Apprendre le français à son enfant : arrêtons le bras de fer !

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Avec le confinement, vous voilà transformée en enseignant à la maison. La tâche est ardue. Et quand, en plus, il faut maintenir le niveau de français de nos enfants expatriés alors que cette langue n’est plus aussi présente, cela relève d’un vrai défi ! Car oui, apprendre le français à un enfant expat, c’est toute une stratégie ! Comment éviter le bras de fer ?

Catherine Allibert partage ses pistes de réflexions.

Quand l’heure du français ressemble de plus en plus à un cauchemar…

Vous avez une boule dans le ventre. Vous n’aimez plus lui donner ces cours. Et lui n’aime plus les recevoir. Vous l’appelez et commence alors un rapport de force entre ses « j’ai pas envie » et vos « il faut le faire ! ».

Comment se sortir de cet engrenage ?

Je rencontre des parents souvent démunis par rapport à l’apprentissage du français dans leur famille. Ils ont déjà opté pour leur solution (méthode à distance, cours avec une tierce personne, cours donnés par une association locale…) mais leur enfant freine des quatre fers quand vient le temps de ses cours. L’opposition est mal vécue d’un côté comme de l’autre.

Voici quelques réflexions pour sortir de ce conflit.

Impliquons notre enfant dans la recherche de la solution qui lui irait le mieux

Imaginez-vous dans votre bureau, au travail : votre patron entre subitement et vous dit « Demain, vous commencez une formation ! ». Il vous explique que c’est « formidable », que c’est « pour votre bien », que cela va être « utile pour votre futur dans l’entreprise », que c’est un « sujet qui va vous passionner ». Comment réagissez-vous ? Qu’est-ce qu’il manque ?

Même si le sujet de la formation est celui dont vous avez toujours rêvé, il manque un élément essentiel : votre avis.

Oui, vous auriez aimé que votre patron, avant de vous inscrire directement dans cette formation, vous demande ce que vous en pensiez. Ai-je raison ? Pourquoi est-ce que ce serait différent avec notre enfant ? Je rencontre trop souvent des parents qui me disent chercher la solution idéale pour leur enfant et qui la lui imposent sans l’impliquer. Pourtant il a son mot à dire (est-ce là ce que nous craignons ?). Et si plutôt que de le contraindre, nous lui donnions un choix de solutions et ce, en étant prêt à respecter ce choix ? En faisant cela, nous indiquons à notre enfant que nous sommes à son écoute et que nous le respectons.

Responsabilisons notre enfant

Imaginez encore votre patron. Il a décidé d’installer son bureau juste à côté du vôtre afin de vous « encourager » à travailler encore plus.

Que ressentez-vous ? Eh bien c’est exactement ce que votre enfant ressent quand vous ne lui laissez pas la liberté nécessaire à ce qu’il fasse par lui-même.

J’entends souvent les « il faut toujours que je sois derrière, sinon, il ne fait pas ! » Évidemment, si vous êtes là, il va se sentir contraint de le faire. Mais que va-t-il se passer dès que vous aurez le dos tourné ? Il ne va plus faire !

Aidons notre enfant à se prendre en main en lui donnant des buts atteignables.

Aidons-le à se responsabiliser. Donnons-lui une chance de faire par lui-même. Laissons-le expérimenter, trouver son rythme, sa solution.

Nous pouvons lui dire que nous sommes disponibles s’il a besoin de nous. Mais quittons la pièce. Oui, contenons cette envie de surveiller ce qu’il fait ! Les premières fois, peut-être qu’il ne fera pas son français. Ou juste un petit peu.

Et puis petit à petit, il va se prendre en main. Pourquoi ? Parce que nous, parents, lui aurons fait confiance !

Rendons-lui son libre arbitre

Imaginez encore votre patron : il vous a donné une tâche à faire qui ne vous convient pas. Vous détestez faire ça, tout simplement ! Qu’allez-vous faire ? L’alerter, peut-être ? Et lui dire précisément ce qui ne vous convient pas ?

Si votre enfant ne veut vraiment pas se mettre au français, qu’il trouve la grammaire ennuyeuse, l’orthographe compliqué et les exercices complètement idiots, et bien, il a le droit de penser ça ! Ne niez pas !

Acceptez ces remarques pour ce qu’elles sont : des alarmes !

Bien sûr, il n’est pas question de lui donner raison et d’abandonner purement et simplement le français. Mais si nous prenions point par point ce qui ne va pas et essayions ensemble de trouver une solution, il y a fort à parier que nous mettrions alors toutes les chances de réussite de notre côté.

« Oui mais c’est trop tard, il est braqué et je n’ai pas d’autres choix que de le forcer !  »

Quand ça ne va plus avec votre patron, une réunion s’impose, n’est-ce pas ? Une mise à plat, une écoute respective. Vous voulez alors que votre patron comprenne votre point de vue, mais il va aussi défendre le sien. Que se passe-t-il ensuite ? On cherche un compromis.

« Pas d’autres choix que de le forcer », vraiment ? Et si, sans lâcher la corde, vous « donniez du mou » ?

Si vous commenciez par partager votre propre ressenti sincèrement, par exemple par un « moi non plus, je ne prends pas vraiment de plaisir à ça… tu penses qu’il y aurait une autre solution ? » Ouvrez le dialogue ! Soyez sincère ! Des solutions, il en aura ! Vous serez peut-être étonné par sa créativité : « Quoi ? Tu aimerais retranscrire les paroles de cette chanson française ? »

Et pourquoi pas ?

Tous les parents ne vivent pas la même chose. Mais nous avons tous vécu au moins une fois ce moment où notre enfant n’avait soudain plus envie.

Nous avons alors tendance à répondre par l’énervement ou la colère. Et les choses souvent s’enveniment. Cette lutte avec notre enfant nous épuise et l’épuise aussi. Nos émotions nous submergent et empêchent de voir.

Comprendre ce qui se cache derrière cela, se mettre à sa place, sentir ce qu’il ressent devrait pourtant être notre état d’esprit.  

Nous ne sommes (heureusement !) pas le patron de notre enfant ! Nous sommes des parents qui, dans leur bienveillance, cherchent à ce que leur enfant progresse, s’améliore, excelle ! Arrêtons de nous poser en supérieur et préférons la position – tellement plus agréable ! – du guide, de l’accompagnant, du supporter ! Et faisons-leur confiance !

Nos enfants sont plein de ressources et nous avons parfois tendance à l’oublier. Profitons donc de l’excuse du français pour renouer des liens forts et tendres avec votre enfant !

Catherine Allibert, une histoire de samouraïs

Catherine Allibert
Exploratrice de la langue française. Elle embarque petits et grands dans des activités ludiques et créatives autour de l’apprentissage du français, tout en améliorant la relation parents-enfants.

> Son site : https://www.unehistoiredeninjasetdesamourais.com – « Apprendre le français avec la souplesse du ninja et la rigueur du samouraï ! »

> Retrouvez-la également dans ces podcasts : « Le français comme j’aime » 

En panne d’idées pour choisir des livres pour vos enfants ? Suivez son compte Instagram où elle partage toutes ses découvertes !

Elle anime aussi un groupe Facebook « Le français à la maison » où de nombreux parents se retrouvent pour échanger autour des difficultés d’apprentissage de leurs enfants

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