Vivre à Waikoloa, à Hawaï

Puako-Hawaii-HPMarie et son mari ont décidé de partir en famille s’installer au milieu de l’Océan Pacifique, dans l’Ile de Big Island, dans l’archipel d’Hawaï.

« J’ai toujours rêvé de partir habiter à l’étranger avec ma famille. Petite, j’avais déjà vécu un an aux USA pour le travail de mon père et j’ai toujours gardé une affection particulière pour ce pays. Alors quand mon mari a décroché un emploi là-bas, j’étais plus que ravie… Hawaii ? La cerise sur le gâteau !

À la phase d’excitation succède la phase de questionnement, surtout concernant nos 3 enfants de 7, 5 ans et  10 mois. Tout se bouscule dans notre tête : il faut penser aux vols de 24h avec 3 enfants en bas âge et 10 valises, se questionner sur notre volonté de vivre sur une île au milieu du Pacifique à 14 000 km de nos familles/amis, se renseigner sur les écoles, les logements, la couverture médicale, etc.  Alors, on se renseigne, on achète des livres et on parcourt tous les blogs sur le sujet.

Mais il n’y a pas beaucoup d’expatriés français à Hawaii, et s’il y en a ils sont rarement sur la même île que nous (Big Island ou île d’Hawai’i). La plus grande communauté française est située sur l’île d’O’ahu. L’Alliance française s’y est d’ailleurs installée, à Honolulu.

Grâce au travail de mon mari, nous entrons tout de même en contact avec une famille française arrivée plusieurs années plus tôt avec des enfants de l’âge des nôtres. Une mine d’informations !  Il n’y a pas à dire : 2h au téléphone avec des personnes ayant vécu cela vaut bien des nuits à la recherche d’informations sur le net !

Notre décision n’a pas été longue à se faire attendre et nous sommes partis à l’aventure en août 2012.

Le voyage :

Avec un bébé petit dormeur, un caractère bien trempé et qui faisait ses premiers pas, le trajet en avion était mon 1er stress.  Est-ce qu’elle va dormir ? Est-ce qu’elle va hurler tout le long (elle a de l’endurance !) ? Est-ce que j’aurai assez de nourriture pour le trajet ?

Mais tout s’est bien passé, l’altitude a dû avoir le dessus sur mon bébé qui finalement a dormi les ¾ du voyage ! Les compagnies se sont montrées vraiment à l’écoute et les passagers très compréhensifs (finalement, les pleurs ont été peu nombreux !). Le seul point négatif : l’arrivée sur le sol américain à Los Angeles. Nous arrivions avec un visa de travail, l’inspection étant alors un peu plus longue. Mais c’est sans compter sur l’obligation de récupérer nos 10 bagages, 4 bagages à main et 3 loupiots pour parcourir 3 terminaux à pied…. Sans oublier la douane qui nous demande d’abandonner lait et petits pots (après nous les avoir fait renifler et les avoir fait passer au test anti arme chimique) sous peine de vider et fouiller nos 14 bagages !

L’arrivée :

La première chose qui me revient à l’esprit c’est cette sensation de chaleur en descendant sur le tarmac… Mais la vue des cocotiers (l’aéroport est en plein air), le son des ukulélés et l’accueil avec des leis (colliers de fleurs, signe de bienvenue) ont fait opérer la magie ! Bienvenue sous les Tropiques !
L’eau turquoise, le sable blanc/noir et même vert, les couchers de soleil à couper le souffle, les arcs-en-ciel…tout est là ! Mais je ne m’attendais pas à tant de lave ! Un véritable désert de lave ! Entre 2 villes, il n’y a rien : pas une maison, pas une voiture, pas un arbre, pas une fleur ! Et cela malgré l’âge de certaines coulées. Vous pouvez donc passer 30 minutes pour atteindre une ville, sur une route droite (à l’américaine) où vous ne croiserez personne si ce n’est des chèvres sauvages ou des ânes ! Après tout il n’y a que 200 000 habitants sur une île de 10 000 km2 (pour comparaison : la Corse fait 8000 km2 pour 300 000 habitants).

Big Island :

Hawai’i est un archipel dont les îles principales sont O’ahu, Maui, Hawai’i (communément appelée Big Island), Kauai, Molokai et Lanai.

Hawai’i possède 5 volcans : le Kohala (éteint), le Mauna Kea ( endormi – le plus haut avec 4207m, plus de 9000 m depuis sa base sous l’océan), le Hualalai (endormi), le Mauna Loa (actif) et le Kilaulea (très actif, et en éruption depuis 1983).

