Les difficultés de l’expatriation

difficultés de l'expatriation

Premiers résultats du Baromètre Expat Communication 2023 et déjà, les premières sonnettes d’alarme, du côté de l’équipe de FemmExpat. A 80 % vous approuvez l’expatriation, mais côté moral, c’est beaucoup moins bien : vous restez en dessous des notes des hommes. Quand on pose la question « avez-vous trouvé votre place en expatriation ? » les chiffres descendent encore. C’est comment l’expat ? Oui, ça peut être difficile. Souvent. Mais le problème (et nous avons notre part de culpabilité) c’est qu’on ne le dit pas assez. Oui, certaines vivent mal l’expatriation. Et si ce n’est pas votre cas, c’est peut-être celui de votre copine, ou même de cette maman que vous croisez de temps en temps à la sortie du lycée. Pour vous, pour elles, lisez cet article. Il n’y a pas de honte à avoir, les difficultés de l’expatriation, vous n’êtes pas la seule à les traverser.

Pourquoi c’est dur de vivre en expatriation ?

La liste qui suit, vous la connaissez, bien sûr, vous la voyez partout. N’y passons pas des heures, mais redisons haut et fort que tout n’est pas rose, ni facile.

  • En expat, on ne trouve pas toujours, voire rarement, le job qui nous convient à 100 %. Et parfois, on ne travaille pas. Alors on a cette impression d’être parfaitement inutile et surtout, de s’ennuyer.
  • On est loin de nos repères rassurants. Et que la maison manque. Oui, notre petit marché de légumes du dimanche matin avant le repas familial avec nos parents faisait partie d’un rituel et il n’est plus là. La nounou que les enfants adoraient n’est plus là non plus pour nous offrir une soirée en amoureux. Parce que notre quotidien a tout simplement disparu. Et c’est tout cela qu’il faut reconstruire. C’est difficile et cela prend du temps.  
  • En expatriation, on est loin de ses amis. Les vrais. Ceux que l’on ne voit plus qu’à l’écran et avec un décalage horaire. Quand ce n’est pas carrément un décalage tout court. Laure témoigne : « A mon dernier retour du Mexique, mes copains me parlaient de leurs vacances au ski, alors que moi, j’en suis si loin ! Pas évident de retrouver la complicité d’avant »
  • En expatriation, on porte toute la famille. Son conjoint, celui qui est le seul à présent à nous faire vivre. Bonjour la pression pour lui aussi. Et dont les challenges pro sont immenses. Alors on le soutient à fond. Mais il n’y a pas que ça. Mélanie raconte : « Maman vieillit, ses derniers exams médicaux sont mauvais. C’est ma sœur, en France, qui gère alors qu’elle croule sous le boulot et les enfants. Là aussi, je porte, à distance. Voire, je culpabilise. »
  • Et puis, avouons-le le pays déçoit parfois. On pensait passer ses journées dans des expos, il n’en est rien. Ou s’inscrire à l’université, trop compliqué. Bref, c’est le fameux choc culturel : le pays d’accueil est fantasmé pendant la phase de pré-expatriation. Puis source d’émerveillement lors de la découverte du pays d’accueil… Et puis la déception. Et ce n’est pas parce qu’on s’y prépare et que tout le monde en parle que c’est plus facile à vivre !

Pourquoi on ne voit pas toujours que c’est dur

Parce que dans un premier temps ce sont les questions de « quoi » et de « comment » qui nous accaparent. On est prises dans les actions et dans l’urgence, car il s’agit de s’installer et de trouver sa place dans un nouveau poste, dans un nouvel environnent ou dans une nouvelle école. Ensuite, les questions du « qui » et du « pourquoi » surgissent, trahissant des questions plus identitaires. Qui suis-je maintenant ? Quel est mon pays ? Où est mon chez-moi ? D’un point de vue psychologique, l’expatriation peut réactiver des blessures identitaires vécues pendant l’enfance. Elle donne ainsi l’opportunité de remettre en question. Quel lien entretenir avec ce qui est différent de soi ? (Magdalena Zilveti Manasson : Réussir sa vie d’expat – Eyrolles)

Et puis, on ne veut pas toujours le voir. A cause de ces satanées représentations, il faut que tout soit parfait, que son compte instagram reflète d’une belle vie aussi. Ne pas inquiéter les siens. Ne pas décevoir tous ceux qui nous ont tellement encouragé dans cette aventure.

