Expatriée à Turin, Italie

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Arrivée depuis quelques mois à Turin, Aliénor nous donne ses impressions sur sa ville d’expatriation.

Avant d’arriver dans cette ville du Nord de l’Italie,
Je l’imaginais sombre, provinciale et industrielle (ah oui, c’est bien là qu’il y a la Fiat !). Bref, rien de très excitant. N’ayant pourtant jamais vraiment vécue à l’étranger, et très attirée par l’Italie, je mesurais ma chance d’aller vivre dans une ville comme celle-ci, aussi low-cost soit-elle, en comparaison à Rome, Milan ou Naples. Tous ces clichés se sont effacés un à un, et si je devais résumer cette ville en trois adjectifs aujourd’hui  je choisirais charmante, vivante et simple.

 

Turin est une ville du Piémont traversée par un fleuve (le Pô) et entourée de montagnes.

Pour la parisienne que je suis, quelle émerveillement de découvrir les jours de beau temps, en ouvrant mes volets, la majestueuse chaîne des Alpes encerclant au loin la vallée. L’impression de respirer, enfin.  Cela se confirme en allant flâner dans la ville, gelato à la main bien sûr. Ici, la vie se veut saine. On va chercher ses produits frais au marché, on prend le vélo (le tobike, velib local), on va se balader dans un des nombreux parcs, sous les porches ou le long du Pô, et on passe ses week-ends sur des skis, crampons au pied ou en maillot. On dit les turinois bugia nen (« qui ne bougent pas », statiques, en piémontais), et on comprend vite pourquoi ; avec la campagne, la montagne et la mer à moins d’une heure et demie, ils n’ont aucun intérêt à aller voir ailleurs !

Culturellement, Turin est ville très riche et très active.

Depuis les Jeux Olympiques de 2006, la cité a fait le pari du tourisme et est aujourd’hui une des villes les plus visitées d’Europe. Et pour cause ! Cité royale, fief des ducs de Savoie, première capitale d’Italie ; Turin a vraiment su dépasser la crise industrielle des années 80 et mettre en avant toutes ses richesses. En plus des monuments locaux comme le Duomo, le Palazzo Reale, le Palazzo Madama, les nombreuses églises et hôtels particuliers ; vous trouverez également un musée national du cinéma extrêmement fourni et passionnant, un musée égyptien dont les collections rivalisent vraiment avec  celles du Louvre, et de nombreux centres d’art moderne et autres expos. Si vous avez du temps, profitez-en ! Il existe une carte annuelle d’entrée dans les musées de Turin et du Piémont qui coûte une cinquantaine d’euros. Parfait pour qui veut découvrir la ville de fond en comble et la faire visiter à ses amis de passage.

Turin est une ville où les saisons existent encore vraiment.

D’avril à octobre, le soleil est très présent et relativement doux. Attention cependant aux mois de juillet et août qui peuvent devenir un cauchemar pour ceux qui ne sont pas équipés en climatisation. Le printemps est une période très agréable où l’on commence à pratiquer le sport local, l’aperitivo. Ces fameux apéritifs italien où l’on se sert sur un grand buffet de plats chauds et froids et l’on traîne des heures en terrasse avec un spritz à la main. Les grandes places Vittorio Venetto, San Carlo regorgent de ces bars à aperetivo, mais je vous conseillerais spécialement celui de La Maison, via della rocca. En hiver, il neige beaucoup mais j’ai été étonnée de voir qu’il y avait tant de lumière pendant cette période. Fini les mois de novembre à ne pas voir le soleil pendant des semaines entières. Ici, malgré le froid qui dure et s’installe, le ciel est très souvent dégagé.

En tant que française débarquant à l’étranger,

Ma plus grande surprise a été de voir comme il était facile de créer du lien ici. En quelques semaines, armée de mon sourire timide et de mon italien plus que rudimentaire, je connaissais les prénoms de tous les commerçants du quartier. Paola du pressing me faisait passer, par sa meilleure amie, un CV chez Adecco, Enrico du petit bar d’en bas me servait des cafés gratuits, et le monsieur du supermarché me demandait comment allait ma famille… Bref, les gens sont très accessibles ! Les français en particulier sont tout à fait acceptés dans cette ville quasi-frontalière (5000 français à Turin et 12000 dans le Piémont, tout de même !) et il n’est pas rare de demander quelque chose en italien dans un magasin et d’entendre la vendeuse répondre dans un français absolument parfait. Turin n’est pas une ville dépaysante, dans le sens qu’on ne se sent pas bousculé dans ses petites habitudes quotidiennes.