L’île est dépaysante : à elle seule, elle renferme 11 des 13 climats terrestres ! Si vous le désirez, vous pouvez aller toucher la neige au sommet du Mauna Kea puis redescendre vous baigner dans une eau à 26° (l’hiver !) dans la même journée !  Il est facile de changer d’environnement selon les humeurs : Envie de pluie ? Allez visiter Hilo, à l’Est, la ville la plus humide de tous les Etats-Unis !

Envie de sable blanc et d’eau turquoise ? Rendez-vous sur la Kohala Coast !

Hawai’i  c’est l’île « nature » et y élever ses enfants est un vrai bonheur !

La culture et les traditions hawaiiennes sont encore très présentes : le côté très local avec fleurs dans les cheveux, paréos, luau (cochon qui cuit dans le sable) et chemises à fleurs ne sont pas que des clichés.

La culture asiatique est aussi très marquante ici puisque  39% de la population hawaiienne est asiatique.

Le climat y est idéal. Comme nous sommes sous les Tropiques, les températures sont sensiblement les mêmes toute l’année : entre 25 et 30°.

Nous avons choisi de nous installer à Waikoloa, petite bourgade de 6000 habitants perdue au milieu d’un désert de lave.

L’éducation :

Il n’y a pas d’école française ou autre école internationale sur Big Island. Nos filles sont donc scolarisées dans une école américaine. Elles bénéficient de l’ESL (English Second Language) et ont donc du tutorat deux fois par semaine, après la classe.

Les keiki (enfants) ont une place centrale dans la société hawaiienne et on le ressent tout de suite. En plus du système scolaire américain qui tend à beaucoup valoriser l’enfant dans son travail, l’école est vraiment conçue pour que l’enfant s’y sente bien. Grands espaces ouverts, nombreuses activités, nombreux jeux dans la cour, ambiance familiale. Ici, tout le monde connaît tout le monde à l’école, et d’ailleurs tous les adultes qui interagissent avec les enfants (en dehors des instituteurs) sont appelés « auntie » ou « uncle » (tante et oncle ) L’école c’est la deuxième ohana (famille) des enfants !

La culture hawaiienne a évidemment une place prépondérante. Les enfants suivent des cours d’études hawaiiennes (Hawaiian studies). Ils étudient le hula (la danse hawaiienne), le ukulélé, l’histoire et la langue hawaiienne avec des « natives » (les Hawaiiens d’origine).

Malgré tout, l’éducation est une question qui soucie tous les parents. Quelques rares écoles publiques se démarquent, mais en général, elles n’ont pas bonne presse.  Il existe alors des Charter Schools (école à gestion privée  autonome, financement public) ou bien les écoles privées.

La vie quotidienne :

En général, les enfants commencent l’école vers 8h pour finir à 15h. L’après-midi est le théâtre des activités sportives : soccer, cheerleading, basket, paddle ou surf !

La vie est très chère ! Il ne faut pas oublier que nous vivons sur une île en plein milieu du Pacifique, et que la plupart des denrées sont donc importées !

Le logement d’abord : même si la crise de 2008 est passée par là et a fait baisser un peu les tarifs, une maison (il n’y a que très peu d’immeubles à Hawai’i, et seulement de 2 étages maximum) de 3 chambres coûte entre 1600 et 2000$ par mois. Le logement est cependant un peu moins cher du côté de la ville d’ Hilo, plus locale et pluvieuse.

L’électricité y est la plus chère des USA et une facture de 200-250$ par mois est  monnaie courante.

L’alimentation n’échappe pas à la règle ! 7$ le paquet de céréales pour les enfants, 1.50$ le yaourt ou 8$ pour 2/3 tomates ! Pour acheter ses fruits et légumes il faut se fournir dans les « Farmer’s Market » (mais qui n’a rien à voir avec nos marchés français), et pour tout le reste, les gens se fournissent dans l’achat en gros.

Les Américains sont des « early birds » (lève-tôt) : bon nombre d’entre eux vont faire du paddle ou nager dans une des baies vers 6h du matin avant de partir au travail. J’en ai d’ailleurs fait l’expérience dans les salles de sport : 7 personnes au cours de 18h15 mais 45 inscrits au cours de 5h15 du matin !!!

L’océan tient une place importante dans la vie des Hawaiiens : tous surfent, font du paddle board (debout sur une planche), du paddling (kayak en mer), du snorkeling (plongée avec tuba) ou de la plongée.  Observez les garages des Hawaiiens : outre le 4×4 (très utile sur l’île) vous trouverez certainement une planche de surf, un kayak ou un bateau !

Autre trait caractéristique américain –d’autant plus vrai à Hawai’i- les « garage sale » : chaque week-end, les gens organisent des ventes de matériel/meubles/vêtements dans leur garage ou jardin. C’est un moyen très efficace et très économique de vous meubler ! Il y a beaucoup de roulement à Hawai’i, et quand on déménage on laisse bien souvent tout derrière soi pour racheter ensuite… Et ça fait le bonheur des locaux ! Il suffit de chercher dans les petites annonces sur internet (craiglist.com) pour en trouver des dizaines par week-end.

