Coronavirus : « On a vécu le confinement en Chine »

Covid-19-Notre-confinement-Shanghai-UNE femmexpat 559x520 - 2020Clotilde et sa famille vivent en Asie depuis 8 ans. En septembre 2019, ils signent pour une seconde expatriation à Shanghai. Deux mois plus tard, arrive l’annonce du Coronavirus Covid-19 et ils font le choix de rester et doivent s’adapter à vivre le confinement.

Rentrée tout récemment en France, Clotilde revient sur cet épisode pour FemmExpat.

De la semaine de vacances au calme…

Quand les vacances du Nouvel An chinois débutent, l’épidémie de Coronavirus prend de l’ampleur. Les premières mesures de protection dans les gares et aéroports sont mises en place. Pour nous, cela ne change pas grand chose puisque nous avions décidé de rester afin de profiter de Shanghai – souvent plus calme durant cette période. Avec le recul d’aujourd’hui, cela nous fait sourire…. 

… au confinement imposé !

Effectivement, plus les jours passent, plus la psychose autour de ce virus augmente. On comprend très vite que tout va rester fermé après les 3 traditionnels jours de congés. Et, seuls  les commerces alimentaires restent ouverts avec des horaires réduits.

Dès le premier week-end de vacances, certaines familles décident de rentrer en Europe, parfois rapatriées par leurs compagnies. Pour notre part, n’ayant reçu aucune consigne stricte de la part de l’entreprise de mon mari, nous décidons de rester sur place, soudés, en famille. Et, ceux qui, comme nous, choisissent de rester, sont confiants et sereins. 

Assez vite, nous sommes de moins en moins nombreux à choisir de rester

La vie s’organise et heureusement, la solidarité s’accentue entre expatriés. La première semaine se passe bien, il y encore des restaurants ouverts midi et soirs et on passe du bon temps avec les copains. Mais quand on comprend que l’école ne va pas ré-ouvrir comme prévu le 3 février et que les bureaux vont également rester fermés, on espère secrètement que cela sera de courte durée…

Et chaque jour, on suit de près l’évolution du nombre de personnes atteintes par le virus.


Adapter sa vie entre télétravail et e-learning

Premier effet pour la famille : la fermeture de l’école. Les professeurs mettent en place une solution de e-learning quotidienne afin de permettre à nos enfants de continuer à avancer dans les programmes scolaires. Et c’est à nous parents de nous transformer en maître ou maîtresse pour assurer la continuité. 

Notre appartement se transforme donc en école et bureau, le télétravail étant aussi imposé. 

C’est là que le confinement commence à s’intensifier

On se retrouve donc tous les quatre, un peu les uns sur les autres, à devoir nous organiser pour travailler tant bien que mal.

Pas facile tous les jours, d’autant que les sorties sont très limitées car les derniers endroits ouverts ferment aussi. Heureusement, l’approvisionnement alimentaire reste assuré et on se console en se faisant des bonnes bouffes entre copains. Mais les discussions reviennent inlassablement à la question « Que fait-on ? Faut-il partir ou rester ? »…

Trouver un nouveau rythme

Les journées s’organisent autour du rythme scolaire que l’on met en place à la maison. Bonne nouvelle : le réveil matin sonne un peu plus tard que si les filles devaient prendre le bus pour l’école, ce que l’on apprécie.

Et point positif, les enseignants préparent très bien le programme à suivre à la maison. Bien sûr, nos filles préféreraient être à l’école avec maîtresses et copains mais elles prennent cela avec philosophie et comprennent que ce ne sont pas des vacances prolongées. Elles s’adaptent bien à la situation et se mettent courageusement au travail, contentes de faire des pauses avec les copains… mais toujours avec des masques.

Nos vies derrière des masques

Point positif dans tout cela, nous profitons d’un Shanghai non pollué …! On la chance d’avoir un playground et un tennis dans notre résidence où les enfants peuvent se défouler un peu. 

Au fil des semaines, de nouvelles habitudes s’installent et on essaie de garder une vie sociale active pour éviter de se sentir isolé. Et tout cela en restant très prudents. D’ailleurs nos premiers mots aux enfants dès que l’on arrive quelque part sont « lavez-vous les mains » !

Des mesures de protection mises en place

Au sein de chaque résidence, afin de se protéger d’une éventuelle contamination, les entrées sont extrêmement contrôlées :

  • les kuaidi (livraisons) sont déposées aux gardes de l’entrée avec interdiction aux livreurs de pénétrer dans la résidence.
  • les copains qui viennent nous rendre visite, doivent se soumettre à une prise de température et remplir un questionnaire au sujet de leurs récents déplacements en Chine. 
  • le port de masque est bien sûr obligatoire pour tous, partout. 
  • face à la pénurie de masques dans les pharmacie, un rationnement est mis en place par les management des résidences.
  • la prise de température à l’entrée de n’importe quel café ou commerce se généralise.

