Ecole à la maison : quand maman devient maîtresse en expat…

Quand-maman-devient-maitresse-en-expat-UNE femmexpat 559x520En expatriation, la question de la scolarité de nos enfants est souvent source d’angoisse et de questionnements. Quel choix opérer ? Les inscrire dans le système français, local ou international ?

Dans certains cas, le choix n’est pas toujours possible : les structures manquent ou ne répondent pas aux besoins de l’enfant. Alors, il arrive que certaines optent pour l’instruction à la maison. On parle alors de « homeschooling », une option possible car seule l’instruction est obligatoire, pas la scolarisation.

Quand maman devient maîtresse… Catherine en a fait l’expérience lors de son expatriation en Suède. Une double (voire une triple) casquette à tenir. Pas toujours simple !

Témoignage.

Nous avons fait le choix de jongler entre l’école locale et l’école à la maison…

Arrivés en Suède avec nos filles de 6 et 9 ans, dans une petite ville sans établissement français, nous avons opté pour un mix école suédoise et école française à la maison.

Il était important pour nous que nos filles soient scolarisées dans une école locale pour apprendre le suédois, se faire des amis et tester le fameux système éducatif scandinave. Mais par contre, nous estimions inconcevable de les “laisser” dans le niveau d’orthographe, de grammaire et de conjugaison qu’elles avaient en arrivant.

C’était d’autant plus vrai pour la petite dernière qui aurait dû entrer en CP et à qui l’on devait absolument apprendre à lire et à écrire en français. Car question écriture, il faut aussi noter que l’écriture cursive, utilisée en France, a été remplacée dans nombre de pays par l’écriture script et que si vous ne leur enseignez pas, vos enfants ne la connaîtront pas.

…mais il faut du temps et de l’exigence

Pour notre première année d’expatriation, j’ai choisi de faire appel au CNED (Centre National d’Enseignement à Distance) en Scolarité Complémentaire Adaptée, sensée être allégée par rapport à une scolarité complète et adaptée à des enfants à double scolarisation.

Après avoir réçu de gros colis contenant les manuels de cours ainsi que les codes d’accès à une plateforme web, nous avons pris conscience avec effroi de l’ampleur du programme qui nous attendait.

Car même si mes filles finissaient l’école à 13h30, nos séances de travail scolaire (français, mathématiques, histoire-géo et sciences) nous prenaient 2h chaque jour, parfois plus.

Difficile de faire moins. En effet, des évaluations sanctionnent ces séances à la fin de chaque mois et il faut impérativement les suivre à la lettre. Car, en fin de mois, nous devions envoyer les tests écrits et oraux par mail au professeur référent de chacune des filles. Et ils nous les retournaient corrigés, accompagnés de messages plus ou moins encourageants selon les instits !

Un programme à distance pas toujours adapté aux besoins

Même si les cours du CNED étaient d’un très bon niveau, je voyais parfois mes filles perdre leur motivation sur des exercices ennuyeux et non adaptés à leurs besoins. Et nous n’avions pas toujours le temps d’approfondir avec elles des notions qui leur manquaient.

Aussi, forte de la confiance de maman-maîtresse acquise lors de la première année, j’ai décidé la seconde année d’organiser moi-même les enseignements de mes filles en m’appuyant sur des manuels scolaires officiels que j’ai eu la chance de me procurer par l’intermédiaire d’un membre de la famille qui est institutrice.

Français, mathématiques, histoire-géo, éducation civique, sciences… J’ai organisé le programme quotidien des filles en établissant un rétroplanning sur l’année tenant compte des vacances ou autres activités extrascolaires.

L’angoisse de la responsabilité sur mes épaules

Entre ces deux expériences, je dirai que c’est la deuxième version qui nous a les plus convenu à toutes les trois. Plus d’autonomie, moins de pression, plus de liberté. Mais aussi, une certaine angoisse pour moi, sur qui reposait entièrement les apprentissages de mes filles !

Car il faut bien avouer que gérer la double casquette de maman-maîtresse n’était pas facile tous les jours.

Cela demande aussi pas mal de patience car il fallait motiver mes filles à se remettre au travail après leur journée d’école suédoise. Gérer l’instruction à la maison requiert aussi beaucoup d’énergie pour courir de l’une à l’autre lors de nos séances de travail simultanées !

J’avoue aussi que cet engagement de ma part m’a clairement pénalisée dans mon apprentissage du suédois (ayant été obligée de refuser des cours à la journée), ma recherche d’emploi (ne recherchant que des temps partiels avec mes après-midis libres) et mes relations sociales.

Enfin, faire l’école à la maison m’a demandé beaucoup de fermeté pour sans cesse rappeler les objectifs et redonner du sens à cet effort. Car bien-sûr qu’il s’agit d’un effort, pour tout le monde.

Mais un effort qui en vaut la peine pour permettre à nos enfants de garder contact avec leur culture française et de leur offrir la possibilité de réintégrer à tout moment le cursus scolaire français, riches d’une (voire deux) langues étrangères !

Au retour en France, réintégrer le système officiel

Dans notre cas, le retour en France de mes filles s’est fait dans des sections internationales dans le niveau qu’elles auraient eu si elles n’avaient pas quitté la France (CE2 et 6e). Elles y ont été intégrées sans demande d’attestation ni test particulier. Ce qui n’est pas une étape obligatoire lors d’un retour d’expatriation, cela dépend des établissements.

Pour appuyer leur dossier, j’y ai adjoint :

  • les bonnes évaluations de leur année avec le CNED
  • ainsi que des appréciations de leurs enseignants suédois (professeur principal + professeur d’anglais)
  • et expliqué qu’elles avaient suivi le programme français à la maison.

Peut-être cela a t’il rassuré leurs écoles respectives, qui sait ?

En tout cas, la scolarisation dans ces sections internationales est pour elles l’occasion de poursuivre leur apprentissage de l’anglais tout en côtoyant des enfants ayant aussi connu l’expatriation. De quoi rentrer en douceur et reprendre leurs marques sans difficulté.

Et si  c’était à refaire ?

Au vu des très bonnes premières évaluations scolaires de mes filles depuis leur retour, bien-sûr qu’on le referait !

Si vous aussi, vous vous posez la question, je dirai que le choix de faire l’école à la maison dépendra de l’âge de vos enfants, de votre durée d’expatriation, de si vous comptez leur faire faire des études supérieures en France ou pas etc etc… et que tout ça est très personnel finalement.

Il faut bien avouer aussi que tous les parents n’ont pas la même appétence pour l’enseignement, ni la même patience. Je dirai que c’est à chacun de voir s’il s’imagine être parent-prof. Si cela n’est pas concevable, autant se tourner vers d’autres solutions quand c’est possible (dans certaines grandes villes, il existe par exemple des regroupements d’enfants scolarisés au CNED).

Et si vous vous lancez, sachez aussi que les réactions de vos propres enfants peuvent être différentes des expériences que vous avez entendues par ailleurs. Il vous faudra constamment faire preuve de souplesse, d’adaptabilité et de compréhension pour trouver VOTRE organisation, celle qui conviendra au mieux à tous.

Allez courage, c’est faisable et c’est au final une bien jolie aventure de vie à partager avec ses enfants !

Pour nous, pari réussi. Ouf !

Catherine, expatriée à Karlstad en Suède et auteure du blog « L’élan blanc, à la découverte de la Suède »

Bientôt de retour vous aussi ? 

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