S’il y a des choses qui dérangent vraiment au début ici, ce sont la conduite et l’administration.

Le mythe des italiens au volant est bien réel,

Sur la route c’est la loi du plus fort. Aussi, il faut se montrer très vigilant au volant et à pied lorsque l’on traverse. A se demander s’ils voient les feux de la même couleur que nous…. Ne soyez donc pas susceptible si les 10 voitures derrière vous klaxonnent pendant 5 minutes si vous mettez un peu de temps à faire votre créneau ou que, par malheur, vous vous arrêtez lorsque le feu est orange.  Mais cela fait partie du folklore local (on est en Italie quand même !). Sinon, pour les plus frileux comme moi, Turin est une ville très bien équipée en bus et tramways. Le métro est constitué d’une seule ligne mais peut se révéler également très pratique.

L’administration locale… est beaucoup moins amusante.

Que ce soit à l’anagrafe (l’état civil), l’azienda sanitaria locale (la caisse d’assurance maladie) ou à la posta ; vous vous arracherez littéralement les cheveux. C’est un mauvais moment à passer, les réunions de français regorgent de personnes racontant des anecdotes drôlissimes sur ces matinées d’horreur. Pourquoi ? Manque de personnel (deux guichets en moyenne), manque d’organisation (300 tickets distribués), ouverture de 10h45 à 12h (avec des pauses de 30 minutes pour les braves dames de la fonction publique)… Bref, laissez votre fonctionnement franco-français au placard et prenez votre mal en patience. Petit conseil, arrivez avec tous les papiers officiels que vous avez à la maison (on vous demande une fiche de paie, prenez-en 10 + le contrat + l’attestation, etc.) et débarquez deux heures avant l’ouverture pour être certain de passer.

Côté logement, cela dépend de votre profil. 

Si vous avez des enfants scolarisés à l’école française, on vous conseillera de vous installer dans la colline ou la pré-colline, de l’autre côté du Pô. Les appartements et maisons y sont plus vastes, l’environnement très vert et les navettes spéciales de l’école y passent chaque matin. Plus vous montez haut dans la colline, plus vous vous éloignez du centre mais plus vous vous rapprochez de l’école. Tout se fait alors en voiture. Pour les vrais citadins, le plein centre (pieno centro ou centro storico) est un délice. Très vivant, vous y trouverez tout ce qu’il faut en matière de commerces, loisirs, etc. Le seul problème peut être de trouver un parking aux heures de pointes (15 min en moyenne). Pour les jeunes actifs et étudiants, le quartier de San Salvario est un bon choix car extrêmement vivant de nuit et très calme de jour.  L’équipe de Turin Accueil est très à l’écoute des nouveaux arrivants, et si vous prenez contact avec eux ils pourront vous transmettre les coordonnés de telle ou telle personne vivant à tel endroit pour avoir des avis précis. Le réseau francophone est assez actif et propose de nombreuses activités comme des cours de cuisine italienne, des visites, des randonnées,  des groupes professionnels et vous trouverez à l’Alliance Française une bibliothèque francophone bien fournie.

Il est facile de trouver ses marques à Turin en tant que français.

Passées les petites exaspérations administratives ou autres, vous vous extasierez devant la qualité de vie qu’offre une ville comme Turin. Ici, il est coutume de remplir son frigo en allant au marché. Donc, premier achat de base, le caddie ! Pour des prix tout à fait raisonnables, vous pouvez vous fournir de produits frais sur le marché de Porta Palazzo (plus grand marché ouvert d’Europe) ou dans les dizaines de petits marchés qui fleurissent dans les quartiers. C’est simple, dans les superettes, il n’y a ni viandes, ni poissons, et un choix très réduit de fruits et légumes. On peut cependant trouver les produits de base dans les Auchan et autres Carrefour en périphérie. Mais, on se prend finalement très vite au jeu des produits frais et cuisiner ici devient un vrai plaisir.

Turin condense finalement tous les avantages
et les inconvénients d’une grande ville italienne, vous vous y sentirez vite a casa (à la maison) ! Et si par hasard, un petit cafard vous prend, notre douce France n’est pas si loin, à 5h30 en train de Paris (ligne directe), 1h 10 en avion ;  et 3h en train de Lyon. »

Aliénor,

à Turin

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