grand nombre, aux petits soins. J’ai vraiment eu l’impression d’avoir été mieux soulagée pour la douleur, raconte Sandrine, en attendant la péridurale, j’ai eu droit à des médicaments pour soulager les contractions« . Ouf ! C’est que l’on est douillette dans la famille ! Malgré tout, aux cours de préparation à la naissance, la sage-femme nous glisse des réflexions sur un accouchement le plus naturel possible. Toutes les autres futures mères (des américaines !) sont prêtes à tenter. Mais qu’est-ce qui ne va pas chez nous ? Finalement, le jour J, Dr NoPain, l’anésthésiste, n’objectera pas un seul instant à nous poser la sonde magique. Et il nous laissera même juger de notre douleur, toute seule comme une grande, et réinjecter du produit quand on en ressentira le besoin. Dr T est là, lui aussi. Il nous laisse entendre que nous sommes parfaite, que tout est « OK », que l’on fait un « good job ». Toujours agréable… Surtout après 10 heures passées scotchée sur un lit d’hôpital. Il nous laisse le choix (Qu’est-ce que ce sera pour Madame aujourd’hui : épisiotomie ou pas ?). Bien sûr, le bébé que l’on vient de mettre au monde est le plus joli bébé que cette Terre ait porté et c’est Dr T, lui-même, qui l’a dit !

Vous avez dit : détails ?

Les classes prénatales sont un exemple de « détails » qui peuvent modifier le cours d’un accouchement. « Ces classes m’ont permis de me familiariser en douceur avec le vocabulaire médical« , indique Judith, enceinte de son 2ème enfant et qui doit accoucher dans les prochains jours en Arkansas. Mais nous, ce qui nous a vraiment convaincu de la méthode américaine, c’est le VBAC ! Un programme qui permet aux mères qui ont accouché en premier lieu par césarienne, d’envisager une naissance par voie basse pour le second. De quoi faire taire les mauvaises langues qui disent qu’aux USA, le proverbe « césarienne un jour, césarienne toujours » prenait toute sa signification. Vilaines ! D’autres, comme Anne, maman d’une petite américaine de 18 mois, ont apprécié les classes de naissance pour leur enseignement CPR  (brevet de secourisme pour nouveau-né), qui « devrait être effectué par tous les parents d’enfants en bas âge ». Et puis, comme les américains pensent particulièrement aux enfants dans toutes les circonstances, les grands frères et soeurs ne sont pas délaissés. « Ces classes permettent à l’enfant de se familiariser avec le bébé, précise Géraldine, enceinte de son 2ème enfant, il amène une poupée pour apprendre à changer une couche, il discute avec les autres enfants et constate qu’il n’est pas le seul dans cette situation, il apprend aussi à connaître les règles de sécurité à respecter autour de bébé. »

De même, côté allaitement, les nouvelles mamans sont très soutenues avant et après l’accouchement. « Tout le monde a la possibilité de demander une conseillère en lactation, compétente« , se félicite Elisabeth. La somme de ces petits détails fait que, finalement, la grossesse aux Etats-Unis nous a paru, à nous, fort accessible… « I did it ! »

Tiens ! On a du retard ce mois-ci… Quelque-chose me dit qu’on va bientôt revoir Dr T !

Nos conseils

–    Se faire recommander un gynéco local par bouche à oreille
–   Vérifier s’il est compatible avec son assurance, bien sûr
–   Suivre les cours de préparation pour se familiariser avec le vocabulaire
–   Suivre les classes pour frères et soeurs : vraiment utiles !
–  « Piquer » les revues « bébé » mises à disposition chez le gynéco pour apprendre le vocabulaire.

Ma maternité à New York, USA

maternité usa« Born in the Usa » ou plus exactement un bébé au pays de l’Oncle Sam. Tout comme le titre de Bruce Springteen, Sandra et Prianka ont donné la vie et, de fait la nationalité, à leur petite fille là-bas. Prianka nous raconte sa grossesse à New York.

Un petit matin brumeux  de novembre j’ai su que j’allais avoir un bébé made in USA.

Très vite je me suis renseignée auprès de mes amies de l’université  sur ce qu’il convenait de faire, dans quel ordre et à qui m’adresser.

Comme toujours au pays du billet vert les questions financières priment.

Le choix du médecin et de l’hôpital est subordonné à l’assurance. Pour être franche je m’étais déjà largement renseignée sur ce que mon assurance couvrait et offrait dans ses prestations. Pour la nôtre pas de problème, elle couvre une large zone géographique et ne mégote pas sur les remboursements de soins pré et post partum. Ce n’est pas glamourous mais quand on sait qu’une naissance peut osciller entre 5000 et 40 000 dollars ça a quand même son importance. Toujours sous le conseil d’amies qui ont connu la même aventure j’ai sélectionné hôpital et gynéco inscrit sur la liste donnée par notre assurance.

La question s’est posée de savoir si oui ou non je désirais accoucher chez moi,

ce que permet notre assurance (pour un montant de 6000 dollars suivi/accouchement/soins post partum). Mon mari (lui même médecin) et moi  avons convenu qu’étant primipare nous ne voulions courir aucun risque, donc ce serait l’hôpital. Le point qui me préoccupait était surtout le taux très élevé  de césariennes, pas toujours justifiées, pratiquées par les gynéco aux US.

