Mathilde : « My tailor is an expat », un blog d’expat bien taillé

MathildeTailorExpatBonjour, je m’appelle Mathilde et je vis à Bangkok depuis presque 5 ans avec mon mari Britannique. Nous sommes arrivés jeunes mariés sans enfants et nous avons maintenant 2 petits garçons qui sont nés ici.

 

Quel est votre parcours d’expat ?

Entre ma naissance et mes 20 ans, je n’ai quitté la France que 3 jours pour un séjour à Londres en sixième ! J’ai commencé à voyager beaucoup pendant mes études et je suis devenue une « barroudeuse » à la recherche de pays improbables. Et puis, j’ai commencé à travailler dans l’édition juridique à Paris en rêvant qu’un jour j’allais vivre à l’étranger… mais j’étais mal partie ! Au bout de 3 ans, j’ai quitté mon poste pour partir au Mexique. De petits boulots en contrats locaux, j’ai passé un an à Mexico avant de m’envoler pour l’Australie où j’ai travaillé mon anglais et ma licence de plongée. Nouveau passage par Paris, puis direction le Yémen pour un contrat de quelques mois dans l’édition. Après cela, j’ai intégré une grande agence de communication à Paris d’où je n’ai pas bougé pendant quelques années, jusqu’à ce que mon mari m’emmène en Thaïlande.

 

 Vous avez été conjoint suiveur en Thaïlande et avez réussi à trouver un boulot et à travailler : quelles ont été les principales difficultés de vos recherches, les facteurs de succès ?

 En 5 ans à Bangkok, j’ai occupé deux postes, chacun des deux dans des conditions et environnements très différents. J’ai mis dix jours à trouver mon premier poste et plus d’un an à trouver le second. Donc, j’ai du mal à faire des généralités sur la recherche d’emploi à l’étranger ! Je pense, mais c’est la même chose en France, qu’il faut miser sur tous les tableaux : répondre à des annonces, envoyer des candidatures spontanées, rencontrer du monde en sollicitant des rendez-vous ou en écumant les conférences, networking etc. Chercher un job est (presque) un job à plein temps qui se passe aussi bien derrière son écran d’ordinateur que à l’extérieur.

Pour moi qui travaille dans la communication, je dirais que le plus difficile pour travailler à l’étranger est de ne pas être ‘’English native speaker’’. En Thaïlande, beaucoup des postes pour lesquels j’ai postulé couvraient plusieurs pays de la région Asie-Pacifique et la langue de travail était toujours l’Anglais. Ce n’était donc pas important de parler Thaïlandais, tout se jouait au niveau de l’Anglais. Et dans ces métiers où il faut écrire beaucoup et s’exprimer en public, il faut donc être irréprochable. A compétences et expériences égales, les sociétés préféreront toujours choisir le ‘’English Native Speaker’’ au Français pas mauvais en Anglais.

 

Vous avez accouché à Bangkok, repris le boulot, eu un nouveau bébé et pas repris le boulot : pour vous, quels ont été les critères de ces décisions ? Pensez-vous que l’articulation vie pro/vie perso a été influencée par votre situation d’expat en Thaïlande, et, si oui, comment ?

Pour mon premier bébé, le timing a été impeccable, j’avais un contrat d’un an qui s’est terminé alors que j’étais enceinte. Grossesse super tranquille donc et ensuite tout mon temps avec mon bébé. Je me suis remise à chercher un job quand mon fils avait 2-3 mois cela m’a pris plus d’un an ! La deuxième fois, les choses étaient différentes puisque j’ai travaillé jusqu’à huit mois et demi de grossesse. Ensuite, ce n’est pas moi qui ai décidé de ne pas reprendre le boulot après la naissance mais mon employeur. En France, j’aurais demandé un 4/5e. A l’étranger, lorsque l’on est embauché en contrat local, c’est rarement possible et il peut être très mal vu de demander à travailler moins. Je me suis donc retrouvée pour la seconde fois à la maison avec un nouveau né !

Sur le coup, j’ai été très déstabilisée. Je n’avais pas du tout envie de me remettre à chercher un job à Bangkok, pour la troisième fois ! Mais surtout, je savais que je ne voudrais plus d’un plein temps. Comme je n’envisageais pas de ne pas reprendre une activité professionnelle, j’ai décidé de me lancer comme rédactrice free-lance. En parallèle, histoire de rigoler un peu, j’ai commencé mon blog.

