Juliette, une « Indian Therapy » en forme de roman

Indian Therapy

Juliette, on vous connait un peu

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours d’expat ?

Je suis partie en Inde en septembre 2007 avec mon mari, journaliste, et nos deux enfants. Nous y sommes restés 4 ans. Nous avons ensuite vécu 4 ans à Bangkok. Contrairement à Sophie, mon héroïne d’Indian Therapy, qui est obligée de cesser toute activité professionnelle, j’ai travaillé en tant que journaliste free lance pendant ces 8 années en Asie.

Vous avez commencé l’écriture de ce livre par l’écriture d’un blog.

Comment est née l’idée, l’envie, d’écrire un roman ? Comment vous y êtes-vous prise ? 

J’avais beau avoir voyagé en Inde pendant plusieurs mois avant de venir y vivre, j’ai été confrontée à des difficultés, à un choc des cultures, un éloignement auxquels j’étais finalement mal préparée. J’ai aussi découvert le petit monde des expatriés et rencontré des femmes qui avaient du mal à s’adapter à leur nouvelle vie et à ce pays. Etant donné que l’écriture est au cœur de mon métier de journaliste, j’ai eu assez naturellement envie d’écrire sur cette expérience. J’ai commencé Indian Therapy en Inde alors que j’y vivais depuis plus de deux ans. Au départ, j’ai écrit une sorte de journal intime d’une femme d’expat sous forme de chroniques courtes. J’ai eu ensuite l’idée de créer le docteur Kumar, ce psy auquel mon héroïne se confie. Quelques années plus tard, une fois à Bangkok, j’ai commencé à publier les « consultations » sous forme de blog fiction. Mon blog a attiré l’attention d’une éditrice qui m’a encouragée à en faire un roman. Commencer le livre avait été assez facile car j’étais motivée et j’avais des idées. En revanche, le terminer était une autre affaire… Grâce à elle, j’ai donc achevé mon manuscrit. Malheureusement, la collection qu’elle voulait créer n’a pas vu le jour ! Après des contacts avec différents éditeurs, c’est finalement Eric Jacquet-Lagrèze des éditions Tensing qui m’a fait confiance pour Indian Therapy.

Est-ce que Sophie, votre héroïne, c’est vous ?

On la suit, on compatit, on s’attache à elle, elle nous énerve un peu aussi, et elle semble rassembler un peu toutes les conjointes d’expat à elle seule… 

Indian therapy est un roman ! Ce n’est pas une autofiction même si bien sûr il y a de moi dans Sophie. Je me suis inspirée de femmes de la communauté expatriée française, qui passent par des phases parfois compliquées avant de trouver un nouvel équilibre. J’espère que les lectrices pourront s’identifier à Sophie tout en la trouvant parfois énervante ! Il y a autant de femmes expat qu’il y a de femmes. Mais pour résumer je dirai qu’il y a celles qui savent tirer partie au maximum de leur vie à l’étranger, en travaillant ou pas, et celles qui ne s’y font jamais vraiment, pour qui l’expatriation reste une parenthèse avant le retour à leur ancienne vie.

Sophie se moque de « ces pouffes d’expats » avec ses amies.

Qu’est-ce que c’est, une « pouffe d’expat » ? La femme d’expat du cliché ?

Oui la pouffe d’expat, c’est le cliché de la femme d’expat ! C’est une femme qui profite de la vie à l’étranger dans l’insouciance, prend soin de son corps dans les instituts de beauté et en faisant du sport, fait du shopping avec l’argent gagné par son mari, fait la fête et profite de la nounou qui vit chez elle ! Sophie se moque de ces femmes et d’elle même car elle n’est pas dupe qu’elle fait partie du club !

Sophie passe par des phases très dures, de grande solitude, de déprime, voire même de dépression, pour finalement trouver la voie de son épanouissement.

Chacun vit ces phases différemment, et plus ou moins fort. Avez-vous un conseil à donner à celles qui s’apprêtent à partir en expatriation ? Et en Inde ?

Couv Indian therapy 2015

Le bouleversement que représente une première expatriation est vécu très différemment d’une femme à l’autre. Si le changement de rythme de vie est important (journées de 10h au bureau à femme au foyer), si le pays est culturellement très différent, alors forcément l’adaptation a la nouvelle vie pourra s’avérer laborieuse. Beaucoup de femmes suivent leur mari en se disant qu’elles vont pouvoir profiter de leurs enfants, être là pour les devoirs et un mois plus tard elles pètent les plombs !

Je pense que les femmes, qui, comme Sophie abandonnent une vie professionnelle intense, doivent au maximum partir en expatriation avec un projet ou en trouver un rapidement une fois sur place. Passées les premières semaines d’installation, il est bon d’avoir un objectif. Que ce soit télétravail, formation à distance, création d’activité, engagement associatif, loisir artistique… Je pense que ce conseil est particulièrement pertinent pour l’Inde.

Ce livre parle aussi de l’Inde, entre fascination et rejet :

Aujourd’hui, quelle image en gardez-vous ? Aborderiez-vous l’Inde différemment si vous y retourniez ? Aimeriez-vous y retourner ?

J’en garde de très bons souvenirs. Comme Sophie au moment de son départ, j’ai su aussi en quittant ce pays combien il resterait un pays à part pour toute ma vie. Je ne souhaite pas spécialement vivre de nouveau en Inde, mais je suis déjà retournée à Delhi en vacances ! Tout m’a semblé très familier, des mots de hindi sont revenus, j’ai senti combien une partie de moi était attachée à cette ville. J’espère pouvoir y retourner bientôt pour présenter mon livre qui va être en vente dans la boutique Les Parisiennes !

Aborderiez-vous l’expatriation différemment, après ce livre, après vos expériences ?

Oui, de toutes façons, dès la deuxième expatriation, il y a des phases qu’on ne revit pas, en partie l’expérience de l’éloignement géographique. On est plus patient aussi. On sait que des mois d’adaptation sont nécessaires, que l’équilibre dans un nouveau pays n’est pas acquis en un mois.

Comment se passe le retour en France ?

Il se passe bien, mais de même qu’il faut s’adapter à un nouveau pays, il faut aussi se réhabituer à son propre pays qui a changé, à sa réalité (on idéalise quand on est loin !). Après la chaleur tropicale de Bangkok, l’automne est aussi un choc ! Quand on a eu la chance de « vivre plusieurs vies » comme dit un personnage de mon livre, on a vite tendance à être nostalgique quand cela nous arrange. On voudrait avoir le meilleur de chacune de ces vies, mais ce n’est pas possible ! On doit aussi se réhabituer aux codes de chez nous… Depuis l’enfance, ma fille dit bonjour en joignant les mains à la façon indienne puis thaïlandaise, alors elle apprend à tendre la joue pour la bise à la française !

Un petit mot pour nos lectrices, femmes expatriées dans tous les pays ?

Profitez ! Que vos vies à l’étranger soient merveilleuses ou difficiles, dans tous les cas c’est une expérience incroyable, l’occasion unique de vous renouveler, de découvrir un pays et vous mêmeL’expatriation n’est pas une parenthèse dans nos vies, elle est aussi la vraie vie !

Pour vous procurer Indian Therapy sur Internet, c’est ici.
Indian Therapy est également disponible en ebook sur Kindle.

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