Je m’attendais à un suivi de grossesse hyper médicalisé et finalement c’était assez basique. Ma belle-sœur en France est au terme équivalent sans plus de complication était lardée de prises de sang, échographies, mesures du bébé. Aux US pour tout ce qui était technique (écho, prise de sang etc) c’est une nurse qui officie et on voit son ob/gyn qu’en fin de visite pour constater que tout va bien. Si on a des questions, il vaut mieux les préparer à l’avance parce que le toubib n’est pas vraiment là pour faire de la psychologie, on sent que la machine à cash n’est pas loin et que plus il voit de patientes, mieux c’est.

Mes « exigences » étaient assez claires :

  • je ne veux pas connaître le sexe du bébé,
  • je ne veux pas être déclenchée,
  • je ne veux d’une césarienne qu’en cas de vraie complication, ce qui reste extrêmement subjectif eu égard à leur bistouri facile…Résultat, j’ai su que j’attendais une fille au 7° mois, j’ai été déclenchée pour cause de week-end neigeux, hum hum…mais je n’ai pas eu de césarienne alors que j’ai quand même ressenti une vraie pression les deux dernières semaines avant la naissance. J’ai même vu préparé dans le dossier une décharge pour le ob/gyn que j’aurai du signer si je refusais une césarienne recommandée.

Je suis restée deux petits jours à l’hôpital encore que le soir même ils m’ont proposé de rentrer chez nous. Une nurse est venue ensuite pour les soins et le suivi du bébé mais comme tout se passait bien au bout de 15 jours je n’ai  plus vu que ses semelles.

Pour la petite histoire, notre deuxième bébé est né à Amsterdam et j’ai accouché à la maison. La deuxième grossesse a eu un suivi bien plus médicalisé, le terme est à 41 semaines, des aliments « non recommandés », arrêt du sport, alors qu’il n’y avait pas de complications particulières. J’en conclus que selon les pays les bébés ne sont ni couvés, ni mis au monde selon le même protocole. J’ajoute enfin que je suis d’origine égyptienne, bien qu’élevée aux US, et ma mère et mes tantes étaient effrayées par ma maigreur alors que les médecins américains et bataves traquaient le moindre gramme sur la balance. Question de culture ! »

Pryanka

Ma maternité à Cleveland, USA, après la France et l’Angleterre

maternité usaPour plaisanter, quand on me demande d’où nous venons, je réponds que nous sommes la famille Nations Unies. Je suis française, mon mari est Mexicain, notre fille ainée est née à Avignon, notre deuxième à Newcastle Upon Tyne en Angleterre, et le troisième à Cleveland aux Etats-Unis.

Je pourrais écrire un livre comparant la maternité et la naissance dans chacun des trois pays… C’était vraiment très intéressant de pouvoir mettre en perspective les différentes habitudes, croyances et systèmes de santé. Finalement, ça permet de tout relativiser…  Contrairement à ce que pensent nos gynécos français, pas de panique si on prend trop de poids pendant la grossesse : les anglais et les américains s’en moquent. Seulement 2 échographies dans toute la grossesse en Angleterre ? Les américains et les français en veulent au moins 3, donc c’est peut-être mieux d’insister pour en avoir une de plus…

Bref, après mes deux expériences précédentes avec un suivi très médicalisé en France qui s’est terminé par un accouchement par césarienne due à une dilatation trop lente, et un suivi personnalisé à l’écoute de la future maman en Angleterre, qui lui s’est concrétisé par un accouchement par voie basse pendant lequel on m’a laissée prendre mon temps (ou VBAC : Vaginal Birth After Caesarian en anglais), je savais exactement ce que je voulais pour ma grossesse américaine. Je m’attendais à affronter un système encore plus médicalisé qu’en France, mais cela n’a pas du tout été le cas. J’ai simplement choisi d’être suivie par une sagefemme plutôt qu’un gynécologue. Elles sont en effet réputées pour être plus compréhensives lorsque tout va bien, et en cas de problème le médecin n’est jamais loin. Comme j’arrivais avec mon expérience de VBAC en Angleterre, je n’ai pas eu à me battre pour les convaincre de respecter mes choix et de ne pratiquer une césarienne qu’en cas d’extrême nécessité.

Globalement le suivi de la grossesse se passe de manière similaire à la France. Les principales différences sont qu’ils limitent les touchers vaginaux, qu’il n’y a aucune mention de la toxoplasmose, et qu’on ne s’intéresse que très peu à la prise de poids. Il faut être bien couvert par une assurance car les coûts de tous les actes médicaux sont excessifs, à la fois pour la grossesse, l’accouchement et pour le suivi du bébé. Un accouchement par césarienne peut coûter plusieurs dizaine de milliers de dollars. Une visite avec vaccinations chez le pédiatre peut dépasser les 500 dollars.

Pour l’accouchement, il se passe à l’hôpital dans la grande majorité des cas. Je ne connais personne qui ait tenté l’expérience à la maison. Tout le travail, l’accouchement et les soins du bébé se déroulent dans la même chambre, immense et très confortable. Comme j’avais décidé de me faire accompagner par une doula*, la sage-femme était au service minimum. Elle venait seulement vérifier de temps en temps que tout allait bien, et elle est juste restée avec moi pour les derniers moments avant la naissance. Globalement l’approche médicale m’a aussi parue moins invasive qu’en France : pas de monitoring permanent du bébé, pas de toucher toutes les heures, pas de restrictions trop strictes sur la nourriture et la boisson pendant le travail…

On conseille de mettre par écrit son plan d’accouchement dans lequel on détaille nos exigences : péridurale, conditions de césarienne, circoncision ou non si c’est un garçon… Dans mon cas, j’ai aussi exigé qu’on ne baigne pas mon bébé pendant les 2 jours après la naissance. Les anglais ne le font pas car ils pensent que le vernix qui entoure le bébé a des pouvoirs protecteurs, et je me suis rangée à leur opinion. Cela nous a valu un petit panneau dans le berceau prévenant tous les visiteurs et personnels soignants que le bébé n’avait pas été lavé et qu’il valait mieux mettre des gants pour le manipuler !

