Ma grossesse à Pékin, Chine

Ma grossesse à Pékin, Chine

Une grossesse à Pékin en Chine

Trois ans après mon arrivée en Chine, une bonne nouvelle arriva, j’étais enceinte! Une joie partagée pour mon mari et moi-même mais en même temps une certaine appréhension d’une première grossesse à l’étranger dans un pays très différent et sans le soutien de ma famille.

Un voyage à Paris m’a permis de me sentir un peu rassurée en allant voir mon gynécologue habituel et lui parler de mes angoisses, ainsi que de confirmer que tout se passait pour le mieux.

En revanche l’aventure était loin d’être terminée.

Le premier grand rendez-vous de grossesse avec la première échographie pour la première rencontre avec notre bébé s’est déroulé à Pékin. Ne sachant pas vraiment où aller, je me suis référée aux conseils de la communauté d’expatriée et me suis rendue dans l’hôpital privée le plus reconnu. Quel désaveu et quelle déception ce fut! Un hôpital usine, où les mamans vont et viennent tous les quarts d’heure, où les cas «normaux» (ou sans histoire) sont traités comme de vulgaires consultations; cela ne nous a pas conforté dans notre choix d’accoucher en Chine et tout a été remis en question.

Bien sûr il n’était pas question que cela affecte en quoi que ce soit, la joie de devenir parents et après des recherches et discussions avec d’autres professionnels de la santé dans le cadre de mon activité professionnelle, nous avons trouvé une autre structure l’hôpital Oasis International qui venait d’ouvrir et dont un des gynécologues était francophone.

Quel soulagement de voir un médecin qui comprenait mes questions, était à l’écoute de mes craintes et qui en plus était familier avec les habitudes françaises de suivi. Ayant travaillé en France pendant trois ans avant la Chine dans une maternité, j’étais familière avec les procédés français et j’avoue que les différences entre la France et la Chine étaient flagrantes.

Tout d’abord en Chine, il n’est à priori pas légal de connaitre le sexe de son enfant, en raison de la politique de l’enfant unique car cela pourrait engendrer une sélection non naturelle par des IVG trop fréquentes. Ensuite, la détection de la toxoplasmose qui fait partie entière du suivi en France, n’est pas du tout contrôlée dans beaucoup de pays dans le monde (dont la Chine). Un autre point qui me concernait tout particulièrement était le traitement/suivi pour les mères de rhésus négatif. C’est une pratique courante en France et les médicaments sont disponible facilement, mais en Chine ces médicaments sont interdits. Tout simplement parce que le nombre de personne de rhésus négatif est très faible et que le plus grand risque est l’impossibilité d’avoir un second enfant si le premier est de rhésus positif, mais avec la politique de l’enfant unique ce n’est pas un problème.

Finalement d’un point de vue social, tout est différent. La femme enceinte est vénérée en Chine et en plus d’être resplendissante avec des cheveux soyeux, une peau nette et des formes merveilleuses (surtout en début de grossesse), j’étais considérée comme une princesse, un rêve qui devenait réalité.

 Tous les suivis dans ce nouvel établissement se sont très bien passés, j’ai même pu savoir que j’attendais un petit garçon et tout était en place pour le jour j. Cela incluait le paiement en avance d’un «package» accouchement par voie basse. Cela peut paraitre bizarre mais c’est comme cela que cela se passe là bas, on choisit et on paie d’avance en échange d’une réduction. En cas de problème, ils peuvent pratiquer d’autres actes et cela viendra en plus du premier paiement. Très souvent en Chine, les accouchements sont prévus longtemps à l’avance et il y a beaucoup de femmes qui choisissent de faire une césarienne. Tout cela pour des raisons astrologiques ou pratiques, typiquement un bébé né le 31 août ira à l’école un an plus tôt qu’un bébé né le 1er septembre donc la nature est un peu bousculée.

En parallèle des suivis médicaux, mon mari et moi nous sommes prépares au grand jour en regardant des cours d’accouchement en DVD (Chantal Birman);

Je recommande cette formule très pratique si les cours ne sont pas facilement disponibles.

Il existe aussi des applications sur Smartphone très instructives qui donnent une idée du développement, je conseille vivement.

Cela ne nous a pas empêche de vivre, nous avons beaucoup voyagé à travers le monde, avons continué à «bruncher» et mémé à sortir le soir!

Mais quand même, loin de ma famille et dans une culture très différente, il était difficile de partager mes ressentis et pour cela j’ai crée un groupe de futures mamans avec qui nous pouvions échanger nos expériences. Des femmes de tous pays se sont jointes et cela a été une expérience formidable, surtout après quand les bébés sont nés et que nous pouvions partager nos problèmes ainsi que les solutions qui marchaient pour l’une ou pour l’autre.

 Après l’accouchement, avec mon mari présent dans la salle, et mes parents venus depuis Paris, il a fallu que je prenne sur moi pour devenir mère et cela n’a pas été facile. L’allaitement au début était difficile et j’ai eu peu d’aide puisqu’après les trois jours à la clinique, il n’y avait plus de sage femme disponible pour m’aider et me conseiller. Mon bébé avait des coliques fortes qui nous ont causé beaucoup de nuits sans sommeil et beaucoup d’heures passées chez les médecins ou aux urgences.

 Puis nous avons déménagé du jour au lendemain en Australie quand le bébé n’avait que deux mois. Je suis partie en France pour attendre que tout soit préparé là-bas et ait fait un autre grand voyage avec notre petit bout de chou de trois mois qui avait déjà un passeport et des milliers de miles au compteur! Quelle expérience!

 Globalement ce fut une expérience très positive et je ne regrette vraiment rien. Mettre au monde un bébé en expatriation renforce le couple et permet de partager davantage avec d’autres femmes cette expérience. Chaque pays a ses méthodes et ses moyens concernant la perception de la maternité et il faut savoir s’adapter et prendre sur soi, mais c’est une expérience très enrichissante.

 Gersende,
Pékin, mars 2014

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