Travailler à Singapour : 3 pistes pour faciliter votre recherche et y voir plus clair

travailler à Singapour

Vous venez d’arriver et prévoyez de travailler à Singapour ? Ou bien avez-vous déjà commencé votre recherche, mais cela ne se passe pas aussi facilement que vous l’aviez espéré ? Voici 3 pistes pour faciliter votre recherche et y voir plus clair ! (article publié en 2016)

Pour travailler, plusieurs types de visas sont possibles en fonction de votre salaire. Pour les conjoints, sans emploi à l’arrivée, il n’est pas si facile de trouver un job. Le visa du conjoint appelé Dependant Pass ne permet pas de travailler facilement. Les contraintes se sont encore accrues récemment car le gouvernement entend donner la préférence aux singapouriens. La Chambre de Commerce Française et les associations d’accueil comme Singapour Accueil ou l’UFE peuvent aider à se constituer un réseau. Et, en général, les conjoints finissent par trouver un emploi.

Mon diplôme, un atout à mettre en avant dans ma recherche d’emploi à Singapour ?

Avant tout, je voudrais souligner que Singapour est une ancienne colonie britannique. Elle a gardé de nombreuses traces de la culture anglo-saxonne, et notamment dans le monde professionnel.

Un exemple est précisément l’importance accordée aux diplômes. La culture française a tendance à valoriser le diplôme (surtout quand il vient d’une école réputée). Elle le considère comme une «preuve» de notre valeur. Alors que les anglo-saxons, eux, sont plus intéressés par nos expériences. Par ce que nous savons réellement faire (et donc moins par notre diplôme).

Cette différence fait généralement partie des premières incompréhensions des Français diplômés des grandes écoles françaises. Car ces écoles ne vont rien signifier pour leurs interlocuteurs. Evoquer votre diplôme de Sciences-Po, HEC, Centrale… va laisser de marbre vos interlocuteurs. Plus chanceux sont ceux qui ont un diplôme d’une école dont un campus existe sur place. Comme l’Essec et l’Insead, par exemple.

Il y a, bien sûr, plus de chances que les recruteurs français sur place connaissent le nom de votre école. Mais ils ne seront pas forcément plus « impressionnés ». Car ils sauront qu’ils ne pourront pas en faire un réel argument pour soutenir votre candidature.

Le niveau de votre diplôme peut davantage avoir d’importance, car c’est plus parlant pour votre interlocuteur et qu’en plus, il peut constituer un plus en terme de rémunération  quand l’entreprise rémunère  selon une grille de salaires basée sur le niveau de diplôme.

Conclusion, votre diplôme peut vous aider mais n’est pas forcément votre atout le plus puissant.

La communauté française, un levier ?

A Singapour, il est fréquent d’entendre de la bouche des nouveaux arrivants : « Je ne suis pas venu(e) jusqu’ici, pour ne rencontrer que des Français ».

Il arrive que l’on perçoive la communauté française locale comme une sorte de village gaulois. On aura tendance alors de voulez garder vos distances. Vous risquez de vous priver d’un réseau qui peut s’avérer être une véritable ressource pour votre recherche.  Avec plus de 10 000 Français recensés par l’Ambassade de France, la communauté est importante. Ce qui signifie qu’elle représente  un large réseau de personnes en entreprise ou ayant monté leur structure localement. Dans un cas comme dans l’autre, leur situation et leur expérience peuvent vous intéresser…

L’avantage avec les Français sur place, c’est que ce sont des personnes qui sont plus enclines à vous rencontrer, à comprendre votre background (dont votre diplôme) et à vous donner des conseils et/ou des feedbacks sur votre positionnement, car ils sont plus conscients des différences entre la France et Singapour. Ils ont une sorte de double perspective qui peut vous faire gagner du temps dans votre recherche. Le must des Français à rencontrer : ceux qui travaillent dans le même secteur que vous et ceux qui ont été dans la même situation que vous (arrivés sur place sans job et qui ont trouvé depuis).

👉 Lire aussi : Réseau pro virtuel ou réel, quel levier pour trouver un job ? et Le réseau ou l’appel de la machine à laver

« Etre ouverte à toutes les opportunités », la meilleure stratégie dans votre recherche d’un travail à Singapour ?

Cette expression, je l’entends souvent, ainsi que « je verrai bien ce qu’on me propose »…

Singapour est souvent décrite comme le nouvel Eldorado asiatique. Avec son dynamisme économique et un taux de chômage à moins de 2%, la Cité-État a, cependant un marché de l’emploi un peu plus compliqué qu’elle n’en a l’air (vu de France) : elle n’est pas vraiment en panne de talents, locaux comme internationaux, diplômés et expérimentés, et la préférence nationale est clairement appliquée avec notamment, des quotas régulant l’embauche de profils étrangers.

Vous l’aurez compris, vous arrivez sur un marché de l’emploi assez concurrentiel donc, vous présenter comme diplômée et expérimentée, ne va pas suffire pour vous démarquer. En plus, vous l’étrangère, allez susciter l’interrogation suivante chez les recruteurs sur-place : « Pourquoi devrais-je la recruter, elle, avec toutes les complications que cela va entraîner (administratives, culturelles…) plutôt qu’un(e) local(e) ? ».