Apres la naissance, on reste très peu de temps à l’hôpital. Les assurances forcent les hôpitaux à renvoyer les mamans à la maison dès le deuxième jour. Heureusement d’ailleurs, car les infirmières viennent prendre la température de la maman et du bébé toutes les 3 heures jour et nuit pour être sûres que tout va bien ! Dur dur de se reposer…

A la sortie, il faut prendre immédiatement un rendez-vous chez le pédiatre pour un suivi dans les 48 heures, et après ça, c’est chacun pour soi en dehors des autres visites de routine chez le pédiatre. Heureusement il existe des groupes de soutien à l’allaitement où on peut se rendre et poser toutes les questions nécessaires, y compris si elles ne sont pas directement liées a l’allaitement.

Pour résumer, la maternité aux Etats-Unis est très similaire à la France. L’environnement à l’hôpital est plus agréable, et l’écoute lors de l’accouchement m’a paru meilleure aux US, mais cela peut être lié à mon choix de suivi par une sage-femme et le soutien de ma doula.

Un dernier point à noter : votre bébé sera américain avant d’être français. La nationalité américaine est automatique avec la déclaration de naissance qui se fait à l’hôpital, mais il faut faire des démarches auprès du consulat français pour enregistrer le bébé sur le livret de famille et obtenir une transcription du certificat. Pour le premier voyage et les présentations de bébé à la famille, le passeport américain se demande facilement et à moindre coût dans une multitude de lieux, y compris de nombreuses bibliothèques.

* Voir site doula.info pour comprendre ce qu’une doula peut apporter à la future maman : https://doulas.info/

Je recommande fortement cet accompagnement, en particulier quand on navigue en terrain inconnu dans un pays étranger. Cela aide d’avoir à ses côtés quelqu’un qui s’y connait hors du corps médical.

Par Géraldine.

Ma maternité à Akron, Ohio, USA

maternité usa« Je suis arrivée aux Etats-Unis (Ohio) à 6 mois de grossesse, je n’ai donc été suivi ici que pour le dernier trimestre. Nous avons pris une assurance locale – CIGNA – qui nous a recommandé le Dr Stewart à l’hôpital d’Akron – Akron General Hospital.

Avant notre départ – nous sommes partis le 10 août ; j’ai accouché le 7 octobre. Nous avions pris 2 rendez-vous  : un avec le Dr Stewart à l’hôpital et un autre avec une gynécologue qu’une amie américaine m’avait recommandé.
A l’hôpital, j’ai eu dès le premier rendez-vous une échographie et le Dr Stewart, spécialisé en ‘High Risk Pregnancy’, accouchait à 95% toutes ses patientes.
Au cabinet de gynécologie, j’ai rencontré une ‘midwife’ – pas le docteur. Ils proposaient un suivi peut-être plus personnalisé mais je n’étais pas sûre d’être accouchée par le docteur qui m’aurait suivie et j’étais plus rassurée par le suivi médical qu’apportait l’hôpital.
Nous avons donc opté pour le Dr Stewart qui nous avait par ailleurs vraiment bien mis en confiance. J’y suis allée toutes les 2 semaines. A chaque séance, j’avais un contrôle des urines, de la tension et du poids. Je posais toutes les questions que je voulais. Le docteur était vraiment à l’écoute ce qui est très important je trouve, surtout pour une première grossesse!

Puis, la date d’accouchement étant prévue pour le 22 Octobre, normalement j’aurais dû passer à une visite par semaine à partir du mois d’Octobre mais Mélina ayant décidée d’arriver un peu plus tôt nous n’en avons pas eu l’occasion!

Je précise également que l’hôpital m’avait demandé tous les résultats des tests effectués en France. Je n’en ai eu qu’un seul à faire aux US (mais qui était à faire en fin de grossesse). C’était également un soulagement de ne pas avoir tout à refaire.

Le jour de l’accouchement, tout s’est très bien passé. C’est bien le Dr Stewart qui m’a accouché. Il y avait également un interne et une sage-femme. Ici le travail, l’accouchement, les soins post-accouchement ainsi que la pesée et premiers examens du bébé se font dans une seule et même chambre. Celle-ci était très grande et pouvait se transformer en un rien de temps en salle d’opération si besoin. Deux heures environ après l’accouchement, ils m’ont emmenée dans une autre chambre dans la zone ‘post-partum’.

Là j’y suis restée juste 2 jours.
Durant mon séjour j’ai vu de nombreuses infirmières, toutes très gentilles. J’ai vu également un pédiatre, une spécialiste en lactation et même….une religieuse! Le docteur est venu me voir tous les matins.  Il y avait un bon suivi. Je l’ai revu ensuite juste une fois, 6 semaines après l’accouchement pour vérifier que tout allait bien.

Mes impressions sur cette expérience
Mon accouchement s’est très bien passé. Je suis très contente du choix que j’ai fait. J’étais vraiment en confiance – étant pourtant d’une nature assez stressée!
La durée du séjour à l’hôpital est il est vrai très court – seulement 2 jours. Mais n’ayant eu aucun problème, c’était suffisant.
Globalement je suis très satisfaite de mon accouchement et de ma prise en charge. La seule chose que je trouve dommage c’est qu’ils ne proposent pas de rééducation du périnée et les séances d’osthéopathie ne sont pas remboursées! Personnellement j’ai eu très mal au dos après l’accouchement et j’ai dû me rendre 2 fois chez un osthéopathe.

