Conteneurs : rien ne va plus !

conteneursDécidemment, rien n’est simple cette année pour les expatriés ! Déjà contraints dans nos déplacements mondiaux depuis 2020, voilà que nos biens, nos déménagements, nos marchandises, et bientôt nos achats de Noël (en bref, tout ce qui doit passer par un conteneur) sont ralentis par une crise historique. FemmExpat a voulu comprendre la crise qui secoue le transport maritime.

Un déménagement bloqué pendant 3 mois ? Un conteneur en provenance de Santiago arrivé en 4 mois en Belgique au lieu de 2 habituellement ? Un canapé non disponible dans votre magasin avec une date de livraison inconnue ? Du mobilier de jardin commandé cet été toujours pas arrivé ? De la marchandise commandée en France pour votre business aux USA toujours en attente ? Vous n’êtes pas les seuls. Partout dans le monde, la crise des conteneurs encombre les échanges internationaux.

A l’origine, la crise du Covid et la paralysie du commerce mondial, mais pas seulement…

En mars 2020, les compagnies maritimes, projetant un effondrement du commerce, ont mis à l’arrêt 11 % de la flotte mondiale du jour au lendemain. En quelques semaines, ces arrêts ont eu des conséquences énormes…

Pour Henry Dusausoy – Corporate Business Development Manager for France / Global Mobility & Workspace de Crown :

« La situation que nous vivons est la conflagration de plusieurs difficultés qui s’ajoutent les unes aux autres. Le problème est encore loin d’être réglé.

De la crise des semi-conducteurs entamée dès le début de la présidence Trump avec l’affaire Huawei jusqu’à la surconsommation de biens aux USA et en Europe à cause du home-office et du confinement ces derniers 18 mois, en passant par les grèves dans les ports et le blocage du canal de Suez par le porte-conteneur d’Evergreen, chacun s’est forgé une intime conviction sur les causes de la crise.

Les tensions politiques et les élections à venir dans certains pays hystérisent encore plus le débat et ajoutent de l’incertitude quant à un hypothétique clap de fin. »

En résumé, les conteneurs vides ne se trouvent pas au bon endroit. Poursuivons nos questions à Henry Dusausoy de Crown :

Y a-t-il des régions du monde plus concernées que d’autres ?

Les zones Asie et Amérique du Nord sont particulièrement impactées. Pour simplifier à l’extrême, la Chine a un problème crucial car elle ne fait pas partir suffisamment de conteneurs par rapport à sa propre production, alors que l’Amérique du Nord n’a pas les capacités pour les accueillir et sature.

Par ricochet, cela entraîne des perturbations qui sont d’abord locales, puis globales. Les matières premières sont autant affectées que les produits transformés. Les entreprises sont contraintes de créer des stocks car les système d’approvisionnement en flux tendu est inopérant dans de nombreux cas.

Quelle est la conséquence sur les prix de transport ?

Du fait de la pandémie, les coûts supportés par les entreprises ont augmenté : on pense évidemment aux masques et aux gants, mais il y aussi la formation des personnels, l’achat des équipements personnels de protection, de consommables pour la désinfection des mains et des équipements, en passant par les temps d’attente aux ports qui augmentent, ainsi que les frais de gardiennage et le coût des hydrocarbures. Victime collatérale, le carton a vu son cours mondial s’envoler et de réelles pénuries ont été constatées dans certains pays.

Les entreprises ont fait preuve de bon sens et d’intuition commerciale pour absorber une partie de ces coûts dans leur marge.

A cela s’ajoute le prix du fret qui a été multiplié par 7 sur certaines destinations, voire par 13 au départ de l’Asie. A contrario, les tarifs de fret de retour vers l’Asie sont un peu plus bas qu’auparavant.

On observe donc une hyperinflation des prix de manière générale. Dans certains cas extrêmes, le coût du fret représente aujourd’hui plus de la moitié du prix d’un déménagement. Un tel niveau ne peut simplement pas être absorbé dans la marge opérationnelle des entreprises et le consommateur final le ressentira forcément.

Combien de temps faut-il prévoir pour un déménagement avec conteneur aujourd’hui ?

Réponse rapide : il va falloir être patient encore un bon moment.

Réponse nuancée : cela dépend évidemment de la destination et du type d’envoi. Au-delà des temps de transport, ce sont les temps d’attente qui sont déterminants aujourd’hui. Par exemple, des centaines de bateaux sont mis au mouillage au large du port de Long Beach (Los Angeles) pour des durées de plusieurs semaines, car le port est engorgé.

