Expatriation solo : se préparer pour le grand saut !


L'expatriation en solo - Portrait KellyL’expatriation vous tente mais la perspective de partir seule vous donne des sueurs froides ? Expérience d’une vie ou pure folie ? Tout est une question d’état d’esprit et de préparation.

L’appréhension, la montagne de questions : Kelly est passée par là lors de ses expatriations successives, et c’est en échangeant avec d’autres femmes expatriées qu’elle a trouvé les réponses.

Et elle a décidé d’en faire profiter les autres candidates à l’expatriation : c’est ainsi que le podcast Fill’Expats est né en octobre 2020. Tous les mardis, à travers les témoignages de ses invitées, elle partage un condensé de conseils et informations pratiques pour vivre au mieux sa première expatriation.

Rencontre.

Kelly, vous êtes désormais une habituée des expatriations en solo, pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

À 34 ans, cela fait maintenant 9 ans que je suis expatriée, même si depuis quelques mois j’ai rejoint le territoire français, en lâchant tout une nouvelle fois pour m’installer en Guadeloupe. Pourtant, je n’ai pas toujours vécu au soleil !

Ingénieure dans l’industrie depuis 10 ans, j’ai eu l’occasion de m’expatrier une première fois aux États-Unis, en 2012. J’y suis restée 3 ans avant de saisir une opportunité professionnelle au Canada, où j’ai passé 6 ans.

Partir seule était un choix ?

J’ai toujours voulu être libre de prendre mes propres décisions, et la vie ne m’a pas amenée à partager ces expériences avec un compagnon de voyage. Donc, oui, on peut dire que c’était un choix.

😕 Certes, ce n’est pas toujours facile :

  • Qu’il s’agisse des préparatifs, de la logistique ou des aléas, il faut tout gérer seule.
  • Dans les moments de doute, ou confrontée à des difficultés, on n’a pas forcément une personne avec qui parler.
  • Faire des rencontres peut également prendre plus de temps, puisqu’on ne peut par exemple pas profiter de la sortie de l’école pour discuter avec des mamans, ou du réseau d’un conjoint.

😉 Pour autant, j’y vois de nombreux avantages :

  • Seule, on est plus flexible sur le lieu d’installation. Et on peut plus facilement bouger, voire rentrer au pays, si on ne se sent pas ou plus assez bien. On est libre !
  • D’un point de vue personnel, cette expérience forte nous permet d’évoluer très rapidement.
  • Et pour apprendre la langue, c’est une aubaine : sans opportunité de parler français à la maison, les progrès sont rapides !

Peut-on dire que c’est plus dangereux pour une femme de partir en solo ?

Je dirais que lorsque l’on part seule, on peut se sentir plus vulnérable. Mais je ne pense pas que cela soit réellement plus dangereux.

Homme ou femme, le danger s’apprivoise. Il faut l’accepter et prendre le temps de bien comprendre la culture et les précautions à prendre dans la zone où l’on se trouve, les endroits éventuels à éviter…

Personnellement, que ce soit au Pays de Galles, aux États-Unis ou au Canada, il ne m’est jamais rien arrivé. Finalement, c’est en France que j’ai connu le plus de mésaventures, et pourtant je n’étais pas seule !

Que conseillez-vous à une femme qui souhaite se lancer dans une expatriation en solo ?

Avant toute chose : une expatriation s’anticipe ! Partir en voyage quelques semaines au pied levé, c’est possible. Mais s’installer dans un nouveau pays demande un minimum de préparation, logistique et mentale.

Tout ne sera pas facile, c’est bien d’en avoir conscience avant le départ, sans pour autant laisser l’entourage projeter ses propres peurs sur nous.

Voici 8 conseils à garder en tête : 

1️⃣ En premier lieu, il convient de connaître son objectif d’expatriation. Qu’est-ce que je cherche à acquérir en partant dans tel endroit ? L’idée étant de ne pas partir pour fuir quelque chose mais pour atteindre un but.

2️⃣ Il est important de se donner le temps, ne pas laisser l’excitation prendre le dessus au point de brûler les étapes et bâcler les préparatifs.

3️⃣ L’expatriation, c’est l’aventure. Pour autant, il est indispensable de se renseigner en amont sur le pays, en écoutant des podcasts ou en allant discuter avec d’autres expats sur des groupes Facebook, par exemple. Cela permet d’éviter le choc culturel.

4️⃣ Pour partir seule, je conseille d’apprendre les bases de l’anglais ou de la langue du pays. Certes, une fois sur place on apprend plus vite, mais connaître quelques bases évitera des heures de frustration.

5️⃣ Pour celles qui ne s’expatrient pas dans un cadre professionnel établi, il est important de connaître un peu le marché du travail, pour avoir une idée des pistes d’emploi sur place.