La question matérielle
Il est clair qu’il n’est pas économique d’accoucher aux US (l’avantage étant quand même d’avoir donné la nationalité américaine à ma fille…et à terme une double nationalité). Mieux vaut donc prévoir une bonne mutuelle. Nous avons déboursé de notre poche environ 3 000 $ (partie non remboursée) pour un coût total de presque 20 000 $. Pour info, si j’avais dû accoucher par césarienne, cela aurait coûter encore bien plus cher!

Mes recommandations
Il faut d’abord prévoir une bonne mutuelle et se renseigner sur les coûts à l’avance en demandant des devis.
Ne pas hésiter à rencontrer plusieurs médecins afin d’être sûr de faire le bon choix.
Nous avons opté pour la CIGNA qui est l’assurance proposée par la société de mon mari mais nous avions hésité avec un package ‘expat’ proposé par la CFE, cette formule présentant l’avantage d’être remboursée à 100% des frais réels mais l’inconvénient étant de devoir avancer tous les coûts.
Il faut également trouver un pédiatre avant l’accouchement, un rendez-vous devant être pris dès la sortie de l’hôpital. Là encore ne pas hésiter à en voir plusieurs. Nous en avions vu 2 avant de nous décider.

Enfin je dirais ‘ne pas stresser’ car aux US tout de même, la prise en charge en terme médical est bonne….mais il faut être bien assuré :-)! »

Sandra

Ma maternité à Austin, Texas, USA

maternitéTexasMa grossesse aux USA était un petit 4eme dans notre famille. Ainsi ce n’était pas vraiment l’inconnu mais je l’ai quand même vécu un peu comme un 1er car dans un pays étranger, loin de ma famille et donc avec beaucoup de question.

Pour nous la question s’est posée de rentrer en France pour l’accouchement notamment car le terme était prévu en plein été, ce qui signifiait pas de retour cette année la !

Très vite la décision a été prise de rester aux USA : beaucoup plus simple pour les papiers (pas besoin de visa pour revenir !) et plus exotique pour le futur bébé qui a toujours aujourd’hui son passeport américain !

Suivi de grossesse:

Un cabinet de gynécologie type France avec plusieurs médecins, et un RDV mensuel.

Une grosse différence : pas d’examen gynécologique avant le 8eme mois pendant le dernier tous les 15 jours. C’est un peu déroutant quand on arrive du système français très médicalisé mais au final j’ai trouvé cela plutôt agréable.

Les mêmes examens qu’en France sont réalisés avec encore quelques différences : 2 échographies, la 3eme n’est en générale pas effectuée. Pas de dépistage de la toxoplasmose donc pas de suivi si la maman n’est pas immunisée.

Accouchement

Le choix se fait comme en France entre les cliniques et les hôpitaux. La grosse différence est surtout le cout de l’hospitalisation qui est exorbitant (pour mon accouchement environs 20 000$), il est donc nécessaire de prévoir une bonne assurance.

Des cours de préparation a l’accouchement sont proposés au sein des établissements ainsi qu’une visite de l’hôpital, je n’ai pas suivi ces cours j’ai juste fais la visite.

Mon séjour s’est très bien déroulé, j’ai accouche en clinique,  j’avais une chambre seule ce qui était le cas de presque toutes les femmes. Le personnel très agréable et bienveillant.

Encore une différence avec la France : quand on arrive pour accoucher on vous place dans une pièce qui sera votre chambre. Tout le matériel nécessaire est la et une fois le bébé né on range le matériel, on refait un lit normal et vous restez dans votre chambre.

Le séjour ne dure en général qu’ 1-2 jours, c’est encore en fonction de votre assurance et ce qu’elle prend en charge. Il n’est pas rare de voir des femmes partir quelques heures après avoir accouchée.

Les USA sont pro allaitement, j’ai allaitée et une conseillère passait me voir tous les jours, ce que je n’ai jamais eu en France. En revanche si vous ne souhaitez pas allaiter il faut être bien ferme et leur dire dès le début.

Sortie :

Pour ma sortie je n’ai pas eu d’examen gynécologique ce qui m’a beaucoup étonnée surtout au vu du cours séjour mais là encore ce doit être le cote très médicalisé français qui ressort ! Par contre le personnel est très a l’écoute et attentionne pour tout ce qui concerne le cote psychologique. Il informe que des possibles moments de grosses fatigues sont normaux, des coups de blues et surtout ils conseillent les mamans de se faire aider si elles se trouvaient dans cette situation.

J’ai reçu un appel téléphonique de la part de la clinique environs 10 jours après mon retour à la maison pour savoir si tout allait bien, le bébé, l’allaitement et le moral !

Beaucoup de prévention est faite au sujet de la dépression post partum.

Le suivi après grossesse :

Aucune rééducation ne m’a été prescrite. Je suis retournée voir ma gynécologue environs un mois après mon accouchement.

Cette grossesse aux Etats-Unis reste un bon souvenir et j’ai été très contente du suivi et de l’accouchement. Nous avons eu un petit garçon !

Le barrage de la langue a tout de même été pour moi un obstacle car j’ai realise des examens que je n’auarais certainement pas fait en France et il m’arrivait parfois de dire ok sans trop savoir ce que cela était.

Quelques adresses à Austin :

  • Mon cabinet de gyneco (très bien) au Sud d’Austin : Hill Country OB/Gyn Associates
  • Clinique : Seton Southwest Hospital (il existe plusieurs Seton à Austin), très contente de cette clinique. Il y a aussi St David’s medical center qui est très bon
  • Pour les pédiatres : Southwest Pediatrics Associates, j’ai pris comme pédiatre celui qui avait été présent à la naissance et ce cabinet est juste à cote de la clinique donc toujours sud Austin

Par Claire.

