Un livre pour sortir les « domestic workers » de l’ombre

Les femmes de l'ombreNous sommes nombreuses en expat à avoir une « helper« , une « domestic worker« . Une petite main qui vient à la maison pour s’occuper du ménage, des courses, des repas et des enfants… A Singapour, comme dans d’autres pays du globe, certaines « maid » sont malheureusement victimes d’employeurs peu scrupuleux et font l’objet de nombreux abus (moral, physique, sexuel, etc.) de part leur statut.  Pour s’en sortir, leur seule option est de s’enfuir pour chercher de l’aide

Pour accueillir ces victimes, des associations se mobilisent afin de défendre les droits de ces femmes migrantes abusées. Elles les accueillent et leur offrent un espace de parole mais les aident aussi pour que leurs dossiers « administratifs » soient traités au niveau du Ministère du travail ou de la police, quand il s’agit d’abus physiques ou sexuels. L’association leur apporte aussi un soutien psychologique grâce à une équipe de psychologues bénévoles.

Emmy Doulain, expat’ française dans la cité-État insulaire, a décidé elle aussi de s’y engager. Touchée par ces histoires, elle a couché sur papier leurs témoignages dans un livre choc : « Les femmes de l’ombre ». L’objectif : ouvrir les yeux du public sur ce que vivent ces « domestic workers« . Non seulement à Singapour mais également à travers le monde.

 

Elles s’appellent Indah, Rushelle, Miswati ou Mary Grace…

…et  sont venues chercher un peu de « rêve singapourien »  pour se construire un avenir.  L’espoir d’une vie meilleure les pousse à tout quitter… La plupart ont laissé leur famille, enfants et conjoints, pour venir travailler à Singapour et pouvoir envoyer régulièrement une contribution financière indispensable à la survie de la famille.

Elles ont fait le choix de venir travailler et de vivre dans l’ombre de leurs employeurs. De s’occuper des tâches ménagères, de la cuisine, des enfants ou des personnes âgées…

Ce sont des « domestic workers », des femmes migrantes. Et les abus dont elles font l’objet se cachent derrière les portes closes des grandes villas : confiscation du passeport et/ou du téléphone, privation de sorties ou de congés, intimidations, menaces, tâches inappropriées, abus physiques ou sexuels

Selon les statistiques officielles, elles sont environ 250 000 dans la cité-État, soit environ une pour cinq ménages.

La majorité vient d’Indonésie ou des Philippines. Mais elles peuvent venir des onze autres pays approuvés par le Ministry of Manpower (MOM). On y retrouve la Malaisie, le Myanmar, la Thaïlande, le Bangladesh, le Cambodge, Hong Kong, l’Inde, Macao, la Corée du sud, le Sri Lanka et Taïwan.

 

Leur rêve s’est effrité 

Tout cela a beau être illégal, les phénomènes de maltraitance demeurent une réalité. Et cela même si le MOM punit sévèrement les contrevenants à un an de prison et 10 000 dollars d’amende, voire à des peines plus lourdes en cas de violences. 

Leur seule option reste la fuite

Bénévole dans une ONG, Emmy les a rencontrées au sein du « shelter ». Ce refuge accueille les « domestic workers » qui se sont enfuies de chez leur employeur ou de leur agence de recrutement. La plupart de ces femmes en situation de crise ont besoin d’un soutien administratif (pour la gestion de leurs dossiers) et psychologique (pour les aider à surmonter les abus dont elles ont été victimes).

Selon les situations, ces femmes peuvent rester au shelter de quelques jours à quelques mois. Lorsque les cas impliquent une enquête policière et/ou un procès, elle peuvent y rester quelques années.

Certaines peuvent être autorisées à travailler pendant la durée de l’enquête, d’autres pas. Dans ce dernier cas, elles peuvent rester « coincées » à Singapour pendant une longue période sans aucune source de revenu…

 

Ce sont leurs histoires…

L’histoire taboue, tapie à l’abri des regards de dix-sept femmes à qui Emmy Doulain prête sa plume. A la fois émue et révoltée par les témoignages que ces femmes lui ont confiées, elle décide d’en parler à travers l’écriture d’un livre. Pour prendre conscience et ouvrir les yeux sur certaines réalités.

Parce qu’en 2021, il est urgent et crucial de faire connaître au grand public ce qu’elles endurent dans leur quotidien de « domestiques ». De leur donner une voix. De sortir de l’ombre leurs peurs, leurs difficultés mais aussi leurs forces et leur résilience pour s’en sortir.

 

Une immersion à découvrir dans l’ouvrage d’Emmy Doulain que nous vous recommandons :

Les femmes de l’ombre –  Emmy Doulain, Éditions Baudelaire, 2020 (17 euros)

Ces récits sont fictifs. Pour autant,  les détails de ces histoires sont issues de l’imagination de l’auteure ainsi que de faits réels, rencontrés lors de son travail bénévole au sein d’une ONG à Singapour.

 

bouton Abonnement NL FXP- 350x150

 

FemmExpat vous conseille de lire :

Maid, Ayah, nini, muchacha, ces femmes qui nous aident en expat’

Passeport Bénévole : mode d’emploi

Sandra : « l’expat est un déclic pour le bénévolat »

Femmes francofortes : 12 histoires de femmes inspirantes au cœur de Montréal

Autres articles dans la catégorie

  • Echangez avec d’autres expats !

  • Nos conférences en ligne

  • Podcast

  • Agenda

  • Rejoignez-nous sur Instagram !

  • Le guide de la carrière internationale

    Piloter sa carrière à l'international : le guide à destination des expatriés, des chercheurs d'emploi et des entrepreneurs !

    Le guide de l'expatriation

    Tout ce qu'il faut savoir pour préparer sereinement son déménagement à l'étranger ! Conseils, check-lists, bonnes adresses!

    Notre site vous intéresse ?
    Ne partez pas sans vous inscrire à notre Newsletter !

    Chaque mardi, le mail qui prend soin des expats !
    Un boost de bonne humeur et de conseils.

    Rejoignez-nous !