Caroline : « Sans l’expat, je n’aurai sans doute jamais donné naissance à la maison »

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Photo: Janko Ferlič-Unsplash

Quand Caroline débarque en 2014 à Houston avec son époux, elle est maman d’un tout jeune bébé de 14 mois et enceinte de 5 mois et demi de son second enfant… 
 
Médecin en Belgique, elle se retrouve dans l’impossibilité d’exercer aux USA. Faute de reconnaissance de diplôme, elle doit envisager de passer une équivalence (très difficile à obtenir) ou rebondir et se réinventer professionnellement. Elle se tourne alors vers les médecines douces.
 
Notre expat’ est aujourd’hui conseillère en allaitement I.B.C.L.C. (International Board of Certified Lactation Consultants), éducatrice en HypnoNaissance, éducatrice en massage bébé, doula postanale et se retrouve aussi et surtout à la tête d’une joyeuse tribu de 4 enfants… 
 
Elle a pris la décision d’accoucher à la maison pour son quatrième enfant et revient pour nous sur ce choix qu’elle n’aurait sans doute pas pris si l’aventure de l’expatriation n’était pas passée par là.
 
 

Ma priorité en arrivant ? Trouver un gynécologue pour mon suivi de grossesse

Par expérience, je savais que le taux de césarienne par confort aux USA était très élevé et cela ne me confortait pas. C’est donc un peu la peur au ventre que je me suis mise rapidement en quête d’un gynéco à l’écoute de mes besoins et sensible aux méthodes naturelles. Et ce ne fut pas une mince à faire…
 
Après mes premières investigations, j’ai cru avoir déniché la personne de confiance mais quelques semaines plus tard, c’est la déconvenue. Je rends compte que je vais droit à la césarienne avec mon premier gynéco. 
 
Je reprends tout à zéro… et après plusieurs semaines de liste d’attente, je trouve enfin la perle rare ! Mais quelle aventure ! 
 
C’est avec elle que je vivrai 2 naissances respectées (ou presque) à l’hôpital. 
 
 

Petit à petit, cette expatriation me donne de plus en plus de recul, sur bien des sujets tant personnels que professionnels. 

Il aura d’abord fallu me réinventer professionnellement. Ce fut à la fois un choc immense et une opportunité en or ! Mon diplôme de médecine générale n’étant pas reconnu aux USA, j’ai repris des formations pour devenir conseillère en allaitement IBCLC, éducatrice en HypnoNaissance, éducatrice en Massage Bébé, doula postanale… 
 
N’ayant plus recourt à mes prescriptions médicales pour prendre soin de ma famille et détestant le système de santé américain, je me tourne depuis 4 ans vers les médecines alternatives plus accessibles (huiles essentielles, fleurs de Bach, naturopathie… ) pour faire face aux petits maux de notre quotidien.
 
 

Je m’informe et réalise qu’accoucher à la maison n’est pas plus risqué qu’à l’hôpital

Ayant repris plusieurs formations, j’ai donc sauté sur cette occasion pour lire énormément d’articles, de revues et d’études scientifiques … 
 
Et quelle ne fut pas ma stupéfaction d’apprendre que finalement donner naissance à la maison n’est pas plus risqué que de donner naissance à la maternité. De plus, mon risque de césarienne passerait de 30% environ à moins de 5% si j’accouchais chez moi ou au centre de naissance de Houston. (1)
 
 

Vivre à l’étranger m’a poussée à sortir de ma zone de confort, à oser

Vivre à l’étranger loin des miens et de mes habitudes a beaucoup changé ma façon de penser et de voir les choses. 
 
L’expatriation m’a obligé à me renseigner, à fouiller, à peser le pour et le contre entre mes habitudes et celles de mon pays d’accueil. On prend le meilleur des deux. C’est là que nos nouvelles découvertes font tomber certaines croyances bien ancrées. 
 