Laetitia, du blog Deux ans de vacances écrivait ici il y a quelques années :

En terme d’expatriation, internet vend du rêve. Difficile de trouver des blogs négatifs à ce sujet. Les messages sur les forums qui tentent d’aborder la question de l’expatriation mal vécue sont vite étouffés dans l’œuf. Le posteur se heurte à l’incompréhension des autres expatriés qui ont vécu une aventure formidable et n’imaginent pas qu’il puisse en être autrement. Pour des gens que l’expatriation a enrichi et fait découvrir de nouveaux horizons, je ne les trouve pas très ouverts de ce point de vue. Au lieu d’écouter le mal être du posteur et d’essayer de faire preuve d’empathie, ils dispensent des conseils à deux balles « Tu devrais laisser passer du temps, ça ira mieux », « Inscris-toi à tel endroit », « Fais-ci ». Or, quand on se sent mal quelque part, ce n’est pas tellement de conseils qu’on a besoin, mais d’écoute.

« Je m’appelle Machine, je vis à tel endroit depuis X années et j’adore !! ». J’ai tellement lu ça partout sur internet que j’ai fini par culpabiliser de ne pas aimer vivre en Californie. Je me disais que je ne faisais pas assez d’efforts ou qu’il y avait un truc qui ne collait pas chez moi.

Alors oui, parfois on se cache, on préfère pleurer en cachette. Et surtout, on a l’impression d’avoir échoué.

Quels signes doivent alerter ?

Les mécanismes biologiques et psychologiques du stress impliqués dans tout changement sont bien connus. Les sécrétions répétées et prolongées d’hormones telles que l’adrénaline, le cortisol ou même l’endorphine, visant à s’adapter aux nombreuses situations nouvelles, parfois complexes à gérer, peuvent toutefois conduire à une certaine fragilisation de l’équilibre tant individuel que familial. Les uns et les autres pouvant se sentir débordés dans la gestion de leurs aptitudes émotionnelle et psychologique.

Sans compter la fatigue et la perte d’énergie liée aux premiers mois de l’expatriation.

Comment prendre en charge son mal-être ?

La première étape est d’admettre que quelque chose ne va pas. Et, surtout, de ne pas (ou plus) en avoir honte. Ne pas rester seule. Il est important de pouvoir trouver une écoute rassurante auprès de son entourage.

Continuer à être active au quotidien par certaines actions routinières peut également aider. Activités, cafés, visites, etc réservent (sans que l’on s’y attende) souvent de belles surprises.

Si le mal-être persiste, ne paniquez pas ! L’expatriation est très enrichissante quand vous trouvez du sens à ce que vous vivez. Et ça prendra le temps qu’il faudra.

Magdalena Zilveti – Manasson suggère : « Pour que l’expérience de l’expatriation soit une réussite, quelle que soit sa durée, elle doit être perçue non pas comme une cassure ou une parenthèse, mais bel et bien comme une opportunité d’évolution, une étape à intégrer riche en enseignements et en expériences. « 

Et il existe de nombreuses façons de se faire aider. Mais avant cela, prenez déjà le temps de dire que ça ne va pas. Ouvrez-vous, lâchez-vous. Prendre un café avec une copine a très souvent bien plus d’effets positifs que n’importe quel conseil. Et encore une fois, si ce n’est pas pour vous, faites-le pour cette minette, là que vous avez senti un peu « bof » ce matin à la grille du Lycée français.

Et parce que l’expatriation n’est pas un simple déménagement (vous le savez maintenant !) n’hésitez pas à venir échanger avec l’une de nos coachs. Expat Communication, l’éditeur de FemmExpat a la chance de s’appuyer sur un réseau d’Expat Coachs dans le monde entier. Pour plus d’infos, rendez-vous ici !

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