Maintenir le français en expatriation : garder le cap après la rentrée

maintenir le français en expatriation

« Cette année, c’est décidé, on n’abandonnera pas le français en cours d’année ! ». La rentrée de septembre, c’est un peu comme en janvier, nous sommes remplies de bonnes résolutions ! Car oui, comme le montre le dernier baromètre Expat Communication, nous sommes convaincues, comme 82% des personnes interrogées, que le maintien de la langue d’origine pour les enfants est essentielle. Mais comment réussir à persévérer après ce mois de rentrée ? Catherine Allibert, qui accompagne depuis des années des petits expats à distance en leur apportant un soutien en langue française, nous donne 5 pistes pour ne pas s’essouffler pendant l’année et garder le cap. »

Des chiffres et un principe de réalité…

Dans le dernier Baromètre Expat Communication, à la question : « Quelle est l’importance de la langue d’origine pour les enfants? » vous avez répondu : « essentielle pour 82% ». Le maintien du français est donc un enjeu majeur pour de nombreuses familles. A la question : « Comment faites-vous ? », 41 % disent faire le choix d’une scolarité en français, 23 % profitent de séjours en France pour maintenir le niveau, 9% font appels à des applis et autres outils Internet. Le reste (-de 5%) font d’autres choix. On le voit donc : le maintien du français est un enjeu important mais se heurte à un principe de réalité : le maintien réel au quotidien. Vous n’avez pas envie que cela devienne un combat ? Lisez donc les conseils de Catherine !

Des intentions et un élan réels

La rentrée, c’est un peu comme le début de l’année en janvier : nous sommes plein de bonnes résolutions. Oui, nous l’inscrivons à un cours de français ou nous le mettons à telle ou telle méthode, oui, nous mettons en place un horaire régulier pour que notre enfant se plonge dans l’apprentissage du français, oui, nous achetons et lisons des livres qui vont lui faire adorer le français ! Nous suivons à la lettre tous les bons conseils donnés par la multitude d’articles « pour une rentrée réussie ! » ! Les intentions sont bonnes et d’ailleurs notre enfant a tendance à nous suivre dans cet élan. Mais au bout de quelques semaines, tout le monde s’essouffle. Oui, comme pour les bonnes résolutions, au bout d’un moment, on a tendance à baisser les bras. Pourquoi ? Et surtout comment y pallier ? Je vous donne ici les 5 principes à connaître pour ne jamais abandonner !

Pourquoi est-il difficile de suivre le programme que l’on s’était fixé ?

Lorsque notre enfant s’engage dans un programme de français quel qu’il soit, il est d’abord happé par la nouveauté. L’enthousiasme de la découverte lui permet de s’ouvrir et d’acquérir ainsi les connaissances nécessaires. Mais au bout de quelques temps, des difficultés apparaissent.

Elles sont diverses :

  • ce peut être une règle qui n’a pas été bien comprise et qui gêne pour la suite,
  • ou un horaire qui finalement ne convient plus,
  • ce peut être aussi une lassitude face à une routine un peu trop monotone,
  • ou encore… une pression un peu trop forte sur ce qu’on attend de lui.

👉Dans tous les cas, la conséquence est une démotivation qui va freiner les apprentissages.

Cinq actions pour garder le cap en français en expatriation !

1. Prendre conscience des progrès réalisés et les fêter.

Si notre enfant a des difficultés à apprendre le français, l’idée est de lui montrer que même s’il n’avance pas aussi vite qu’il le souhaiterait (ou que nous le souhaiterions, d’ailleurs !), il avance ! Plus le programme est détaillé, plus il est facile de cocher ce qui est acquis et ce qui ne l’est pas encore. Il est important aussi de faire comprendre à notre enfant que les résultats ne sont pas toujours visibles tout de suite. L’apprentissage n’est pas linéaire et on peut tout à fait régresser occasionnellement. Par ailleurs, le fait de revenir de nombreuses fois sur une règle de grammaire fait partie du processus d’acquisition et de mémorisation.

Pour que notre enfant soit conscient de ses progrès, on peut passer par des systèmes d’autoévaluations où il observe lui-même ce qui a été compris. Il pourra ainsi partager ses réussites. N’oublions pas de fêter ses avancées avec lui !

2. Définir des objectifs atteignables

Si notre enfant est en difficulté en français, mais que, parce que le retour en France est peut-être pour bientôt, il doit (par exemple) ingurgiter les niveaux de français de la 6e à la 4e en six mois, on voit bien que la barre est un peu trop haute !