6️⃣ Je conseille également d’éviter de prendre un logement seule, même si on aime la vie en solo. J’ai fait cette erreur en arrivant au Canada, en plein hiver, et il m’a été très difficile de faire des rencontres ! Les premières semaines, l’idéal est de trouver un Airbnb ou une chambre dans une auberge. Cela permet d’entrer en relation avec des locaux et de bénéficier de leurs conseils.

7️⃣ Il reste néanmoins indispensable de savoir s’occuper seule, et donc de s’y préparer avant le départ.

8️⃣ Et surtout, il ne faut pas hésiter à poser des questions et demander de l’aide à celles et ceux qui vivent là depuis toujours !

La question des rencontres revient souvent. Quels conseils donneriez-vous pour faire face à la solitude ?

Personnellement, je suis toujours arrivée seule et me suis entourée très rapidement de locaux partageant mes centres d’intérêt. J’invitais mes collègues à aller boire un verre ou faire une partie de bowling, et je voyais qui j’avais envie de revoir ou non.

👉 L’idéal est de s’inscrire dans des clubs de sport ou de langue (l’application Meetup est top pour ça). Il y a également des groupes dédiés aux expats, dans lesquels on peut proposer des rencontres, demander des conseils. Des groupes comme Internation proposent des soirées expats dans les grandes villes.

👉 Globalement, quand on s’installe seule à l’étranger, il y a plusieurs façons de faire des rencontres mais selon la région, il est préférable de ne pas arriver en automne ou en hiver, quand les gens sortent peu, font peu d’activités.

👉 Au final, je trouve que s’expatrier en solo est la meilleure façon pour découvrir la culture locale et devenir bilingue rapidement. On n’a pas le choix que de sortir de sa zone de confort et aller vers les autres. Donc même si ça peut paraître compliqué au début, c’est super enrichissant !

👉 Et, pour anticiper les coups de mou, on peut prévoir des appels vidéos réguliers avec son entourage. C’est l’occasion de se confier librement sur les difficultés éventuelles.

Quelles ont été les principales difficultés auxquelles vous avez été confrontée ?

👉 Lorsque l’on arrive aux USA ou au Canada sans avoir un compte en banque bien rempli, les choses peuvent être compliquées. Là-bas, c’est la culture du « credit score » : plus on a de crédits, mieux c’est ! Il faut donc avoir des emprunts… mais surtout montrer que l’on sait les rembourser en temps et en heure. Ce rapport à l’argent est bien différent de la mentalité française.

👉 Dans un autre registre, la notion de « date » ne rejoint pas forcément l’idée de « sortir avec quelqu’un » en France. Fréquenter quelqu’un dans le pays d’expatriation peut donc réserver quelques surprises ! Il n’est pas inutile de clarifier les attentes de la personne avant de s’investir.

👉 Le monde du travail a également ses propres codes. Globalement, les journées commencent bien plus tôt qu’en France, la pause café n’existe pas et le repas du midi se prend souvent seule devant son ordi !

Mais finalement, c’est bien tout l’enjeu d’une expatriation : s’adapter à de nouvelles façons de vivre et de travailler, ce qui se révèle très enrichissant. Au Canada, par exemple, la culture très positive et basée sur la confiance m’a beaucoup apporté.

😉 En résumé, le plus dur est de ne pas laisser la frustration prendre le dessus. Laissons-nous le temps de nous adapter.

Certains pays vous semblent-ils plus accessibles, ou au contraire à éviter, quand on s’expatrie seule ?

À ce jour, les invitées de Fill’Expats m’ont permis de découvrir une vingtaine de pays d’expatriation. Les seuls pays où l’accueil a été un peu plus difficile sont la Pologne et la Hongrie. Mais, à mon sens, cela tient plus au fait que mon invitée y était arrivée en hiver, qu’au pays lui-même. Après tout, même en France, l’hiver entrave la possibilité de faire de nouvelles rencontres.

Personnellement, je crois que l’important n’est pas la question de s’expatrier seule ou non mais plutôt de savoir s’il s’agit d’une première expatriation. Dans ce cas, rester en Europe permet d’éviter des complications de visa, de sécurité sociale et de décalage horaire avec l’entourage.

Ça peut être un bon moyen de tester l’aventure de l’expatriation, même quelques mois. Et d’envisager des destinations plus lointaines si l’expérience est concluante.

Avez-vous un dernier message pour les FemmExpats ?

Osez partir seules ! Faites-vous confiance, affrontez vos peurs. Ne partez pas avec des attentes trop grandes, laissez l’expérience se faire. Et si ça ne fonctionne pas, ce n’est pas grave de devoir rentrer. Dans tous les cas, on ressort plus forte, et c’est un cadeau pour la vie que l’on se fait à soi-même !

Kelly Barichello

L'expatriation en solo - Portrait Kelly

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