Ma maternité à Boston, Massachusetts

Ma maternité à Boston, MassachusettsEn Juillet 2015, Léa arrive à Boston avec son fils âgé de 19 mois et son mari qui venait de signer un contrat local avec la filiale américaine de son entreprise française. S’ils avaient bien le projet d’un deuxième enfant, Léa imaginait prendre d’abord un peu de temps pour s’acclimater au pays. Les choses ont finalement été plus rapides !

Un début de grossesse difficile

Je venais seulement d’arriver à Boston lorsque j’ai appris ma grossesse. Je n’ai donc pas vraiment eu le temps de me construire un nouvel entourage. Les premiers mois de la grossesse ont franchement été très difficiles. Les trois premiers mois, j’ai été très malade à cause des nausées du matin au soir. Parfois j’étais presque incapable de me lever du lit. J’étais obligée de grignoter un petit quelque chose avant de mettre le pied hors du lit. Tout ceci avec un enfant de moins de deux ans avec moi. Mon premier fils n’était pas propre. Lui changer les couches était devenu un vrai challenge car j’étais devenu extrêmement sensible aux odeurs.

Pourtant, même si avoir un premier enfant si jeune à la maison compliquait les choses sur certains aspects, c’était aussi une source de motivation. Je me levais pour m’occuper de mon fils. Je sortais assister à des cours de musique pour mon fils… Si mon premier fils n’avait pas été là, je me serais encore plus isolée et cette grossesse aurait été encore plus difficile.

Rentrer durant presque un mois en France lorsque j’étais à mon 6ème mois de grossesse a donc été pour moi une vraie bouffée d’oxygène. Nous sommes revenus sur Boston mi-janvier, en plein hiver ! Or les hivers bostoniens sont bien connus pour être rudes ! Nous n’avions pas de seconde voiture pour mes déplacements. Et comme j’avais été très malade en début de grossesse, je n’avais pas eu la force de me construire un réseau social. Le mois de Janvier m’a donc paru interminable.

Un dernier trimestre à toute vitesse

Heureusement, nous avions prévu un break en février. Mon mari devait se rendre à Dallas au Texas pour son travail. Nous avions décidé de le suivre. Au retour, j’ai décidé de prendre les choses en main. Nous avions fait toutes les démarches nécessaires pour acquérir une seconde voiture. Je me suis inscrite à un playgroup de mamans et jeunes enfants via Boston Accueil pour rencontrer de nouvelles personnes.

Quand le printemps est arrivé, je connaissais de nouvelles personnes, de nouvelles mamans, je pouvais enfin sortir et je me suis sentie enfin libérée. Mon dernier trimestre est donc passé à toute vitesse !

Choisir un gynécologue

J’ai appris que j’étais enceinte à peine un mois après notre installation. Il a donc fallu que je trouve assez rapidement un gynécologue. Tout d’abord pour confirmer la grossesse. Ensuite pour me renseigner sur les méthodes de suivi de grossesse aux USA. Malheureusement, je ne connaissais encore personne pour me recommander des noms de gynécologues. J’ai donc simplement regardé la liste des gynécologues pris en charge par l’assurance que nous avions (Blue Cross Blue Shield, proposée par l’assurance de mon mari).

J’ai choisi un gynécologue qui soit aussi obstétricien, avec un cabinet proche de mon domicile et qui parlait français. En théorie, puisque ma gynécologue pouvait effectivement comprendre un peu le français mais pas tellement le parler. Sachant que je n’avais pas eu le temps de peaufiner mon anglais, j’étais au début plutôt déçue. Mais comme mon mari a pu m’accompagner aux visites, c’était faisable.

Suivi de la grossesse

Comme en France, j’avais donc rdv une fois par mois au cabinet de ma gynécologue : suivre la croissance du bébé grâce à ma prise de poids, l’évolution de mon tour de taille mesurée par un mètre, écouter les battements du cœur du bébé grâce au doppler fœtale mais aussi surveiller mon état de santé général ainsi que celui du bébé via des questions sur mes habitudes alimentaires, les prises de vitamine, des prises de sang, les prélèvements vaginaux, les vaccins…

Encore comme en France, trois échographies au minimum étaient prévues au cours de ma grossesse (toutes prises en charge par l’assurance). Elles se déroulaient soit à l’hôpital où exerçait ma gynécologue, soit directement à son cabinet (ce qui n’est pas toujours le cas dans les cabinets des gynécologues français).

J’ai dû également passer une échographie supplémentaire  à l’Hôpital des enfants à Boston (BOSTON CHILDREN’S HOSPITAL) au second trimestre. Cette échographie, plus spécifique, était une échographie cardiaque. Elle nous a été proposée uniquement à cause des antécédents médicaux de notre premier enfant. En effet,  il est né avec une malformation cardiaque (Tétralogie de Fallot). L’échographie a été prise en charge par l’assurance.

Enfin, une dernière échographie (donc dans mon cas une 5ème) m’a été proposée peu de temps avant la date supposée de l’accouchement. Car je souffrais d’une douleur dans le rein droit. Ma gynécologue souhaitait donc vérifier que tout était ok. Finalement, cette échographie n’a pas eu lieu car le bébé est arrivé avant.

Quelques différences avec la France

Pour ma part, le suivi a été moins médicalisé qu’en France. Mais cela vient peut-être du fait que j’ai eu un suivi très médicalisé en France à partir du second semestre, lorsqu’on a découvert que mon fils avait une malformation cardiaque congénitale.