Le logement :

Waikoloa est ville idéale pour les enfants : calme, familiale, ensoleillée et dotée d’une bonne école primaire ! Il y a un petit supermarché où vous trouverez de tout et une station essence. Le statut de résident de la ville vous offre les portes de la piscine et vous donne des tarifs préférentiels pour jouer au golf.

Si elle est parfaite pour les familles, elle est sûrement trop calme pour les célibataires. Après tout, elle est un peu une cité-dortoir, la majorité des gens travaillant à Waimea ou dans les resort sur la côte. Si vous cherchez plus d’animation, visez Waimea ou Kailua-Kona !

Waimea est située à 900m d’altitude et le climat y est sensiblement différent. En fait, la ville est même séparée en deux : dry side (côté sec) et wet side (côté humide). Il y pleut souvent, mais la plupart du temps c’est une pluie assez fine. Les arcs-en-ciel sont donc très fréquents. Il y a 9000 habitants dans cette petite bourgade (ne vous attendez pas à y trouver des buildings !) et elle possède de nombreux petits commerces. Elle renferme aussi les principaux employeurs de l’île : les observatoires d’astronomie CFH (Canada-France-Hawaii) et le Keck.

Les défis de vivre à Hawaii :

–   Etre situé sur une île à 6000 km des premières côtes peut peser sur certaines personnes. C’est d’ailleurs la première raison d’échec à l’expatriation.
–   Le système de santé américain, complètement différent du système français et très cher.
–   L’école :
L’école commence officiellement à 5 ans (Kindergarten). Pour commencer l’école, les enfants doivent avoir fêté leurs 5 ans au 1er août de l’année scolaire. Pas de chance pour ma petite dernière née en septembre et qui intègrera donc l’école à l’aube de ses 6 ans.
Il existe des systèmes de Preschool (maternelle) privés mais il faut compter environ 800$ par enfant et par mois.
Les collèges et lycées privés ont de bien meilleurs résultats que les écoles publiques. Comptez plusieurs milliers de dollars par an pour Parker School ou Hawaii Preparatory Academy !
–   Pas de grande ville : pas d’escapade shopping grandiose ou de rendez-vous chez le petit libraire du coin (il n’y en a plus !)
–    Il est difficile de créer de véritables relations d’amitié avec les Américains : aussi accueillants soient-ils, il est difficile de tisser des liens plus profonds que cela.

Les avantages de vivre au « paradis » :

La nature : l’Etat d’Hawaii fait un travail remarquable dans la préservation de ses espaces. Bon nombre d’espèces de faune et de flore sont protégées et les gens sont très respectueux de ces règles. Le résultat est que les paysages sont époustouflants, et l’île très propre. L’environnement est placé au premier plan et les enfants sensibilisés très tôt au triage des déchets et à la protection des espaces.

-Le « aloha spirit ». Hawai’i possède une ambiance unique aux Etats-Unis.  Les gens sont calmes, posés, agréables et bien loin de la frénésie des villes du Mainland. Le signe de reconnaissance est la Chaka (Hang Loose : le pouce et le petit doigt en l’air) et signifie à la fois bonjour, au revoir, merci. Je pensais ce signe réservé aux surfeurs cool et bronzés, mais j’ai déjà reçu un merci « chaka » par une mamie d’au moins 90 ans !

– L’accueil des américains : les gens sont charmants, souriants, aimables et toujours prêts à rendre service. On se sent très à l’aise partout. Malgré tout, le côté d’Hilo connaît plus de réserves à l’égard des non-hawaiiens (surtout chez les surfeurs).

– l’impression de vivre toute l’année en vacances : aller siroter un Coke à Kona, faire un « potluck » (pique-nique) entre amis sur la plage ou fêter l’anniversaire de ses enfants dans un resort, c’est habituel à Hawaii !

– Tee-shirt, short et tongs toute l’année… Ca fait presque 1 an que je suis là et donc 1 an que je n’ai pas mis de chaussures fermées (sauf pour les randos bien sûr). Et quel bonheur de ne plus avoir à se dépêcher le matin pour mettre collants, pantalons, blousons, bonnet et autre cache-nez aux enfants !

– se baigner avec les tortues, apercevoir des milliers de baleines l’hiver, déjeuner avec des oiseaux multicolores et j’en passe.

Vous hésitez encore ?

Venez siroter un Mai-Tai, un cocktail ananas/mangue/coco, les doigts de pieds dans le sable fin, pendant que les enfants s’amusent à compter les baleines au large…. Alooooooha !

Marie C.L

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