Mon retour en France en 7 victoires

Mon retour en France en 7 victoires

« Le plus dur dans une expatriation, c’est le retour en France ». Cette phrase-là, vous l’avez entendue plus d’une fois. Plutôt que de vous écrire la liste des galères que vous aurez à gérez à votre retour, parlons plutôt des victoires du retour de l’expatriation. Ces étapes que celles qui sont rentrées ont vécu avec brio, humour et talent. Parce qu’une FemmExpat reste une warrior, jusqu’à son retour en France !

1) J’ai réussi à faire rentrer 180 m2 dans 65 pour mon retour en France…

« Jour 1 : je me réveille dans un endroit encore inconnu où il y a un sacré foutoir. Les cartons sont empilés et prennent 90% des 12 m2 de ce qui est depuis hier soir notre nouvelle chambre, en France, après quelques années d’expatriation. J’essaie de m’extraire de ce lieu, mets un pas devant l’autre, perds l’équilibre, me rattrape à une pile de cartons pleine de livres qui s’effondre en vidant (que dis-je en dégueulant) son contenu ! « Les merveilles d’Asie » font un vol plané … » (Extrait de l’article Les premiers jours du reste de ma vie… au retour d’expat’ (Part II) publié en 2017 sur FemmExpat.)

Mais ce que vous ne savez pas, c’est que ces cartons qui s’empilent sont déjà le résultat d’un travail assidu qui m’a occupé les 3 mois précédent notre départ. A l’image de Violette dans Les Chroniques d’un retour (pas) annoncé, de Florence Malaud et illustré par Caroline Gaujour

« Chaque passage devant un placard étant devenu une expérience extrêmement douloureuse d’où j’ai l’impression que des voix venues des tréfonds des étagères croulantes me lancent « Violeeeette, Violeeeette, libèèèère-nouuuus…… », j’ai décidé de faire le vide. Résultat : j’ai passé tout le reste du WE, et le suivant, et le suivant, à remplir frénétiquement des dizaines de sacs de jouets, vêtements, livres, nappes aux tâches irrécupérables, robot de cuisine pas touché depuis 3 ans au moins etc. »

Garage sale, Vinted, Emmaüs local, etc. Oui, j’ai beaucoup réduit, trié. Cela a été difficile parfois. C’est un peu comme si je devais me séparer de petits bouts de vie si merveilleux. Mais… (chut !) ce que vous ne savez pas, c’est que j’ai gardé un carton secret, caché, avec mes trésors. Avec l’espoir caché qu’au prochain déménagement (expat je suis, expat je reste…) je puisse ressortir ma crèche péruvienne, mon bouddha rapporté de Chine ou ce cendrier en cuivre du Chili.

2) J’ai vaincu l’administratif

Parce que comme 56 % de mes collègues en retour d’expatriation (baromètre 2021), la complexité des démarches administratives est un réel motif de difficulté. Je vous mentirais si je vous disais que cela s’est fait en un claquement de doigts. Mais comme Nathalie sur le groupe FemmExpat

« J’ai eu la carte vitale pour toute la famille en 5 mois : j’ai trouvé la solution (pas encore rentrée mais fait pour notre fille étudiante) : aller sur le portail CPAM, imprimer formulaire S1106, y joindre justificatifs contrat de travail, quittance de loyer, certificat de scolarité etc, copie pièce d’identité, facture edf etc et RIB. Envoyer le tout en courrier recommandé AR à l’attention du directeur (ou directrice) régional de la CPAM. Dossier traité en une semaine et carte reçue un mois après ! »

Comme Hélène, qui après avoir vécu en 17 ans sur 3 continents, déménagé 7 fois, témoigne :

« je dois avouer que si l’on procède de façon méthodique, on arrive à ses fins. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage… En me lançant dans les préparatifs du retour en France en octobre dernier, j’ai pu relativement bien organiser la rentrée de mes enfants en Janvier. Mes parents m’avaient domiciliée chez eux dès le mois de novembre, pour pouvoir entamer les démarches de réouvertures des droits à la sécu. Une fois que tu es domiciliée, officiellement hébergée et donc te servir les factures de tes parents, tu peux prouver que tu es bien domiciliée en France. Attention ! Les fameuses factures sont difficiles à obtenir de nos jours, mais en fouillant un peu on trouve. »

Et puis il y a les constantes : « compter presque 5 mois pour que le compte AMELI reconnaisse mon numéro de sécu. »
Et un conseil : « surtout faire le maximum par téléphone. Parce que vu la complexité de votre dossier, c’est bien un être humain qui seul pourra en réalité vous aider dans la quête du Graal que constituent les droits à la sécu. »

3) J’ai réactivé mes cartes de fidélité… mais pas mon compte Apple

Oui parce que la victoire dont on est la plus fière, à notre retour en France, ce n’est pas la Sécu. Non, notre vrai trophée, c’est la carte de fidélité. Hélène raconte :

« Quand tu vas chez Darjelling t’acheter une jolie lingerie…et que la jeunette de la caisse (qui n’était même pas née quand tu es partie) te sort de son fichier ! Là, tu réalises que tu existes donc en France quand même!!! Et avec le même bonnet, Hurray ! »

Alors comme Hélène, j’ai ressorti ma petite carte Monop’ (ah… Monop de mon cœur, tu m’as tellement manqué), mon jeton Auchan et j’ai switché enfin pour amazon.fr. Que du bonheur. Mon seul dernier combat, et là je dois dire que je n’arrive pas à vaincre ce dernier fléau… arriver à réinitialiser mon compte Apple sans perdre tout mon contenu et me domicilier en France pour avoir accès à l’appli Vinted ».