Personnellement, je trouve que globalement les examens étaient quasiment semblables qu’en France. Toutefois, il y a quelques petites différences qui m’ont marqué. En France à part l’acide folique en début de grossesse, on ne m’avait conseillé de prendre aucunes vitamines, aucuns suppléments alimentaires. Ici, ma gynécologue m’a recommandé tout au long de ma grossesse de prendre des vitamines. Mes grossesses ont été un peu semblables dans la prise de poids (perte de poids ou pas de prise de poids en début de grossesse, et prise de poids lente à partir du second trimestre). En France, ma gynécologue était plutôt satisfaite de cette prise de poids. Alors que celle des USA  trouvait cela insuffisant. Et elle estimait que je ne mangeais pas assez de calories.

L’autre différence concerne les vaccins. Aux USA, on demande aux futures mamans de se faire vacciner en fin de grossesse. Du vaccin de la coqueluche, même si la maman est immunisée. Car il y a une recrudescence de la coqueluche aux USA et cela protège le nourrisson de la naissance à ses deux mois (jusqu’à ces premiers vaccins). Ainsi que du vaccin contre la grippe. Celui-ci est proposé selon la saison où l’accouchement est prévu (Pour mon cas, accouchement prévu fin avril mais vaccin toutefois proposé).

Un taux élevé de césariennes

Je n’ai pas tellement eu d’information sur le taux de césarienne. Mais j’ai cru comprendre à travers le discours des professionnels que ce taux était élevé. D’autant plus s’il s’agissait d’une seconde grossesse et que le premier accouchement avait été par césarienne (proche des 60% dans ce cas il me semble).

Une salle de travail accueillante

Le choix du lieu de l’accouchement dépend de la volonté de la future mère (maternité, hôpital, maison…). Personnellement je me sens plus à l’aise d’accoucher dans un hôpital. Cela me rassure de savoir que tout le matériel médical est à disposition en cas d’urgence pour le bébé. Cependant j’ai vraiment apprécié que le matériel médical soit subtilisé habilement dans la salle d’accouchement. J’ai trouvé la salle de travail beaucoup plus chaleureuse et accueillante que celle où j’avais pu accoucher en France.

Un accouchement en famille

Comme en France, le conjoint pouvait-être présent dans la salle d’accouchement. Ce qui m’a le plus surpris c’est qu’on nous avait autorisés à prendre dans la salle d’accouchement notre fils de deux ans et demi si nous n’avions pas trouvé de solution adéquate pour le faire garder. Je pensais que pour des raisons sanitaires, cela aurait été interdit. Lorsque j’ai fait part de mon étonnement à ma gynécologue, elle m’a répondu « quel est le problème ? Votre bébé sera au contact de son frère dans les heures qui suivent sa naissance alors pourquoi pas pour l’accouchement ». Vous aurez bien compris que j’ai choisi d’épargner à mon fils d’assister à mon accouchement en trouvant une autre solution.

Gestion de la douleur

Mes contractions étant très douloureuses, seule la péridurale pouvait être en mesure de « gérer » la douleur. Je n’ai donc rien pris d’autre en attendant la péridurale. En France on m’avait conseillé, lors des premières contractions douloureuses, de prendre une douche chaude ou un bain chaud et des Spasfon. Si la douleur ne partait pas et s’intensifiait, je devais appeler la maternité. Ici, je n’ai pas eu tellement de recommandations. J’ai eu le sentiment qu’ils estimaient qu’ayant l’expérience d’un premier  enfant, je pouvais me dispenser de conseils.

Concernant la péridurale, contrairement en France, je n’ai pas eu d’entretien avec l’anesthésiste à mon 8ème mois de grossesse. Toutes les questions indispensables ont donc été posées par l’anesthésiste à son arrivée dans la chambre, au moment de procéder à la péridurale. Personnellement, je n’ai pas tellement compris qu’une préparation n’ait pas été faite auparavant. Finalement, à cause de la douleur des contractions, j’étais incapable de répondre aux questions de l’anesthésiste. Heureusement que mon mari était là !

Il y avait aussi une douche et un WC dans la salle d’accouchement. Pour les mamans qui ne souhaitent pas de péridurale, c’est un vrai plus de pouvoir prendre une douche bien chaude pour gérer la douleur.

Fluidité de l’inscription à la maternité

Je n’ai pas eu l’impression de devoir m’y prendre à l’avance pour l’inscription à la maternité. Je ne me souviens pas d’avoir dû effectuer des démarches particulières pour l’inscription. Ma gynécologue était rattachée à cette maternité où elle exerçait. Le transfert des informations a donc été fait en interne. Je n’ai pas eu besoin de m’inscrire à nouveau auprès de la maternité.

Je n’ai pas non plus le sentiment que la maternité était saturée au point de devoir demander une inscription au préalable. Il y avait plusieurs salles d’accouchement donc pas « d’attente pour être installée en salle d’accouchement » comme j’ai déjà pu l’entendre en France. Pas besoin non plus de réserver une chambre pour s’assurer d’être seule. Lorsque j’avais posé la question, on m’avait répondu que les mamans étaient quasiment toujours seules dans leur chambre. Il était extrêmement rare qu’elle soit obligée de partager sa chambre avec une autre maman (même pour un accouchement normal sans césarienne).