Si dès septembre, nous discutons avec lui des objectifs qu’il souhaiterait atteindre, nous lui permettons de construire lui-même son programme. Pour l’aider, nous pouvons nous inspirer des programmes officiels du site officiel de l’éducation nationale ou encore des sommaires des manuels scolaires. Il est intéressant de faire le bilan sur ce qu’il ne sait pas mais aussi ce qu’il sait déjà ! Laissons-le formuler avec ses mots les objectifs qui lui semblent atteignables. Et, dans notre exemple précédent, il peut être ingénieux de se tourner vers un professionnel pour définir les priorités. L’idée, dans ce cas d’urgence, ne sera pas obligatoirement d’atteindre le niveau souhaité mais que notre enfant arrive à se sentir le moins possible en décalage avec les autres et entre sereinement dans son nouvel établissement.

3. Oser remettre en cause la méthode

Chaque enfant a sa manière d’apprendre. Certaines méthodes, trop scolaires, trop rigides ou au contraire trop ludiques, peuvent ne pas lui convenir. Nous avons souvent du mal à remettre en cause une méthode dans laquelle nous avons investi du temps et de l’argent. Mais il vaut mieux trouver une autre solution que de voir notre enfant se braquer contre le français.

La méthode idéale ? Une méthode qui s’adapte à son enfant. Et pour cela, il faut ce que j’appellerai un « facilitateur ». Ce peut être un professeur, un proche ou bien nous-mêmes, les parents. Dans tous les cas, le fait d’avoir une personne qui comprend les difficultés de l’élève, qui s’attarde quand c’est nécessaire, qui va plus vite quand, au contraire, les connaissances sont vite assimilées, permet de gagner en efficacité et donc en motivation. Par ailleurs, le fait d’avoir un interlocuteur à qui notre enfant pourra poser toute sorte de questions, même les plus basiques, sans qu’il se sente jugé, lui permettra de mieux comprendre et ainsi d’avancer.

4. Faire la part des choses : désintérêt réel ou simplement coup de fatigue ?

Lorsque notre enfant s’essouffle, plusieurs interprétations sont possibles : est-ce simplement un coup de fatigue, un contrecoup de la rentrée ? Ou est-ce un réel désintérêt pour cette matière ? Plus nous détecterons le désintérêt tôt, plus nous pourrons le pallier facilement.

Comment ? En ayant une vraie discussion avec notre enfant. Comprendre les sources de ce désintérêt va permettre de désamorcer cette perte de motivation. La conversation n’est pas toujours évidente et notre enfant peut très bien ne pas vraiment savoir lui-même, mais le fait d’en parler va lui permettre de réfléchir sur la question et lors d’une prochaine conversation, il sera alors plus conscient du problème et pourra formuler clairement la source de cette démotivation.

5. Penser aux bénéfices de l’apprentissage du français

Plus notre enfant est convaincu du fondement de l’apprentissage du français, plus il lui est facile de persévérer. En effet, le pourquoi de tout cela est essentiel ! Un retour prochain, le projet de faire ses études supérieures en France, le choix d’un cursus international, ou encore, le simple plaisir de communiquer avec des proches restés en France ? Plus notre enfant sera persuadé que l’apprentissage du français va lui être bénéfique, plus l’acquisition de cette langue sera facile. Il ne voit aucun avantage pour le moment ? C’est normal, il n’est pas toujours facile de voir les bénéfices dans le long terme. Mais pourquoi ne pas les lister avec lui ?

En expatriation, le maintien du français est un point souvent délicat dans les familles. Accompagner notre enfant pour qu’il ne soit pas en difficultés plus tard est notre rôle de parents. Profitons de ce bel élan de la rentrée et tentons tant bien que mal de garder le cap tout au long de l’année, pour que le français soit pour lui un plaisir d’apprendre.

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Catherine Allibert

Catherine Allibert

Exploratrice de la langue française. Elle embarque petits et grands dans des ateliers d’écriture ludiques et créatifs autour de l’apprentissage du français.

Son site : « Apprendre le français avec la souplesse du ninja et la rigueur du samouraï ! »

Retrouvez la aussi dans ces podcasts : « Le français comme j’aime » sur toutes les bonnes plateformes d’écoute.

En panne d’idées pour choisir des livres pour vos enfants ? Suivez son compte Instagram où elle partage toutes ses découvertes !

Couverture_la-fille-de-lempereur_Catherine Allibert

Enfin découvrez aussi son roman jeunesse « La fille de l’empereur », le premier tome d’une série intitulée… « Une histoire de ninjas et de samouraïs », bien évidemment !

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