C’est parce qu’à Singapour, cette question est très présente dans la tête de recruteurs qu’adopter la posture « je verrai bien ce qu’on me propose » ou « être ouverte à toutes les opportunités » est risquée au sens qu’elle peut simplement vous conduire dans une impasse.  Sans mettre sur la table vos talents, vos savoir-faire…, vous ne donnez pas grand-chose à vos interlocuteurs pour vous imaginer en action et donc donner envie de vous intégrer dans leur équipe.

Pour vous créer des opportunités et donner envie aux entreprises de vous recruter, vous devez vous positionner en «apporteuse de solutions». C’est cette capacité à vous positionner, qui va vous permettre d’envoyer  un message clair à votre réseau comme aux recruteurs que vous allez rencontrer,  et ainsi vous rapprocher des opportunités qui seront le parfait terrain de jeux pour vos talents.

Parce qu’on est d’accord : trouver un job c’est bien, mais trouver un job qui vous plaît c’est mieux, non ?

S’intégrer dans son travail à Singapour

Vous cherchez du travail à Singapour et vous vous demandez à quoi ça pourrait ressembler de travailler dans cet environnement multiculturel ? Voici mon expérience. J’ai travaillé dans une société française, dans laquelle la DRH et le DAF étaient français. Mais au quotidien, mon management direct et mes collègues étaient singapouriens, malaisiens, philippines, indonésiens. J’étais la seule « caucasian » comme ils avaient l’habitude de me définir et oui, j’ai souvent vécu des situations déroutantes mais qui ont, incontestablement, enrichi mon expérience singapourienne.

Des codes de politesses différents

Je suis sûre qu’il vous est déjà arrivé que vos voisins locaux ne retournent pas forcément vos «Hello» lorsque vous les croisez à l’ascenseur. Je le sais parce que moi, ça m’arrive souvent et que j’ai vécu la même situation en entreprise.

J’ai d’abord été assez surprise puis un peu vexée, j’avoue, lorsque mes collègues s’asseyaient à leur bureau, sans même m’adresser un bonjour ou un signe de salutations. Idem le soir en partant, elles pouvaient partir, sans un mot.

Puis j’ai vu des collègues traverser entièrement l’open-space sans adresser un regard à qui que ce soit,  et se mettre au travail sans un mot à celles que je savais être leurs amies. Vérification faite autour de moi, nous les «caucasian » faisions face à la même situation et au même étonnement ! Rien de personnel donc. Il s’agissait juste d’une différence culturelle.

Cette différence nous heurte parce que, dans notre culture, dire « Bonjour » et « Au revoir » sont considérés comme des minimums de politesse. Mais ici, leur importance est plutôt relative. Cela ne signifie pas que les locaux sont impolis comme je l’ai souvent entendu. Seulement que nous avons des codes différents.

Un exemple inversé ? En France nous ouvrons immédiatement le cadeau reçu. En Asie, cela pourrait être perçu comme de l’impolitesse.

Mon conseil : Observez comment les locaux interagissent entre eux, pour comprendre  leurs codes. Les différences culturelles se glissent à plein d’endroits.

La nourriture, une vraie religion !

Un des meilleurs moyens de se connecter avec vos collègues locaux est… la nourriture ! A Singapour, la nourriture est une question importante. Les avis divergent pour vous dire où se trouve le meilleur Chicken Rice de l’île mais, ce qui est sûr, c’est que les Singapouriens sont prêts à se déplacer pour manger un plat qu’ils affectionnent.

Donc si mes collègues n’étaient pas vraiment généreuses en salutations, elles l’étaient en nourriture. Tous mes collègues avaient pour habitude de partager massivement leurs snacks avec tout le monde. Et là encore, nos habitudes divergent ! Avant 10h le matin, il n’était pas rare que l’on m’ait déjà proposé des Fish Balls, des algues, un Nasi Lemak… Vous l’avez compris, nous n’avons pas les mêmes habitudes ! Elles m’ont regardée étaler du miel sur du pain tranché avec beaucoup d’étonnement.

Mon conseil : Quand vous avez voyagé hors de Singapour, pensez à rapporter quelque chose à partager. De préférence quelque chose à manger, de facile à diviser et de typique.

Une langue unique, le Singlish

Si vous venez d‘arriver, vous avez sûrement entendu parler du Singlish (contraction des mots Singapore et English) ? C’est LE dialecte singapourien qui intègre mots et expressions empruntés notamment au Hokkien (dialecte chinois)  et au malais. Les mots Lah ou Loh en fin de phrase en sont les exemples les plus connus.

Mes collègues avaient donc l’habitude de parler singlish entre elles, donc dur dur de tout comprendre  quand leurs phrases combinaient anglais, mandarin, hokkien et malais.

Mon conseil : N’hésitez pas à acheter un petit dictionnaire Anglais/Singlish. Je l’ai fait et ça a beaucoup plu à mes collègues. Elles m’ont appris à prononcer certaines expressions assez communes. Ça nous a rapprochées parce qu’elles ont senti que je prenais leur dialecte au sérieux et que j’avais vraiment envie de faire partie de leur équipe.

Je pourrais aussi vous parler des Aunties, des accessoires de bureau que vous verrez partout, des questions personnelles qui vous seront posées, etc. Mais ce sera pour une prochaine fois, qu’en dites-vous ?

Camille Gautry, Consultante RH, en 2016.

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