Préparation à l’accouchement

En parlant avec des mamans américaines, j’avais entendu qu’il existait des préparations à l’accouchement. Ça se faisait auprès de sages-femmes qu’il fallait soi-même contacter. Ma gynécologue m’a donné très peu d’informations au sujet de tout cela. Je pouvais obtenir des conseils de sa part mais en principe la question venait de moi. Elle ne prenait pas l’initiative de m’informer sur ce qui était possible. Je ne ressentais d’ailleurs pas particulièrement le besoin, pour cette grossesse, d’assister à des préparations ou des formations, contrairement à ma première grossesse. Je ne me suis donc pas particulièrement renseignée. Mais je sais que cela était possible.

Un séjour à la maternité assez long

J’ai toujours entendu que le séjour à la maternité était très court aux USA. Ma gynéco m’avait aussi fait comprendre qu’on pouvait sortir deux jours après un accouchement. Pour moi, le séjour à la maternité aura finalement été quasiment aussi long qu’en France.

1ère accouchement en France : le dimanche très tôt le matin (accouchement à 10h31). Sortie le mercredi matin à 12h (3 jours complets, 3 nuits). J’avais la possibilité de rester une journée de plus. Mais c’est moi qui ai souhaité sortir plus tôt (pour retrouver la famille au repas du 25 décembre).

2ème accouchement aux USA : le lundi soir (accouchement à 21h46). Sortie le vendredi matin (3 jours complets, 4 nuits). J’aurai pu sortir une journée plus tôt. Mais rester une nuit de plus signifiait pouvoir « se reposer » encore un peu, en bénéficiant de l’aide des infirmières la nuit. Sachant quoiqu’il en soit que c’était pris en charge par notre assurance. J’ai d’ailleurs appris que je n’aurai pas eu cette possibilité si j’avais accouché le lundi soir avant 20h… J’ai eu la chance de passer le cap des 20h, donc j’en ai profité !

L’épisiotomie, seulement en derniers recours

Aux USA, cours de l’accouchement, certains gestes comme l’épisiotomie sont pratiqués uniquement dans le cas extrême. Alors qu’en France, j’avais entendu d’un gynécologue que l’épisiotomie était très fréquente. Dès qu’il estimait que la peau était fragile et que le risque de déchirure était présent, ils préféraient d’office pratiquer une épisiotomie. Ici, ma gynécologue m’a dit qu’ils se sont rendus compte que, surtout lors d’une seconde grossesse, surtout en cas d’épisiotomie pour la première grossesse, pratiquer une seconde épisiotomie augmente considérablement le risque de déchirure jusqu’à l’anus. Ils préfèrent donc laisser la déchirure se faire (si celle-ci doit se faire) plutôt que de prendre ce risque.

La toilette du nouveau-né

Les soins du bébé aussi étaient différents entre la France et les USA. Aucun bain n’a été donné à la maternité aux USA. D’ailleurs ils ne le recommandent pas tant que le cordon ombilical n’est pas tombé. Puisqu’il reste « sec », ils considèrent que le risquent d’infection est moins important). En France, dès le lendemain, le premier bain avait était donné par la puéricultrice qui nous avait montré tous les gestes à suivre, submergeant entièrement le bébé après l’avoir savonné de la tête aux pieds. Les jour suivants, elle était présente et suivait tous nos gestes. J’avais trouvé cette manière de faire très scolaire, et très stressante pour une jeune maman. D’un autre côté, on m’avait donné des conseils. Alors qu’aux USA, je me suis sentie livrée par moi-même en rentrant à la maison. Heureusement qu’il s’agissait pour moi d’un second enfant. J’ai donc refait les bains exactement comme on me l’avait enseigné en France.

Premiers vaccins dès la maternité

Le suivi médical a été quasiment le même qu’en France. Rendez-vous chez le pédiatre deux jours après la sortie. Puis une seconde fois dans le mois. Puis une fois par mois pour renseigner les courbes de croissances de l’enfant, et administrer les vaccins. Contrairement à la France, où je me souviens avoir attendu que mon fils ait 2 mois pour les premiers vaccins, ici on a voulu lui administrer des vaccins dès la maternité (je ne me souviens plus lesquels). J’ai trouvé personnellement que c’était trop tôt. J’ai donc refusé en demandant qu’ils lui injectent ces vaccins plus tard, au cours d’une visite chez le pédiatre.

Un suivi médical similaire à la France pour la maman

Pour moi, le suivi médical fût à peu près le même qu’en France. J’ai fait un check-up chez ma gynécologue six semaines après l’accouchement pour savoir si tout est bien rentré dans l’ordre. J’ai trouvé cependant qu’ils avaient été plus prudents en France, lors de mon séjour à la maternité. Ils vérifiaient notamment si les saignements n’étaient pas anormaux… Alors qu’ici ça restait « mon affaire » et les infirmières ne vérifiaient pas tellement si tout était normal sur ce plan-là. J’avais en revanche les mêmes contrôles de tension…

Aucune rééducation systématique du périnée

Une grosse différence avec la France concerne la rééducation. Aucune rééducation du périnée n’est proposée, ni même de rééducation abdominale (en France j’avais eu les deux pour mon premier fils). Le discours des professionnels (gynécologues notamment) consistent à dire que le travail peut se faire seul. Toutefois des praticiens tels que des kinésithérapeutes existent et proposent ce qu’ils appellent des « Physical therapy of pelvic ». Certains gynécologues peuvent éventuellement vous prescrire ce genre de rééducation si vous dites ressentir une réelle gêne ou un début d’incontinence. Mais en tout cas une chose est sûre, ce n’est pas du tout systématique.