J’ai donc accouché chez moi…

Si un jour je m’aviez dit que j’accoucherais chez moi… Je vous aurais répondu MOI ? JAMAIS ! C’EST INCONSCIENT ET TELLEMENT DANGEREUX D’ACCOUCHER À LA MAISON !
 
Je ne suis pas là pour vous convaincre et je ne dis pas que toutes les femmes doivent enfanter chez elle. Mais voici un tout petit aperçu des études qui m’ont convaincues :
 
  • Les études scientifiques estiment que plus de 90% des accouchements sont normaux (ou en tout cas devrait être normaux). (1) 
  • Michel Odent, gynécologue français, fermant revendicateur de l’accouchement naturel, vous dira que toutes les femmes sont capables de donner naissance sans aide, que l’accouchement est instinctif, naturel. Les femmes ont tout ce qu’il faut en elle pour accoucher. Elles n’ont pas besoin d’aide. Elles juste besoin d’apprendre des choses sur la naissance et de soutien le jour de la naissance. 
  • En donnant naissance chez moi à Houston, je me suis aussi rendue compte que je divisais presque par 10 le risque que j’ai une césarienne. En effet, à Houston le  taux de césarienne en milieu hospitalier dépasse de 30%. Celui de ma sage-femme est de moins de 5% (2). 
  • L’ Organisation Mondiale de la Santé considère un taux de césarienne en dessous de 5% comme bénéfique pour la maman et/ou pour l’enfant. Si le taux est supérieur à ce chiffre c’est que les femmes ont subi une césarienne qui n’était pas nécessaire (3)! Pourquoi certains gynécologues ont un taux de césarienne en dessous de 5% et d’autres au-dessus de 50% ? 
 
 

… à la maison, tous réunis… et les étoiles dans les yeux !

 
Lucie, 4,370kg et 56 cm est née chez nous à la maison en toute sécurité, malgré son cordon enroulé autour du cou. Quel bonheur d’être chez soi, de pouvoir manger, boire, bouger, de faire naître son enfant dans une position physiologique et d’être accompagnée sous le regard bienveillant de ma sage-femme et ma doula.
 
Lucie est née dans l’eau, tout en douceur, au bout de 3 heures de travail sans épisiotomie ni déchirure. Mes enfants sont arrivés une heure après la naissance. Mon fils de 4 ans a coupé le cordon ombilical. Notre sage-femme leur a montré le placenta et la poche dans laquelle le bébé était resté 9 mois.
 
Ils avaient tous des étoiles dans les yeux. C’était magique d’être entourée de nos enfants pour le tissage et de s’endormir dans notre lit à 3 sans être réveillée toutes les heures par les professionnels de l’hôpital. J’accoucherai bien encore 10 fois comme cela.
 
 

Faites donc « vôtre » votre future naissance

Profitez donc d’être loin de chez vous, loin de votre culture et loin de votre entourage… pour faire vôtre, cette future naissance. 
 
Ouvrez vos yeux. Ne vous fiez pas qu’au bouche à oreille. Lisez la littérature. Renseignez-vous et posez-vous les bonnes questions, beaucoup de questions, aux personnes qui vous accueillent et au personnel soignant.
 
Soyez ouverte à cette nouvelle culture, peu-importe le pays dans lequel vous vous trouvez. Renseignez-vous sur les traditions culturelles de votre pays d’accueil autour de la naissance, de la bénédiction de la maman, du placenta… qui justement peuvent être bénéfique pour vous et votre bébé. 
 
Votre esprit curieux et critique issu de votre expatriation vous laissera quelques belles surprises dans bien des domaines…
 
 
 
 
Caroline De VilleCaroline de Ville 
 
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1) Recommandations du Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé (Belgique), 96% des accouchements sont des accouchements simples – kce.fgov.be, 2010
2) Centre de naissance, Katy Birth Center, Houston
3) Evolution des taux de césarienne –  https://www.cesarine.org/avant/etat_des_lieux.php
 
 
 

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