4) J’ai retrouvé mon français…

« Quand on rentre, on s’aperçoit qu’après un certain temps isolée sur son île qu’est l’expatriation, on a aussi un peu perdu son français… si si. » Ma copine Hélène m’avait prévenue, et effectivement il m’a fallu quelques jours pour parler le « moi, avant ».

OK, j’avoue, j’ai mis 3 mois à arrêter de dire « on sauve de l’argent » ou encore « playdate » et « set up » tous les deux mots. A présent, je maîtrise à nouveau la langue de Molière et ses finesses, que mes enfants collégiens se sont empressés de me transmettre !

Il me reste cette sensation d’être ni étrangère, ni tout à fait chez moi. A nouveau, c’est Violette qui en parle le mieux :

« Alors ? Je suis là, foulant le sol français, je suis française, je suis sur le point de réinventer toute ma vie et celle de ma famille sur ce sol qu’on appellera bientôt « chez nous », « maison ». Or ce sol… eh bien je le ressens comme une terre étrangère. C’est idiot. Je me sens comme sur un no man’s land, un « no Violette’s land », tenez… Ni d’ici, ni d’ailleurs c’est l’expression qui me vient à l’esprit… ».

5) Mes enfants sont heureux dans leur nouvelle école

Là aussi, cela n’a pas été une mince affaire. Mon réel coup de bol : avoir eu connaissance de notre mutation au cœur de l’hiver. Cela m’a permis d’anticiper…

Hélène raconte :

« Si vous souhaitez inscrire vos enfants dans le privé, en cours d’année c’est galère, mais le monde expat étant en perpétuel mouvement, il arrive que des places se libèrent. Cependant pour le public, seule la dame adorable de la Mairie, (vous savez, celle qui va devenir votre meilleure amie… !) va pouvoir vous donner ce second sésame aux droits à la CAF et même au pass Navigo scolaire, que sont les certificats de scolarité. Alors la dame de la Mairie on la bichonne. .. Et finalement, cela fait du bien d’avoir une oreille attentive et bienveillante dans ce grand moment de solitude qu’est le retour de princesse Léa au bercail. »

Pour celles qui préparent un retour en France l’an prochain, retenez une seule chose : lisez l’excellent guide de la scolarité internationale en France, édité par Expat Communication. Calendrier, tableau des équivalences, des centaines de liens utiles… bref, ce guide a été le graal pour de nombreux expats au retour en France.

6) Je suis sur le point de trouver un job

Une fois l’installation bien avancée (je n’ai pas dit que j’avais vidé tous mes cartons…) et café en main, j’ai décidé un beau jour d’aller me balader sur un job board. Juste pour voir, sans trop d’attentes. Première bonne surprise : il y avait des offres. Alors je suis allée plus loin, j’ai scrollé et réalisé que le marché de l’emploi avait un peu changé. Ou est-ce moi qui avait changé de regard ? Sans doute. Toujours est-il que je décide de tenter ma chance : j’ai postulé dans une start up.

Une boîte en croissance, qui cherchait un « mouton à cinq pattes » : communication, rédaction, relations publiques, un peu d’office management, avec une place au codir. Leurs besoins ? « Juste » quelqu’un de flexible, souple, volontaire, positif, indépendant, créatif et disponible. Il m’a fallu une après-midi pour mettre à plat tout ce que j’avais « gagné » réellement pendant ces années d’expatriation : ouverture d’esprit bien sûr mais aussi empathie, envers la différence et la nouveauté. J’ai repensé à ces années covid en expatriation et j’ai noté la résilience : n’avais-je pas fait preuve de capacité à faire face aux obstacles ? Bref. A l’heure où je vous parle, j’attends leur proposition.

Lire aussi : Soft skills 2022 : ce qui fera la différence pour les expatriés

7) Je parle encore à ma belle-mère et à ma mère, les copines c’est autre chose

Je ne vais pas vous mentir, c’est sans doute cet aspect-là du retour en France que j’appréhendais le plus. D’un côté la folle envie de retrouver ses repères, ces rocs si solides qui m’ont tant manqué pendant ces années. De l’autre, la conscience que j’avais changé et que mes bonnes copines et moi n’avions pas tout à fait vécu la même vie pendant… les 15 dernières années.

Côté parents, cela a été difficile, mais à présent, les choses se sont normalisées. Le plus dur pour eux ? Cette distance affective qu’ils n’attendaient pas de la part de leurs petits-enfants. Un peu naïvement, ils avaient même oublié qu’ils parleraient si mal le français à leur retour en France. J’ai encaissé (oui parce que c’est vers la mère que l’on se tourne dans ces cas là : quoi ? Tes enfants ne parlent pas français ?), j’ai expliqué et j’ai patienté. Plutôt que d’aller au clash, j’ai essayé de me mettre à leur place. Comment aurais-je réagi ? En quelques mois, les enfants ont retrouvé leur français et leurs bonnes habitudes de french children. Tout le monde souffle à nouveau et belle-maman me prend les enfants lors des prochaines vacances scolaires. Mon rêve de FemmExpat devient enfin réalité !

Côté copains, je suis tombée d’un peu plus haut.

Et pourtant je m’étais bien préparée. Je savais que je ne serai pas attendue. La vérité est que nous avons changé, moi, beaucoup, mais eux, aussi ! Je suis partie jeune mariée célibataire, je rentre épuisée avec des pré ados, qui ont évolué dans des milieux si différents ! Alors je cherche encore, j’avoue, 6 mois plus tard, je passe encore beaucoup de temps sur mon groupe de copines qui sont restées en expat. Les choses se feront naturellement. Avec le temps ! Et en attendant, je prépare déjà un grand week-end de retrouvailles l’an prochain avec les copains.

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