Le congé paternité, moins répandu

Je n’avais pas d’activité professionnelle au moment de ma grossesse donc pas de congé maternité. Contrairement à la France, peu de sociétés ici permettent au papa d’avoir un congé paternité. En France, mon mari avait eu droit à 15 jours de congés paternité pour notre premier enfant, comme c’est le cas dans beaucoup de sociétés. Lorsque nous sommes arrivés ici en été 2015, nous avions appris que les congés paternités, aux USA, dans l’entreprise de mon mari (pourtant la même qu’en France), n’était que d’une ou deux journées… Nous avons été chanceux car, au début de l’année 2016, un accord est passé permettant au père d’avoir les mêmes congés paternités en France, soit 15 jours. Mon fils est arrivé 4 mois plus tard, et nous étions donc ravis de cette grande nouvelle !

Faire garder son enfant

Aujourd’hui, mon fils a 6 mois. Et il n’est toujours pas gardé. Je souhaiterais reprendre une activité professionnelle début 2017. Je commence donc à me pencher sérieusement sur le problème. Et c’est beaucoup moins facile qu’en France.

Les systèmes de garde pour les enfants si petits sont chers. C’est souvent pour ça que beaucoup de maman américaines arrêtent de travailler jusqu’à ce que leur enfant soit en âge de rentrer à l’école publique (dans le Massachussetts, c’est 5 ans). Avant ça il y a donc des Day care (souvent très excessifs), des nourrices (agrées ou non, mais à choisir, pour la sécurité de l’enfant, mieux vaut qu’elles le soient), et des sortes de coopératives (un peu comme une crèche mais qui demande aux parents de s’engager à participer en partie au fonctionnement).

Je pense que les heures de participation et le coût de ces coopératives peuvent varier selon le temps pour lequel vous vous êtes engagés à participer. Du coup c’est moins cher qu’un Day care normal, mais cela signifie qu’il faut avoir un minimum de temps libre pour participer au bon fonctionnement.

Sinon, il y a la possibilité d’un jeune au pair. Il faut alors de l’espace pour l’accueillir. Cette solution est particulièrement adaptée quand il y  a plusieurs enfants à gérer, d’âges différentes avec plusieurs activités, car elle est la plus flexible.

Enfin, pour des gardes très ponctuelles (1 ou 2 heures par-ci par-là), le mieux est de faire comme les mamans américaines. C’est-à-dire s’arranger avec d’autres mamans, planifier des playdates, et à tour de rôle s’occuper de la garde d’enfants.

Je suppose qu’il existe des organismes qui peuvent nous guider. Mais, personnellement, j’ai eu beaucoup d’informations tout simplement en échangeant avec d’autres mamans.

Les avantages de la grossesse à distance

J’ai apprécié, du fait de la distance, pouvoir garder le secret de ma grossesse aussi longtemps que je le voulais. Je l’ai annoncée à ma famille et à mes amis en France à mon 6ème mois de grossesse, lors de notre retour en France au moment des fêtes de fin d’année. Paradoxalement, le fait d’être loin de mes proches n’a pas été qu’un désavantage, puisque j’ai eu l’impression d’avoir beaucoup moins de « recommandations ». Je le sais, celles-ci auraient été sources d’angoisse.Ma grossesse à Boston

Toutefois, si j’avais pu améliorer quelque chose, j’aurai pris plus de temps en début de grossesse pour faire de nouvelles rencontres et éviter l’isolement que j’ai pu vivre au second trimestre en plein hiver !

Ces petits plus des USA

Personnellement je me suis sentie mieux suivie médicalement en France. Mais au bout du compte j’ai préféré mon accouchement aux USA. J’ai trouvé le personnel vraiment top, rassurant, aux petits soins (pas qu’en France personne ne l’était mais d’une manière générale ils l’étaient beaucoup plus aux USA). Et le comportement du personnel a eu un réel impact positif sur mon moral.

Au cours de mon séjour à la maternité, j’ai aussi beaucoup apprécié qu’un lit d’appoint soit installé dans ma chambre pour que le papa puisse dormir à nos côtés. Je ne sais pas si cela se fait beaucoup en France mais je n’en avais jamais entendu parler. Cela permet au papa de s’impliquer dès les premiers jours. Et qu’il prenne soin aussi du bébé pour soulager la maman, même si la nuit les puéricultrices et les auxiliaires peuvent prendre le relais.

Grosse facture

La plus grande différence entre la France et les USA : le coût ! En France, j’avais reçu une aide de l’état d’un moment de 700 euros à mon 7ème mois de grossesse. Aux USA, malgré la très bonne assurance que nous avons, j’ai reçu quelques semaines après mon accouchement une facture d’un montant de 1500$. Nous avons toutefois négocié de pouvoir étaler la facture en plusieurs règlements sur quelques mois.

Certificat de naissance

Aux USA, un certificat de naissance temporaire nous a tout simplement était remis à la sortie de la maternité par l’hôpital et nous avons dû récupérer l’officiel 6 semaines après la naissance de notre fils.

A chacune sa grossesse !

Finalement, je n’ai pas particulièrement de conseils à vous donner. Chaque femme est différente et vit les choses à sa façon. Certaines ont besoin d’être très renseignées pour être rassurées. D’autres, au contraire, se portent mieux quand elles n’en savent pas trop.

Mais pour celles qui ont besoin d’en savoir beaucoup, je peux vous proposer d’aller faire un petit tour sur mon blog. J’y ai raconté toute l’histoire de ma grossesse, de l’annonce aux proches au jour J avec les moindres détails !

Article sur mon accouchement.

Article sur mon suivi de grossesse et sur l’annonce de celle-ci (rédigé au cours de ma grossesse).

Et en plus un article sur ma babyshower à l’américaine.

Léa Perez

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