Il y a également la persistance du Covid dans le paysage. Ce qui entraîne des procédures de sécurité bien compréhensibles, mais qui allongent les temps de traitement sur tous les points de contact potentiels entre êtres humains. De plus, malgré des vaccinations massives dans les pays développés, il faut se souvenir que de nombreux pays sont frappés de plein fouet par la pandémie, sans avoir les moyens de vacciner leur population à grande échelle. Cela restreint d’autant la possibilité d’utiliser de nouvelles voies comme itinéraires de délestage.

Pourquoi est-ce qu’on ne construit pas de nouveaux conteneurs ?

Il est vrai que le problème actuel est lié en partie à la pénurie de conteneurs. Toutefois la crise a surtout mis en évidence un réel problème structurel dans le dimensionnement des infrastructures et dans le traitement des flux logistiques. A ce stade, fabriquer davantage de conteneurs ne ferait qu’aggraver la situation en augmentant les engorgements et les temps d’attente.

Le délestage du maritime vers l’aérien n’est pas envisageable car les deux filières de transport ne sont pas comparables en termes de prix de revient, de capacités volumiques et de contraintes réglementaires. Le délestage vers de nouveaux ports crée des opportunités mais se heurte à des limites logistiques car ce sont les entreprises de transport par camion qui ne peuvent répondre à la demande, faute de personnel ou simplement par absence de plateforme intermodale.

Idéalement il faudrait une réflexion globale et concertée des différents acteurs pour parvenir à terme à une meilleure synchronisation des flux. Toute la difficulté de cette entreprise réside dans l’existence d’une pléiade d’acteurs et d’intervenants, privés comme publics, qui co-existent dans des sphères juridiques multiples (droit du commerce, droit de la Mer, droit international, droit national, local, portuaire, etc.).

Un exemple de cette absence de réflexion globale est l’existence de super-porte-conteneurs capables d’accueillir l’équivalent de 20.000 EVP (équivalent à des conteneurs de 20 pieds de 30m3). Relativement à ce qui se faisait auparavant, le produit est fantastique dans son principe et dans l’économie réalisée sur les moyens (carburant, personnel, etc.).

Toutefois, dans un monde où les bateaux portent désormais 7.000 EVP contre 3.000 il y a quelques décennies, de nombreux ports sont au bord de l’asphyxie, car ils ont un nombre limité de grues et de personnel pour traiter ces volumes gigantesques (autant au départ qu’à l’arrivée). Les investissements à terre n’ont tout simplement pas suivi la marche des armateurs vers le gigantisme.

Quand prévoir un retour à la normale ?

Les prévisions ont été repoussées à plusieurs reprises. Comme il s’agit ici d’une crise mondiale avec des effets domino sur des volumes qui se chiffrent en millions de mètres cubes, le problème a une inertie particulièrement importante.

A ce stade, la résorption du problème est pressentie pour la fin du 1er trimestre 2022.

Un déménagement prévu pour bientôt ? Les 4 conseils de Crown Relocation

  • A moins que votre présence soit impérativement requise à destination (délai de visa, début de contrat pour prise de poste, raisons familiales), essayez de repousser votre déménagement de six mois, voire jusqu’à la fin de l’année scolaire si vous avez des enfants. Sans pour autant revenir à la normale, la situation finira par se simplifier et les prix vont également baisser.

  • Si vous devez absolument partir, envisagez la possibilité d’envoyer vos effets personnels un peu plus tôt que prévu et de louer un meublé au départ pour absorber une partie du temps d’attente ; vous pouvez faire de même à l’arrivée pour rendre l’attente plus supportable ou vous faire livrer du mobilier temporaire par des entreprises spécialisées en attendant vos effets.

  • Pour limiter les coûts, tâchez de limiter le volume et la nature de vos effets personnels au strict nécessaire ; sur certaines destinations, il existe également la possibilité de faire du groupage pour mutualiser un conteneur et répartir les coûts entre les utilisateurs, plutôt que d’utiliser plusieurs conteneurs.

  • Si vous êtes expatrié, appuyez-vous sur vos équipes RH. Les entreprises que compte parmi mes clients se sont adaptées et ont mis en place avec succès des stratégies d’accompagnement de leurs salariés. Elles sont responsables de votre bien être, c’est leur priorité, aussi n’hésitez pas à vous faire aider.

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