Rester calme

Nos familles et amis prennent régulièrement de nos nouvelles, on se veut rassurant et on apprécie ce soutien extérieur. La fréquence de leurs appels nous fait sentir la préoccupation véhiculée par les médias. Mais on tente de garder la tête froide et ne pas céder à la panique. Pour cela, face aux statistiques, on relativise sur les réels risques sanitaires à Shanghai.

Dans la ville, il y a de nouvelles mesures de prévention tous les jours, relayées grâce aux différents groupes wechat (le whatsapp chinois en mieux !).

  • La liste des endroits ouverts est actualisée régulièrement, très peu d’endroits sont ouverts après 20h.
  • La livraison à domicile est mieux assurée et on peut se faire livrer facilement depuis plusieurs restaurants.
  • Un médecin français fait avec l’UFE un point quotidien très complet et rassurant.

Un élan de solidarité et de bienveillance se fait vraiment sentir au sein de la communauté française. Rester soudés face à cette crise et s’apporter du réconfort est crucial.

Vivre dans une ville fantôme

Déambuler dans cette ville fantôme d’habitude si animée fait un drôle d’effet. Les rue sont vides. Peu de piétons, de scooters, de voitures. La plupart des commerçants sont fermés, les centres commerciaux sont déserts. 

Beaucoup d’interrogations demeurent :

  • Quand l’école va t’elle reprendre sachant que la date de réouverture a été décalée déjà à deux reprises?
  • Comment la situation va-t-elle évoluer?
  • Quand la vie va-t-elle reprendre son cours ?

Bien sûr, on veut rester confiant et on se concentre sur le côté positif de cette situation imposée qui nous fait partager de bons moments en famille et nous apprend également la patience…!

On se sent de plus en plus seuls

La situation n’évolue malheureusement pas dans le bon sens… On se sent de plus en plus seuls… La famille et les amis s’inquiètent… Et après 2 semaines de cette vie en vase clos, l’entreprise de mon mari encourage très fortement son personnel à regagner la France et à poursuivre le télétravail en dehors des frontières chinoises.

Jusqu’alors, nous avions évoqué cette possibilité mais il était hors de question pour nous de séparer la famille et d’envisager par exemple, de rentrer avec les filles en laissant mon époux seul sur place. L’annonce de la fermeture du bureau de mon époux pour 2 semaines supplémentaires, nous décide à partir. Et bien entendu, cette décision rassure nos proches.

Se décider à partir dans les 24h

A Shanghai, le risque sanitaire n’est pas si préoccupant mais le confinement pèse sur le moral familial. On ne se rend jamais assez compte de l’importance de notre liberté que quand on en est privé… Et de se sentir dépendant, emprisonné d’une situation qu’on ne contrôle pas, joue sur les relations. Il faut faire des efforts, les énervements sont fréquents.

En 24h, nous prenons donc la décision de partir. Il faut trouver une solution pour notre cochon d’Inde et faire nos valises sans savoir pour combien de temps nous serons absents…

En attendant impatiemment de pouvoir repartir

Dans l’avion, on se sent soulagés et tristes à la fois : nous sommes tous très attachés à Shanghai et à sa trépidante énergie et sommes de tout cœur avec cette Chine qui fait face du mieux possible à cette crise sanitaire. Mais, si on se réjouit de quitter une ville fermée et le confinement, on espère pour tous, un retour à la vie normale très vite. Et pour nous, un retour rapide également.

Nous voilà aujourd’hui en France. Bien sûr, nous avons des consignes de vigilance : des contrôles ont été effectués à notre sortie d’avion et nous devons rester prudents en évitant notamment les contacts dans les prochaines semaines. Mais n’arrivant pas de Wuhan, nous ne sommes pas soumis à la quarantaine stricte du centre de Carry-le-Rouet. On commence aujourd’hui, un nouveau cycle d’attente…. 

Et à présent, il va falloir gérer la situation d’entre-deux… car il ne s’agit ni de vacances, ni d’un retour mais on ne connaît pas la date de reprise de notre vie « comme avant »…

Clotilde

bouton Abonnement NL FXP- 350x150

FemmExpat vous conseille de lire aussi :

Coronavirus – quand tu tiens le monde en apnée

Votre sécurité et celle de votre famille en expatriation : mode d’emploi

La dengue, le zika et le chikungunya : conduite à tenir en expat

Autres articles dans la catégorie

  • Echangez avec d’autres expats !

  • Nos conférences en ligne

  • Podcast

  • Agenda

  • Rejoignez-nous sur Instagram !

  • Le guide de l'expatriation

    Tout ce qu'il faut savoir pour préparer sereinement son déménagement à l'étranger ! Conseils, check-lists, bonnes adresses!

    Notre site vous intéresse ?
    Ne partez pas sans vous inscrire à notre Newsletter !

    Chaque mardi, le mail qui prend soin des expats !
    Un boost de bonne humeur et de conseils.

    Rejoignez-nous !