Ma maternité à Mexico, Mexique

maternitéMexiqueChérie, ça te dit le Mexique ?” Voici comment j’ai appris que nous allions partir vivre quelques années au Mexique. La ville n’était pas encore fixée, mais la destination oui. Notre “look & see trip” terminé, voilà que je tombe enceinte de notre deuxième enfant, j’ai 40 ans. Notre premier enfant a 9 mois ! Oui, j’aime les challenges !

 

Je commence par me renseigner, car j’avoue qu’accoucher au Mexique et plus particulièrement à Mexico m’a fait peur au départ

Quelles sont les conditions sanitaires ? Où accouche t-on ? Comment accouche-t-on ? Fervente défenderesse de l’accouchement naturel, comment cela allait-il se passer à Mexico ? J’allais comprendre par la suite, une fois sur place, qu’il ne fallait pas avoir peur. Heureusement, car le fruit de mes premières recherches n’a pas donné grand chose. On me parlait de césariennes[1], d’hôpitaux peu recommandables mais sans dire lesquels…. Bref, tout pour rassurer la future maman !

Je commence donc le suivi de grossesse en France. A 5 mois de grossesse, c’est le grand départ. 12 heures de vol, 7 heures de décalage et 2200 mètres d’altitude[2] ! Le premier mois j’avançais péniblement dans la rue. Arrivés dans notre home sweet home, j’envoie un « appel général » à la communauté française de Mexico D.F.[3]. Les réponses sont très rapides et deux noms ressortent, Patricio Sanhueza Smith et Annie Kuttothara. Le premier officie dans Polanco[4], la seconde à l’hôpital ABC Santa Fe[5].

 

Les trajets pouvant être très longs ici, je m’adresse au médecin qui a son cabinet à quelques rues de chez moi.

L’Hôpital Espagnol[6], un des hôpitaux qui a un service d’obstétrique, est juste derrière chez nous, tout semble aller pour le mieux (eh oui, pas question de partir avec des contractions et de faire 2 heures de voiture pour rejoindre l’hôpital !).

Le médecin qui va suivre ma grossesse parle anglais (au début c’est bien car je parle péniblement 3 mots d’espagnol) et est vraiment très pro. A chaque visite j’ai eu une échographie. J’ai eu des prises de sang tout au long de ma grossesse. Nous avons tout de suite, à la première consultation, abordé le sujet de la césarienne. J’étais fermement contre, pour plein de raisons. Les femmes qui avaient accouché avec lui avaient toutes eu un accouchement par voie basse ou « parto natural ». J’étais donc rassurée. Le médecin nous a expliqué qu’au Mexique la plupart des femmes accouchent par césarienne et qu’ensuite très peu allaitent. Il avait conscience qu’étant européenne mon choix allait plus probablement se porter vers un accouchement dit naturel.

 

Quelques semaines avant la date prévue, nous sommes allés visiter l’hôpital et les chambres

Cela est très courant ici et assez utile d’un point de vue pratique car il ne faut pas oublier qu’au Mexique la médecine est payante et le coût des soins peut vite chiffrer ! Nous avons visité les chambres, de différentes catégories, toutes très grandes (même la plus petite), avec salon d’accueil ou pas en fonction de votre choix et du prix ! Tout au long de cette visite « découverte » la gentille hôtesse d’accueil nous a rappelé que nous devions être munis d’une carte de crédit le jour J, et d’avoir suffisamment sur notre compte pour pouvoir procéder à l’admission. Sans caricaturer à outrance, il est vrai que l’on ne vous examinera pas si vous n’avez pas procédé au dépôt d’usage à la caisse de l’hôpital.

L’avantage c’est qu’en sortant tout est noté, jusqu’au plus petit pansement, et que l’on sait très exactement, à la différence de la France, combien coutent les soins. Nous avions contacté notre mutuelle avant pour connaître la marche à suivre et ne pas à avoir à gérer ces considérations le jour de l’accouchement.

 

Le jour J est arrivé avant la date prévue.

Bien évidemment je n’avais rien préparé. Ben oui, c’est dans 3 semaines qu’elle doit arriver ! Et en plus mon mari est dans l’avion, flute ! Heureusement ma mère est arrivée quelques jours avant et m’accompagne à l’hôpital.

Il est 21h00 lorsque le taxi arrive, il a tout de suite compris ce qui se passait et la gentillesse mexicaine s’est une fois de plus révélée lors de ce transport qui fut, pour une fois, rapide ! En chemin j’envoie un WhatsApp au médecin, ce qui est très courant pour communiquer ici. Je suis accueillie par les internes de garde, très gentils et prévenants. Ils ont ensuite tenu informé le médecin quasiment en temps réel de mon état. Environ 30 mn plus tard le médecin arrive et m’examine à son tour[7]. Il faut savoir que le médecin a tous pouvoirs dans l’hôpital, il a sa propre équipe pour l’assister, il donne les ordres et tout le monde s’exécute. Aucune décision n’est prise sans son aval, sauf urgence bien sûr.