 

Vous avez lancé un blog qui cartonne sur les réseaux sociaux, il est un heureux mélange entre votre plume ironique et les sujets que vous traitez, notamment les clichés sur l’expatriation, les expatriés, et les expatriées. Pourquoi ce blog ? Que vous apporte-t-il dans votre expérience d’expat ? En attendez-vous quelque chose de plus ?

C’est mon mari qui m’a poussée à lancer le blog. Depuis nos débuts à Bangkok, il m’incitait à monter quelque-chose qui me plaise, que cela nous rapporte de l’argent ou non ! Il sait que j’aime bien écrire et que je passe des heures sur internet à lire tout et n’importe quoi. Il m’a donné des tas d’idées de sites internet à créer ! Alors, j’ai commencé à travailler l’idée de faire un site d’infos sur Bangkok. J’ai commencé à écrire des brouillons d’articles mais très vite, je me suis aiguillée vers un blog plus global sur la vie des expats. J’ai cherché un nom pendant des semaines et j’ai hésité entres des idées toutes plus ennuyeuses les unes que les autres comme par exemple « Mon blog d’expat » (…). Finalement, c’est mon mari qui a dit un jour en rigolant « My Tailor is an expat », ça nous a fait rire toute la soirée !

 

Vous avez des articles croustillants et sympa sur votre blog, que nous préparez-vous pour les prochaines publications ?

Plus j’écris d’articles et plus j’ai d’idées ! J’essaie de donner sur le blog une vision un peu globale de la vie des expatriés et donc de ne pas parler que de la fameuse « femme d’expat » et de ses enfants. J’essaie de parler de la vie sociale des expats, du monde du travail à l’étranger, de la région dans laquelle je vis, des expatriés d’autres nationalités…

Maintenant, si on fait un blog sur l’expatriation, il y a des sujets à traiter qui me semblent incontournables comme les grandes vacances de la femme d’expat ou le café de rentrée de l’association d’accueil. J’essaie d’alterner ces « classiques » avec des sujets plus transversaux.

Enfin, je cogite aux pendants de « La femme d’expat, cette héroïne » : « L’homme d’expat » et la « Femme expat » (celle qui a été mutée à l’étranger et qui a été suivie par son mari). Mais je ne sais pas encore quels adjectifs accoler à chacun ! « La femme expat, cette pionnière », par exemple ? Je réfléchis…

 

Un conseil à donner à quelqu’un qui va devenir femme expat (ou femme d’expat, ce qui n’est pas nécessairement la même chose) ? 

Je pense que le plus important, c’est de rester soi-même. Si c’est la première fois que vous vivez à l’étranger, et que vous ne travaillez pas, ne vous forcez pas à ressembler aux femmes d’expats « expérimentées » qui vous entourent ou à suivre tous les conseils que l’on va vous donner.

Oui, c’est formidable de parler la langue locale mais si vous les langues ce n’est pas du tout votre truc, ne vous torturez pas 10 heures par semaine à essayer d’apprendre une langue qui ne vous attire pas et qui ne va jamais rentrer ! De même, si tout le monde autour de vous fait du bénévolat mais que le monde associatif vous a toujours rebutée, là aussi, faites autre chose.

Si vous décidez de ne pas travailler, profitez-en pour faire quelque-chose qui vous plaît vraiment. Ce n’est pas parce que vous vivez en Australie que vous êtes obligée de vous mettre au surf. Vous pourrez très bien y apprendre le violon ou le Chinois. C’est une liberté immense que de pouvoir choisir de faire que des choses qui nous plaisent !

 MyTailorExpatSuivez Mathilde sur son blog : My Tailor is an expat

Encore un blog de femme d’expat ??! Oui, encore un, mais celui-ci détonne ! De sa plume acérée, Mathilde s’attaque aux clichés liés à l’expatriation avec beaucoup d’humour et de second degré. En quelques articles, My Tailor is an expat a fait le tour du monde (et FemmExpat n’y est pas pour rien). LE blog à suivre quand on est, ou a été, ou que l’on rêve de devenir, expatrié.

 

 

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