Au bout d’un petit moment je comprends que quelque chose ne va pas…. Le cœur du bébé ralentit anormalement. Entre temps mon mari est arrivé et ne m’a jamais quittée. Je passe la nuit à la maternité de l’hôpital et je ressors le lendemain avec une surveillance échographique journalière au cabinet de mon médecin. Trois jours plus tard il fait venir à son cabinet un collègue spécialisé dans les échographies pour comprendre le couac. La grossesse s’est pourtant passée divinement bien, alors qu’est ce qui cloche ?

Le 3è jour le verdict tombe : je rentre tranquillement chez moi, je prépare mon sac et je retourne à la maternité dans l’après-midi. Il est prévu de déclencher l’accouchement et si rien n’évolue je n’aurais malheureusement pas d’autre choix que d’avoir une césarienne. Ça non, jamais !

 

Le médecin ne m’a quasiment pas quittée de la journée

Tout le monde (internes, infirmières, aides soignantes) sont très disponibles. Le pédiatre de notre ainée vient me voir car il assistera à l’accouchement pour accueillir le bébé et faire le premier check-up[8].

Après plusieurs tentatives pour déclencher l’accouchement nous en sommes au point 0. Une hypothèse est mise en avant : le bébé pourrait avoir un cordon ombilical court, assez rare mais pas impossible. Il faut maintenant prendre une décision. Je ne veux prendre aucun risque donc à mon grand désespoir je pars pour la césarienne en versant une larme.

Là, tout s’enchaîne. Pendant que l’on me pose la péridurale d’une main de maître car je n’ai vraiment rien senti, les infirmières habillent mon mari qui assistera du début à la fin à l’accouchement. Il y a environ 15 personnes dans la salle, entre l’équipe qui opère et celle présente pour le bébé.

Moi je ne suis pas au top car l’anesthésie m’empêche presque de respirer car je tousse et allez tousser quand vous ne sentez plus votre corps… mais l’anesthésiste est là et me rassure, mon mari aussi et un p’tit coup d’oxygène de temps en temps revigore assez vite ! Notre petite arrive enfin et est immédiatement prise en charge par l’équipe pédiatrique. Le médecin confirme que le cordon était court (2è fois dans toute sa carrière) et elle se l’était gentiment enroulé autour du pied. En résumé elle a joué les équilibristes et ne pouvait pas s’engager correctement.

Mon mari qui a failli défaillir car il était à un (gros) ventre de l’incision, a retrouvé ses esprits et s’occupe d’accueillir notre petite deuxième.

 

Les premiers soins dispensés

Le pédiatre me pose immédiatement notre fille sur moi et je lui donne le sein, un peu péniblement car toujours endormie des pieds au cou.

Une fois retournée dans ma chambre, les nurses me donnent le choix entre avoir ma fille 24h/24 avec moi, ou seulement le jour et je dois alors me rendre à la lactancia pour allaiter ou encore jamais avec moi. Les deux premiers jours elle est restée avec moi, ensuite la fatigue se faisant sentir, elle dort à la nurserie et on m’appelle dès qu’elle a faim[9].

 

Les sages-femmes n’existent pas au Mexique.

La rééducation post partum est très sommaire voire inexistante. J’avais fait appel à une sage-femme qui s’est installée à Mexico et qui m’a suivie avant et après l’accouchement[10].  Le suivi post césarienne a été parfait.

 

En résumé : mon accouchement à Mexico D.F. s’est très bien passé, peut-être mieux qu’en France.

Les soins sont de grande qualité. L’équipe qui m’a accompagnée était très pro. L’hôpital parfait (même si certains le trouvent un peu vieillot ou ont pu avoir d’autres expériences[11]). Mon mari a été à mes cotés du début à la fin. J’ai eu ma fille immédiatement avec moi et elle ne m’a pas quittée, sauf la nuit à ma demande. J’ai été accompagnée par ma sage-femme, et j’ai fait ma rééducation comme en France.

 

Une très bonne expérience que j’ai très bien vécue. Ce n’était pas la peine d’avoir peur.

Par Stéphanie

 

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[1] Taux OCDE 2013: plus de 45%

[2] Sans compter la pollution…

[3] Mexico Accueil: www.mexicoacceuil.com

[4] Calle Temistocles 219B

[5] Centro Médico ABC, Campus Santa Fé Av. Carlos Graef Fernández No. 154Col. Tlaxala, C.P. 05300 Del. Cuajimalpa, México D.F.

[6] Ejercito Nacional # 613, Granada, 11520 México D.F.

[7] Le médecin qui suit la grossesse est en général celui qui vous accouchera.

[8] Très courant au Mexique: le pédiatre de famille vous assistera si vous le souhaitez.

[9] Pour des questions de sécurité les enfants ne quittent pas la nurserie, ce sont les parents qui viennent à eux. Tout est très sécurisé, il y a des caméras partout dans les hopitaux en général.

[10] Catherine PIEDOUE  Numéro sur demande ou via mexico acceuil.

[11] Il est vrai que tout dépend du médecin, mais toutes ses instructions seront suivies à la lettre.

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